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Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie - L’austérité, quelle idée toxique!


ChrisDVD

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LA DIÈTE

 

ANDRÉ PRATTE LA PRESSE

 

Samedi, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour dénoncer les politiques d’« austérité » mises en place par le gouvernement Couillard. Si l’on en croit les opposants à l’approche du gouvernement, les libéraux sont à « détruire l’État social au Québec » (Jacques Létourneau, président de la CSN). Christian Nadeau, professeur de philosophie à l’Université de Montréal, dénonce « l’abandon des plus démunis, les hiérarchies artificielles, la destruction de la culture et de l’éducation, le machisme institutionnel, la mise sous tutelle de la démocratie et la corruption ».

 

On peut être pour ou contre le choix du gouvernement d’effacer le déficit budgétaire dès l’an prochain. Chaque camp est en mesure d’avancer des arguments valables. Cependant, il serait préférable que tous se basent sur les faits, pas sur des caricatures apocalyptiques.

 

Le gouvernement Couillard ne prévoit pas réduire les dépenses de l’État ; il souhaite en freiner l’augmentation pour une période de deux ans. Ce n’est pas de l’austérité, mais de la sobriété.

 

Les deux plus gros postes budgétaires du gouvernement du Québec, la santé (+ 3 %) et l’éducation (+ 1,2 %), poursuivent leur croissance cette année. C’est également le cas du budget du ministère de la Famille (+ 3 %). Il est vrai que les « coûts de système » augmentent davantage ; il faudra donc faire des choix douloureux.

 

Lorsque Jean Charest était devenu premier ministre, en 2003, on avait aussi sonné le glas de l’État providence. Or, que reste-t-il de l’État québécois après une décennie de « réingénierie » ? Entre 2002-2003 et 2013-2014, les dépenses de programmes du gouvernement ont augmenté de 54 %, deux fois plus que l’inflation. Aujourd’hui, Québec dépense 7911 $ par habitant, 2289 $ de plus qu’il y a 10 ans.

 

Les effectifs de la fonction publique ont diminué, mais on est loin de l’hécatombe : de 66 913, on est passé à 65 329 fonctionnaires, une baisse de 2,4 %*. Par contre, les effectifs des réseaux de la santé et de l’éducation sont plus importants qu’ils ne l’étaient. Par exemple, le Québec compte 800 médecins omnipraticiens et 1400 spécialistes de plus qu’en 2003. Les commissions scolaires et les cégeps emploient 8600 personnes* de plus qu’il y a 10 ans.

 

Autrement dit, malgré les efforts de contrôle des dépenses et des effectifs faits par le gouvernement du Québec, le secteur public occupe une place aussi importante aujourd’hui qu’hier.

 

Faut-il rétablir d’urgence l’équilibre entre les revenus et les dépenses, comme le pensent les libéraux ? Si Québec enregistre un déficit année après année, sa dette va continuer de s’alourdir. Est-ce grave ? Tenons le débat. Toutefois, la discussion serait plus sereine si on cessait de prétendre que la survie même du modèle québécois est en jeu.

 

Rappelons que selon le plan budgétaire présenté en juin dernier, au cours des quatre prochaines années, les dépenses du gouvernement du Québec augmenteront de 6 milliards. Comme quoi se serrer la ceinture, ce n’est pas du tout la même chose que mourir de faim.

 

*En équivalents temps complet.

 

http://plus.lapresse.ca/screens/f6bfeb86-5136-43ce-b4af-db4b4b534339%7C_0.html

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J'essayais de me rappeler la terminologie utilisée au temps des coupures imposées aux fonctionnaires provinciaux du Québec sous le second mandat de René Lévesque , et plus tard des coupes aux transferts fédéraux aux provinces par le gouvernement de Jean Chrétien, puis du fameux objectif "Déficit Zéro" de Lucien Bouchard. Je ne crois pas qu'on parlait d'austérité, mais de compressions budgétaires, de rationalisation, etc. Mais l'effet était le même.

 

A l'échelle internationale, le FMI (Fonds monétaire international) fut longtemps un grand chantre des politiques de restrictions budgétaires--bien entendu la "prescription" s'adressait généralement aux "autres", les pays émergents (joli euphémisme celui-là) de ce monde. Mais il aura fallu la "Crise de l'Euro" pour que le terme austérité émerge dans le vocabulaire courant en Occident. La-bas, le drame se joue entre la Bundesbank allemande, féroce défenderesse de l'orthodoxie monétaire avec la hantise allemande de l'inflation en arrière-pensée, et les pays les plus endettés de la zone Euro, avec en toile de fonds le Traité de Maastricht qui institutionnalisait les plafonds de dette et de déficit public.

 

Peut-être le fait le plus remarquable dans cette "histoire", qui est loin d'être terminée, fut la voie choisie par les USA, qui au lendemain de la crise de 2008 n'hésitèrent pas à encourir d'énormes déficits budgétaires, financés par une expansion sans précédent de la masse monétaire. Aujourd'hui, six ans après le début de cette "expérience", le pays a retrouvé une santé économique enviée (malgré de nombreux aspects encore peu reluisants) et, comble de l'ironie, sa monnaie se renforce par rapport à celles de ceux qui choisirent plutôt de se serrer la ceinture. Cependant, rien ne prouve qu'un autre pays poursuivant une approche comparable réussirait aussi bien; par exemple le Japon, qui s'est récemment lancé dans un incroyable assouplissement monétaire, soulève de fortes inquiétudes dans le long terme. Le Québec, qui comme on le sait ne dispose pas de tous les leviers de politique économique, semble avoir adopté (pour une bonne part de la population) le credo du déficit zéro. Le niveau comparativement élevé de la dette brute sert presque toujours d'argument pour persister dans ce sens, malgré d'autres appréciations moins pessimistes établies sur d'autres bases (dette nette, déficit/pib). Mais peut-être que justement c'est le côté "credo" qui l'emporte: ce n'est plus une discussion, c'est devenu une affaire de prépondérance d'une croyance sur une autre.

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L'austérité à l'Européenne est une erreur. C'est ce que Stiglitz dit. Et il a raison. NOus ne sommes pas là ici, c'est sûr. Mais le principe est le même. Entre un prix Nobel et un prof de cegep et un éditorialiste de La Presse, je donne pas mal plus de crédit au prix Nobel.....

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L'austérité à l'Européenne est une erreur. C'est ce que Stiglitz dit. Et il a raison. NOus ne sommes pas là ici, c'est sûr. Mais le principe est le même. Entre un prix Nobel et un prof de cegep et un éditorialiste de La Presse, je donne pas mal plus de crédit au prix Nobel.....

 

Milton Friedman aux antipodes de Stiglitz a aussi reçu un prix nobel... le prix nobel ne confirme pas la théorie d'un chercheur.

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La dette? Bof… L’important est de RÊVER le pays!

RICHARD MARTINEAU - 4 DÉCEMBRE 2014

 

En regardant les manifestants protester contre les « politiques d’austérité » du gouvernement Couillard, l’autre jour, j’ai pensé à l’entrevue que Lucien Bouchard m’a accordée aux Francs-Tireurs en septembre 2012, au lendemain de la crise étudiante.

 

« Ce n’est pas parce que tu marches dans la rue que tu as nécessairement raison, m’a dit l’ex-premier ministre. Ceux qui ne marchent pas ont peut-être des besoins beaucoup plus criants que les tiens.

 

« Moi, quand je parlais en public et que des gens manifestaient, je pensais toujours aux millions de personnes qui elles, ne manifestaient pas. Je les imaginais derrière la foule qui clamait des slogans. C’est à ces gens que je parlais, c’est à eux que je pensais.

 

« Je me disais : si tu dis oui aux manifestants, ce sont ces millions de personnes qui vont payer… »

 

11 MILLIARDS

 

C’est bien beau, marcher contre l’austérité. Mais que proposez-vous pour les générations futures ?

 

Que l’on continue de creuser la dette et de pelleter dans leur cour ?

 

Chaque année, 11 milliards de dollars vont dans le paiement des intérêts de la dette du Québec. Pas le paiement de la dette : le paiement des INTÉRÊTS de la dette.

 

Ce sont 11 milliards de dollars qui ne sont pas investis en santé, en éducation, en culture…

 

Ça ne vous fait pas un pli sur la bedaine ? Ça ne vous empêche pas de dormir la nuit ?

 

On devrait continuer de donner des cadeaux à tout le monde, de se payer des programmes sociaux chromés que même les provinces riches ne peuvent se payer ?

Ben coudonc.

 

Vous avez une drôle de conception de la solidarité.

 

Et ce sont les gens qui veulent dégraisser l’État qui passent pour des égoïstes et des sans-cœur ?

 

C’est le monde à l’envers…

 

 

MA GANG DE MALADES

 

Vous avez vu qui était le porte-parole de la manif anti-austérité ?

 

Le chanteur Daniel Boucher.

 

C’est un excellent choix. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, quand on me parle de dette, de finances publiques et de macro-économie, ce n’est pas à l’économiste Pierre Fortin ou au fiscaliste Luc Godbout que je pense, c’est à Daniel Boucher.

 

C’est le premier nom qui me vient en tête.

 

Je me demande toujours : « Mais qu’est-ce que Daniel Boucher en pense ? »

 

Tiens, en passant…

 

Une de mes amies est recherchiste dans une émission d’affaires publiques. L’animateur voulait interviewer Daniel Boucher pour lui parler de la manif, de la politique d’austérité, etc.

 

Mais le chanteur a refusé. Vous savez pourquoi ?

 

« Il n’est pas à l’aise et ne connaît pas suffisamment le dossier », a répondu la responsable des communications de la FTQ à mon amie.

 

Génial, non ?

 

Et après ça, il fait un vidéo où il dénonce les compressions du méchant gouvernement libéral.

 

On vit dans un cartoon, les amis.

 

 

DES GENS DE PAROLE

 

 

Le choix de Daniel Boucher pour être porte-parole d’une manif qui critique des politiques ÉCONOMIQUES n’est pas anodin.

 

Au Québec, ce qui compte, c’est la culture. Les chiffres, la dette, tout ça, on s’en balance…

 

Ce sont des concepts triviaux, abstraits, sans grande importance.

 

L’important est de rêver le pays.

 

http://blogues.journaldemontreal.com/martineau/franc-parler/la-dette-bof-limportant-est-de-rever-le-pays/

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Ces différents points de vue démontrent la polarisation grandissante qui prévaut au Québec. Personnellement, je suis du côté des réalistes. Avec la dette publique la plus élevée des provinces canadiennes, les dépenses publiques per capita les plus importantes au pays et le niveau de richesse et d'entreprenariat le plus faible, nous n'avons tout simplement pas le choix de changer de direction. La survie économique du Québec en dépend.

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nous n'avons tout simplement pas le choix de changer de direction. La survie économique du Québec en dépend.

 

Tout n'est pas parfait, loin de là, mais admettez tout de même que depuis le passage de Lucien Bouchard, les préoccupations quant à l'importance de l'endettement font partie de la conscience collective québécoise, ET que des efforts importants ont été consentis pour maîtriser sa croissance. En comparaison, le dérapage budgétaire ontarien fait piètre figure; et la croissance des dépenses publiques en Alberta ne fut pas en reste non plus, côté excès. Ce n'est pas pour rien qu'une agence de notation a récemment estimé que le Québec est la province canadienne ayant la plus faible probabilité d'être en situation de défaut sur sa dette dans un horizon de moyen terme (une quinzaine d'années). Néanmoins, je ne minimise pas le sérieux du problème québécois, surtout à cause de l'évolution démographique prévisible, mais je garde en tête que nous ne sommes pas les seuls dans ce bateau; en fait, quand je considère les autres--pratiquement TOUS les autres (pays, provinces, etc.), j'y vois le même défi pointer à l'horizon. Alors changer de direction? --Nous avons déjà changé de direction. Faut-il en faire encore plus? --Tôt ou tard, oui. Mais il faut savoir naviguer dans ces eaux tumultueuses. Naviguer en ligne droite, les yeux fermés, n'est certainement pas la bonne. Quand on prépare l'avenir, on ne pense pas uniquement à la dette; c'est au moins aussi important d'avoir une population bien éduquée et en santé, dans un pays propre et doté d'infrastructures de qualité. Autrement, on est rien. Des milliers d'îles perdues au milieu de l'océan n'ont pas de dette; souvent elles sont même dépourvues de population! Quel est leur avenir?

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Je suis en accord avec ta vision tout en étant moins optimiste quant à l'état de nos finances publiques. Malgré les efforts de redressement du gouvernement Bouchard à la fin des années 90, notre endettement public a pratiquement doublé depuis 2000 à cause d'une incapacité chronique à équilibrer notre budget. En parallèle, notre fardeau fiscal a augmenté substantiellement. Assainir nos finances publiques sans hypothéquer l'éducation et en limitant les dommages du côté de la santé constituera un énorme défi. D'autre part, nous devrons affronter le défi démographique et créer un maximum de richesse. Toute une commande!

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Milton Friedman aux antipodes de Stiglitz a aussi reçu un prix nobel... le prix nobel ne confirme pas la théorie d'un chercheur.

 

Oui, mais il est mort et ne peut se prononcer sur les politiques d'austérité actuelles. Que dirait-il? Peut-être la même chose que toujours, mais peut-être pas. Les organisations financières internationales ainsi que beaucoup d'économistes traditionnels remettent aussi en doute la validité de la politique d'austérité tous azimuts actuelle, surtout dans sa version européenne. Il y a donc évolution de la pensée, et c'est ce que Stiglitz représente.

 

Et mon point c'était, entre un prof de cégep et Stiglitz pour analyser le tenants et aboutissants des politiques rigoristes presque dogmatiques de certains gouvernements européens, j'ai plus confiance en Stiglitz. Mon point de vue personnel, en tout cas. C'est tout.

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