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@Né entre les rapides, c'est une bonne approche pour évaluer le cout de revient d'un logement (qu'il soit social ou pas). Ce qui démontre la difficulté de répondre aux criants besoins de ce type de logement en ville, même dans des quartiers moins sollicités. Il faut aussi admettre que la rénovation et la mise aux normes d'immeubles anciens est généralement plus couteuse que de construire du neuf. C'est pour cela qu'il est quasi impossible de se lancer dans du développement social sans l'aide des gouvernements supérieurs.

Pourtant il y a plusieurs anciens édifices institutionnels encore en très bon état, qui pourraient être convertis en logements sociaux, surtout que ces immeubles sont généralement situés au coeur des quartiers et à proximité de tous les services. A noter au passage que ces solides monuments d'une autre époque ont habituellement une valeur patrimoniale indéniable et je dirais même aussi paysagère et identitaire.

On ne peut tout de même pas gaspiller ce potentiel sans tenter de trouver des solutions viables, qui garantiraient la pérennité des lieux et leur usage à caractère social, pour le bénéfice l'ensemble de la communauté. Peut-être qu'une formule mixte pourrait aider à rentabiliser ces espaces en densifiant le tout? Soit par des hauteurs supplémentaires, des espaces commerciaux et de bureaux pour les étages inférieurs, une mixité de logements qui s'adressent à différentes clientèles et séparés en ailes distinctes, etc. 

C'est sûr qu'on ne peut pas baser l'offre de logements sociaux sur ce genre de construction. Elle ferait plutôt partie d'une diversité de formules, qui vue dans son ensemble abaisserait le prix de revient de la moyenne. En effet c'est globalement qu'il faut analyser le tout, car répondre aux besoins des plus démunis a aussi une incidence positive sur plein d'autres aspects sociaux non comptabilisés, mais bien réels dans la société. (meilleure sécurité, baisse de la criminalité, maintien à domicile, etc.etc.)

Tout cela pour dire que le dossier du logement social a toujours été un défi pour les villes, où qu'elles soient dans le monde. Comme aucune n'a le monopole des bonnes idées, il faudrait vraiment aller voir ailleurs les solutions qu'ont trouvé les villes qui ont le mieux réussi dans le domaine.

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Il n’y a toujours pas d’entente sur le logement social entre Ottawa et Québec

 

Publié le 16 septembre 2020 à 5h00

https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2020-09-16/logement-abordable/c-est-rendu-scandaleux-et-honteux-dit-le-maire-de-gatineau.php

Joël-Denis Bellavance
La Presse

(Ottawa ) Le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, ne mâche plus ses mots. Il juge « scandaleux et honteux » l’entêtement du gouvernement Trudeau à imposer des conditions au Québec pour conclure une entente sur le logement abordable qui donnerait aux municipalités de la province les moyens de s’attaquer à la grave pénurie de logements qui sévit sur son territoire.

Selon M. Pedneaud-Jobin, qui est aussi président du caucus des maires des grandes villes pour l’Union des municipalités du Québec, tout le Québec est injustement pénalisé par l’impasse qui s’éternise. D’autant plus qu’Ottawa a conclu des ententes avec toutes les autres provinces il y a près de deux ans et que les investissements fédéraux servent déjà à construire des logements abordables ailleurs dans le reste du pays.

Et des ministres du cabinet fédéral alimentent sa colère. Jeudi dernier, le ministre fédéral du Développement social, de la Famille et des Enfants, Ahmed Hussen, qui est responsable du dossier au sein du gouvernement Trudeau, soulignait à grands traits à Ottawa des investissements fédéraux dans la construction de 700 logements abordables dans la capitale fédérale. Le même jour, de l’autre côté de la rivière des Outaouais, le conseil municipal de Gatineau se livrait à des acrobaties budgétaires pour sauver un projet de 73 logements abordables pour aînés dans le quartier Le Plateau – un projet de 24 millions pour lequel la Ville a dû dénicher en catastrophe environ 256 000 $ pour boucler le montage financier.

À l’instar de Montréal, Gatineau est aux prises avec une grave crise du logement. Pourtant, l’argent qui lui reviendrait dort dans les coffres fédéraux depuis des mois, faute d’entente. En tout, ce n’est pas moins de 1,7 milliard de dollars qui doivent être versés au Québec sur une période de 10 ans.

« Je suis en colère et je ne suis pas le seul. Nous sommes plusieurs maires dont la patience est à bout », laisse tomber au bout du fil le premier magistrat de Gatineau dans une entrevue avec La Presse.

Je cherche les adjectifs pour qualifier ce que l’on vit tout en restant diplomate. Mais je pense qu’on ne peut plus l’être. Ce qui était inacceptable il y a un an, c’est rendu scandaleux et honteux. Et je pèse mes mots en disant cela. Cette discussion qui s’éternise entre le gouvernement fédéral et le provincial est complètement déconnectée de la vraie vie dans nos quartiers.

Maxime Pedneaud-Jobin, maire de Gatineau

« Nous avons une crise du logement. On n’a jamais eu autant d’itinérants. La COVID-19 a un effet dramatique sur l’itinérance dans nos villes. Les besoins ont augmenté. Ça fait trois ans en novembre que le fédéral a lancé sa stratégie nationale sur le logement. Et il n’y a toujours pas d’entente », a-t-il encore ragé.

« Si l’entente avait été conclue, il n’y aurait pas eu toute cette incertitude entourant le projet dans le Plateau, par exemple. Ça serait allé de l’avant les yeux fermés. Jeudi dernier, on ne riait pas quand on comparait la situation des deux côtés de la rivière. Ça augmente notre colère. Et l’hiver s’en vient. Il faut bien se réfugier quelque part durant l’hiver. »

Pourtant, des ministres influents comme le président du Conseil du Trésor, Jean-Yves Duclos, qui était responsable de ce dossier auparavant, a assuré juste avant le déclenchement des élections fédérales, il y a un an, qu’une entente était imminente. Ahmed Hussen a servi à M. Pedneaud-Jobin un discours enrobé de la même sauce au début de l’année. Or, les négociations entre Ottawa et Québec n’ont toujours pas débouché sur une entente.

« On me demande parfois qui est le coupable. Dans la chicane entre Ottawa et Québec, je ne sais pas qui viser. Mais ce que je sais, c’est qu’on n’a pas besoin d’un autre programme. Donc, je vise d’abord et avant tout le gouvernement fédéral. On a besoin de mettre de l’argent dans le programme existant, comme Accès-Logis. De tous les projets qui sont sur la table à Gatineau à l’heure actuelle, il n’y en aucun qui est viable en ce moment. C’est simple. On a besoin de plus d’argent », a-t-il argué.

« Inacceptable », selon Boulerice

Le député du Nouveau Parti démocratique de Rosemont–La Petite-Patrie, Alexandre Boulerice, partage la colère du maire de Gatineau.

« C’est une honte nationale. Cela fait presque trois ans que les Québécois attendent la somme de plus de 1 milliard de dollars alors qu’il y a des besoins criants en logement », a lancé M. Boulerice à La Presse.

« Il y a des listes d’attente à n’en plus finir de gens qui sont mal logés, qui consacrent 40 ou 50 % de leurs revenus pour se loger à Montréal et un peu partout au Québec. C’est absolument inacceptable. Je ne comprends pas pourquoi ce dossier traîne encore. J’ai interpellé le ministre Pablo Rodriguez il y a deux semaines à ce sujet. On a un programme qui fonctionne généralement bien au Québec. Là, Ottawa, enlevez-vous les doigts dans le nez et transférez l’argent au Québec », a-t-il enchaîné.

Depuis qu’il a lancé la Stratégie nationale sur le logement en 2017, le gouvernement Trudeau a conclu une entente avec l’ensemble des provinces, sauf le Québec. Le gouvernement Legault, à l’instar de l’ancien gouvernement libéral de Philippe Couillard, tient mordicus à avoir la maîtrise d’œuvre de la planification et de la gestion des services de logement en utilisant les cadres existants, notamment le programme Accès-Logis.

La Stratégie nationale sur le logement prévoit des investissements combinés du gouvernement fédéral et des provinces de quelque 55 milliards sur une période de 10 ans afin d’améliorer l’accès à des loyers abordables. Cette initiative vise à créer 100 000 logements, à combler les besoins en logement de 530 000 familles en plus de réparer et de renouveler plus de 300 000 logements communautaires. On vise aussi à réduire de moitié l’itinérance chronique.

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17 septembre 2020 20h25 Mis à jour à 22h47

https://www.lesoleil.com/actualite/apres-plusieurs-annees-ottawa-et-quebec-sentendent-sur-le-logement-109afb2113f86eb43998f02426029d36

Après plusieurs années, Ottawa et Québec s’entendent sur le logement

La Presse Canadienne

Après plusieurs années de négociation, Québec et Ottawa se sont finalement entendus sur le logement abordable.

Le ministre fédéral de la Famille, des Enfants et du Développement social, Ahmed Hussen, et la ministre québécoise des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, l’ont annoncé jeudi soir sur les réseaux sociaux.

«Heureux d’annoncer que le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec ont conclu une entente gagnant-gagnant en matière de logement», a déclaré le ministre Hussen sur Twitter.

«C’est avec fierté que je vous annonce qu’une entente de principe a été conclue avec le fédéral dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement. Le fruit d’un travail intense avec Sonia Le Bel, qui sera bénéfique pour tous les Québécois», a renchéri la ministre Laforest.

Les détails de l’entente n’ont pas été divulgués, ils seront communiqués «prochainement», a-t-on indiqué.

Il s’agit d’une conclusion à de longue négociations.

Le maire Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, s’est notamment dit « soulagé » de cette annonce sur une publication Facebook écrite en soirée. « On attendra de voir les détails de l’entente avant de trop célébrer, mais l’important c’est qu’on aura 1,7 milliard $ de plus au Québec pour construire des nouveaux logements au bénéfice des personnes qui en ont le plus besoin », a-t-il souligné. 

« Cette injection de nouveaux fonds sera particulièrement bienvenue à Gatineau où nous vivons une crise du logement sans précédent, où les loyers sont les plus élevés au Québec et où nous peinons actuellement à boucler le montage financier de plusieurs projets de logements sociaux et communautaires parce qu’il manque de fonds. On avance ! »

Mercredi dernier, M. Pedneaud-Jobin affirmait au Droit être en «colère» face à la volonté du gouvernement fédéral d’imposer ses conditions au Québec pour conclure une entente sur le logement abordable.

Aussitôt la nouvelle Stratégie nationale sur le logement annoncée, en novembre 2017, Québec avait salué le réinvestissement d’Ottawa dans le logement abordable, tout en réclamant le respect de son champ de compétence exclusive en matière de logement.

Les deux gouvernements négociaient depuis ce temps pour déterminer comment la Stratégie s’appliquerait au Québec. Le gouvernement du Québec réclamait un transfert fédéral sans conditions.

Les municipalités du Québec exhortaient depuis plusieurs mois les gouvernements à conclure une entente pour aider les maires de plusieurs villes à gérer la crise du logement abordable.

Avec Catherine Morasse, Le Droit

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Une excellente nouvelle qui débloquera enfin des sommes importantes pour le logement social et abordable dans les principales villes du Québec. Montréal attendait certainement elle aussi avec impatience l'issu de cette négociation et une entente,  pour enfin peaufiner son propre programme 20/20/20.

On verra bientôt ce qu'il en ressort et si les craintes du milieu des affaires, particulièrement du côté des promoteurs, étaient justifiées.

Personnellement je m'attendrais davantage à des incitatifs et un programme modulé basé justement sur l'entente Québec-Ottawa. En effet avec un coup de pouce d'argent fédéral-provincial, les constructeurs pourront peut-être plus facilement s'ajuster à certaines exigences sans y perdre au change. L'idée en fait est de faire aussi de ce côté-ci un programme gagnant-gagnant.

Je souhaite donc que la flexibilité et différentes formules puissent nous conduire au même résultat. On voit déjà certains projets annoncés (dans le sud-ouest notamment) où le promoteur s'engage à construire sur des terrains ou des lots séparés, un pourcentage de logements de type sociaux. L'important étant ici que l'entreprise garantisse par écrit son obligation à réaliser les dits logements, dans les délais prescrits et selon des conditions préétablies par la Ville et mutuellement acceptées par les deux partis.

Il s'agit en effet d'éviter de répéter notamment l'exemple du promoteur dans le projet du Square Children's, où l'entrepreneur s'est désisté après avoir obtenu son permis. Ce n'est donc pas tant la formule qui compte, mais le résultat final. Soit celui de répondre adéquatement à l'urgent besoin de logements accessibles aux classes plus démunies, dans l'esprit d'une ville qui favorise la mixité sociale partout sur son territoire.

A noter que la mixité sociale est la meilleure façon d'éviter toutes formes de ghettos, riches ou pauvres. Cela permet aux populations de demeurer dans leur propre quartier si elles le désirent, sans pour autant nuire au développement de ce dernier.

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Il y a 1 heure, acpnc a dit :

A noter que la mixité sociale est la meilleure façon d'éviter toutes formes de ghettos, riches ou pauvres. Cela permet aux populations de demeurer dans leur propre quartier si elles le désirent, sans pour autant nuire au développement de ce dernier.

Va dire ça à tous ceux qui s'opposent au moindre condos dans un quartier "pauvre" sous prétexte d'embourgeoisement (et ce, même dans les cas où les nouveaux condos n'enlèvent aucun logement actuel et même s'ils sont accompagnées d'un bon nombre de logements abordables qui augmentent l'inventaire de logements dans le quartier).

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il y a 3 minutes, ToxiK a dit :

Va dire ça à tous ceux qui s'opposent au moindre condos dans un quartier "pauvre" sous prétexte d'embourgeoisement (et ce, même dans les cas où les nouveaux condos n'enlèvent aucun logement actuel et même s'ils sont accompagnées d'un bon nombre de logements abordables qui augmentent l'inventaire de logements dans le quartier).

J'ose espérer que la Ville fera à son tour sa part pour faire comprendre que le développement résidentiel dans le condo et le locatif n'est pas une menace pour les quartiers moins nantis, si en échange on répond aux besoins en logements sociaux. L'entente fédérale-provinciale devrait justement aller dans cette direction.

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Une chose est sûre, le développement de logements neufs de toute nature est une nécessité pour la ville. On ne pourra jamais non plus se contenter de logements sociaux, car il faut aussi que les autres résidents paient des taxes pour équilibrer le tout. En fait les deux sont complémentaires et indissociables pour la mixité sociale.

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Dans un monde idéal où  Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, la question ne se poserait pas.  Mais puisque ce n'est pas (encore!...) le cas, il faudra peut-être choisir: davantage de logements sociaux/abordables OU une plus grande mixité (socio-économique localement), c'est-à-dire, explicitement:

Première option: concentrer la construction de nouveaux sociaux/abordables dans des secteurs/quartiers "défavorisés", et ne pas chercher à en construire dans les secteurs/quartiers "favorisés", où on laisserait libre cours aux "forces du marché", lesquelles présumément favoriseraient les constructions de luxe là où la demande est évidente (ce qui ne veut évidemment pas dire partout ailleurs).  

Deuxième option: maintenir ou même accentuer les exigences réglementaires de mixité, même si cela est susceptible de a) diminuer l'attrait des projets luxueux, et b) en même temps, ironiquement, provoquer la grogne de ceux qui s'opposent à "l'embourgeoisement" lorsque de tels projets s'inséreraient dans  une trame modeste, voire défavorisée.

Je réalise pleinement que dans la réalité, les choses ne sont pas si simples. Les sites existants ou potentiels qui sont/seraient attractifs pour des constructions luxueuses ne sont pas légions; souvent, ils sont situés en bordure du centre-ville, là où se trouvent actuellement des logements peu chers et aussi des bâtiments industriels et commerciaux décrépits mûrs pour du redéveloppement.  Cela fait en sorte que la concurrence y est vive entre les tenants du logement social/abordable et ceux qui  veulent exploiter son potentiel pour des habitations coûteuses.  C'est fou, mais c'est comme si on manquait d'espace pour satisfaire tout le monde!  Une partie de la solution consiste justement à, non pas "créer", mais rendre plus accessible et plus attrayant des sites existants qui avaient été négligés jusqu'à présent.

Le prix des terrains est devenu une composante majeure du coût total d'un logement.  En privilégiant des sites/secteurs où le prix est relativement moindre (parfois substantiellement), on pourrait construire plus de logements à prix abordable à partir du même budget public consacré à cette fin (à titre d'élément d'une politique sociale).  Mais on sacrifierait (au moins partiellement)  l'objectif de la mixité.  Qu'est-ce qui est plus important?  --Si on dit "les deux sont importants" on accepte, sans l'avouer, qu'on diminue/affaiblit l'atteinte du premier.  Quand un enfant veut deux choses (ou même tout) et que les parents répondent qu'ils ne peuvent que lui en offrir une, l'enfant insiste: je veux les deux, les deux, les deux!  Les parents peuvent opter pour la fermeté et dire non, c'est l'un ou l'autre, choisis!  Mais plus souvent, ils feront usage d'une ruse, et achèteront deux jouets de moindre qualité, pour le même prix.  L'enfant aura l'impression d'avoir gagné, et les parents aussi!   C'est une forme de compromis.  Est-ce pour autant la meilleure voie?  Personnellement, je suis favorable à la mixité, mais pas à tout prix;  elle doit parfois être "sacrifiée" au bénéfice d'un plus grand nombre de logements à prix abordable  -- une considération qui pèse plus lourd.  

  

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  • 1 mois plus tard...

Règlement « 20-20-20 » La CCMM demande un temps d’arrêt à la Ville de Montréal

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc

Alors que l’administration Plante doit présenter jeudi la « nouvelle mouture » de son Règlement pour une métropole mixte, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) demande à la Ville de « faire une pause », se disant inquiète de l’impact potentiellement négatif qu’auront certaines exigences de ce plan.

Publié le 4 novembre 2020 à 15h12

https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2020-11-04/reglement-20-20-20/la-ccmm-demande-un-temps-d-arret-a-la-ville-de-montreal.php

Henri Ouellette-Vézina
La Presse

« La Ville doit faire une pause. Il n’y a aucune justification à créer une pression accrue sur le seul secteur immobilier pour financer la stratégie de la Ville », a martelé mercredi le président de la Chambre, Michel Leblanc, dans une déclaration officielle.

Ce règlement, mieux connu sous l’appellation « 20-20-20 », veut contraindre les promoteurs à inclure dans leur projet 20 % de logements sociaux, 20 % de logements abordables et 20 % de logements familiaux de trois chambres et plus. Le volet social s’applique à tout projet de cinq unités et plus ; les volets abordable et familial aux projets de 50 unités et plus. Montréal vise une entrée en vigueur le 1er janvier 2021.

En accord sur le principe – soit celui d’augmenter l’offre de logements sociaux et abordables pour les plus vulnérables –, Michel Leblanc déplore néanmoins que Montréal ait choisi une approche par règlement qui imposera selon lui « des exigences de construction ou de contribution financières forcées et coûteuses ».

Cette approche complexifierait les procédures pour les développeurs, alourdirait les coûts tout en entraînant un déplacement de ces coûts sur le prix des autres unités.

Michel Leblanc, président de la CCMM

À l’hôtel de ville, l’opposition officielle abonde relativement dans le même sens. « On craint que ce règlement-là réduise l’attractivité de Montréal pour les promoteurs et que ça fasse monter les prix. Ça ferait fuir la classe moyenne, surtout si on applique le tout de manière aveugle à tous les projets », dit le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez.

« Irrespectueux », dit la Ville

Joint par La Presse, le cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, avoue mal s’expliquer cette sortie prématurée de la Chambre de commerce. « Tous les détails seront dévoilés demain. C’est pourquoi il est d’autant plus irrespectueux de voir que le PDG de la Chambre a décidé de sortir sa réaction, avant même d’en connaître les détails », martèle l’attachée de presse, Catherine Cadotte.

En mai, l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) recommandait à la Ville de reporter les volets logements abordables et familiaux de son règlement, en affirmant que plusieurs aspects mériteraient d’être d’abord « approfondis ».

Peu après, la Ville avait indiqué qu’elle planchait déjà sur une nouvelle mouture de son règlement, pour tenir compte des recommandations. C’est cette nouvelle version qui sera présentée au public jeudi, à 11 h. « Les modifications répondent aux recommandations de l’OCPM, et reflètent un équilibre qui garantira à la fois le développement économique et l’abordabilité de la métropole pour les générations futures », affirme Mme Cadotte, sans vouloir s’avancer davantage.

Le secteur communautaire demande plus

Au Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), la porte-parole Véronique Laflamme trouve aberrante la demande de la CCMM. « Le marché immobilier roule à fond de train et le développement se poursuit. Pendant ce temps, on voit déjà des projets se réaliser sans aucune inclusion à Montréal », déplore-t-elle.

L’organisme dénonce la position du milieu des affaires, alors que la crise du logement « s’intensifie » dans la métropole. « Les besoins sont urgents. Il y a de plus en plus de gens qui sont chassés de leur milieu de vie ; c’est ce qu’on voit avec le campement Notre-Dame, dans Hochelaga », ajoute Mme Laflamme.

« Il n’y a absolument aucune raison de mettre ça sur pause, au contraire. On voit bien que les promoteurs font ce qu’ils veulent quand il n’y a pas d’obligation », conclut l’organisatrice communautaire, pour qui le seuil de 20 % est d’ailleurs largement insuffisant pour freiner la spéculation immobilière.

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  • 4 mois plus tard...

Nouveau programme pour des logements abordables à Montréal

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Ce nouveau programme constitue « un nouveau produit innovant qui est un peu le chaînon manquant de l’offre immobilière actuelle », a expliqué Robert Beaudry, responsable de l’habitation au comité exécutif de Valérie Plante.

L’administration Plante vient d’annoncer un nouveau programme pour la construction de logements abordables à Montréal, qui prévoit un rabais de 20 % pour des unités d’habitation familiales.

Publié le 12 mars 2021 à 11h59

https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2021-03-12/nouveau-programme-pour-des-logements-abordables-a-montreal.php

Philippe Teisceira-Lessard
La Presse

Le programme est pour l’instant limité à deux secteurs de l’arrondissement de Saint-Laurent et de l’île des Soeurs. Il concerne des projets futurs de construction de condominiums.

Ce nouveau programme constitue « un nouveau produit innovant qui est un peu le chaînon manquant de l’offre immobilière actuelle », a expliqué Robert Beaudry, responsable de l’habitation au comité exécutif de Valérie Plante. « Il vise les ménages qui ont un salaire moyen, mais qui sont incapables d’accéder à la propriété privée conventionnelle. »

Le rabais de 20 % offert à l’acheteur sera financé à moitié par le promoteur immobilier - qui remplira ainsi ses obligations en vertu du nouveau règlement sur le logement abordable - et à moitié par la Ville. Montréal espère pouvoir aider 300 familles à acquérir un nouveau domicile dans les deux prochaines années.

M. Beaudry a expliqué que l’acheteur qui profite de ce programme s’engagera en limitant la hausse de prix à 3 % par année écoulée depuis l’achat initial. Cette obligation suivra l’appartement pendant 30 ans.

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