Montréal vs Toronto vs Vancouver vs Calgary vs Edmonton vs Ottawa

[Né entre les rapides]

Comme plusieurs sur ce forum, je connais  --très bien Montréal, et assez bien Toronto et Vancouver.  Je pourrais parler de mes impressions sur (presque) tous les aspects, mais j'ai choisi, pour ce billet, de me concentrer sur deux points: 1) Le coût comparatif de l'habitation, et 2) Les perspectives individuelles différentes. (Dans le texte qui suit, l'emphase est sur Vancouver, pour faire changement du tandem Montréal-Toronto)

1) Coût comparatif de l'habitation.  Il est vrai que les prix de l'immobilier résidentiel à Vancouver sont prohibitifs, au point qu'on se demande comment les gens font pour vivre!  L'indice d'abordabilité employé couramment et universellement met en rapport le revenu médian et le prix médian.  Toutefois, cet indice comporte plusieurs limitations inhérentes à sa composition:  a) il néglige le fait que la majorité des propriétaires ont acquis leur maison à un prix considérablement inférieur au prix actuel du marché; b) actuellement, un logement au prix médian n'est pas typiquement acquis par une personne gagnant un revenu médian; il l'est même peut-être plus souvent acquis pour une personne n'ayant aucun revenu, par ses riches parents.  Je pense que cette disproportion entre le revenu médian et le prix médian n'est pas soutenable à long terme, à moins d'un afflux constant d'acheteurs étrangers fortunés (et dont la richesse n'est pas liée à celle de la ville-hôte).  A Montréal, c'est beaucoup plus équilibré et donc plus abordable, mais il y a quand même un caveat: des prix plus élevés qu'auparavant ont été rendus possibles (soutenables par le marché des acheteurs) parce que les taux d'intérêts hypothécaires ont baissé: s'il fallait (mais c'est improbable) que les taux d'intérêts retrouvent leurs sommets antérieurs, on serait devant une impasse (tout un euphémisme!).  Un autre point qu'on pourrait ajouter en matière de prix comparatifs entre les trois villes, c'est que les prix généralement discutés sont ceux des villes centrales et de leurs banlieues immédiates: si on s'éloigne beaucoup, l'image change, mais les attributs aussi; par exemple, des villes comme Mission et même Chilliwack loin en amont sur le fleuve Fraser pour Vancouver, ou encore Barrie pour Toronto ou Saint-Colomban pour Montréal. 

2) Perspectives différentes.  Quelle que soit la ville choisie, une personne «riche» sera attirée par des attributs différents de ceux qui attirent les moins fortunés.  La présence de boutiques et autres établissements de luxe est un must pour le premier groupe, mais laisse indifférent le second. L'abondance des opportunités d'emplois dans des domaines de compétence compte beaucoup, surtout pour ceux dont la carrière professionnelle constitue un aspect central de leur vie. Par exemple, si c'est dans le monde financier, Toronto a une grande longueur d'avance.  Par contre, pour une personne «moyenne» recherchant des attraits diversifiés dans un cadre de vie correct et abordable à la fois, Montréal devrait être préféré.  Et, finalement, mais seulement pour certains privilégiés excentriques, si un cadre naturel exceptionnel est la priorité, je favoriserais Vancouver, mais pas dans la municipalité proprement dite (malgré son West End aux abords de Stanley Park ni son Kitsilano et son West Point Grey), mais bien davantage les rives du fjord au nord et à l'ouest de West Vancouver (pas la même chose que le West End urbain précité), ou encore, pourquoi pas, le sud-est de l'île de Vancouver et ses îles.  Mais dans ces cas, ne pensez pas à prendre le métro pour aller au centre-ville! 

Verdict: entre les trois villes, la préférence est subjective.  Et juste un rappel, au cas où on l'aurait oublié:  la préférence pour un cadre de vie (travail, loisirs, développement personnel, etc.) n'est pas la même que pour un séjour comme touriste.

[p_xavier]

J'ai un condo que je loue à Ottawa, j'ai une maison dans l'Est Ontario et un petit loft à Montréal. 

La qualité de construction en Ontario est d'une médiocrité étonnante. Au fait je travaille à Montréal sur un pile ou face mais c'est un autre dossier... 

Je déteste la mentalité des gens d'Ottawa, mais adore l'efficience gouvernementale de Services Ontario, pour ça que j'y suis resté.

Vancouver, pour avoir visiter plusieurs fois n'est qu'un gros Brossard avec plus de Wal-Mart. Calgary même chose mais avec une moins belle vue. Edmonton j'adore par contre.

 

Je suis d'avis que les parents qui ont une maison font de facto leurs enfants des millionaires. Je suis chanceux d'avoir eu la possibilité de construire mon avenir avec mon argent mais ce ne sera pas possible pour les prochaines générations. Je suis d'avis qu'un legacy tax est requis pour donner des opportunités plus équitables.

Modifié 3 juin 2018 par p_xavier

[Normand Hamel]

Il y a 2 heures, p_xavier a dit :

Au fait je travaille à Montréal sur un pile ou face mais c'est un autre dossier... 

C'est quoi un pile ou face? Je n'ai jamais entendu cette expression sauf pour la monnaie que l'on flippe.

[p_xavier]

8 minutes ago, Normand Hamel said:

C'est quoi un pile ou face? Je n'ai jamais entendu cette expression sauf pour la monnaie que l'on flippe.

Oui c'était littéralement ça, je déménageais pour un emploi à Toronto ou Montréal.

[Normand Hamel]

il y a 7 minutes, p_xavier a dit :

Oui c'était littéralement ça, je déménageais pour un emploi à Toronto ou Montréal.

Si j'ai bien compris c'était un emploi qui tombait pile, sinon tu te serais petté la face? ?

Modifié 4 juin 2018 par Normand Hamel

[p_xavier]

2 minutes ago, Normand Hamel said:

Si j'ai bien compris c'était un emploi qui tombait pile, sinon tu te serais petter la face? ?

Hahaha, non j'aurais relevé le défi! Mais je suis quand même content, dans mon domaine les emplois paient plus à MTL qu'à TO.

[Normand Hamel]

il y a 2 minutes, p_xavier a dit :

dans mon domaine les emplois paient plus à MTL qu'à TO.

J'ai de la difficulté à croire ça mais si tu le dis c'est sûrement vrai. Et si on tient compte du coût de la vie alors là la décision devait être facile à prendre. Outre les considération monétaires dirais-tu aujourd'hui que ta décision était la bonne?

[p_xavier]

8 minutes ago, Normand Hamel said:

J'ai de la difficulté à croire ça mais si tu le dis c'est sûrement vrai. Et si on tient compte du coût de la vie alors là la décision devait être facile à prendre. Outre les considération monétaires dirais-tu aujourd'hui que ta décision était la bonne?

Je dirais depuis 3 ans c'est clair que MTL est sur une lancée donc la bonne décision, de plus j'ai pu avoir une maison en Ontario à presque une heure du CV de Montréal donc c'est bon.

Les Ontariens surestiment souvent leur milieu! j'aurais de la dificulté à être fier d'un condo de 500pi2 à 700k$ avec des finis bas de gamme de Home Hardware mais bon.

Modifié 4 juin 2018 par p_xavier

[Normand Hamel]

il y a 3 minutes, p_xavier a dit :

Les Ontariens surestiment souvent leur milieu! j'aurais de la dificulté à être fier d'un condo de 500pi2 à 700k$ avec des finis bas de gamme de Home Hardware mais bon.

Ce ne sont pas les Ontariens qui surestiment leur milieu mais les étrangers qui viennent y vivre en très grand nombre. D'ailleurs je n'ai jamais compris cet engouement. Mais c'est vrai que l'argent attire l'argent.

[Né entre les rapides]

il y a 44 minutes, Normand Hamel a dit :

Ce ne sont pas les Ontariens qui surestiment leur milieu mais les étrangers qui viennent y vivre en très grand nombre. D'ailleurs je n'ai jamais compris cet engouement. Mais c'est vrai que l'argent attire l'argent.

Oh là là!  Les Ontariens, c'est qui ça? La composition de la population est parmi les plus diversifiées/hétéroclites qui soient.  Dans le Grand Toronto, plus de la moitié des habitants sont nés à l'extérieur du pays, et ça n'inclut même pas ceux de la première génération nés ici.  Les descendants des loyalistes (Américains fidèles à la couronne britannique), les Canadiens-Français qui se sont répandus dans le Nord,  ainsi que les Autochtones, sont d'autant d'autres groupes formant cette «mosaïque».

Ceux que tu désignes comme «les étrangers qui viennent y vivre en très grand nombre» sont venus au Canada, et se sont dirigés en bonne partie à Toronto parce que c'est là qu'on trouvait le plus d'opportunités, mais pour eux, l'Ontario  à titre d'entité propre, ça devait leur être inconnu.  Puis d'autres de la parenté et de la même ethnie ont suivi, parce que c'est plus facile, plus familier, moins «terre inconnue».  C'est TORONTO, ontario, CANADA.    (C'est amusant de penser que ces trois noms sont dérivés de termes de la même langue autochtone...)

Pendant longtemps, la grande majorité des immigrants amélioraient considérablement leur condition économique en s'y établissant, et celle de leurs enfants surpassait souvent la moyenne canadienne.  Mais ce n'est plus le cas.    

Argent ou pas,  la croissance démographique effrénée a fait gonfler les prix de l'immobilier  à un niveau excessif.  Ça convient pour ceux qui trônent au sommet des fonctions bien rémunérées inhérentes au statut de métropole économique et financière, mais c'est de plus en plus pénible pour ceux (plus nombreux) qui doivent composer avec des revenus beaucoup plus modestes.