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Le Phare - 65 étages (2015)


Jean-Sans-Nom

Messages recommendés

On est ici dans une démarche de pure égo de politicien qui veut laisser une trace indélébile de son passage à la mairie. Alors que lui importe si Québec subit les inconvénients majeurs de cette structure démesurée pendant des décennies, qui n'est d'ailleurs supportée par aucune véritable logique d'affaires. Labeaume a trahi son propre plan d'urbanisme et a pris les moyen d'éviter toute consultation sérieuse par une entourloupette bureaucratique.

C'est comme le troisième, on n'en a pas besoin mais on le fera quand même parce que cette fois-ci c'est Legault qui en a fait une promesse électorale pour plaire à sa base. Décidément Québec se dirige tout droit vers une indigestion urbanistique et c'est sa population qui en souffrira pour de nombreuses années. :biting:

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Le Phare: un détournement du PPU et de démocratie

https://www.lesoleil.com/opinions/point-de-vue/le-phare-un-detournement-du-ppu-et-de-democratie-c537b810c202f6a165e2f352a53d9606

4 novembre 2018

Le Soleil Point de vue

Lors de la séance d’information et d’échanges organisée par la Ville de Québec le 29 octobre sur projet Le Phare au Plateau Sainte-Foy, j’ai exprimé différents commentaires au micro dont les médias n’ont retenu que l’expression «un détournement de démocratie». Voici plus précisément ce que sous-entendaient mes propos.
 

D’entrée de jeu, je soutiens que depuis le début de ce projet, je n’ai pas encore entendu de justifications pertinentes, autant de la part du Groupe Dallaire que de la Ville, pour me convaincre de la nécessité de bâtir une tour de 65 étages. Cette hauteur est deux fois supérieure au plus haut bâtiment actuel de Québec, le complexe G (édifice Marie-Guyart), bâti au début des années 70 et comptant 33 étages. Cinquante ans plus tard, à l’autre bout de la ville, on s’apprête à doubler l’erreur en permettant l’érection d’une immense tour à travers une mer de bungalows.

Ces deux tours ne respectent pas un critère très important en matière d’architecture, surtout pour un bâtiment en hauteur, soit l’intégration harmonieuse avec le milieu. Voilà mon objection majeure:  la hauteur démesurée du bâtiment principal projeté. C’est d’ailleurs la doléance que j’entends le plus souvent de la part des nombreux opposants à ce projet; citoyens du quartier, architectes ou urbanistes.

Mais là où le bât blesse, c’est que la Ville, pour «forcer Le Phare» comme l’affirme si justement le chroniqueur François Bourque, a choisi d’utiliser l’article 74.4 de sa Charte pour encadrer ce projet «à caractère d’exception». Ce faisant, légalement, la Ville se soustrait de tout autre règlement, notamment en ignorant le PPU (Programme particulier d’urbanisme) du Plateau de Sainte-Foy qui, notamment, limite à 29 étages la hauteur des immeubles du côté nord du boulevard Laurier. Incidemment la Ville ignore donc le consensus qui s’était établi dans le PPU adopté en 2012, à la suite de nombreuses consultations et la participation d’au moins 800 personnes et de plusieurs organismes. 

On peut donc avancer l’hypothèse que la Ville avait fort probablement prévu utiliser l’article 74.4 dès le début de ce projet en 2015. C’est pourquoi elle aurait même demandé au promoteur, selon des propos tenus au micro par une citoyenne lors de la rencontre du 29, de poursuivre et même d’augmenter son projet initial, ignorant sciemment les règles de son PPU.

Ainsi, au-delà de l’incongruence architecturale et urbanistique d’ériger une tour de 65 étages sur le site visé, c’est le dernier stratagème utilisé par la Ville qui m’a conduit à affirmer qu’il s’agit bien d’un «détournement de démocratie». Parce que fondamentalement le recours à l’article 74.4 de la Charte de la Ville permet de détourner le projet du Phare du PPU en vigueur. Et ce PPU, comme tous les autres d’ailleurs, représente l’essence même de la vie démocratique d’un quartier, de sa participation citoyenne, par le contrat social qui s’établit entre la Ville et les citoyens, pour encadrer en outre le développement immobilier d’un territoire. J’acquiesce donc au propos du conseiller municipal Jean Rousseau qui affirmait, lors de la séance d’information, que «le contrat social vient d’être brisé». Le scepticisme de la population face aux élus risque encore d’augmenter.

Finalement, beaucoup de citoyens se sentent floués à la suite de toute la démarche adoptée et des consultations de surface tenues par la Ville. Toutefois, une question centrale demeure: comment les élus de l’équipe Labeaume comptent-ils maintenant s’assurer de l’acceptabilité sociale du projet Le Phare, et ce avant de l’autoriser formellement? Pour ces politiciens comme tous les autres, l’astuce administrative, même légale, n’est plus suffisante. Dorénavant, l’acceptabilité sociale de grands projets comme celui du Phare, du transport structurant ou du 3e lien demeurent la clé de voûte d’une véritable démocratie qui semble en régression.

Carol Landry, Québec

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  • 2 semaines plus tard...

On en parle très peu mais la 2è tour en importance du projet, disons Le Phare 2, sera de 50 étages et 185 mètres de hauteur selon les autorisations données par la Ville de Québec récemment. 

 

https://www.journaldequebec.com/2018/11/05/une-autre-etape-franchie-vers-la-construction-du-phare

 

Ceci dit, une telle hauteur n'est pas rien pour la ville de Québec.

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Citylab

https://www.citylab.com/design/2018/11/le-phare-quebec-city-skyscraper-controversy-ste-foy/576214/?utm_term=2018-11-20T14%3A55%3A26&utm_campaign=citylab&utm_source=facebook&utm_medium=social&utm_content=edit-promo

The plan for the 65-story Le Phare was first unveiled in 2015, to many residents’ surprise and dismay. Through a sleight-of-hand maneuver, the municipal government tacked it on to the already-approved community plan and then passed two amendments to try and make it fit. Le Phare

The Skyscraper Dividing Quebec City

  1. TRACEY LINDEMAN
 9:55 AM ET

Le Phare would stand 65-stories high in Sainte-Foy, an old, low-lying suburb of the historic city.

  • Since its founding in 1608, Quebec City has gained a reputation as one of the most beautiful cities on the continent. Its gothic-style Château Frontenac stands on the edge of a cliff, looming over the chilly St. Lawrence river. The imposing building, together with the city’s cobblestone streets and a centuries-old hilltop fortress, are the closest North Americans can get to Europe without crossing an ocean.

But soon, Quebec City might have a new calling card: A 65-story skyscraper in the nearby suburb of Sainte-Foy—and not everybody’s happy about it.

“I hate it. It’s an ugly design. It’s a way of seeing the city that is totally outdated,” says city councillor Jean Rousseau.

The $755-million (CDN) building project is named Le Phare, the French word for “lighthouse” or “beacon.” The name, and the project’s placement, are intentional: It’s meant to be the first thing people see as they approach Quebec City from the west and over the main bridge. By the time it’s built in 2030, it will be the tallest Canadian building east of Toronto.

Le Phare may become the international beacon the city wants, but it seems more likely to be a sore thumb that locals hate.

Current plans for Le Phare describe a “one-of-a-kind vertical neighborhood” featuring four towers of varying heights (17, 30, 51, and 65 stories) that will include condos, apartments, hotel rooms, seniors’ residences, offices, commercial space, restaurants, a daycare, and a performing arts center. Its tallest tower will be a glittering glass column inspired by the skyscrapers of Chicago and Dubai.

“It’s presented as vertical life: Live, work, and play. That’s theold utopia of Le Corbusier that we’re rehashing here, in a part of town that is in dire need of being better organized,” says Rousseau.

Quebec mayor reverses direction 

Ste-Foy–Sillery–Cap-Rouge (or colloquially, Ste-Foy) is one of six boroughs in Quebec City, a suburb with just over 100,000 residents. The Université Laval campus is the anchor tenant of the neighborhood, and most of the housing stock is comprised of single-family homes and apartment complexes under five stories. In Rousseau’s words, “Quebec City is very horizontal—a very flat city.”

During the long winters it’s also also a very cold, windy city. The wind tunnels produced by Le Phare would make Ste-Foy even more inhospitable, says local resident and retired astrophysics professor Serge Pineault. ”I don’t envy the people who are going to live near it.”

The skyscraper would be an anomaly in Ste-Foy, where new buildings are currently limited to 17 stories. The Quebec City administration, led by longtime mayor Régis Labeaume, wants to change the zoning bylaws to accommodate Le Phare’s height.

The move would be an about-face for Labeaume, who 10 years ago argued against raising building heights in Ste-Foy, especially in the Sillery area where he lived. A 2008 article in Quebec newspaper Le Soleil quoted the mayor as saying (in French): “I’m sure that if I was a building promoter, I would hope for 50-story buildings. It’s more lucrative. We can’t blame them. But 17 stories is profitable.”

Labeaume also said in 2008 that developing Laurier Boulevard would cause major traffic problems and create unfair competition by luring businesses away from other boroughs. He expressed these concerns in relation to a 20-story building proposed by promoter Michel Dallaire.

Leadership wants to redefine Quebec City as a modern, world-class economic hub, and it believes it needs a landmark to do it.

Fast forward a decade, and Le Phare is being built by Michel Dallaire’s company, Groupe Dallaire, on the corner of Laurier Boulevard and Lavigerie Avenue.

Since the 2008 Le Soleil article, traffic congestion in the area has only gotten worse. And although the current plan is to extend Quebec’s forthcoming tram project to Le Phare, the project would still add more than 3,000 underground parking spaces to the area.

The city and Groupe Dallaire both declined to comment for this article, citing ongoing consultations.

Changing the rules of the game

Le Phare threw a wrench in a pre-existing special urban planning program for Ste-Foy known as a programme particulier d’urbanisme (PPU) in French. In some situations, PPUs allow Quebec municipalities to circumvent usual zoning laws to permit special projects.

The Ste-Foy redevelopment PPU was authorized in 2012 after extensive public consultations. The revitalization plan included a series of new buildings no higher than 29 stories along the area’s main arteries.

The plan for the 65-story Le Phare was first unveiled in 2015, to many residents’ surprise and dismay. Through a sleight-of-hand maneuver, the municipal government tacked it on to the already-approved PPU and then passed two amendments to try and make it fit. “I think [residents] were fooled,” Rousseau says.

The last nail in the coffin will likely come next month. That’s when city council is supposed to vote on an amendment to its charter that would let it set aside borough zoning laws for buildings with more than 25,000 square meters of surface area. The deal is as good as done, says Rousseau; of the 21 officials who sit on council, 16 are members of mayor Labeaume’s team.

Playing to Quebecers’ emotions

Architect and Université Laval professor François Dufaux says Le Phare doesn’t make geographic or economic sense. Quebec City may be the provincial capital, but Montreal is by far the bigger economic center.

The sibling rivalry between the two cities is a tender point for older generations, and Dufaux says that Dallaire “is playing to the emotions of the people of Quebec City and their pride, their ambition.” Even the size of the tower is a dig at Montreal, he says. “They want to be bigger and better than Montreal.”

He questions whether the demand for Le Phare’s living, office, and commercial spaces will meet projections. He suspects the government will gradually decommission buildings in other parts of the city—including downtown—and stack workers into Le Phare. “A lot of bad buildings have been saved by being rented by the federal or provincial government,” Dufaux says wryly.

Economist and consultant Jean-Marc Bergevin thinks the outlook isn’t as dismal as others may believe. “Is there a market for it? The answer to that one rests very much with Dallaire and his group. If they’re investing $800 million in this, it’s because they feel strongly there’s a market for it, and I see no reason to believe they didn’t do their homework.”

But recent history would suggest that Quebec City hasn’t done well with the build-it-and-they-will-come approach. Just three years ago Quebec City opened its brand-new 18,000-seat Videotron Centre in hopes of landing an NHL team. That hasn’t happened. The city has already lost $5.8 million on the arena

A vision without a plan

This isn’t the vision younger generations have for Quebec City. Simon Parent, a 28-year-old Master’s student in architecture urban design at Université Laval, thinks the original PPU would have made Ste-Foy a more sustainable, pedestrian-friendly place to live. He says Le Phare is out of joint with the surrounding neighborhood and modern urban design principles. “It’s a vision, but there’s no plan.”

So why are they building it?

The simplest explanation may be the right one: Leadership wants to redefine Quebec City as a modern, world-class economic hub, and it believes it needs a landmark to do it.

It makes Dufaux think back to a comment made by renowned Danish architect Bjarke Ingels after seeing an early video promoting Le Phare. During a 2015 visit to Université Laval’s school of architecture, the Dane told students he’s seen it many times before: Cities build fancy towers to get themselves on the map.

“[He said], all these towers are like little perfume bottles you buy at the airport. They all have weird shapes, and they stand on the shelf in your bathroom—but you’re not an international person because you bought them at the duty-free shop,” Dufaux recounts.

Le Phare may become the international beacon the city wants, but it seems more likely to be a sore thumb that locals hate.

About the Author

Tracey Lindeman

Tracey Lindeman is a freelance journalist based in Ottawa where she writes about technology, transportation and business.

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Merci pour l'article!

Dans le même ordre d'idée, une consultation publique est prévue ce soir , 21 novembre,  à Québec pour ce projet. Bien hâte de voir ce qui va en ressortir mais en théorie la ville a donné les autorisations nécessaires au Groupe Dallaire au début du mois et la construction est supposée être lancée au printemps 2019....

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Le Soleil
24 novembre 2018 Mis à jour le 23 novembre 2018 à 20h22
François Bourque
 
 

De la Grande Place au Phare, même combat

 
 
CHRONIQUE / C’était un autre projet, un autre lieu et une autre époque, mais les similitudes sont troublantes entre la Grande Place et Le Phare.
 

À la fin des années 80, le maire Jean Pelletier, que Régis Labeaume considère comme son «mentor», avait forcé le projet de la Grande Place dans Saint-Roch, malgré une forte opposition. 

Comme aujourd’hui pour Le Phare.

On prévoyait à l’époque deux tours à bureaux de 25 à 30 étages, un centre commercial, deux hôtels, 350 condos de luxe, un grand stationnement souterrain, etc. Le promoteur exigeait pour son projet une ligne de tramway-métro de 10 km vers Charlesbourg, une autoroute souterraine entre Dufferin et le boulevard Langelier et d’autres investissements publics.

Comme pour Le Phare, le terrain était plutôt inhospitalier. La différence est que celui de la Grande Place menaçait un voisinage patrimonial, ce qui n’est pas le cas du Phare.

Le projet de la Grande Place avait été soumis à la consultation publique, comme vient de l’être Le Phare.

Des citoyens et groupes en avaient dénoncé le gigantisme, la rupture avec les gabarits du voisinage et les enjeux de circulation.

«Trop gros, trop inhumain», avait alors titré Le Soleil au lendemain d’une journée d’audiences.

Le service d’urbanisme de la Ville de Québec avait résumé ainsi la vingtaine de mémoires reçus en 1989 :

«De manière générale, il y a eu unanimité quant à la nécessité de réduire l’ampleur du projet, et cela, même de la part des groupes d’affaires.

«On souhaiterait un projet qui s’intègre plus harmonieusement à son environnement, qu’il soit moins “intériorisé” et s’ouvre davantage sur la trame urbaine. On déplore en général le style monolithique et son caractère étranger par rapport à Québec.»

Ce passage décrit presque mot pour mot ce qu’on a entendu aux consultations de cet automne sur Le Phare.

Au lendemain des audiences, l’administration Pelletier avait demandé au promoteur Laurent Gagnon de revoir son projet en tenant compte des critiques.

Deux versions (un peu) plus modestes avaient suivi, mais pas assez pour apaiser la critique.

La Ville avait choisi de ne pas retourner en consultation.

Ainsi, six jours à peine après la présentation de la dernière version du projet, le maire Pelletier a fait voter au conseil une entente avec le promoteur. À défaut d’avoir pu convaincre, la Ville allait imposer la Grande Place.

Ce projet deviendra le principal enjeu de l’élection «référendaire» de novembre 1989. Jean Pelletier ne se représentait pas, mais son parti fut renversé par le Rassemblement populaire de Jean-Paul L’Allier, qui avait une autre vision de l’urbanisme et de Saint-Roch.

Le nouveau maire devra négocier pour se sortir de l’entente avec le promoteur Gagnon-Cadillac Fairview et pouvoir mettre en chantier le jardin et le quartier Saint-Roch qu’on connaît et apprécie aujourd’hui.

L’administration Pelletier espérait à l’époque que la Grande Place devienne un «moteur du développement régional». Saint-Roch était mal en point face à la concurrence des centres commerciaux de banlieue. La Ville allait combattre le feu par le feu, avec le même modèle.

Malgré les critiques, des citoyens voyaient le projet d’un bon œil, par nostalgie pour l’époque glorieuse des grands magasins (Pollack, Paquet, Syndicat), a suggéré Yvon Leclerc, dans sa thèse de doctorat en études urbaines (INRS, 2015).

Des gens d’affaires, dont ceux du Mail centre-ville, appuyaient aussi le projet.

Leur principal argument était la nécessité d’une relance du quartier Saint-Roch. Une relance essentiellement commerciale, bien que le projet, comme celui du Phare, proposait aussi une mixité d’usages : commerces, bureaux, hôtels, résidentiel, place publique, etc.

Je ne me souviens pas qu’il y ait eu alors une intention d’en faire un signal urbain ou une nouvelle image de marque pour Québec, comme avec Le Phare aujourd’hui.

L’École d’architecture de l’Université Laval s’était inquiétée à l’époque des impacts de la Grande Place sur le quartier. Comme aujourd’hui des architectes et urbanistes à propos du Phare.

Dans son mémoire sur Le Phare, l’Ordre des architectes du Québec constate que la démarche de la Ville «ne respecte pas l’esprit des lois et politiques en vigueur».

L’Ordre dénonce aussi les 65 étages du projet, «plus du double de la hauteur maximale actuellement prévue au PPU. Ce seul élément suscite un doute quant à l’intégration harmonieuse d’un projet à son milieu», écrit la présidente, Nathalie Dion.

«Ce sont deux projets des années 70», résume l’historien et ex-conseiller municipal Réjean Lemoine. Un modèle dépassé.

Des citoyens tenaient à l’époque la «gouvernance affairiste» du maire Pelletier responsable de la dévitalisation du quartier Saint-Roch.

On entend parfois cette même critique envers le maire Labeaume.

L’analyse est simpliste et erronée, le déclin de Saint-Roch s’expliquant d’abord par l’émergence des banlieues.

Le maire Pelletier était dans l’erreur avec la Grande Place, mais il a aussi posé des gestes pertinents pour la relance de Saint-Roch (Bibliothèque Gabrielle-Roy, palais de justice, gare du Palais, etc.).

Il fut souvent reproché au maire Pelletier sa (trop grande) proximité avec le promoteur Laurent Gagnon. Comme aujourd’hui celle du maire Labeaume et du promoteur Michel Dallaire.

À la consultation de cette semaine, des citoyens ont dénoncé le spot zoning (zonage sur mesure) pour Le Phare. Comme il fut reproché au maire Pelletier d’en avoir fait pour Laurent Gagnon (ex. : îlot Saint-Patrick).

On a compté la moitié moins de citoyens à la consultation de cette semaine qu’aux deux rencontres précédentes sur Le Phare.

J’y vois de la lassitude, de la résignation devant l’inéluctable et une abdication face à une consultation dont l’issue était décidée d’avance.

Le promoteur aimera y voir plutôt la preuve d’une large adhésion à son projet. C’est possible.

Ce qui m’a le plus frappé lors de ces assemblées publiques, ce n’est pas le déséquilibre du nombre en faveur des opposants. C’est le déséquilibre des argumentaires.

Tout d’un côté, presque rien de l’autre.

En quoi ce projet, qui nécessitera des coûts publics importants, sert-il l’intérêt des citoyens de Québec? Qu’apportent ces 65 étages au paysage de leur ville et à leur qualité de vie?

Je cherche encore.

La fierté de construire plus haut que Montréal? C’est mince.

Une nouvelle image de marque pour Québec? On risque d’être déçus. Cette «nouvelle» image sera celle d’un modèle urbain suranné. Comme l’aurait été la Grande Place il y a 30 ans.

***

AQUEDUC ET ÉGOUT TROP PETITS 

Le réseau d’aqueduc du plateau de Sainte-Foy n’a pas la capacité de fournir le débit incendie nécessaire pour le projet du Phare. Même chose pour le réseau d’égout.

Ce n’est pas vraiment une surprise, car les limites des réseaux utilitaires au centre-ville de Sainte-Foy sont depuis longtemps connues.

On en a maintenant la confirmation.

Un rapport technique de la Ville, dont Le Soleil a obtenu copie, indique que plusieurs conduites d’eau de 150 mm et 200 mm sur l’avenue Lavigerie et la rue des Châtelets et «possiblement» d’autres, au nord du projet, devront être grossies à 250 mm.

D’autres conduites d’aqueduc fermées il y a quelques années devront aussi être remplacées et grossies à 200 mm.

Quant au réseau d’égout, il faudra débrancher une conduite en «amont» du Phare, côté Nord, et la diriger vers un nouveau «trop-plein» afin de libérer de l’espace pour les eaux usées du nouveau projet.

Des travaux d’égout en «aval» du Phare seront aussi nécessaires (régulateur de débit, réfection d’une conduite de trop-plein, etc).

La Ville de Québec et le promoteur Groupe Dallaire sont actuellement en discussion/négociation sur le partage de ces factures.

En attendant, la Ville refuse de préciser à combien ces travaux sont évalués.

Plusieurs études, dont celle sur la sécurité incendie, n’ont pas encore été menées, selon des informations transmises en marge d’une demande d’accès à l’information.

La Ville affirme aussi ne pas avoir encore d’étude finale sur la circulation, outre celle déjà rendue publique et qui est loin de répondre à toutes les questions.

On ignore de plus comment le ministère des Transports va redessiner les autoroutes de la tête des ponts et comment celles-ci seront raccordées aux artères municipales.

La nouvelle ministre responsable de la Capitale, Geneviève Guilbault, dit ne pas vouloir se mêler «d’un projet qui est privé et pour lequel il y a eu des discussions entre le promoteur et la Ville».

Le MTQ fera son affaire et la Ville fera la sienne.

En résumé, au moment où l’administration Labeaume s’apprête à lever les obstacles réglementaires au projet du Phare, on ignore tout encore des coûts publics que nécessitera le projet. Rien de très rassurant.

 
 
 
 
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Bizarre chaque fois qu’on parle de grandes tours des gens nous disent que c’est dépassé. Certains comme Marc André Carignan critiquent toujours la hauteur dans ses interventions sur facebook, twitter etc. Je ne remet pas en cause ses connaissances et sa compétence sur le sujet mais je déplore le fait qu’il n’y a souvent pas de justification convaincante sur ce plan. Faudrait nous expliquer en quoi des villes comme Londres, Paris et meme Rotterdam qui font de plus en plus de construction en hauteur sont dépassées. Je peut comprendre qu’on me parle d’intégration et de relation avec le poéton au niveau de la rue. Mais quand tu me dis « c’est trop haut, c’est terrible » j’arrête de te prendre au serieux. Des villes avec des batiments très haut sont trés agréables. Bref je ne crois pas la catastrophe annoncée à Québec. I might be wrong

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