Aller au contenu

Le Québec, nouvelle puissance économique


Normand Hamel

Messages recommendés

il y a une heure, Malek a dit :

C’est le temps pour des baisses d’impôts. Y a pas meilleur moment. 

Baisser les impôts ou augmenter les dépenses sont deux moyens de stimuler l'économie.  Ce sont comme des cartouches/munitions: leur quantité est  limitée, et on doit les utiliser à bon escient, au bon moment.  C'est ce qu'on ferait si on menait une politique économique anticyclique: restrictive quand l'économie est en surchauffe, stimulante quand l'économie est stagnante ou pire en récession.

A l'heure actuelle, où en sommes-nous au Québec?  Poser cette question exige d'abord de se rappeller que le Gouvernement (provincial) du Québec n'est pas le seul gouvernement dont la politique budgétaire compose le portrait: il y a aussi le Gouvernement fédéral, qui lui enregistre des déficits.  C'est l'effet combiné des deux qui détermine si l'Etat mène globalement une politique budgétaire restrictive ou stimulante.  Ce n'est pas tout: l'autre outil économique majeur est la politique monétaire: sur ce point, les taux d'intérêts sont historiquement bas (=stimulation), bien que ce soit pour l'instant moins accentué qu'aux USA (notre principal partenaire commercial) ou que dans la Zone Euro.  Et finalement,  l'énorme déficit budgétaire des USA a lui aussi un effet stimulant sur l'économie québécoise/canadienne.  Au total, j'estime que les politiques qui affectent l'économie québécoise sont  globalement "stimulantes". 

Alors, est-ce le "meilleur moment" pour des baisses d'impôts du Québec?  -- C'est vrai que l'actuel surplus budgétaire québécois faciliterait grandement cette opération.  C'est vrai aussi que le fardeau fiscal québécois est plus lourd que celui de ses voisins. Ce sont deux bonnes raisons d'y aller maintenant.  Par contre, on peut se demander légitimement si l'économie québécoise a besoin d'être stimulée encore plus en ce moment;  une hausse de la demande globale, qu'elle provienne de la consommation ou des investissements, pourrait se heurter à un mur du côté de la capacité, se traduisant par de l'inflation.

Ce que je favoriserais: y aller doucement avec des baisses d'impôts modestes s'accompagnant de la perspectives de baisses supplémentaires dans l'avenir (en autant que la conjoncture demeure favorable): la trajectoire positive anticipée renforcerait la confiance, tout en évitant un bond indésirable de la demande.  J'ajouterais qu'il n'y aurait rien de pire que de trop baisser les impôts maintenant, pour se retrouver forcé demain de les augmenter si l'économie allait moins bien.  La stabilité a ses vertus.  Les zigzags non.

Finalement, il ne faut pas oublier les dépenses (du Gouvernement du Québec).  Je ne favoriserais pas une augmentation motivée par une volonté se stimuler l'économie.  Par contre, des augmentations apparaissent nécessaires pour ramener la qualité des services publics à un niveau acceptable; on peut y parvenir en partie par une recherche de l'efficacité, mais ça ne suffira pas.  Des services publics de qualité sont un élément essentiel de la prospérité présente et future.  Cela exclut toutefois des "projets" coûteux gaspilleurs de fonds publics mais n'ayant pas d'impact durable (les seuls impacts mesurables se trouvant dans la phase de construction).

Un prochain budget A+B+C: 

- A: modestes baisses d'impôts

- B: légères augmentations des dépenses, dans les services prioritaires

- 😄 surplus budgétaire ramené à un niveau plus bas (mais encore positif) 

  • Like 4
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 11 heures, Malek a dit :

C’est le temps pour des baisses d’impôts.

Si l'économie continue sur cette lancée le gouvernement n'aura pas d'autre choix que de baisser les impôts. Cependant la CAQ pourrait choisir d'attendre à la troisième année de son mandat, voire même la quatrième, car ce serait plus payant politiquement parlant.

Reste à voir cependant si la population est prête à patienter jusque là. Toutefois cela est bien possible si, et seulement si, il y a une amélioration sensible des services et que des programmes visibles, comme par exemple l'amélioration des routes, sont lancés sans délais.

Cela dit, le gouvernement anticipe une récession et pourrait choisir d'attendre un peu avant de prendre une décision. C'est que d'une part nous voyons déjà des signes de ralentissement à l'échelle mondiale et même qu'une récession au niveau de la production industrielle a commencée il y a plus de six mois maintenant.

D'autre part il y a le Brexit qui menace l'économie de l'Europe qui est elle-même déjà fortement déstabilisée et qui pousse la Banque centrale à injecter massivement des capitaux afin de soutenir l'union monétaire qui menace de se désintégrer. Tout le monde a les yeux rivés sur la Chine et les États-Unis en ce moment mais à mon avis si récession il y a elle pourrait venir de l'Europe et aura sans doute été provoquée par le Brexit qui pourrait bien en être l'étincelle.

De plus, il ne faut pas oublier qu'une élection américaine s'en vient en 2020 et que cela pourra apporter une instabilité supplémentaire. Si on met tout cela ensemble je crois que le gouvernement a raison d'attendre un peu. Et selon moi à partir de 2021 on devrait avoir une meilleure idée où l'économie s'en va. 

  • Like 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

9 hours ago, Né entre les rapides said:

on peut se demander légitimement si l'économie québécoise a besoin d'être stimulée encore plus en ce moment

Exactement!

Pas sûr effectivement que l’on devrait gaspiller nos “munitions” (baisse d’impôts/augmentation des dépenses) alors que l’économie frôle la surchauffe et qu’il y a pénurie de main d’œuvre.

Il faut plutôt continuer à rembourser notre dette afin d’augmenter notre marge de manœuvre en cas de récession. À ce moment seulement, on pourra alors augmenter nos dépenses en travaux d’infrastructure « structurant ». (Qui coûteront moins chers dû à une meilleure disponibilité de la main d’œuvre)

Modifié par YUL
  • Like 1
  • Thanks 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Aucune limite de dépenses pour Pierre Fitzgibbon

Même si le Québec est déjà le champion canadien de l’aide aux entreprises, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, ne se fixe aucune limite quant aux fonds publics qui pourront y être consacrés.

Sylvain Larocque - Le Journal de Montréal

« Nous avons carrément un programme qui est illimité en termes de ce qu’on peut faire pour aider l’économie », affirme le puissant ministre au cours d’une entrevue avec Le Journal.

La logique du gouvernement de François Legault est simple : l’État doit tout faire pour encourager les entreprises québécoises à investir massivement dans les nouvelles technologies afin de rattraper leur retard de productivité.

Pierre Fitzgibbon explique que le taux d’automatisation des entreprises québécoises n’est que de 25 %, contre 55 % aux États-Unis. Il veut rattraper ce retard d’ici 10 ans. 

« Le taux d’automatisation est évalué à environ 25 % au Québec, alors qu’il est de 55 % aux États-Unis et de 75 % en Allemagne, affirme M. Fitzgibbon. [...] J’aimerais qu’on dise, dans dix ans, que le Québec a rattrapé cet écart-là. »

En septembre, Québec a annoncé plus de 50 M$ en aide aux entreprises. Dans cinq cas, le financement du gouvernement couvrira la moitié, voire plus, du coût total des projets.

L’État qui pardonne

« Je suis prêt à payer une somme supérieure à ce qui n’a jamais été fait, explique Pierre Fitzgibbon. [...] Je fais des prêts et je dis : “On va mesurer dans le temps”. Si le risque s’est avéré trop grand, il y aura un pardon sur le prêt, donc ça deviendra une subvention. Mais de l’autre côté, si ça se passe bien, on va en tirer profit et on va récupérer notre mise avec un rendement intéressant. L’intervention financière du gouvernement doit être en arrimage avec les retombées économiques qu’on peut en tirer. »

Il n’est donc plus question que le bras financier du gouvernement, Investissement Québec (IQ), cherche à obtenir les meilleurs rendements chaque année. « Ça, c’est une vision à très court terme, très étroite. Moi, je dis : “On va voir le rendement économique global.” »

En revanche, M. Fitzgibbon promet qu’IQ sera plus transparent quant aux retombées économiques de ses interventions. « Si je ne fais pas ça, c’est sûr que les gens vont dire : “C’est une boîte noire et le ministre a les deux mains dedans, il fait ce qu’il veut”. Ce n’est pas la façon dont je veux travailler. »

Se qualifiant lui-même de « bibitte spéciale », l’homme de 64 ans reconnaît que son style « n’est peut-être pas conforme à ce qu’on a vu dans le passé ».

« Mais pour les enjeux économiques auxquels on fait face, des gens comme moi, qui sont plus hands-on [impliqués], je pense que c’est approprié. [...] Je ne suis pas superficiel. J’entre en profondeur dans les dossiers. »

Plus de 200 rencontres

Les portes de son bureau sont grandes ouvertes aux entrepreneurs et aux représentants de firmes étrangères. De novembre 2018 à la fin juin, M. Fitzgibbon a eu plus de 200 rencontres, alors que sa prédécesseure, la libérale Dominique Anglade, avait mis plus de deux ans à en faire autant.

Comme il connaît bien des gens dans le monde des affaires, les accusations de conflits d’intérêts ont vite fusé. Mais qu’importe : il n’a pas l’intention de s’empêcher d’approuver un investissement gouvernemental dans une entreprise comme Polycor, même si celle-ci est représentée par un lobbyiste qui fait partie de ses amis.

« Un conflit d’intérêts, c’est quand une personne place ses intérêts personnels en avant de ceux de la communauté qu’il veut desservir, soutient-il. Dans mon cas, il n’y a eu aucune initiative du ministère de l’Économie qui m’a permis de m’enrichir. »

Lire la suite ici: https://www.journaldemontreal.com/2019/09/30/aucune-limite-de-depenses-pour-pierre-fitzgibbon

73816cc7-d217-45e4-b474-58e1b1552983_ORIGINAL.jpg

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Vous avez collé du contenu avec mise en forme.   Supprimer la mise en forme

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.


Countup


×
×
  • Créer...