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Le bitume, nouvel or noir


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31 juillet 2018 Mis à jour le 1er août 2018 à 2h23
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Le bitume, nouvel or noir

 
JEAN-FRANÇOIS NÉRON
Le Soleil
 
 
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Il y a pénurie de bitume en Amérique du Nord. Une situation qui fait grimper à prix d’or la noire substance et oblige, en partie, la Ville de Québec à reporter d’un an 15 % de ses 850 chantiers prévus en 2018.
 

La Ville a évoqué le «souci d’une saine gestion» pour reporter d’une année 133 projets de réfection de surface jugés non critiques. L’ensemble des travaux retardés à l’an prochain est évalué à 15 millions de dollars et représente 50 kilomètres de route. 

C’est dire que la Ville ne pourra atteindre comme prévu cette année l’objectif de refaire à neuf après trois années intensives d’asphaltage 25 % des 2400 kilomètres de son réseau.

David O’Brien, conseiller en communication, attribue cette décision du fait que la Ville a atteint plus rapidement que prévu les limites des subventions gouvernementales disponibles et que le prix du bitume est en hausse.

Si l’administration Labeaume avait réalisé l’ensemble des 850 chantiers de la programmation, le coût initialement annoncé en avril de 113,5 M $ serait passé à 134 M $. Malgré le report, il en coûtera 119,7 M $ pour les 717 projets en cours ou à venir d’ici la fin de l’année.
 

Cette nouvelle en cache une autre: le bitume se fait rare.  

«Il y a trois millions de tonnes manquantes de bitume sur le marché, lance Florian Lafage, directeur technique de Bitume Québec, organisme qui regroupe des entrepreneurs et des fabricants de bitume.

«La hausse est due à une pénurie partout en Amérique du Nord. Le fait est que des raffineries de la côte est américaine sont actuellement en réparation. Une des plus connues au Wisconsin a même subi des dommages majeurs à la suite d’une explosion. Tout ça coupe une partie de la production», poursuit-il.

Les entreprises désireuses d’acheter du bitume doivent donc se tourner vers l’Europe pour s’en procurer «Il y a des travaux qui ne peuvent attendre. On se bat pour obtenir le bitume. Ça arrive par bateau. C’est le jeu de l’offre et de la demande», observe M. Lafage. Selon ce qu’il en sait, la Ville de Québec ne serait pas la seule à avoir pris la décision de reporter des travaux en raison de la hausse.

En date du 1er août 2018, le prix s’élève à 1010 $ la tonne. À titre comparatif, il était à 875 $ la tonne en mai de cette année et à 605 $ en août 2017. C’est une augmentation appréciable de 40 % en seulement un an. À elle seule, cette hausse peut faire grimper de 15 % à 20 % le coût d’un chantier, estime le spécialiste.

Il faut remonter au début de la dernière crise financière mondiale pour observer des prix aussi vertigineux. Le bitume se vendait 1060 $ la tonne en septembre 2007.

***

En chiffres

  • 1010 $: prix de la tonne de bitume au 1er août 2018
  • 133: nombre de chantiers d’asphaltage reportés en 2019
  • 50: kilomètres de route qui ne seront pas asphaltés en 2018

https://www.lesoleil.com/actualite/le-bitume-nouvel-or-noir-5d3a9d01d83efc3bde1a86295f5b1012

 

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Je suis encore surpris qu'il n'y ait pas de meilleures alternatives que le bitume.  On dirait que le secteur de la construction n'évolue pas (seulement les prix).  Dans tous les autres secteurs, les prix diminuent avec le temps de par l'efficacité des procédés utilisées.

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Il serait bien d'adresser la situation avec un moratoire sur l'expansion du réseau routier ou, encore mieux, un plan directeur de reconversion des rues sous-utilisées à Montréal en parcs ou en places publiques (plusieurs exemples me viennent en tête dans Ville-Marie). La réduction de la largeur de plusieurs rues à Montréal pourrait sûrement permettre, sur une grande échelle, d'importantes économies de bitume en plus de sécuriser les lieux et de participer au caractère convival de celles-ci !

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Il y a 1 heure, p_xavier a dit :

Je suis encore surpris qu'il n'y ait pas de meilleures alternatives que le bitume.  On dirait que le secteur de la construction n'évolue pas (seulement les prix).  Dans tous les autres secteurs, les prix diminuent avec le temps de par l'efficacité des procédés utilisées.

Meilleures alternatives?  --Elles peuvent exister, mais peuvent aussi être plus chères et/ou moins disponibles en grande quantité.

Si on se tourne à grande échelle vers un produit «alternatif», son prix augmentera aussi, surtout si la capacité de production est peu élastique, ou que ses composantes essentielles sont relativement rares ou chères (ou le deviendront si la demande augmente substantiellement).

Il est vrai qu'en général les procédés de fabrication deviennent plus efficients (conduisant à une diminution des coûts).  Mais les prix sont d'abord déterminés par deux facteurs distincts de la transformation proprement dite:

1) Les variations dans le prix des intrants (pétrole, électricité, etc.)

2) Les conditions du marché global.  Un des meilleurs exemples est l'acier, dont le prix a connu des variations extraordinaires au cours de 15 dernières années, ce qui a entraîné à son tour des variations importantes dans le prix de ses principaux intrants (minerai de fer et charbon).    Dans le cas présent de la hausse du prix du bitume,  les causes semblent être une combinaison de a) hausse du prix de l'intrant principal,  b) hausse de la demande liée à l'accélération des projets d'infrastructures, et c) baisse momentanée de l'offre pour des raisons techniques.

Précédemment, le prix avait été anormalement bas par rapport à la tendance, à cause d'une baisse précipitée du prix du pétrole et d'un ralentissement dans les travaux d'infrastructures à l'échelle provinciale/nationale/continentale.  Je me souviens très bien  que la Ville de Québec avait identifié ce phénomène et avait vu l'opportunité de profiter des bas prix pour accélérer ses propres travaux de réfection d'infrastructures.  A l'heure actuelle, on peut penser que le prix du bitume est anormalement élevé (pour les raisons techniques --raffineries), mais on ne devrait pas s'attendre à un retour à des prix aussi bas que dans la période précédente.  Les calculs visant à déterminer l'alternative la plus économique (compte tenu de la durabilité) doivent être constamment mis à jour, mais en évitant de se fier uniquement aux prix actuels sur le marché.  Il faut aussi tenir compte des technologies de pose qui sont différentes selon le matériau utilisé, et voir dans quelle mesure l'industrie (de la construction) est capable d'effectuer un virage à grande vitesse (équipement et main-d'oeuvre).

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