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https://www.newswire.ca/fr/news-releases/declaration-pour-revitaliser-lest-de-montreal---chantal-rouleau-et-valerie-plante-annoncent-des-actions-pour-revitaliser-lest-de-montreal-702780792.html?fbclid=IwAR13v0RN1WwjGtQkhj1VKrdKeixgfrJcGc8TGpL3PaD-HFHN61IyAQW3lO4

 

https://www.tvanouvelles.ca/2018/12/14/annonces-pour-la-revitalisation-de-lest-de-montreal

Annonces pour la revitalisation de l’est de Montréal

Agence QMI

| Publié le 14 décembre 2018 à 12:41 - Mis à jour à 12:56

 
 
 
 
 
 
La rue Notre-Dame sera revitalisée dans l’est de Montréal, où l’on entreprendra de plus un vaste programme de décontamination des sols, des engagements pris en campagne la Coalition avenir Québec (CAQ).
 
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La rue Notre-Dame sera revitalisée dans l’est de Montréal, où l’on entreprendra de plus un vaste programme de décontamination des sols, des engagements pris en campagne par la Coalition avenir Québec (CAQ).

L’ancienne mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, qui est devenue la ministre responsable de la métropole, a annoncé vendredi, aux côtés de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, la création d'un bureau de revitalisation de la rue Notre-Dame.

Les deux femmes, jadis adversaires à l’hôtel de ville, ont signé la Déclaration pour revitaliser l’est de Montréal.

Les partenaires que sont le gouvernement du Québec, la Ville de Montréal et l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) travailleront en collaboration, a-t-on précisé, en ajoutant que «l'objectif est de redessiner cette artère stratégique pour en faire un boulevard urbain, un corridor de mobilité durable reliant les quartiers de la pointe de l'île au centre-ville».

Cette annonce survient à deux jours de l’élection partielle pour justement trouver un successeur à Chantal Rouleau à la mairie de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles.

Au cours des dernières décennies, plusieurs promesses ont été faites concernant la réfection de la rue Notre-Dame Est, entre le pont Jacques-Cartier et le quartier Pointe-aux-Trembles.

Le premier ministre François Legault s’était aussi engagé, en campagne, à décontaminer les sols, un enjeu important pour l’est de Montréal, réclamé depuis des années par les gens d’affaires.

«Il est temps qu'on s'occupe, enfin et très sérieusement, de ce territoire trop longtemps délaissé. Avec la Ville de Montréal et nos autres partenaires, nous nous attaquerons à des problèmes criants. Nous allons investir pour faire progresser des projets structurants, dont la revitalisation de la rue Notre-Dame et la décontamination de terrains», a dit Chantal Rouleau, qui est aussi ministre déléguée aux Transports.

«Les besoins sont nombreux dans l'est de Montréal et nous devons agir afin d'améliorer la qualité de vie de ses résidents et résidentes, a indiqué de son côté la mairesse Valérie Plante. Nous avons lancé plusieurs projets innovants et d'autres seront déployés à court terme afin d'aider la population à vivre dans des quartiers accessibles et agréables. C'est en travaillant tous ensemble que nous pourrons faire de Montréal une ville où il fait bon vivre d'une rive à l'autre.»

L’est de Montréal fait l’objet, en parallèle, de plusieurs autres projets déjà sur la table à dessin ou en chantier, comme le prolongement de la ligne bleue du métro, la mise en place du service rapide par bus (SRB) sur le boulevard Pie-IX et le projet de navette fluviale entre Pointe-aux-Trembles et le Vieux-Port.

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  • 4 mois plus tard...

Texte d'opinion intéressant dans La Presse ce matin

https://www.lapresse.ca/debats/opinions/201905/12/01-5225789-il-etait-une-fois-dans-lest.php

Publié le 13 mai 2019 à 09h00 | Mis à jour à 09h00

Il était une fois dans l'Est

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« Si la liste des iniquités est-ouest semble infinie, ce n'est ni faute d'idées, de projets, voire d'annonces ou de promesses publiques », écrit Félix-Antoine Joli-Coeur.
PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

 

FÉLIX-ANTOINE JOLI-COEUR
Entrepreneur et consultant

Florentine Lacasse, héroïne de Bonheur d'occasion, aurait tout un choc si elle devait visiter le Saint-Henri d'aujourd'hui.

Le quartier, décrit dans toute sa pauvreté par Gabrielle Roy, est maintenant un lieu couru avec ses condos et son marché Atwater, tant et si bien que le « quinze cennes » où elle travaillait a fait place à l'un de ces restaurants parmi les plus branchés de la ville.

Un héros contemporain à Florentine, mais gravitant dans l'est de Montréal, parviendrait plus facilement à retrouver ses repères. Les quartiers qui s'y trouvent, Rosemont, Hochelaga, Saint-Michel ou Montréal-Nord, ont vu poindre des îlots de développement, par exemple le Parc olympique, le Technopôle Angus ou la Cité des arts du cirque. Mais cette portion de l'île, située à l'est du chemin de fer qui longe la rue D'Iberville et où se trouve une population équivalente à celle de la ville de Québec, semble pourtant avoir évolué sur une orbite au ralenti, comme si l'est de Montréal s'était développé en marge du Grand Montréal.

Depuis 10 ans, par exemple, les trottoirs de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal sont systématiquement élargis en saillie aux intersections de façon à ralentir la circulation automobile. Même chose dans Hochelaga ou Saint-Michel... mais faute de budget, on se contente de peindre au sol une ligne plutôt que de couler un nouveau trottoir.

Dans le Sud-Ouest, on profite de la reconstruction de l'échangeur Turcot pour refaire la configuration des voies d'accès, en particulier l'autoroute 720, de façon à permettre la fluidité de la circulation de transit. Dans Hochelaga, on attend depuis des décennies la requalification de la rue Notre-Dame qui, faute d'un aménagement adéquat, pousse les automobilistes qui arrivent dans l'île par le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine et les camions qui desservent le port à se diriger vers le centre-ville en utilisant les rues résidentielles, empoisonnant du coup la vie de quartier.

De Brossard à Sainte-Anne-de-Bellevue, on voit s'articuler le chantier du Réseau express métropolitain (REM), un réseau de rails extérieur de 67 km où circuleront, dès 2023, des trains légers électriques, automatisés et sans conducteur. À Montréal-Nord, on attend depuis 2002 la réouverture d'une voie réservée pour faciliter l'accès au secteur. Le projet de SRB Pie-IX, qui s'est enfin mis en branle, fera place à des autobus... au diesel, qui n'amèneront même pas leurs passagers directement au centre-ville, faute de voie d'accès adéquate.

Si la liste des iniquités est-ouest semble infinie, ce n'est ni faute d'idées, de projets, voire d'annonces ou de promesses publiques.

L'Est, pour reprendre l'expression d'André Lavallée, père du Plan de transport de Montréal et ex-maire de l'arrondissement de Rosemont- La Petite-Patrie, est devenu un « cimetière d'engagements politiques ».

Le gouvernement Legault et sa ministre responsable de la métropole, Chantal Rouleau, se sont fermement engagés à changer les choses. Mais corriger la trajectoire de ce territoire demandera en plus une prise de conscience collective sur l'importance stratégique de cette portion de l'île de Montréal.

En d'autres mots, il faut passer de déclarations comme « l'est de Montréal possède un potentiel de développement évident » à quelque chose comme « le plus grand levier inexploité de développement de la région métropolitaine est l'est de l'île ». Fort de cette prise de conscience, il faudra ensuite cesser d'annoncer la mise sur pied infinie de bureaux de projets et passer à l'action résolument, le feu aux fesses.

Comme point de départ, on pourrait par exemple mettre sur pied un fonds de développement urbain de plusieurs centaines de millions.

Ce fonds, constitué par les trois ordres de gouvernement, mais également par des entreprises privées, serait entièrement destiné à financer les projets d'aménagement du domaine public. C'est effectivement en requalifiant les espaces publics (trottoirs, rues, places publiques) qu'on crée les conditions pour le développement économique, comme le prouvent les exemples récents du quartier Saint-Roch à Québec, du Quartier international à Montréal ou des projets similaires à Lyon ou à Pittsburgh.

La deuxième chose à faire sera le désenclavement de l'est de l'île. Le gouvernement Legault doit livrer rapidement ce qu'il a promis et, à sa défense, ce qui a été promis maintes fois par les anciens gouvernements. Il est temps de doter l'est de Montréal d'un plan de transport intégré qui intègre à la fois les besoins de mobilité de la population locale, mais aussi le transit des couronnes nord et sud. Ce plan devrait avoir comme adage d'ouverture « nous sommes au XXIe siècle, pas dans les années 90 », ou encore « ce qui est bon pour l'Ouest l'est également pour l'Est ».

Campus universitaire

Troisièmement, alors que des universités ont inauguré des antennes à Longueuil et à Laval, il est plus que temps de doter l'est de Montréal d'un campus universitaire qui servira de levier au développement économique du territoire. À cet égard, le gouvernement pourrait lancer un concours auprès des universités québécoises pour recevoir les meilleures propositions, puis financer le développement du concept retenu.

Finalement, si l'est de Montréal a été laissé en marge du développement de l'agglomération, c'est entre autres parce qu'on a pratiquement oublié son existence. Il est impératif, en conséquence, que l'énergie générée par l'arrivée d'un nouveau leadership à tout niveau, du gouvernement du Québec à la mairie en passant par la Chambre de commerce de l'Est, se traduise par une voie qui porte et nous fasse rêver d'un avenir inspirant pour ce territoire.

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Il y a 3 heures, ScarletCoral a dit :

Campus universitaire

Troisièmement, alors que des universités ont inauguré des antennes à Longueuil et à Laval, il est plus que temps de doter l'est de Montréal d'un campus universitaire qui servira de levier au développement économique du territoire. À cet égard, le gouvernement pourrait lancer un concours auprès des universités québécoises pour recevoir les meilleures propositions, puis financer le développement du concept retenu.

Un point vraiment intéressant! Ça me fait penser que le CEGEP Marie-Victorin ne possède ni de DEC II en sciences informatiques et mathématiques, ni même de DEC III dans les domaines sciences, technologie, ingénierie et mathématiques, ou même en administration ou en santé. Sans vouloir dénigrer les domaines des arts et sciences sociales, je trouve déplorable qu’il y ait une telle pauvreté de formations dans le principal CEGEP du secteur. Un bon point de départ serait déjà d’offrir plus de programmes STIM à Marie-Victorin.

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  • 4 mois plus tard...

Essor de l’est: où seront investis les 100M$ promis par Québec?

raffinerie-2.jpg?w=860Photo: Archives Métro Média  |  L’est de Montréal et ses secteurs industriels de la Pointe-de-l’Île et Assomption-Sud-Longue-Pointe ont le potentiel de devenir de véritable pôle d’emploi et des accélérateurs du développement économique de Montréal, selon la Ville.

Journal Métro  |  Économie  |  18:30  |  12 septembre 2019  |  Par:  Amélie Gamache

Des investissement majeurs sont prévus au cours des prochaines années pour revaloriser les espaces industriels de l’est de Montréal. Les acteurs économiques se mobilisent et présenteront bientôt des plans d’actions détaillés, où seront priorisés deux zones : les secteurs industriels de la Pointe-de-l’Île et de l’Assomption-Sud-Longue-Pointe.

L’entente conclue en mars avec le gouvernement caquiste prévoit que 100M$ seront investis pour des travaux de décontamination, de réaménagement ou de revalorisation des terrains. De telles sommes ne seront pas dépensées sans tenir compte les enjeux de mobilité et de qualité de vie des résidents, assure Daniel Mathieu, du service du développement économique de Montréal.

«Pour le secteur l’Assomption-Sud-Longue-Pointe, la vision est déjà allée en consultation via l’Office de consultation publique de Montréal, et le rapport a été déposé», rappelle-t-il.

Avant d’aller de l’avant avec la création d’un écoparc dans ce secteur, l’organisme soulignait notamment dans son rapport que le transport collectif doit être amélioré, et incitait la ville à agir «dès maintenant» pour réduire les nuisances auprès des citoyens.

Une vision à définir pour la Pointe-de-l’Île

Dans le cas du secteur industriel de la Pointe-de-l’Île, la vision est toutefois en cours d’élaboration, admet M. Mathieu. Des discussions se déroulent actuellement avec différents partenaires, dont la Chambre de commerce de l’est de Montréal et le Conseil régional de l’environnement, afin d’unifier les visions sectorielles développées par les diverses instances.

Un document portant sur cette vision préliminaire devrait être soumis en consultation au cours de l’automne.

«On parle beaucoup d’une transition écologique dans ce secteur, mais il y a des actifs sur lesquels on peut miser, souligne-t-il. La logique d’économie circulaire fait sa place, par exemple.»

Dans les deux cas, des plans d’actions concrets, détaillant où et quand seront investis les montants disponibles, doivent être déposés en mars 2020. Les terrains à décontaminer en priorité seront alors identifiés, et les dépenses liées aux infrastructures à construire seront précisées.

Les investissements s’étaleront ensuite entre 2020 et 2024.

Le secteur Assomption-Sud-Longue-Pointe

S’étalant sur un territoire de 1km par 3km, le secteur Assomption-Sud-Longue-Pointe est délimité par l’avenue Souligny, les installations du Port de Montréal, la gare de triage Longue-Pointe et l’autoroute 25. On y retrouve notamment le quartier résidentiel Guybourg, des parcs industriels et une base militaire. On y prépare le projet de «Cité de la logistique», récemment redéfini et renommé «Écoparc industriel».

Le secteur industriel de la Pointe-de-l’Île

D’une superficie de 30 km2, le secteur comprend des territoires situés dans la ville de Montréal-Est ainsi que les arrondissements de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et d’Anjou. Traversé par l’autoroute 40 et bordé au sud par la rue Notre-Dame, et au nord par le boulevard Maurice-Duplessis. Jadis le royaume des raffineries, le secteur est en redéfinition depuis quelques années.

https://journalmetro.com/local/mercier-anjou/2376157/essor-de-lest-ou-seront-investis-les-100m-promis-par-quebec/

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  • 3 semaines plus tard...

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1335870/chambre-commerce-est-montreal-investissement-decontamination

200 M$ réclamés à Ottawa pour décontaminer l’est de Montréal

decontamination-est-montreal-tracteur.JP
La Ville de Montréal souhaite pouvoir développer des terrains contaminés, comme celui de l'emplacement de l’ancienne raffinerie de Shell, qui est actuellement décontaminé par le Groupe C. Laganière.
PHOTO : RADIO-CANADA / JULIE MARCEAU

Julie Marceau

2019-10-07 | Mis à jour hier à 21 h 25

La Chambre de commerce de l'Est de Montréal (CCEM) demande qu’Ottawa investisse 200 millions de dollars pour décontaminer les terrains dans l’est de la ville, une somme égale à celle investie par Québec dans ce dossier.

Dans son livre blanc intitulé Cap sur l’Est, dont Radio-Canada a obtenu copie, la CCEM soutient que la contamination des sols constitue un blocage au développement des terrains à l’est du boulevard Pie-IX, et que les subventions sont insuffisantes.

Actuellement, des millions de pieds carrés ne peuvent pas être redéveloppés en raison de leur contamination résiduelle, laquelle se situe souvent à des niveaux de toxicité élevés, rendant leur décontamination particulièrement coûteuse. De nombreuses entreprises songent à s’installer dans l’est, mais y renoncent du fait des coûts élevés, de la durée et des incertitudes associées au processus de décontamination, peut-on lire dans le document de près de 100 pages.

La CCEM y formule notamment ces trois recommandations :

  • obtenir 200 millions d’Ottawa pour décontaminer les sols;
  • prolonger le REM vers l’est pour améliorer la mobilité;
  • attirer des entreprises innovantes en bonifiant le programme québécois de congé fiscal pour les entreprises qui veulent investir dans l’est.

On a pour environ 45 millions de pieds carrés de terrains qui sont soit contaminés ou non connectés aux infrastructures municipales : les aqueducs, les égouts, les rues. Il y a d’immenses besoins d’investissements pour remettre à niveau ces terrains-là pour les rendre à nouveau actifs sur le plan économique, a expliqué lundi en entrevue Christine Fréchette, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de l'Est de Montréal.

La PDG de la CCEM estime également que le développement de l’est de la métropole est un élément clé pour freiner l’exode vers les banlieues.

On garde dans un état stagnant les terrains qui pourraient servir pour du redéveloppement. Ça veut dire qu’on met une pression aussi sur l’étalement urbain, parce que, si on ne peut pas utiliser une portion de l’est de l’île de Montréal pour de l’activité économique, c’est dire qu’on devra aller ailleurs, ajoute Christie Fréchette.

En décembre 2018, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal ont signé la Déclaration pour revitaliser l’est de Montréal. À l’hiver 2019, un comité de travail a été mis sur pied. Puis, au printemps suivant, les deux ordres de gouvernement se sont engagés à décontaminer des terrains situés à l’est du boulevard Pie-IX ainsi qu’à les réaménager. Une première somme de 100 millions de dollars a été octroyée à la Ville de Montréal sur les 200 millions de dollars promis.

L’idée, c’est de déposer un projet en novembre au conseil municipal de la Ville pour que, dès janvier, on puisse aller de l’avant pour la décontamination, affirme Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et responsable de l’Est de Montréal au comité exécutif de la Ville de Montréal.

Le momentum, il est actuel, il y a un intérêt qu’on a rarement vu dans l’est.

– Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

Tant la Ville de Montréal que la CCEM se réjouissent des fonds investis par Québec dans ce dossier, mais ils soutiennent que les besoins s’élèvent à des centaines de millions de dollars.

Le livre blanc, qui doit être dévoilé mardi, recommande également que l’investissement de millions de dollars soit géré par un fonds tripartite formé du Canada, du Québec et de Montréal.

Le document suggère aussi de bonifier le programme québécois de congé fiscal pour les grands projets d’investissements afin de favoriser les entreprises qui voudraient investir dans l’est de Montréal.

Actuellement, l’investissement minimal dans ce programme est fixé à 100 millions de dollars ou à 50 millions de dollars si l’investissement est réalisé en région. La CCEM recommande que ce dernier seuil soit également offert aux entreprises qui investissent dans l’est de Montréal.

Prolonger le REM vers l’est

La CCEM souligne également dans son livre blanc que l’est de Montréal est mal servi en matière de transport en commun et recommande de prolonger le REM dans l’est tout en poursuivant la planification du prolongement du SRB Pie-IX jusqu’à la rue Notre-Dame Est.

À l’heure actuelle, l’offre de transports collectifs et alternatifs – par exemple l’autopartage, l’auto en libre-service, le covoiturage, le vélopartage, le taxi-partage, le taxi-bus et la navette fluviale – est largement insuffisante et l’aménagement urbain n’encourage pas les transports actifs, déplore-t-on dans le document.

Les zones d’emploi, notamment les parcs industriels où sont situés une part importante des emplois dans l’est, sont particulièrement mal desservies. La moitié des travailleurs de l’est utilise la voiture comme principal moyen de transport pour se rendre au travail (plus de 60 %, si on exclut le Plateau, Rosemont–La Petite-Patrie et Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension), ajoute la CCEM.

La Chambre de commerce de l’Est de Montréal, qui compte quelque 1200 membres, regroupe 32 000 entreprises situées à l’est du boulevard Saint-Laurent.

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Tout le monde est pour la vertu et on dirait que la revitalisation de l'est de Montréal en fait partie.  Il y a quelques bonnes raisons pour cela, mais ça n'interdit pas de poser certaines questions:

- Modes de transport pour les travailleurs occupant des emplois dans l'est: d'où viennent-ils/où habitent-ils?  --Si c'est (pour plusieurs) en provenance de la banlieue (est, nord et sud), je ne vois pas tellement comment un prolongement du REM (à partir de quel point?) changerait les choses.

-  Des subventions pour la décontamination, qu'elles viennent de Québec ou d'Ottawa, demeurent des coûts  pour la société globale.  Il est nécessaire que les avantages nets pour la société (i.e. pas seulement pour les entrepreneurs de l'est de Montréal) soient supérieurs aux coûts.

- Il semble que le marché (la main invisible) calcule qu'en l'absence de subventions pour la décontamination, cette opération ne serait pas rentable.  En d'autres mots, la valeur (sur le marché privé) d'un terrain convenablement décontaminé ne serait pas suffisamment élevée malgré les avantages présumés inhérents à sa localisation sur l'Île (plutôt qu'en banlieue).  Notons le contraste avec la valeur sur le marché privé d'un terrain au centre-ville ou à proximité.

-  L'Île de Montréal compte une proportion nettement plus élevée des emplois totaux de la région qu'elle n'en compte de la population active totale;  c'est simplement le corollaire du fait que globalement beaucoup plus de banlieusards viennent travailler à Montréal que l'inverse.  Dès lors, un rééquilibrage tendrait généralement à favoriser plus de logements à Montréal et plus d'emplois en banlieue.   Evidemment, "plus de logements à Montréal" est un excellent argument en faveur de la décontamination des terrains dans l'est.  Mais si le but recherché est plutôt "plus d'emplois" dans l'est de Montréal, je ne suis pas convaincu (mais je demeure ouvert aux arguments qui pourraient me faire changer d'avis😐).  

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https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1339517/immobilier-commercial-est-montreal

L’immobilier commercial bouillonne dans l’est de Montréal

 

Radio-Canada

Publié à 0 h 09

Longtemps un quartier mal aimé, l'est de Montréal est en train de prendre son essor. Le mouvement s'accentue avec l'arrivée de grandes enseignes, qui sont de plus en plus nombreuses à miser sur ce secteur de la métropole.

L'agence de publicité lg2 quittera ses bureaux du boulevard Saint-Laurent dans un an pour élire domicile au Technopôle Angus.

L'agence, qui a notamment conçu les campagnes des producteurs de lait, est en pleine croissance et a besoin d'espace.

Pourquoi avoir jeté son dévolu sur l'est de Montréal?

On ne voulait pas avoir un site, on voulait avoir un fit et on l'a trouvé dans l'est. Et spécifiquement chez Angus, parce que c'était une place où, à notre façon, on pouvait faire une différence, on pouvait revitaliser un quartier, raconte Claude Auchu, associé, chef de la direction et président du conseil de Groupe lg2.

L'agence lg2, le transporteur XTL et le géant français d'articles de sport Décathlon sont quelques exemples de sociétés qui ont décidé de miser sur ce secteur de Montréal.

Le résultat pour l'est est indéniable, croit la Chambre de commerce locale qui vient de dévoiler ses grandes priorités.

On a adopté l'expression à la Chambre de commerce de l'est ''ça se passe dans l'est'', parce qu'on sent effectivement qu'il y a un buzz, explique Christine Fréchette, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de l'Est de Montréal.

Selon le promoteur du Technopôle, qui a attiré lg2, ce n'est que le début.

C'est pas un fruit du hasard, c'est pas parce que tout d'un coup ils se sont levés un matin pis ils se sont dit on va dans l'est. Je pense qu'il y a 15, 20 ans d'efforts à redonner une nouvelle image à l'est de Montréal, à enlever l'image traditionnelle de la pétrochimie, pis de l'industrie lourde.

Christian Yaccarini, président et chef de la direction, Société de développement Angus

Toutefois, d'autres raisons économiques motivent les entreprises et les organisations à s'établir dans l'est de la ville. Par exemple, les coûts de location dans le secteur industriel sont en moyenne 9 % moins chers que ceux du centre-ville ou de l'ouest de Montréal. De plus, on peut se porter acquéreur de terrains à des prix souvent plus avantageux.

Montréal, Laval, quand on regarde le prix demandé au pied carré au niveau des ventes, on dépasse le cap du 100 $ le pied carré. Dans l'Est, on est dans les 80 $, explique Avi Krispine, vice-président exécutif et directeur général à CBRE–Québec.

Selon cette firme de courtage, l'est n'est pas le seul secteur en croissance.

Ce qui le distingue des autres est le fait que pendant une quinzaine d'années, c'était le calme plat, précise M. Krispine.

Maintenant, les grues sont visibles.

Le prix de vente, donc le coût au pied carré, a augmenté de presque 50 %. On parle de l'est. Dans le temps, l'est, c'était le dernier recours. On est à la période charnière où on peut vraiment concrétiser ce petit buzz-là dont vous parlez en effets durables.

Avi Krispine, vice-président exécutif et directeur général CBRE–Québec

Pour continuer à prendre son essor, l'est de Montréal devra impérativement se doter d'un réseau de transport plus adéquat et, surtout, décontaminer d'importantes superficies encore inexploitées pour les rendre attrayantes pour les promoteurs.

Avec les informations de Maxime Bertrand

Reportage au Téjournal 18h (Facebook)

 

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https://www.lesaffaires.com/secteurs-d-activite/immobilier/valerie-plante-veut-faire-de-l-est-de-montreal-le-prochain-mile-end/613307

Valérie Plante veut faire de l'est de Montréal le prochain Mile End

Offert par Les Affaires


Édition du 12 Octobre 2019

PAR MARTIN JOLICOEUR

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«C’est bien beau des stratégies, mais une stratégie sans planification ordonnée ne vaut rien», selon Valérie Plante, mairesse de Montréal. (Photo: Martin Flammand)

En novembre 2017, Valérie Plante faisait son entrée surprise à l'Hôtel de Ville, délogeant du coup Denis Coderre, dont la réélection à l'époque - en début de campagne à tout le moins - semblait pourtant ne faire aucun doute. Deux ans plus tard, l'économie de Montréal semble ne s'être jamais aussi bien portée.

Le chômage est à son plus bas. Les investissements étrangers y atteignent des niveaux records. Et malgré la multiplication des chantiers qui compliquent le quotidien des Montréalais, on sent que la métropole a le vent dans les voiles.

La vitesse avec laquelle apparaissent les nouvelles tours de bureaux et de condominiums au centre-ville depuis deux ans, suffit d'ailleurs pour s'en convaincre. Montréal n'est pas Shanghai, mais à sa mesure, sa silhouette se transforme.

Est-ce que ça va trop vite ? «Non, répond la mairesse, du tac au tac, l'air étonné. J'aime ça quand ça va vite, moi. Vraiment, ça va. J'aime ça !»

Élue conseillère de l'arrondissement Ville-Marie quatre ans avant son élection comme mairesse, Mme Plante affirme avoir senti venir la situation actuelle. «Ça n'a pas été une surprise, admet-elle de ses bureaux du Vieux-Montréal. On le voyait, ce risque que tous les projets se réalisent au même moment.»

Et ce qui était attendu s'est produit. La Commission de la construction du Québec estime que Montréal comptait simultanément, en juin, pas moins de 111 chantiers de 5 millions de dollars et plus, pour un total de 34,6 milliards de dollars d'investissements. Il s'ensuivit, tous les Montréalais peuvent en témoigner, un été où les déplacements - surtout en voitures - furent périlleux.

De l'ensemble, les trois quarts des travaux ne sont pas du ressort de la Ville, tient à préciser la mairesse. Ce sont des projets privés ou, comme dans le cas de chantiers monstres comme celui de l'échangeur Turcot, du ressort de Québec ou d'Ottawa. «N'empêche, nous avons un devoir de coordination, ce qui amène son lot de défis», reconnaît-elle sourire en coin.

Réapprendre à marcher

Cette coordination, la planification à long terme, est devenue son cheval de bataille. «Qu'il y ait des tours qui sortent (de terre), même en quantité, est une chose. L'émission des permis et tout, on est prêts. La Ville connaît son affaire. Ce qui est plus difficile, et c'est assurément ce à quoi nous travaillons actuellement, est de parvenir à insuffler à l'Hôtel de Ville davantage de planification à long terme.»

Un «développement responsable» ne peut et ne doit plus se faire sans égard à une planification ordonnée du territoire, insiste-t-elle. Des parcs, des écoles, des accès routiers ou autres, «il faut penser cela 10, 20, 50 ans à l'avance. Pouvez-vous croire, s'étonne-t-elle encore, que des quartiers complets se sont développés à Montréal sans que personne ne pense à réserver le moindre terrain pour une école ?».

Le quartier Griffintown, avec ses presque 10 000 habitants, est le meilleur exemple en la matière, se désole-t-elle. Il en va de même du Triangle, nouveau développement de 4 000 unités de condos au carrefour des rues Jean-Talon et Victoria, ou du site en métamorphose de l'ancien Hôpital de Montréal pour enfants, en face de l'ancien Forum.

Un discours, une façon de concevoir le développement qui, il faut le dire, ne va pas sans heurter au passage les habitudes de plusieurs acteurs économiques de la métropole, en particulier ceux, puissants, des domaines de la construction et de l'immobilier résidentiel et commercial.

Tant et si bien que deux ans après son élection, il ne fait plus de doute que l'ensemble des promoteurs immobiliers de l'île - de Carbonleo (projet Royalmount) à Devimco (projets MAA et Maestria), en passant par Groupe Sélection (projet Molson) - «ont dû se résigner à réapprendre à marcher au rythme et selon les termes de la nouvelle administration en place», résume le patron d'une des grandes sociétés immobilières, sous le couvert de l'anonymat.

Voir venir, faire venir

Qu'à cela ne tienne, il y a un peu plus d'un an, la Ville a présenté sa nouvelle stratégie de développement économique. Un travail qu'avait entamé l'administration précédente. Intitulée Accélérer Montréal, cette dernière se déploie en huit plans d'action précis (commerce, entrepreneuriat, affaires internationales, innovation sociale, etc.), le tout assorti d'une enveloppe de 360 M$ sur quatre ans.

La mairesse Plante insiste, elle veut imposer un nouveau développement planifié du territoire à l'agenda du Service du développement économique de la Ville. Car si certains quartiers résidentiels se sont développés avec un manque flagrant de planification urbanistique, laisse-t-elle entendre, il en va malheureusement de même des différentes zones commerciales et industrielles qui pullulent sur son territoire, de manière éparse ou, souvent, carrément anarchique.

«C'est bien beau des stratégies, mais une stratégie sans planification ordonnée ne vaut rien. On ne faisait pratiquement pas de planification de développement de territoire avant. Je ne dirais pas que la Ville était constamment en réaction, mais ça a donné ce qu'on peut voir dans certains quartiers. [...] Ce temps est terminé, les départements d'urbanisme et de développement économique doivent dorénavant travailler ensemble, main dans la main.»

Forte de cette volonté, Mme Plante affirme avoir enclenché une vaste recension du territoire afin d'inventorier l'ensemble des lots et des bâtiments industriels disponibles et de s'assurer, le cas échéant, qu'ils sont décontaminés. L'idée est de parvenir éventuellement à développer des pôles de développement, à cibler des entreprises correspondantes et à travailler par la suite à les attirer, comme cela se fait partout ailleurs.

Sa priorité : développer l'est de la ville

Nul territoire n'illustre mieux ce besoin criant de planification du territoire que l'est de Montréal, justement le prochain grand chantier de la mairesse de Montréal. «Le développement de l'Est (de l'île), confie-t-elle, est fondamental pour moi à ce moment-ci. C'est ma priorité.»

Lorsqu'elle parle de l'Est, la mairesse ne parle pas de cette moitié de territoire qui s'élance vers l'est à partir du boulevard Saint-Laurent, cette traditionnelle frontière imaginaire qui sépare la ville en deux hémisphères.

Non, l'est de Valérie Plante débute à un peu plus de 5 km plus loin, à la hauteur du boulevard Pie IX, vaste artère de six voies de large qui traverse l'île du nord au sud sur une dizaine de kilomètres. De l'arrondissement Saint-Léonard à Hochelaga-Maisonneuve, en passant par les verts espaces cadenassés du Jardin botanique et l'îlot bétonné du Parc olympique.

On le sait, ce territoire à forte majorité francophone a été le parent pauvre de l'attention et des investissements des gouvernements successifs depuis 50 ans. Tous ordres gouvernementaux confondus. «L'Est a souvent été sous-évalué, voire mal aimé, se désole la mairesse. Même sa population se sent comme ça. Je voudrais que ça change et montrer que dans l'Est, on peut faire du développement économique. Le potentiel de ce secteur est énorme.»

La mairesse cible en particulier le secteur L'Assomption, vaste étendue attenante au Port de Montréal et à la rue Notre-Dame Est. Le secteur est délimité à l'ouest par la voie ferrée qui longe le quartier d'Hochelaga-Maisonneuve, et à l'est par l'autoroute A-25, qui mène au pont-tunnel Louis-Hippolyte- La Fontaine vers la banlieue sud.

En lieu et place de cette porte d'entrée - de tout temps - négligée de la métropole, Mme Plante entend faire la démonstration qu'il est possible de réaliser du «développement intelligent» tout en développant autour des milieux de vie qui puissent faire la fierté des résidents du quartier.

À l'image du Mile-End

La mairesse cite en exemple le cas du Mile-End, ce quartier périphérique du centre-ville dont le destin fut transformé il y a une quinzaine d'années par l'arrivée d'Ubisoft, la multinationale française du jeu vidéo. Son implantation sur le boulevard Saint-Laurent, à coup de généreuses subventions de Québec, et la création de plus de 2 000 emplois dans le secteur, a fini par lui donner un nouveau souffle.

Aujourd'hui, cet ancien quartier de manufactures est devenu l'un des quartiers les plus recherchés de la métropole, tant pour y travailler que pour y vivre. Il suffit, pour s'en convaincre, de constater le nombre de cafés et d'espaces de travail collaboratifs qui s'y trouvent aujourd'hui.

Aux immigrants d'origine portugaise et aux familles nombreuses de confession juive, présents dans le Mile-End depuis des décennies, s'ajoute maintenant une faune bigarrée composée de geeks de l'informatique, de hipsters friqués de langue anglaise et de jeunes branchés de l'industrie de la mode attirés par les Frank & Oak et M0851, qui y ont aussi implanté leur siège social.

L'énergie des lieux s'est même répandue aux quartiers voisins. C'est le cas, en particulier, du Mile-Ex, à un jet de pierre, coincé entre la Petite-Italie et Parc-Extension. En quelques années à peine, ce secteur négligé est devenu ni plus ni moins l'épicentre de la recherche et du développement de l'industrie de l'intelligence artificielle à Montréal. Le Mila, Ivado, Element AI et Microsoft, entre autres, y ont tous élu domicile.

«Le boost a été incroyable là-bas, explique Mme Plante. Je suis certaine qu'on peut faire la même chose dans le quartier L'Assomption, appelé à devenir un des prochains quartiers névralgiques de Montréal.» Cela tombe bien, ajoute-t-elle, puisque le gouvernement du Québec voit les choses de la même manière.

L'idée est de parvenir à réunir une concentration suffisante d'emplois dans le secteur (à l'est d'Hochelaga-Maisonneuve) pour développer de l'habitation par la suite. Le tramway de l'Est viendrait ensuite naturellement s'y greffer. «On a déjà reçu des sous (100 M$) pour la décontamination. On va commencer cela. Une fois terminée, ça va partir. Je ne sais pas si tout se fera d'ici la fin de mon mandat, mais disons que la volonté est là.»

Surmonter un déficit de crédibilité

Un discours de développement qui, tranquillement mais sûrement, semble commencer à séduire le milieu des affaires qui, pourtant, il n'y a pas si longtemps, était tout sauf gagné aux idées de la nouvelle venue.

Proche de M. Coderre, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) avait même pris position, dans les jours précédant le scrutin de 2017, en faveur du statu quo à l'Hôtel de Ville. Même si elle s'en défend aujourd'hui, les sorties de la Chambre avaient été perçues par tous, à l'époque, comme un appui non équivoque du milieu économique à la réélection du maire Coderre.

On le sait, les choses se sont passées autrement. Mme Plante est devenue la première mairesse de l'histoire de la ville de Montréal, et M. Coderre a été forcé de se replier dans ses terres. Depuis, le parti qui portait le nom de l'ancien chef a été rebaptisé Ensemble Montréal.

Cette formation est maintenant dirigée par Lionel Perez, désigné chef de l'opposition officielle à l'Hôtel de Ville. Ce dernier ne rate d'ailleurs pas une occasion de rappeler que les décisions prises depuis deux ans par l'administration Plante ont bien peu à voir avec la situation économique enviable que connaît Montréal actuellement.

«Soyons francs, dit-il, cette administration n'a pas été élue grâce à son programme de développement économique. L'économie n'est pas sa force et ce parti n'arrive pas à parler de ce domaine avec crédibilité.»

Nul projet, à ses yeux, n'illustre mieux le «désintérêt» de la mairie de Montréal pour le développement économique que le dossier de Solargise. Cette entreprise britannique, spécialisée dans la fabrication de panneaux solaires, a échappé à Montréal en 2018. Après des semaines de discussion, l'entreprise a finalement choisi de s'établir à Valleyfield, qui l'attend par contre toujours.

«Pourquoi l'a-t-on échappée ?, demande M. Perez. C'est bien simple, cette administration ne voulait pas que l'entreprise empiète sur une zone nouvellement protégée. Finalement, si on se retrouve-là, c'est par pur dogmatisme de l'administration actuelle.»

La mairesse connaît bien ce discours. Dès le départ, et même après son élection, elle admet avoir senti une résistance ou une réserve certaine du milieu des affaires à son égard. «Bien sûr qu'on le sentait, se remémore la mairesse. Et c'est normal.»

Arrivée à mi-mandat, est-ce que cette résistance du milieu existe toujours ? La mairesse ne répond pas directement, laissant entendre qu'elle regarde vers l'avant. «Lorsqu'on est en politique, il faut être conscient et ne pas se mettre la tête dans le sable. [...] Oui, j'ai senti que les gens étaient méfiants. "Voyons donc, ils ne connaissent pas ça, eux autres", je l'ai beaucoup entendu. Mais je ne l'ai jamais pris personnel.»

Le très local, une rue à la fois

Prenant tout de même acte des perceptions, la mairesse cherche à montrer rapidement une attitude d'ouverture à l'endroit des milieux économiques. «Je disais : "Dites-moi ce que vous croyez nécessaire que je connaisse. Je veux entendre vos préoccupations, les comprendre, et connaître comment nous pouvons travailler ensemble."«

Cette ouverture semble avoir porté fruit. Michel Leblanc, PDG de la CCMM, s'incline aujourd'hui devant la capacité de la mairesse d'entreprendre des dialogues avec les parties concernées. «J'ai tout de suite détecté chez elle cette volonté de se rapprocher du milieu des affaires. De telle sorte que je peux vous assurer qu'il existe un bon lien de confiance entre le milieu des affaires et la Ville.»

Simultanément apparaît une préoccupation pour l'économie locale et le soutien de PME d'ici à l'international. C'est ainsi qu'au printemps dernier, on l'a vue accompagner une quinzaine de jeunes pousses québécoises à South by Southwest.

Son équipe s'est aussi activée à redéfinir ce qu'est une artère commerciale locale. Tranquillement, sur le Plateau, dans Rosemont, dans Villeray..., ont commencé à surgir ici et là des «placottoirs», ces aménagements où il est possible de profiter des lieux sans consommer. Ailleurs, dans Verdun, par exemple, on repense l'organisation des braderies, ou ventes trottoir.

En janvier, la Ville a lancé deux programmes d'aide financière à l'intention des commerces situés dans des secteurs affectés par des travaux majeurs. Malgré un retard observé dans les réclamations, il reste que les commerces de Sainte-Catherine, Saint-Denis et Saint-Hubert, entre autres, ont maintenant accès à des subventions pour couvrir leurs pertes.

À son budget 2019, la Ville a aussi introduit une diminution de la charge fiscale des commerçants pour la première tranche de 500 000 $ d'évaluation foncière. Plus récemment, enfin, la Commission sur le développement économique et urbain s'est vue chargée de se pencher sur le problème des locaux vacants.

Malgré une conjoncture favorable, de nombreuses artères commerciales continuent de présenter des taux de vacance de 10 % à 15 %. Les pratiques de quelques promoteurs et de certains propriétaires d'immeuble qui profitent de la spéculation immobilière inquiètent plusieurs commerçants et résidents dans le Mile-End. Les cas de ce quartier sont loin d'être les seuls, souligne la mairesse. La Ville veut comprendre le problème et le meilleur moyen, si possible, d'endiguer le problème.

Un bras de fer avec l'immobilier

Malgré des ratés (la hausse de taxes au-delà de l'inflation la première année en est un), l'accumulation de ces petits gestes ne passe pas inaperçue dans la communauté des affaires. «Écoutez, on peut difficilement demander mieux, soutient le PDG de la CCMM. On a soixante projets d'investissements étrangers actuellement à Montréal. Et, depuis des mois, un taux de chômage inférieur à celui de Toronto. Il faut le reconnaître que ce qui se passe ici actuellement est exceptionnel.»

Cela, évidemment, va sans compter le climat de méfiance à l'endroit de la Mairie encore bien palpable dans les secteurs précis de la construction et de l'immobilier résidentiel et commercial. Sur ce point, la mairesse Plante est la première à le reconnaître. «Je suis venu bousculer les façons de faire [dans l'immobilier], c'est bien clair. Quand on modifie les habitudes des gens, c'est sûr qu'ils réagissent.»

Au coeur de cette tension : le projet de Règlement pour une métropole mixte, connu dans l'industrie comme «le 20-20-20». Par ce règlement, la Ville entend obliger les développeurs immobiliers de cinq logements et plus à prévoir 20 % de logements sociaux, 20 % de logements abordables et 20 % de logements familiaux (au moins cinq pièces, dont trois chambres).

Lors du dernier Forum stratégique sur les grands projets métropolitains, rendez-vous annuel de la CCMM, les acteurs de l'industrie ont multiplié les allusions à ce projet de règlement, présenté comme une menace à l'abordabilité de Montréal. Les propriétaires de futurs logements subventionneront les logements sociaux, soutiennent-ils.

Parmi les plus actifs à la dénonciation de ce règlement, figure l'ex-ministre péquiste André Boisclair. Aujourd'hui à la tête de l'Institut du développement urbain du Québec (IDU), il se consacre à la défense des intérêts des promoteurs immobiliers. Laurence Vincent, coprésidente du Groupe Prével, dénonce également ce projet de règlement, tout en militant pour une plus grande densification de Montréal.

Mme Plante se souvient encore de son arrivée sur la tribune à la fin du Forum et de la tension qui régnait alors dans la salle. «Ce règlement-là, je le fais pour nous assurer qu'on a une mixité à Montréal, explique-t-elle. Moi, je ne veux pas que Montréal devienne Toronto ou Vancouver. Moi, je veux d'une ville où tout le monde peut habiter.»

«Et ça se trouve, ajoute-t-elle, que c'est justement ce que recherchent les investisseurs. Ils aiment s'installer dans des villes attrayantes et dynamiques, où leurs employés peuvent habiter dans le centre-ville s'ils le veulent. C'est certain que ça bouscule. Mais je dis aux promoteurs immobiliers qu'au bout du compte, cette mixité sociale va aussi finir par leur servir. Ça sert à notre ville, à notre réputation et à notre attractivité. Mais aussi à leur industrie.»

Le projet de règlement en question fera l'objet d'une consultation au cours de l'automne. Si tout se passe comme prévu, l'adoption du règlement final devrait suivre «au début de 2020» pour entrer en vigueur dès 202

1, soit un an après le moment prévu. «On aurait souhaité plus tôt, mais après avoir écouté l'industrie et compris l'importance de la prévisibilité pour cette dernière, on a décidé de repousser son application à 2021.»

Des critiques de l'intérieur

Un report qui n'a pas manqué d'attirer les critiques de groupes de défense des locataires, lesquels forment encore plus de 60 % des résidents de Montréal. Ceux-ci ont réagi aussitôt, dit-on, en reprochant à la mairesse de plier devant les pressions des promoteurs.

«Ce n'est pas le cas, se défend-elle. Moi je veux un règlement qui soit équilibré. Ce à quoi je tiens le plus est la rigueur. Si on fait bien les choses, si on a de bonnes discussions, on va y arriver. Certes, il peut y avoir des mécontents. Mais en bout de piste, je veux que ce projet atterrisse bien. Quitte à prendre plus de temps.»

La même critique s'élève en ce qui a trait au retour des Expos, projet mené de longue date par la famille Bronfman. Certains l'accusent de faire des courbettes dans le dossier du Bassin Peel. Là aussi, Mme Plante se défend, assurant que malgré ce que peut en dire l'opposition, sa position n'a pas changé d'un iota depuis son élection.

Elle se dit favorable au retour du baseball majeur à Montréal, mais pas à ce que la Ville se voit confier la responsabilité de construction d'un stade. «Ce n'est pas le travail d'une ville d'être le promoteur d'une équipe professionnelle. Non plus de payer pour sa venue ou pour la construction d'un stade. [...] Et puis moi, dit-elle dans une allusion à peine voilée à son prédécesseur, je ne suis pas une mascotte !»

Dans ce dossier, comme dans celui du dossier litigieux du Royalmount, M. Perez accuse sa vis-à-vis d'opter pour une «position évolutive» et d'user d'un «dogmatisme» qui risque de nuire à terme à l'économie montréalaise et à ses relations avec Québec.

Le même dogmatisme aurait guidé sa décision d'annuler le projet de trottoirs chauffants sur la rue Sainte-Catherine Ouest. Même chose en ce qui a trait à la création du Grand parc de l'Ouest, ou l'implantation à venir du Réseau Express Vélo (REV) sur 17 tronçons et 184 km.

«Y a-t-il eu des consultations ? A-t-on mené des études pour connaître l'impact qu'aura le REV ? Évidemment que non, dit-il. C'est comme le cafouillage entourant la circulation sur le Mont-Royal. "On le fait et on verra ensuite". Cette administration prend des décisions au jour le jour, sans vision globale et sans préoccupation de ce qu'elles nous coûteront en réponse aux contestations judiciaires qui seront déposées.»

D'ici le prochain scrutin

Voilà deux ans que la mairesse est en poste. Dans un an, en prévision du prochain scrutin de l'automne 2021, son équipe sera déjà en mode électoral. Les jours et les semaines passeront alors rapidement.

D'ici là, que souhaite-t-elle encore accomplir qui aura un impact sur l'avenir économique de la métropole ? Après une courte réflexion, la réponse coule de source : «D'ici deux ans, je voudrais faire un move, parvenir à poser des gestes forts pour l'Est. Ce n'est pas facile, mais je vais y travailler.»

Est-ce que ce sera une annonce liée au tramway de l'est ? La décontamination des terrains dans le secteur L'Assomption ? La reconfiguration maintes fois promise de la rue Notre-Dame Est ? Ou, plus simplement, une ultime annonce liée au prolongement de la ligne bleue ? Ou rose ? La mairesse elle-même avoue ne pas connaître lequel de ces projets attendus de ses électeurs sera ficelé le premier.

«Mais ma volonté est réelle. Le problème (avec l'Est), c'est que ce n'est pas comme les travaux de Sainte-Catherine Ouest et de McGill College, dont on pourra voir les résultats rapidement. Décontaminer des terrains, ce n'est pas pareil. Ça n'a pas le même éclat. Mais c'est vraiment important. Et parce que c'est si important, n'ayez crainte, on va trouver.»

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  • 1 mois plus tard...

Livre blanc « Cap sur l’Est » : les acteurs économiques de l’Est de Montréal dévoilent leurs priorités pour un développement économique renouvelé

 

Montréal, le 8 octobre 2019 – Des dizaines d’acteurs économiques de l’Est de Montréal lancent aujourd’hui le fruit de leur réflexion : le livre blanc Cap sur l’Est. Premier exercice de cette échelle en plus de vingt ans, Cap sur l’Est interpelle tous les paliers de gouvernements avec 40 recommandations clés.

Les recommandations se divisent en trois catégories, soit la décontamination des terrains et la mise à niveau des infrastructures, l’amélioration de l’offre de transports collectifs et du réseau routier afin de rendre plus fluide le transport des marchandises et le renforcement des secteurs économiques phares et en émergence dans l’Est.

Le tout est ancré dans une vision de développement pour 2030 et réclame des actions concrètes immédiates afin d’atteindre les objectifs ambitieux pour l’Est.

« Tous les éléments sont réunis afin que l’Est de Montréal déploie son plein potentiel », souligne Mme Christine Fréchette, présidente et directrice générale de la Chambre de Commerce de l’Est de Montréal. « On y trouve plusieurs centres de formation et instituts de recherche, un bassin de main-d’œuvre qualifiée, des espaces industriels et commerciaux abordables, et des organisations de grande envergure, dont le Port de Montréal qui joue un rôle vital dans la vie économique du Québec en entier. Nous souhaitons que se réduise l’écart d’attractivité entre l’Est de Montréal et le reste de l’île et positionner l’Est comme vecteur incontournable du développement de demain », poursuit-elle.

« Un grand nombre d’acteurs se sont mobilisés pour l’élaboration du Livre blanc qu’on souhaitait représentatif du volet économique, mais aussi plus largement de la communauté. L’Est de Montréal représente 10% de la population du Québec, avec une réalité propre et des besoins incontournables. Par le lancement de ce livre blanc sur l’Est, nous répondons ‘’présents ! ’’ pour la suite des choses », conclut Mme Fréchette.

 

Pour accéder à la version numérique : « Cap sur l’Est » – Le livre blanc

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La prison Rivière des Prairies, le Centre jeunesse et Pinel sont rendu commercial ? Un golf ça compte comme un parc ? Le centre de réadaptations et le CHSLD sur Sherbrooke c'est rendu religieux ? Aucune affectation industrielle ? Sérieux c'est pas la carte la plus précise pour représenter un portrait réaliste...

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