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Rues piétonnes: rien ne sert de courir


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Publié le 16 juillet 2017 à 05h00 | Mis à jour à 05h00

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Rues piétonnes: rien ne sert de courir

« Les rues piétonnes et partagées rendent la ville... (PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE)

« Les rues piétonnes et partagées rendent la ville plus agréable », écrit Philippe Mercure.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

 

<p>Philippe Mercure</p>
Philippe Mercure
La Presse

Du cinéma en plein air à la Place De Castelnau. Une halte-café dans un « placottoir » de la rue Wellington. Une longue promenade sous les guirlandes de la rue Saint-Catherine, au coeur du Village gai. C'est l'été et les Montréalais qui veulent en profiter à même les rues sont de mieux en mieux servis.

Il s'agit d'une excellente nouvelle. Les rues piétonnes et partagées rendent la ville plus agréable et créent de nouvelles places publiques qui favorisent les rencontres. Elles sont aussi un symbole fort qui montre que la rue ne sert pas qu'à faire rouler ou à stationner des automobiles.

Cette piétonnisation, Montréal a choisi de la faire à petits pas. Ceux qui rêvent de révolution restent sans doute sur leur faim. Mais cette approche est la bonne pour une raison bien simple : en ralliant les différents intervenants, elle construit un consensus qui permet d'avancer.

***

 

Depuis 2015, la Ville de Montréal fournit une aide technique et financière aux arrondissements qui veulent déployer des projets de piétonnisation. Un mot résume le programme : prudence.

Avant de s'inscrire définitivement dans le paysage, les projets sont testés de façon temporaire pendant deux ans. Et ils sont souvent modestes. Cette année, un seul des trois projets financés par ce programme est une véritable piétonnisation : celle de la rue Roy, entre De Bullion et Coloniale. On parle d'un seul segment de rue. À Verdun, rue Wellington, on a simplement retiré les places de stationnement entre Galt et De l'Église - encore deux rues consécutives. Et aux abords du marché Atwater, on s'est contenté d'aménager quelques espaces de détente, sans interdire les automobiles.

Ces initiatives sont clairement timides, mais elles ont un grand avantage : celui de voir le jour. Il est facile d'oublier qu'il n'y a pas si longtemps, le simple mot piétonnisation soulevait la méfiance des commerçants, qui craignaient que les problèmes d'accès aux rues provoquent des baisses d'achalandage. 

En 2011, les commerçants avaient d'ailleurs voté massivement contre l'idée de réserver la rue Masson aux piétons les fins de semaine d'été. Le projet était peut-être bien beau et ambitieux, mais il a été bloqué.

Quelques coups de fil aux sociétés de développement suffisent pour mesurer le changement de mentalité effectué depuis. Certaines craintes demeurent, mais l'ouverture est là. Avec la concurrence du commerce en ligne et celui des grands centres commerciaux, les commerçants locaux ont compris qu'ils doivent se distinguer, et la piétonnisation est l'un des ingrédients considérés. C'est réjouissant.

La piétonnisation est un art délicat qui se planifie au cas par cas. Bloquer plus d'un kilomètre de la rue Sainte-Catherine dans le Village gai fonctionne l'été, notamment parce que l'endroit regorge de touristes. Appliquer la même recette à une artère d'Ahuntsic ou du Sud-Ouest tournerait sans doute à la catastrophe. Et c'est sans parler des dangers de prendre Montréal pour Stockholm ou Amsterdam et de calquer leurs méthodes.

S'il y a un problème avec la piétonnisation actuelle, ce n'est pas tant dans le rythme trop lent de son implantation que dans le design des nouvelles rues.

Le bois, les tables à pique-nique et autres palettes qu'on empile pour en faire du mobilier semblent invariablement débarquer dans les nouvelles places publiques. C'est un style, mais si répandu que les endroits finissent par se ressembler. Le programme de piétonnisation de la ville est décrit comme un « laboratoire ». Il doit brasser plus d'idées à ce chapitre pour provoquer des surprises et créer des signatures fortes.

C'est en faisant les choses bien, et non rapidement, qu'on créera une ville dans laquelle il fait bon marcher. La piétonnisation est un marathon, pas un sprint.

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