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Le 2021-09-24 à 20:49, Né entre les rapides a dit :

(ci-dessus un extrait du texte cité)

Que veut dire "tirer un trait" quand ce ne sont pas eux (les élus de l'Est) qui décident?

La réponse est ici: https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2021-09-24/urbanisme-et-transport/le-retour-en-force-de-l-argument-d-autorite.php

et en deuxième volet ⬇️

____________

Urbanisme et transport

C’est à prendre ou à laisser…

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Construction de la station Fairview Pointe-Claire du REM

L’idée de mettre l’urbanisme au centre de la logistique des grands chantiers de construction et de transport de Montréal s’effrite et ne semble plus faire le poids devant l’autoritarisme politique et financier. Gérard Beaudet se penche sur la question dans cette deuxième lettre d’opinion d’une série de deux.

Publié le 25 septembre 2021 à 15h00

https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2021-09-25/urbanisme-et-transport/c-est-a-prendre-ou-a-laisser.php

Gérard Beaudet Urbaniste émérite, professeur titulaire, École d’urbanisme et d’architecture de paysage, Université de Montréal

Le REM de CDPQ Infra s’inscrit dans la mouvance du boulevard Métropolitain et de l’échangeur Turcot, deux infrastructures conçues et construites entre la fin des années 1950 et le milieu des années 1960 dans l’indifférence à leur milieu d’accueil hormis les paramètres propres à la finalité de ces deux ouvrages. La conception du REM, menée à marche forcée et selon une approche en silo très hermétique, est fondée sur un savoir expert autoproclamé qui confine à l’arrogance. L’infrastructure est implantée de manière agressive dans le paysage, une réalité qu’une signature architecturale ne peut modifier de manière importante, quoi qu’on en dise. De ce point de vue, le métro de Montréal, par définition plus discret, aura été une véritable solution d’avenir, d’autant que le projet s’est démarqué par le soin méticuleux accordé par les urbanistes au tracé et à l’implantation des stations au regard des milieux d’accueil.

Doit-on s’étonner de cette appartenance du REM à une époque que plusieurs croyaient révolue ? En plaçant CDPQ Infra au-dessus de la mêlée, en court-circuitant l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), en accordant à la filiale de la Caisse de dépôt et placement des pouvoirs dont aucune société de transport n’a jamais même rêvé, en assujettissant le projet à la logique de la financiarisation et, par conséquent, en subordonnant le projet de transport à un plan d’affaires, dont l’essence est le rendement des capitaux investis, le gouvernement du Québec a créé les conditions favorables à une rupture de gouvernance tant en matière d’urbanisme que de transport. Il ne restait plus, aux gestionnaires et aux experts de la Caisse, qu’à se prévaloir du statut qui leur était accordé pour bousculer les municipalités, les organismes en transport collectif et les citoyens. L’argument d’autorité prévaudra d’entrée de jeu.

Le savoir-faire autoproclamé des experts de CDPQ Infra fera foi de tout.

Nul besoin de perdre un temps précieux à écouter les réserves et les doléances des uns et des autres. D’autant qu’en vertu d’ententes de confidentialité, on s’est d’emblée assuré que plusieurs de ces réserves et doléances ne pourront même pas être entendues ou ne le seront que dans un contexte et une forme rigoureusement balisés par CDPQ Infra.

Cet assujettissement élargi des « partenaires » de l’organisme à des ententes de confidentialité a incidemment quelque chose d’entièrement inédit et de foncièrement inquiétant.

Contrairement à ce qui se passait dans les premières décennies d’après-guerre, les chantres de l’argument d’autorité, tel que pratiqué par CDPQ Infra et certains défenseurs inconditionnels du projet, ne jouissent pas d’emblée de l’aval quasi unanime de la classe politique et de l’appui inconditionnel des professionnels de l’aménagement. Bien au contraire. Plusieurs spécialistes en transport et mobilité et de nombreux professionnels, dont ceux qui se sont retirés du dossier du REM de l’Est, ont en effet critiqué plus ou moins sévèrement le projet. Manifestement, cette critique, anticipée dès le lancement du REM de l’Ouest, indispose les tenants de la manière forte et de l’argument d’autorité. Bref, il a donc été décidé, au motif fallacieux du secret commercial, de limiter l’accès à l’information. Ceux qui seront dans le secret des dieux le seront à la condition d’avoir signé des ententes de confidentialité, ce qui les bâillonnera, quoi qu’on en dise. Quant aux autres, ils n’auront droit qu’à ce que CDPQ Infra voudra bien dévoiler, selon des modalités et au moment que l’organisme jugera opportun. On pourra donc écarter du revers de la main toute critique, qui sera au demeurant décrétée non fondée de manière péremptoire.

De là le « C’est à prendre ou à laisser » servi de manière condescendante par les patrons de CDPQ Infra à titre de réponse aux réserves, inquiétudes et critiques formulées.

Or, le deuxième terme de cette injonction est nul et non avenu, dans la mesure où le gouvernement du Québec a donné autorité complète sur le projet à CDPQ Infra, notamment en garantissant le retour sur investissement. Impossible, par conséquent, de discuter sur la base de données probantes le bien-fondé du projet. Aussi aberrante soit-elle, l’absence de données sur la mobilité des résidants et des travailleurs de l’Est et de toute évaluation de modes et de tracés alternatifs n’a rien d’étonnant dans les circonstances. Elle est la conséquence prévisible de la subordination d’un projet de transport collectif à un modèle d’affaires et des pouvoirs exorbitants concédés à l’organisme porteur.

Que CDPQ Infra ait récemment proposé le report en tunnel d’un tronçon du REM de l’Est au centre-ville ne change rien à l’affaire. Non seulement admet-on sans aucune gêne avoir d’entrée de jeu abusé d’un argument démagogique pour s’y refuser – des édifices pourraient s’effondrer – mais on s’acharne à défendre une solution bancale −la remontée en tranchée et en rampe intégrée entre les complexes Desjardins et Guy-Favreau −, tout en persistant à ignorer de manière méprisante les craintes et les oppositions concernant les quelque 20 km en voie aérienne.

Non seulement CDPQ Infra est juge et partie, mais l’organisme l’est en vertu d’une entente dont les conditions sont abusivement avantageuses. Doit-on se résigner à ce qu’un investissement de 10 milliards de dollars dans un domaine aussi sensible que le transport collectif dépende d’une conception honteusement tronquée et manifestement dépassée de l’intérêt public ?

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Il y a 9 heures, Fortier a dit :

« Le REM de CDPQ Infra s’inscrit dans la mouvance du boulevard Métropolitain et de l’échangeur Turcot »

Quand un article a un aussi gros sophisme comme première phrase… je ne me donne même pas la peine de le lire. 

Ces gens "éducatés" n'apportent pratiquement rien d'utile à la société, les lire n'est que de justifier leur "inutilité".  

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J'aime bien cet alignement des verrières. On pouvait, à l'origine, être dans le lobby de la salle Wilfrid-Pelletier et voir, à travers les verrières du Complexe Desjardins et du Complexe Guy-Favreau, l'horloge du Palais des Congrès (quand elle fonctionnait).

L'aérien sur René-Lévesque, ça n'a juste pas de bon sens. Par ailleurs, il y a tellement d'inconnues sur l'effet du télé-travail et du changement des habitudes de consommation sur le transport en commun, en particulier sur les heures de pointe qui s'étalent. La Caisse dit "c'est à prendre ou à laisser". Alors laissons passer.

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Il y a 15 heures, p_xavier a dit :

Ces gens "éducatés" n'apportent pratiquement rien d'utile à la société, les lire n'est que de justifier leur "inutilité".  

Ces gens "éducatés" comme vous dîtes, sont les gens qui sont en train de former et de transmettre leur savoir et expérience à la prochaine génération qui contribuera à la société en général.

Il faut vraiment juste regarder son nombril pour dire une telle sottise.

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Les objections et les critiques sont souvent justifiées, mais des idées constructives susceptibles de concilier des impératifs distincts devraient être exigées en retour.  Sinon on ne va nulle part.  Mais ce n'est pas si facile.  Un projet mirifique faisant abstraction des coûts ne passe pas l'épreuve (test).  Un projet esthétique qui ne satisfait pas les besoins de déplacement non plus.  Il y a des cas où la meilleure solution soit un compromis comportant des éléments ou des aspects moins plaisants et sujets à la critique.  Alors, si les décideurs craignent d'emprunter cette voie, on reporte la décision à plus tard, ce qui n'est pas loin d'une décision de ne rien faire.

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37 minutes ago, Né entre les rapides said:

Les objections et les critiques sont souvent justifiées, mais des idées constructives susceptibles de concilier des impératifs distincts devraient être exigées en retour.  Sinon on ne va nulle part.  Mais ce n'est pas si facile.  Un projet mirifique faisant abstraction des coûts ne passe pas l'épreuve (test).  Un projet esthétique qui ne satisfait pas les besoins de déplacement non plus.  Il y a des cas où la meilleure solution soit un compromis comportant des éléments ou des aspects moins plaisants et sujets à la critique.  Alors, si les décideurs craignent d'emprunter cette voie, on reporte la décision à plus tard, ce qui n'est pas loin d'une décision de ne rien faire.

Essentiellement:

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