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Montréal se réveille aux 20 ans. On essaie de nous faire croire que cette fois c'est différent, que Montréal n'a jamais eu autant de construction... Du journalisme emmuré dans des oeillères.. Montréal était en feu dans les années 60 (62 à 68) elle le fut aussi dans les années 80 (85 à 89), voilà simplement une troisième vague... Cette fois c'est des condos à la place des bureaux.

 

Cette observation est bien appropriée, et elle peut servir de base à une discussion plus approfondie sous plusieurs angles. Si tu permets, j'en proposerais quelque-uns:

 

1) Au début des années 1960, Montréal pouvait encore prétendre être la métropole du Canada. L'érection de gratte-ciels au centre-ville s'accompagna de la construction de la première (et plus importante) phase de construction du métro, fort attendue depuis longtemps et amorcée 10 ans après celui de Toronto. La tenue d'une exposition universelle en 1967 constitua le point culminant de cette période, car dès 1968 la morosité s'installa, notamment dans l'immobilier, qui précéda la Crise d'Octobre 1970.

 

2) Le boom des années 1985-89 fut une sorte d'effet de ressort suivant la dépression causée par la politique des taux d'intérêts élevés instaurée par la Federal Reserve Bank pour juguler l'inflation au début des années 1980. Son interruption à la fin de la décennie fut causée par la politique monétaire restrictive conduite par la Banque du Canada dans le but apparent de contrer l'effet inflationniste de l'introduction de la TPS; en effet, il n'y eu pas de ralentissement semblable aux Etats-Unis à cette époque.

 

3) Il est en effet très pertinent de noter que le boom actuel porte sur la construction résidentielle (condos en hauteur au centre-ville), par opposition aux édifices à bureaux. On peut penser que le moteur de ce développement n'est pas tant un regain de vigueur économique (quoique il ne s'agit pas du contraire non plus), qu'un renversement de la tendance en matière de préférence de lieu de résidence, notamment en Amérique du Nord: le coeur de la ville devient/redevient le lieu le plus convoité, à l'opposé de la lointaine banlieue «tranquille, sécuritaire et verdoyante».

 

4) Montréal est loin d'être la seule ville ayant connu des hauts et des bas, d'optimisme exubérant et de profond pessimisme. En fait, considérant la sévérité des chocs subis par la ville au cours de 50-55 dernières années, on pourrait plutôt s'étonner de la relative stabilité qu'on a connue. Parmi ces chocs, j'identifierais: i) l'ouverture de la Voie maritime du Saint-Laurent; ii) la perte du statut de métropole canadienne à l'avantage de Toronto (je n'élabore pas sur les causes ici, ça ferait trop dévier la discussion); iii) la disparition quasi-totale des secteurs manufacturiers traditionnels intensifs en main-d'oeuvre, par suite de l'ouverture du marché canadien aux producteurs étrangers à très bas salaires; et iv) la mise en oeuvre de politiques (dites de «développement régional») ayant pour objet de contenir, sinon renverser la tendance jugée excessive de concentration de la population et de l'économie québécoise dans la région de Montréal.

 

4b) Un contre-exemple significatif serait la ville de Pittsburgh, dont on célèbre la renaissance, on omettant de noter que cela s'est accompagné de la perte de la moitié de sa population, qui a émigré dans des régions plus prospères du sud et de l'ouest des Etats-Unis. Un peu comme si tous les chômeurs montréalais avaient émigré ailleurs en même temps que les usines fermées, Montréal ne conservant que ses secteurs les plus performants, ce qui lui aurait valu des indicateurs économiques (revenus par habitant, taux de chômage) étincelants.

 

5) Quelles que soient les périodes considérées, je constate que ce sont les développements ayant cours au centre-ville (ou leur absence durant de longues périodes) qui attirent (presque) toute l'attention, alors qu'elles ne représentent jamais plus qu'une part de tous les investissements faits dans la région. Effet de visibilité sans doute! --Mais qui peut parfois être trompeur.

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Membres prolifiques

Le dossier est relativement bien fait, mais c'est vrai qu'il a un aspect quasi promotionnel avec une tonalité optimiste qui a l'air d'une décision éditoriale.

 

"Think positive, 'sti"

 

Cela dit, redonner cohérence et vigueur au centre-ville, ce n'est pas rien. Les banlieues sont en quelque sorte des espaces privés, qui n'appartiennent qu'à ceux qui y vivent. Le coeur des villes est le véritable espace public avec une présence vivante de l'histoire, le partage de références esthétiques, le buzz et la vitalité. Montréal, sur ce plan, est une ville qui revient de loin et les progrès réels qui vont en s'accélérant ne se mesurent pas seulement en chiffres.

 

Malgré bien des critiques qu'on peut faire, la renaissance de Griffin town est aussi, il faut se le dire et redire, quelque chose d'assez extraordinaire. Le coin a encore un petit côté far west mais ça fait une partie du dynamisme qui s'en dégage. Proximité du canal Lachine, collé sur le centre-ville avec les nouvelles tours partout à l'horizon, pas loin du Vieux-Montréal, vieux fond industriel tout à fait dans l'esprit Loft, mélange de francophones, d'anglophones et de nouveaux arrivants, limites précises du quartier qui lui donne malgré tout un côté village : tous les ingrédient pour en faire un Mile end encore plus urbain.

 

Donc oui, une "feel good story" un peu appuyée, mais le fond de ce qui est dit est tout de même réel.

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J'ajouterais aux deux excellentes interventions qui précèdent la mienne, que nous sommes encore au début de cette embellie et qu'il y a notamment beaucoup de projets d'envergure en gestation, en plus des immenses projets d'infrastructures qui continueront à se déployer sur plusieurs autres années à venir. Je retiens aussi l'important mouvement de retour à la ville, qui a un effet multiplicateur difficile à quantifier et qui renforce l'économie de la ville-centre, dont le centre-ville devient le principal étendard et le symbole de cette fabuleuse renaissance.

 

Nous sommes donc témoins de la matérialisation du principe de la saucisse Hygrade que j'interpréterais à ma manière: plus on investit plus cela attire de monde et plus on attire de monde plus c'est payant d'investir.

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Lors des 2 dernièrs périodes de "boom" (années 60 et fin 80 début 90), il me semble que ces embellies survenaient dans un contexte général de déclin continuel et général de la ville (années 60: Mtl était en train de perdre son titre de métropole, années 80 : le secteur manufacturier était en période de déliquescence manifeste, avec peu d'alternatives à l'horizon).

 

OR, il m'apparaît que la situation actuelle est bien différente: Mtl est dans le top mondial de plusieurs secteurs d'avenir (dois-je le renommer? Non, vous savez de quels il s'agit). Je vois, donc, que l'embellie actuelle a toutes les chances d'être plus qu'un épiphénomène car elle s'appuie sur une situation économique qui est substantiellement transformée.

 

En d'autres mots : cette embellie n'est pas un baume sur des plaies béantes, mais plutôt un retour d'adrénaline après une longue convalescence. PLusieurs plaies sont cicatrisées et la ville est de retour sur le terain de jeu.

 

C'est ce que je vois du moins.

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  • 1 mois plus tard...

Je sais pas si quelqu'un a de l'info mais il semblerait qu'une grosse compagnie déménage son siège social Canadien, de Toronto vers Montréal, plus de 1500 cols blancs. La raison ? , ils ont fait un internal company wide survey on relocation preferences, et Montréal a été préférée à Toronto. Peut-être que la nouvelle va sortir dans les news d'ici peu.

 

De ce que j'ai pu lire, on parle de offices, donc tous les bureaux. La compagnie parle aussi de faire une grosse campagne de recrutement dans les universités dès septembre. On parle de 820+ employés de Toronto qui déménageront à Montréal et 700+ nouveaux postes créés à Montréal.

Modifié par vivreenrégion
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Je sais pas si quelqu'un a de l'info mais il semblerait qu'une grosse compagnie déménage son siège social Canadien, de Toronto vers Montréal, plus de 1500 cols blancs. La raison ? , ils ont fait un internal company wide survey on relocation preferences, et Montréal a été préférée à Toronto. Peut-être que la nouvelle va sortir dans les news d'ici peu.

 

De ce que j'ai pu lire, on parle de offices, donc tous les bureaux. La compagnie parle aussi de faire une grosse campagne de recrutement dans les universités dès septembre. On parle de 820+ employés de Toronto qui déménageront à Montréal et 700+ nouveaux postes créés à Montréal.

That's fantastic. Wonder who it is

 

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Je sais pas si quelqu'un a de l'info mais il semblerait qu'une grosse compagnie déménage son siège social Canadien, de Toronto vers Montréal, plus de 1500 cols blancs. La raison ? , ils ont fait un internal company wide survey on relocation preferences, et Montréal a été préférée à Toronto. Peut-être que la nouvelle va sortir dans les news d'ici peu.

 

De ce que j'ai pu lire, on parle de offices, donc tous les bureaux. La compagnie parle aussi de faire une grosse campagne de recrutement dans les universités dès septembre. On parle de 820+ employés de Toronto qui déménageront à Montréal et 700+ nouveaux postes créés à Montréal.

 

J'ai bien hâte de savoir c'est qui!!

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Wow!

 

That would mean that a majority of, let's say 820+, those Toronto employees are happy to be moved in Montreal. That would be a pretty major coup, a very good precedent and + amazing propaganda potentials (for Mtl's quality of life etc.).

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Je me demande ou tu a piger cette information vivre en region?

 

Si c'est vrai tant mieux.

 

J'ai 2 anciens collegues de travail qui sont parti pour toronto 1 est revenu et l'autre pense revenir.

Ils m'ont surtout parler de pas avoir les moyens de s'acheter une maison a Toronto. Ce qui fait pencher la balance pour montreal.

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J'ai bien hâte de savoir c'est qui!!

 

J'ai aussi hâte de savoir où !

 

1500 employés de bureau, on parle de combien de pieds carrés? Je sais que ça dépend du type d'emplois, mais ça fait du monde quand même.

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