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PPU Secteur Lachine-Est (OCPM)


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OCPM – PPU Secteur Lachine-Est

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http://ocpm.qc.ca/fr/lachine-est

 La Ville souhaite impliquer les citoyens dans la transformation de cette friche industrielle de plus de 50 hectares. Le secteur, situé en bordure du canal de Lachine et desservi par une nouvelle gare de train de banlieue, pourrait accueillir un quartier mixte d’environ 4000 logements avec commerces et services.

Citation

 

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1150263/ocpm-consultation-publique-secteur-industriel-futur-quartier

Les Montréalais invités à se prononcer sur l'avenir de Lachine-Est

Publié le jeudi 31 janvier 2019 à 14 h 45
Mis à jour le jeudi 31 janvier 2019 à 15 h 09

 

Le secteur industriel situé dans l'est de l'arrondissement de Lachine pourrait faire place à un tout nouveau quartier mixte dans les prochaines années. Mais avant, la Ville de Montréal souhaite que les résidents soient consultés en bonne et due forme.

C'est ainsi que l'Office de consultation publique de Montréal (OCPM) a annoncé mercredi le lancement officiel de la consultation publique sur l'avenir de Lachine-Est, un mandat que lui avait confié le comité exécutif de la Ville l'automne dernier.

Une première séance d'information aura lieu le 24 février à la Maison du Brasseur, sur le boulevard Saint-Joseph. Une séance d'audition des opinions suivra le 2 avril, après quoi la commission, présidée par Marie Leahy, devra faire des recommandations aux élus.

Les discussions des prochains mois porteront notamment sur l'offre commerciale, la mise en valeur du patrimoine et la gestion environnementale de l'eau et des sols, certains d'entre eux n'ayant pas été convenablement décontaminés.

Dans son document d'information, la Ville souhaite aussi requalifier le secteur dans le but d'accroître la mobilité « en accordant la priorité aux déplacements effectués en transports actif et collectif » et en introduisant notamment « une grille de rues relativement dense afin de multiplier les parcours piétons ».

Lachine-Est est une ancienne zone industrielle de 50 hectares, délimitée au sud par le canal Lachine, à l'ouest par la 6e Avenue, au nord par la rue Victoria et à l'est par le chemin de fer d'exo – le Réseau de transport métropolitain –, qui a d'ailleurs ouvert une nouvelle gare de train de banlieue près du boulevard Saint-Joseph, en 2017, la gare du Canal, sur la ligne Montréal-Candiac.

Plusieurs des terrains qui se trouvent dans cette zone appartiennent à des intérêts privés. C'est pourquoi la Ville de Montréal l'a identifiée comme un secteur où elle pourrait exercer son droit de préemption. En cas de vente, la Municipalité pourrait ainsi égaler l'offre de l'acheteur et mettre la main sur le terrain négocié.

Un seul projet de développement résidentiel a vu le jour dans les dernières années à Lachine-Est : le projet VillaNova. Aux dernières nouvelles, le promoteur avait entrepris la construction d'une centaine de nouveaux condominiums répartis dans trois tours de 10 étages, et la livraison des premiers logements était prévue pour septembre 2019.

À terme, le secteur pourrait toutefois accueillir « un quartier mixte d'environ 4000 logements avec commerces et services », indique l'OCPM sur son site web.

Cette consultation ne sera que le début d'un long processus, puisque le rapport qui en résultera servira de base à la rédaction d'un programme particulier d'urbanisme (PPU), qui devra lui-même faire l'objet d'une autre consultation par la suite.

Un PPU est une composante du plan d'urbanisme. « Le plan d'urbanisme réfère à la planification de l'ensemble du territoire municipal tandis que le PPU permet d'apporter plus de précisions quant à la planification de certains secteurs qui suscitent une attention toute particulière de la part du conseil municipal », explique le ministère québécois des Affaires municipales et de l'Habitation sur son site web. L'adoption du plus récent plan d'urbanisme de Montréal remonte à 2004, bien que des modifications substantielles y aient été apportées en 2016. Il est lui-même soumis au schéma d'aménagement et de développement de l'agglomération de Montréal.

La consultation sur Lachine-Est est lancée peu après celle sur le secteur des Faubourgs, qui s'est mise en route le 10 décembre dernier.

Deux autres consultations publiques devraient être lancées au début de 2019, soit celle sur le racisme et la discrimination systémiques et celle sur l'avenir du secteur Assomption Sud – Longue-Pointe, qui devrait déjà avoir commencé il y a plusieurs mois.

Par ailleurs, l'OCPM devrait rendre publics dans les prochains mois les rapports rédigés dans le cadre de quatre autres consultations publiques, soit celles sur l'avenue McGill College, le nouveau parc-nature dans la cour Turcot, l'avenir du parc Jean-Drapeau et bien sûr, celle sur les voies d'accès au mont Royal (Camillien-Houde / Chemin Remembrance), la plus courue de l'histoire de l'Office.

 

 

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On voit bien qu'il y a encore beaucoup d'espace à développer sur l'ile de Montréal et que c'est en même temps la meilleure chose à faire pour limiter l'étalement urbain. On peut ainsi créer des espaces de vie intéressants à densité moyenne à élevée, visuellement agréables, bien desservis en TEC et riches sur le plan environnemental.

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Il y a 10 heures, acpnc a dit :

On voit bien qu'il y a encore beaucoup d'espace à développer sur l'ile de Montréal et que c'est en même temps la meilleure chose à faire pour limiter l'étalement urbain. On peut ainsi créer des espaces de vie intéressants à densité moyenne à élevée, visuellement agréables, bien desservis en TEC et riches sur le plan environnemental.

Bien d'accord, ce coin de Montréal dispose d'un énorme potentiel de densification résidentielle et économique dans tout l'axe ouest de la future ligne rose. Lachine demeure un atout caché mais la revitalisation des berges et de la rue Notre-Dame laisse augurer de belles choses.

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Il y a 12 heures, acpnc a dit :

On voit bien qu'il y a encore beaucoup d'espace à développer sur l'ile de Montréal

- Dans ce cas particulier (Lachine-est) et quelques autres, il s'agit plus précisément de re-développement de ce qui fut originellement "développé" en tant que site industriel.  On ne parle pas de terres vierges (ou agricoles) donnant lieu à des développements de type "greenfield" (par opposition à "brownfield").

- Lorsque les activités industrielles ont cessé, pour cause de désuétude, elles n'ont pas été remplacées par d'autres du même type mais plus modernes. Cela indique que l'attractivité de ces sites pour l'industrie est devenue faible, voire absente.

- Heureusement, plusieurs de ces mêmes sites sont devenus intéressants pour la fonction résidentielle.  Cela tient à deux facteurs: 1) Leur proximité relative d'importants sites d'emplois, dont le centre-ville; et 2) La rareté des sites constructibles dans l'aire métropolitaine, par suite des politiques visant notamment à contenir l'étalement urbain et/ou à préserver les terres agricoles.  N'eut été de ces politiques, on aurait observé un phénomène courant aux USA par exemple, soit de vastes espaces autrefois industriels laissés en friche, pendant que de nouveaux développements surgissent en banlieue.

- On ne doit toutefois pas perdre de vue le fait que plusieurs des sites industriels abandonnés sont gravement contaminés, requérant d'importantes dépenses de décontamination avant qu'ils puissent servir à des fins (surtout) résidentielles.  Par conséquent,  j'estime que l'évaluation des superficies (re)-développables sur l'Île de Montréal doit prendre en compte cette considération.  Souvent, une contribution financière substantielle du secteur public est nécessaire pour revaloriser ces espaces.  Or, même en supposant (ce qui me semble vraisemblable) que le secteur public est/sera disposé à consentir des dépenses importantes à ces fins, il faut admettre que l'opération sera étendue dans le temps (on ne fera pas tout immédiatement): cela implique que les nouvelles superficies constructibles ne deviendront disponibles que graduellement.

- L'évaluation des superficies (re)- développables pour des fins résidentielles doit aussi tenir compte des activités "nuisibles" dans les environs, ce qui peut aller de dizaines de mètres à quelques kilomètres.  Des "zones-tampons" sont nécessaires; la superficie de ces zones ne peut pas être incluse dans le calcul des superficies "disponibles".  

-  Notons en passant que la reconversion de bâtiments abritant anciennement des activités industrielles "légères", comme la confection de vêtements et de chaussures, établies au sein même des quartiers résidentiels comme Maisonneuve, a été beaucoup plus facile.

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  • 4 semaines plus tard...
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https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1154955/montreal-consultation-publique-ocpm-developpeurs-immobiliers

Lachine-Est sous la loupe des promoteurs

Publié aujourd'hui à 4 h 10

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Voici la maquette d'une version antérieure du projet VillaNova, où l'on projetait déjà de construire sur les terrains de Cintube, au sud du boulevard Saint-Joseph. Photo: Radio-Canada / Jérôme Labbé

Jérôme Labbé

La saison des idées est lancée dans Lachine-Est. Une consultation publique sur ce parc industriel en déclin, dans le sud-ouest de Montréal, a officiellement commencé ses travaux en fin de semaine. Mais sur le terrain, les promoteurs immobiliers sont déjà actifs depuis longtemps.

Une centaine de personnes ont bravé le mauvais temps, dimanche, pour assister à la séance d’information de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) sur le secteur Lachine-Est.

Ils étaient tous là : la mairesse de l’arrondissement Maja Vodanovic, bien sûr, mais aussi tous les développeurs immobiliers qui possèdent – ou qui lorgnent – les 50 hectares de terrains visés par la consultation publique.

Car Lachine-Est est appelé à changer. Ses vestiges industriels devraient laisser place, dans les prochaines années, à un tout nouveau quartier. La Ville de Montréal prévoit la construction de 4000 à 4500 unités d’habitation, qui devraient abriter quelque 10 000 résidents.

Ce quartier verra le jour au nord du canal Lachine; à l’est de la 6e Avenue; au sud de la rue Victoria; et à l’ouest du chemin de fer d'exo – le Réseau de transport métropolitain –, qui a d'ailleurs ouvert une nouvelle gare de train de banlieue près du boulevard Saint-Joseph, en 2017, la gare du Canal, sur la ligne Montréal-Candiac.

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Les grands joueurs industriels des dernières années dans Lachine-Est. Entre parenthèse, l'année où ils ont cessé leurs activités. Photo : Ville de Montréal

Mais pendant que tous s’interrogent sur la manière de façonner l’avenir du quartier, des promoteurs ont déjà pris les devants. D’ailleurs, tous les terrains de Lachine-Est sont de propriété privée, ont rappelé les représentants de la Ville de Montréal, dimanche.

« D’où l’importance de tenir une consultation publique », a souligné la mairesse Vodanovic.

Par exemple, des « maisons de ville » ont déjà poussé sur le site de l’ancienne fonderie Jenkins, où quelques familles ont emménagé récemment. Des duplex et des tours à condos de 10 étages devraient aussi se greffer au paysage sur ce terrain de 5,7 hectares, au nord du boulevard Saint-Joseph, entre l’usine de bains Maax, à l’est, et l’ancienne Dominion Bridge, à l’ouest.

Les premiers pas de ce projet, baptisé VillaNova, n’ont pas été faciles. Des tests effectués par l’arrondissement de Lachine, en 2016, ont montré que les terrains, achetés quelques années auparavant auprès d’une compagnie à numéro appartenant au « roi des taudis » Robert Sebag étaient toujours contaminés. Résultat : son nouveau propriétaire, Développement Lachine Est (DLE), a dû débourser 10 millions de dollars pour décontaminer une nouvelle fois le terrain, en 2017.

L’opération a duré trois ou quatre mois, se rappelle Didier Heckel, directeur planification et développement immobilier pour DLE. « On a dû sortir 92 000 tonnes de terres », soupire-t-il.

N’empêche : le projet de DLE, VillaNova, est certes le plus avancé jusqu’à maintenant. La compagnie – fondée par le Groupe Catania, mais contrôlée par la firme Raymond Chabot Grant Thornton depuis les démêlés judiciaires de Paolo Catania – souhaite maintenant développer ses terrains au sud du boulevard Saint-Joseph, acquis auprès d’ArcelorMitall en 2011. Ces 8 hectares ne sont toutefois pas encore décontaminés – tout comme 90 % de tous les terrains de Lachine-Est, d’ailleurs.

Mais DLE n’est pas la seule société qui s’active – en coulisses ou au grand jour – pour faire avancer ses intérêts. Un autre projet, plus petit, se dessine à la pointe sud de Lachine-Est : celui de l’homme d’affaires Patrick Varin et de l’architecte Antoine Chaloub, qui se sont regroupés pour former « Atelier et développement AP ».

La société ne possède qu’un petit hectare de terrain sur le site de l’ancien concessionnaire automobile Spinelli. Mais elle s’est associée avec la Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM) pour mettre sur pied un projet – baptisé provisoirement « Projet résidentiel Saint-Joseph » – qui implique la démolition du garage Pneus Lachine et l’érection de quatre bâtiments de part et d’autre de la 6e Avenue. À cheval, donc, sur la frontière entre le Vieux-Lachine et le secteur de Lachine-Est tel qu’étudié par l’OPCM.

MM. Varin et Chaloub souhaiteraient, de concert avec la SHDM, construire 500 condominiums, dont 174 seraient accessibles via le programme Accès Condo.

Cintube garde son jeu

Les terrains les plus convoités de Lachine-Est demeurent toutefois les 20 hectares appartenant à TFC Cintreurs et Fabricants de Tubes du Canada, une compagnie spécialisée dans le cintrage de métal, mieux connue sous le nom de Cintube. Ses lots sont situés sur le site de son usine, au sud du boulevard Saint-Joseph, mais aussi plus au nord, sur les terrains anciennement occupés par la Dominion Bridge.

DLE et un autre promoteur, Aldo Construction, affirment tous deux avoir signé des ententes avec Cintube pour mettre la main sur ses terrains. Ces ententes n’ayant pas été notariées, toutefois, impossible de dire quels lots ont fait l’objet d’une promesse de vente. Officiellement, c’est Cintube qui en demeure propriétaire pour l’instant.

Mais la Ville de Montréal est elle aussi dans la course. En 2018, elle s’est dotée d’un droit de préemption sur certains lots appartenant à Cintube. Advenant une vente, elle pourra ainsi égaler la somme de la transaction pour acquérir le terrain. Et en faire ce qu’elle en veut.

Ce que souhaite l’arrondissement

Les besoins sont criants à Lachine pour des équipements collectifs, insiste la mairesse Maja Vodanovic. Son souhait : construire un centre communautaire et sportif, adossé à une école, sur le site de l’usine Cintube, le long du canal Lachine.

C’est qu’il n’y a actuellement aucun centre sportif public à Lachine. Et son seul centre communautaire, le centre Albert-Gariépy, pourrait bientôt être vendu à la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, qui manque cruellement de place pour ses élèves.

Mme Vodanovic souhaiterait aussi la création de logements sociaux dans Lachine-Est. Mais de son propre aveu, seul le « Projet résidentiel Saint-Joseph » aura l’obligation de se plier à la Stratégie d’inclusion de logements abordables dans les nouveaux projets résidentiels de la Ville de Montréal, puisque les autres projets sur la table ne nécessitent pas de dérogations réglementaires.

Rendez-vous en avril

Pour l’instant, l’héritage industriel de Lachine-Est demeure encore bien visible, et certaines entreprises, comme Maax et Cintube, poursuivent malgré tout leurs opérations. Quelques voitures se garent aussi chaque matin dans le stationnement du Complexe industriel de Lachine, un site de 6 hectares situé à proximité du stationnement incitatif de la gare du Canal, qui a abrité les installations de la compagnie Allis-Chalmers jusqu'en 2000.

Tous néanmoins s’entendent pour dire que le statu quo n’est plus acceptable dans Lachine-Est.

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Des dizaines d'hectares de terrain restent à être décontaminés dans Lachine-Est. Comme celui-ci, qui a déjà abrité une usine d'ArcelorMittal, et qui appartient maintenant à DLE. Photo : Radio-Canada / Jérôme Labbé

La consultation publique se poursuivra le mois prochain avec la tenue de deux ateliers créatifs. Elle se réunira ensuite le 2 avril pour une première séance d'audition des opinions.

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  • 3 semaines plus tard...
  • 1 mois plus tard...

http://plus.lapresse.ca/screens/e5fbd0a7-1f72-4ee0-9486-e2ec612febe8__7C___0.html?fbclid=IwAR32HO10Eoy1HPvm_Xvtn1YBd-h-V4Puw5Aiijb9A3vgq91BW6oNGDXqffI

LACHINE-EST, PREMIER QUARTIER VERT ?

Transports publics exemplaires, pistes cyclables, logements sociaux, certification LEED, chauffage par géothermie… Lachine-Est a conclu un partenariat avec Strasbourg pour devenir un modèle de quartier vert pour Montréal. 

« On se donne huit mois pour avoir un projet de règlement et un début de planification », a dit hier à La Presse la mairesse de l’arrondissement, Maja Vodanovic.

Pourquoi Strasbourg ? Parce que cette ville possède une grande expertise dans le domaine des quartiers verts avec 33 ÉcoQuartiers reconnus sur son territoire, dont celui de Danube situé sur une friche industrielle et portuaire. 

Lachine-Est, dans le sud-ouest de Montréal, est aussi une friche industrielle.

Son territoire est vaste : plus de 60 hectares compris entre le canal de Lachine, la 6e Avenue, la rue Victoria et les voies ferrées du Canadien Pacifique. 

10 000

Nombre de nouveaux résidants que l'arrondissement prévoit accueillir à Lachine-Est d’ici 10 ans : 500 unités d’habitation (développement VillaNova) sont déjà construites ou en voie de l’être.

Au début du mois, l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) a tenu des audiences sur l’avenir de ce secteur situé à une dizaine de kilomètres du centre-ville de Montréal. Résultat : plus de 50 mémoires ont été déposés, dont plusieurs de grande qualité, selon la mairesse Vodanovic qui a assisté à la plupart des présentations. « Ce qui m’a étonnée, dit-elle, c’est que les gens voulaient vraiment un quartier vert. »

Ce n’est pas d’hier qu’on parle de requalifier cet ancien pôle industriel. Déjà en 2004, Lachine-Est a été désigné au Plan d’urbanisme comme secteur à transformer en raison du déclin de ses activités industrielles. L’usine de valves Jenkins a fermé ses portes en 1991, imitée par Allis-Chalmers en 2000, puis par la Dominion Bridge en 2003. 

Aujourd’hui, la plupart des bâtiments industriels sont abandonnés, sous-utilisés ou ont été détruits. Les terrains les plus convoités sont les 20 hectares qui étaient autrefois occupés par la Dominion Bridge, spécialisée dans le travail du fer et de l’acier. 

L’ENJEU DE LA MOBILITÉ

Les obstacles à la réalisation d’un quartier vert sont toutefois nombreux, à commencer par la mobilité : le gouvernement Legault a dit non au projet de ligne rose de la mairesse Valérie Plante. « À court, moyen, long terme, ce n’est pas un projet qu’on va mettre de l’avant », a répété le ministre des Transports, François Bonnardel, à la mi-février. 

Or, sans un lien rapide entre Lachine et le centre-ville, il n’y a pas de développement durable possible. Encore moins de quartier vert.

La solution, selon la mairesse Vodanovic, passe par un système de train léger.

« On a déjà les rails le long de la rue Victoria jusque sous l’échangeur Saint-Pierre, précise-t-elle. On n’a pas besoin de faire d’expropriation. Et le ministère des Transports nous assure qu’il y a de l’espace le long de la falaise Saint-Jacques, où le REM devait passer initialement. Ça permettrait de relier le nouveau développement au centre-ville de Montréal, ce dont on parle depuis les années 70. »

En attendant, la Ville a recruté le consortium Ouranos, qui regroupe une cinquantaine de chercheurs spécialisés dans la science du climat, pour mener une étude sur le secteur à développer. « On va servir de cobaye pour repenser la communauté au XXIe siècle, dit Mme Vodanovic. Lachine-Est sera le premier grand projet de développement réalisé en amont à Montréal. »

La mairesse a aussi proposé de créer L’atelier Lachine-Est, une table ronde réunissant des architectes, des urbanistes, des promoteurs et des groupes de citoyens « pour tester des choses » durant tout le processus de reconversion. Sans parler des échanges qui auront lieu avec Strasbourg.

DE NOMBREUX CRITÈRES

En règle générale, un quartier écolo est aménagé sur d’anciennes zones ferroviaires ou industrielles ; il réduit son empreinte écologique au maximum, favorise le développement économique, la qualité de vie, la mixité et l’égalité sociale. Un grand nombre de problématiques sont prises en compte avant sa construction : gestion de l’eau, traitement des déchets, transport, intégration sociale, participation citoyenne, protection des paysages, commerces de proximité… 

Montréal a instauré un programme Éco-quartier en 1995, mais celui-ci vise à aider les citoyens à adopter des comportements plus écolos. Il n’a rien à voir avec les quartiers durables tels qu’on les conçoit aujourd’hui dans le monde. 

Il y a 600 quartiers labellisés « ÉcoQuartiers » en France. « C’est une démarche qui peut s’adapter à des configurations urbaines très différentes et permet de mobiliser et d’intégrer les citoyens », précise Alain Jund, adjoint au maire de Strasbourg et responsable de l’urbanisme et de la transition énergétique, invité à Montréal, début mars, par l’organisme communautaire Imagine Lachine-Est.

Les ÉcoQuartiers misent sur les transports collectifs, le vélo, les espaces verts, la construction de bâtiments durables et l’accessibilité au plus grand nombre. Strasbourg fait figure de leader en France, mais le concept a vu le jour en Suède, au début des années 90.

« La France a labellisé les ÉcoQuartiers pour offrir une garantie aux futurs habitants, souligne M. Jund. L’objectif est de se servir de ces quartiers pour transformer la ville. Ce sont les collectivités publiques, plus souvent les villes, qui définissent les règles du jeu et le cadre de la démarche. Pas les promoteurs, ni les lois du marché. Après, chacun vient se mettre dans ce cahier des charges. »

Avec le retrait des États-Unis de l’accord de Paris, M. Jund aime penser que les villes ont la volonté et le pouvoir de changer les choses. 

IMAGINE LACHINE-EST

Jean-François Lefebvre est membre d’Imagine Lachine-Est, un organisme sans but lucratif (OSBL) établi à Lachine qui fait la promotion de pratiques et de politiques favorisant le développement urbain durable et écologique. « C’est mon bénévolat », dit ce professeur d’études urbaines à l’UQAM. « Si on ne réussit pas, dans les nouveaux quartiers, à réduire notre dépendance à l’auto, on ne réussira pas ailleurs », fait-il valoir. 

Pour lui, la réussite du développement de Lachine-Est repose sur trois facteurs : la construction d’un lien rapide avec le centre-ville de Montréal (un métro de surface ou un tramway), l’installation de la géothermie pour l’ensemble du secteur et l’adoption d’un cadre réglementaire pour permettre la mixité sociale et le verdissement. 

« On ne réinvente pas la roue, dit-il. Mais on veut s’inspirer des meilleures pratiques dans le monde pour créer un modèle qui va devenir un label pour le gouvernement du Québec », comme le sont devenus les ÉcoQuartiers en France.

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