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Montréal reconstruira le «demi-trottoir» de la rue De Brébeuf


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Publié le 16 septembre 2018 à 23h34 | Mis à jour le 16 septembre 2018 à 23h34

 

Montréal reconstruira le «demi-trottoir» de la rue De Brébeuf

Les travaux pour le nouveau trottoir devraient être... (Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse)

Les travaux pour le nouveau trottoir devraient être réalisés en 2019, le temps de finir les plans et devis et de procéder à l'appel d'offres.

Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Pierre-André Normandin
La Presse

Jugé dangereux, le controversé « demi-trottoir » de la rue De Brébeuf sera reconstruit. L'administration Plante accepte de refaire la bande de ciment aménagée en 2015 sous Denis Coderre, ce qui fera disparaître une partie du stationnement que l'ex-maire avait voulu préserver.

« C'est vraiment une bonne nouvelle. Ça envoie le message que les questions d'accessibilité et de sécurité doivent avoir préséance », se réjouit Laurent Morissette, qui avait porté plainte à l'ombudsman.

L'homme, qui se déplace en fauteuil roulant, avait été ulcéré en décembre 2015 de découvrir que le trottoir longeant le parc Laurier avait été amputé de moitié. Alors que l'ancien trottoir faisait 1,6 m de largeur, le nouveau ne fait plus que 70 cm. Trop peu pour lui permettre de circuler.

Convenant que le trottoir est « étroit et peu convivial », l'administration Plante a décidé d'élargir le trottoir. Les travaux devraient être réalisés en 2019, le temps de finir les plans et devis et d'aller en appel d'offres.

« Le nouveau concept comprendra un trottoir d'une largeur de 1,8 mètre, tout en protégeant le parc ainsi que les arbres présents. » - Audrey Gauthier, porte-parole de Montréal

« De plus, la piste cyclable sera maintenue à une largeur de trois mètres. Afin de réaliser le nouvel aménagement, des espaces de stationnement devront être retirés », précise Audrey Gauthier, porte-parole de Montréal.

Ces travaux auront lieu en même temps que la réfection de l'asphalte des rues De Brébeuf et Saint-Grégoire, afin de limiter l'impact sur les résidants du secteur.

NAISSANCE TROUBLE

Le feuilleton du demi-trottoir de la rue De Brébeuf a vu le jour en 2015 quand Montréal a décidé d'améliorer la sécurité de la piste cyclable de la rue De Brébeuf. L'ajout d'une bordure de béton pour protéger les cyclistes des voitures empiétait toutefois sur la largeur de la rue, ce qui forçait le retrait des cases de stationnement sur l'un des deux côtés. Pour éviter un tel scénario, l'administration Coderre avait demandé une révision des plans et décidé de plutôt empiéter sur le trottoir longeant le parc Laurier.

L'enquête de l'ombudsman menée à la suite de la plainte de Laurent Morissette a toutefois souligné plusieurs problèmes. D'abord, la largeur de l'aménagement est en deçà du minimum prescrit pour un trottoir (1,5 m) et au-delà d'une simple bordure (20 cm). Son rapport prend d'ailleurs soin de ne pas qualifier la structure de « trottoir », et évoque plutôt une « bande de ciment ».

Sa largeur ne pose pas simplement un problème esthétique, mais avant tout pratique. « L'aménagement réalisé n'est clairement pas universellement accessible », souligne l'ombudsman, dans une lettre récemment envoyée à Laurent Morissette. Or, Me Johanne Savard souligne que le trottoir mène à la piscine Sir-Wilfrid-Laurier, qui a justement été aménagée pour être accessible aux personnes à mobilité réduite.

L'enquête de l'ombudsman estime aussi que la bande est potentiellement dangereuse. En se rendant sur place à plusieurs reprises, elle a constaté que de nombreuses personnes, souvent des parents avec des poussettes, empruntent celle-ci. « Ces piétons se trouvent très près des cyclistes qui circulent souvent à une bonne vitesse. Cette situation nous inquiète du point de vue de la sécurité », écrit Me Savard.

RÉOUVERTURE DU DOSSIER

L'ancienne administration Coderre a refusé de revenir sur le demi-trottoir, mais après son élection, l'administration Plante a accepté de rouvrir le dossier. Après avoir étudié la question, la Ville a finalement accepté cet été d'apporter des correctifs. « Le trottoir qui avait été substantiellement réduit sera élargi, du côté de la piste cyclable et de la rue », indique ainsi l'ombudsman dans sa lettre à Laurent Morissette.

Les travaux devraient être réalisés en 2019, le temps de finir les plans et devis et de procéder à l'appel d'offres. Bien que ceux-ci ne soient pas prêts, il appert que le stationnement devra être retiré de l'un des côtés de la rue De Brébeuf.

Laurent Morissette salue cette décision, car il estime que Montréal créait un dangereux précédent en rognant la largeur des trottoirs. Il dit avoir vu plusieurs aménagements « précaires » ailleurs en ville depuis.

 

Montréal reconstruira le «demi-trottoir» de la rue De Brébeuf
Laurent Morissette, qui se déplace en fauteuil roulant, avait été ulcéré en décembre 2015 de découvrir que le trottoir longeant le parc Laurier avait été amputé de moitié et avait porté plainte à l'ombudsman.

Photo Martin Chamberland, Archives La Presse

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  • 10 mois plus tard...

La plus grande stupidité, c'était le trottoir demi-largeur de 2015.  Si à ce moment l'aménagement avait été fait tel qu'il est maintenant prévu, j'aurais pu être d'accord.

Le projet actuel, approuvé et devant être réalisé d'ici la fin de l'année, implique la démolition de la bande bétonnée séparant la piste cyclable et la rue, la reconstruction de cette bande déplacée  du côté de la rue, entraînant la suppression (OK) d'espace de stationnement de ce côté, libérant  ainsi suffisamment d'espace pour construire un trottoir de largeur standard entre la piste cyclable et le parc.  C'est bien mais ce sera certainement coûteux. (Ça aurait été moins coûteux de le faire ainsi dès le départ).

Tant en 2015 que maintenant en 2019, je reconnais la nécessité d'une piste cyclable bidirectionnelle séparée de la rue par une bande protectrice.  Ce que je trouve moins évident, c'est l'utilité d'un trottoir en bordure du parc, quand à quelques pas on trouve un sentier piétonnier.  J'accepte qu'on ait voulu protéger les arbres en s'abstenant de bétonner le sentier. Ce que je ne comprend pas*, c'est que ce sentier ne réponde apparemment  pas adéquatement aux besoins de ceux qui veulent se rendre au parc à pied (ou en chaise roulante)--quitte à améliorer un peu sa géométrie.  Pour les autres déplacements, le trottoir existant sur le côté ouest de la rue ne suffit-il pas?  Le demi-trottoir côté est (parc) pourrait rester en l'état, mais son statut serait rabaissé à titre de "bande mystère"  --quelque chose d'inutilisable accompagnée si nécessaire de l'inscription "ceci n'est pas un trottoir".

J'ai vraiment besoin d'explication, parce qu'on dirait que je suis le seul à ne pas comprendre.😥

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La version résumée, c’est que Coderre a choisi les stationnements pour autos au détriment des piétons. Rien de surprenant. Et maintenant on se retrouve à payer pour défaire et refaire essentiellement à l’identique, quelques pouces plus loin, l’infrastructure cyclable toute neuve de 2015.

Pour répondre précisément à ta question, il me semble (de mémoire) qu’il avait effectivement été avancé en 2015 que le sentier dans le parc pourrait remplacer le trottoir en bordure; l’enjeu était le déneigement qui semblait impossible sur le sentier (en tout cas pas suffisamment pour en garantir l’accessibilité durant les mois d’hiver). Peut-être que le pavage du sentier aurait permis d’y remédier, mais manifestement personne sous Coderre n’a poussé cette option.

En complément, j’abonde dans le sens de l’ombudsman qui souligne que la situation actuelle est pire qu’une absence totale de trottoir, puisque la largeur de la bordure incite tout de même à l’utiliser, dans des conditions de sécurité inadéquates. Dans un sens où dans l’autre, il faut donc modifier l’aménagement.

Pour mettre un peu de piment dans la discussion, je comparerais cette connerie coderrienne (j’adore le terme, merci Mtlman) a la connerie plantienne de la circulation alternée sur le mont Royal. Ce genre de demi-mesure de compromis est rarement concluant, car contre intuitif pour les usagers de bonne foi et perçu comme une injure par les plus partisans, d’un bord ou de l’autre.

(je vais quand même souligner que, à la défense de Plante, leur gizmo alterné est temporaire et aura donc coûté largement moins cher à faire et défaire que le demi-trottoir à Denis)

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