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steve_36

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La rue St-Denis a été longtemps associée à la rue par excellence pour offrir un cadeau ou se payer un gadget design, les magasins Zone, et plein d'autres dont il serait trop long à énumérer la liste, représentaient une masse critique intéressante qui attirait une clientèle fidèle. Si on ne trouvait pas le petit cadeau idéal dans le secteur, c'est qu'on aimait ou ne connaissait pas la personne pour laquelle il était destiné, tellement le choix était varié et abondant. St-Denis a aussi été durant la même période une destination resto-bar populaire où on trouvait du stationnement gratuit même s'il fallait parfois marcher un ou deux longs coins de rue.

 

A cette époque j'habitais la banlieue couronne nord, et j'allais faire tous mes achats cadeaux sur le Plateau, j'en profitais en même temps pour prendre un verre et manger dans un des nombreux restos du coin. Dès l'instant où la problématique du stationnement est arrivée, a suivi le stress de dépasser le temps alloué. J'ai commencé à trouver l'expérience moins intéressante, parce que je ne pouvais plus oublier la voiture et ne pouvais plus relaxer en prenant mon temps. Exit la rue St-Denis et toutes les autres, j'ai changé mes habitudes et la ville est malheureusement devenue dans mon esprit un terrain hostile qui pouvait me coûter cher inutilement.

 

Cette propension a vouloir tarifer le client par le stationnement a fait fuir la clientèle indispensable à la survie de tous ces commerces. La Ville en retire peut-être un revenu important, mais perd d'innombrables occasions d'affaires qui se répercutent dans toutes les boutiques et services à travers l'agglomération. Pourtant facile à comprendre: si on se donne la peine de faire le trajet en ville, on ne le fait pas pour un aller-retour, mais pour profiter d'une expérience globale achats-consommation-repas. C'est donc une partie de la journée et de la soirée qui y passera, le visiteur y laissant parfois derrière lui des dépenses considérables qui soutenaient une bonne partie de l'économie locale.

 

C'est bien beau l'idée d'autarcie où le ville se suffit à elle-même, mais les résidents une fois leur achats complétés rentrent à la maison pour y boire et manger sur place. Tandis que le banlieusard pourrait être considéré comme un touriste d'un jour, tout aussi intéressant que le touriste classique, parce qu'il vient dépenser son argent et profiter de l'ambiance animée de la ville à laquelle il contribue nécessairement.

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Étant du genre "sociologue de l'uqam" et "pseudo-intellectuel" (Voir autre débat, celui qui tournait en rond... :sarcastic:), j'habite forcément... le Plateau.

 

Plusieurs ont souligné divers aspects de l'évolution de la rue St-Denis. Une autre dimension : la baisse relative du nombre de petits commerces originaux et leur remplacement par des chaînes souvent bas de gamme. Même chose pour les restaurants, avec la multiplication du genre "Thaï express". (Il y a pourtant, aussi, cet étonnant nouveau resto japonais, dont l'intérieur a l'air d'une hutte sur l'acide... pas encore essayé.)

 

Cette évolution est assez fréquente dans les rues commerciales à succès hors des centre-villes. Le succès est un des facteurs qui fait montrer les loyers, qu'au bout d'un certain temps seuls les gros joueurs peuvent se payer. J'ignore quels seraient les mécanismes possibles pour enrayer cette banalisation des rues intéressantes. Un article lu récemment prétendait que la ville de Paris y arrivait mieux qu'ailleurs grâce à un système de taxation plus ciblé. Je ne suis pourtant pas sûr que cela soit le cas, si l'on considère l'évolution, par exemple, des Champs élysées ou encore du quartier St-Sulpice, où presque tous les cafés ont été remplacés par des boutiques de modes pour touristes chinoises...

 

Peut-être est-ce là un aspect inévitable de la vie des villes, qui a d'ailleurs l'intérêt de chasser les commerces originaux vers des lieux moins chers et de relancer ainsi un nouveau cycle...

Modifié par uqam+
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A cette époque j'habitais la banlieue couronne nord, et j'allais faire tous mes achats cadeaux sur le Plateau, j'en profitais en même temps pour prendre un verre et manger dans un des nombreux restos du coin. Dès l'instant où la problématique du stationnement est arrivée, a suivi le stress de dépasser le temps alloué. J'ai commencé à trouver l'expérience moins intéressante, parce que je ne pouvais plus oublier la voiture et ne pouvais plus relaxer en prenant mon temps. Exit la rue St-Denis et toutes les autres, j'ai changé mes habitudes et la ville est malheureusement devenue dans mon esprit un terrain hostile qui pouvait me coûter cher inutilement.

 

Cette propension a vouloir tarifer le client par le stationnement a fait fuir la clientèle indispensable à la survie de tous ces commerces.

 

Cela ressemble pas mal à mon cheminement et est un très bon exemple de ce qui s'est passé pour probablement beaucoup de gens. Et parmi eux des gens qui aimaient se rendre sur le Plateau et/ou sur la rue St-Denis mais ''l'angoisse'' et le ''stress'' de tourner en rond, chercher un stationnement et d'avoir une contravention malgré tout l'effort qu'on peut faire a rendu l'expérience moins intéressante.

 

Parfois je propose d'y aller à des amis ou des membres de la famille car no seulement j'aime cet endroit, mais j'ai probablement une plus grande tolérance à tourner en rond ou me stationner loin et marcher que d'autre sauf que lorsque les amis refusent d'y aller principalement à cause du stationnement alors de plus en plus je m'incline et accepte d'aller ailleurs.

 

Le touriste d'un jour, celui du grand Montréal et des régions limitrophes, est le plus important et le plus rentable. Il ne dépense peut-être pas autant que celui qui vient de Londres ou Tokyo mais il revient souvent, il vient avec des connaissances et il fait du bouche à oreille. Il peut aussi organiser des petits évènements de bureaux, de familles, dans des endroits qu'ils trouvent intéressants. Bref, nous sommes tous des touristes d'un jour et nous pouvons l'être presqu'à tous les jours..

 

De traiter le Plateau comme le centre-ville, je crois que l'arrondissement a fait une erreur. Au centre-ville j'accepte de payer $3.00 de l'heure pour le stationnement. Ou même $15 ou $17 pour un stationnement pour la soirée. Alors que je n'accepterais pas de payer cela sur le plateau. Tout comme je ne paierais pas $3.00 pour aller au marché Jean-Talon mais à $1.00 ou $1.50 pas de problème.

 

Alors entre collecter des sous pour du stationnement payant et des taxes commerciales, je ne sais pas ce qui est plus payant pour la ville, mais je sais ce qui est plus désolant par contre !

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Certains forumeurs dans un autre débat trouvaient ça drôle (pour pas dire se moquaient) des gens qui viennent sur le plateau que pour un café.

 

Steve tu l'expliques très bien, c'étais un point de rencontre pour plusieurs gens. Les amis habitant différents endroits à Montréal, le plateau était en quelque sort le milieu géographique de tout ce beau monde la... Pour un simple café ou plus.

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Je vois plusieurs facteurs à prendre en considération pour comprendre la rue Saint-Denis.

 

 

Il y a d'abord la forme urbaine.

Saint-Denis, au nord de Sherbrooke, n'a pas été conçue pour être commerciale. Les bâtiments n'ont pas été pensés pour accueillir des espaces commerciaux. Plusieurs transformations leur ont permis d'offrir une vitrine directement sur la rue, mais la grande majorité des locaux sont accessibles en descendant des escaliers ou en en montant. L'air de rien, c'est un facteur important. Le client doit avoir un accès simple et direct au commerce et il doit pouvoir "fouiner" facilement à travers la vitrine. La forme actuelle de plusieurs bâtiments sur Saint-Denis n'offre pas toujours cette possibilité.

 

Vers une retransformation des bâtiments pour y faire revenir des résidences? Peut-être! D'autres rues commerciales sont ainsi faites.

 

 

Il faut aussi prendre en considération l'évolution rapide de l'offre commerciale depuis une dizaine d'années. Le Centropolis et le Dix30, en plus des nouvelles rues Massons et Ontario (pour ne nommer que celles-ci) ont rapproché certains types de commerces de leur clientèle.

 

La rue Saint-Denis, entre Rachel et Mont-Royal, possède plusieurs magasins de vêtements du genre Buffalo, Bedo ou autres. Une partie de ces commerces est appelée à disparaître de la rue, si ce n'est pas déjà fait. L'expérience de magasinage pour ce genre de produit est généralement plus appréciée dans un centre commercial, où l'offre plus grande est rassemblée à un seul endroit. Le Centre Eaton et l'ensemble de la rue Sainte-Catherine, en attirant même les résidents du Plateau, sont probablement plus "dommageables" pour les commerces de Saint-Denis que le Dix30.

 

On va sur Saint-Denis pour les restos ou les cafés. Même là, Malek l'a dit : Saint-Denis est assez passante et bruyante.

La multiplication des terrasses ailleurs sur le Plateau offre une forte concurrence aux cafés de Saint-Denis qui n'existait pas avant.

 

 

 

Le facteur "mode" ou "nouveauté" peut aussi être pris en considération, comme sur Prince-Arthur ou même Saint-Laurent. Les consommateurs aiment le changement après quelques années. Il y a un réajustement de l'offre qui doit se produire quand la nouvelle rue ou le nouveau secteur "in" prend la relève.

 

On soulignait récemment que le 3/4 (je ne suis plus certain du chiffre) des locaux vacants l'été dernier sur Saint-Laurent ont trouvé preneur. Ce n'est probablement plus de gros restos-bars à valet ou des clubs, mais probablement des commerces plus adaptés aux nombres élevés d'étudiants anglos de McGill venus s'installer dans le secteur.

 

Un couple d'amis habitent directement au coin Marie-Anne et Saint-Denis. Ils se désolent de voir certains espaces vacants, mais ils ne sont pas surpris : il n'y allait jamais, sauf au Deux Maries pour acheter leur café.

 

L'offre commerciale de Saint-Denis est axée essentiellement sur "l'extérieur". Il n'y a pas de commerces locaux, comme sur Mont-Royal. Mes amis attendent avec impatience l'arrivée d'une fruiterie, d'une boucherie ou d'autres commerces du genre que l'on retrouve abondamment sur Mont-Royal Est et qui ne menacent pas de fermer. Bref, quelque chose de plus "local".

 

Qu'ils aient raison ou non de vouloir ce genre de commerce, ça importe peu. Ce qui est certain, c'est que Saint-Denis devra s'adapter au marché. Ça ne sert à rien d'entreprendre une GROSSE réflexion sur les mesures incitatives qui permettraient aux magasins de souliers de skate de survivre artificiellement sur cette rue. Guidons les commerçants ou propriétaires de bâtiment dans cette transformation, afin qu'ils aient l'impression d'être pris en considération et qu'ils comprennent ce qu'il se passe. On évitera ainsi la confrontation avec l'Arrondissement qui nuit encore plus au coin en donnant une "mauvaise presse".

 

Et si le prix des loyers ne correspond plus au marché, il y aura un réajustement.

 

 

Et il ne faut effectivement pas négliger l'arrivée d'internet. Le magasin de bateaux miniatures entre Mont-Royal et Marie-Anne n'a pas fermé parce que le Lavallois ne veut plus payer 3$ de stationnement sur rue pour y acheter son prochain modèle réduit! Même chose pour la deuxième succursale du Farfelue, le magasin de bas collant ou la Maison de la presse de l'avenue Mont-Royal. La façon de consommer a changé, et certains commerces ne peuvent simplement pas s'adapter à ces changements. Et ce n'est pas en offrant du stationnement gratuit qu'on va changer la tendance! :silly:

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La ville et les commerçants pourraient avoir une meilleure vision, plus focusée, un branding mieux défini afin d'offrir une destination shopping reconnue internationalement. Le Plateau s'est fait un nom à l'international, faudrait capitalisé là-dessus, un peu comme Soho l'a fait dans les années 90.

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Voici une proposition qui pourrait peut-être être développée pour encourager le touriste d'un jour. Faire une promotion conjointe pour les artères commerciales des arrondissements centraux, où moyennant la preuve de résidence au moyen du permis de conduire, accorder un 10% ( + ou - ) dans tous les commerces et restos, les weekends et jours fériés, ou selon un moment bien définie. Il s'agit ainsi de réconcilier la banlieue avec la ville en envoyant un message positif qui pourrait être un incitatif intéressant. Programmer aussi les parcomètres en conséquence pour qu'ils puissent allonger le temps de stationnement passé certaines heures.

 

Encore là même si je ne souhaite pas faire la promotion de l'automobile en ville, il faut demeure réaliste car c'est plus économique et plus pratique pour une famille ou un groupe d'amis en dehors des heures d'affaires, d'utiliser ce moyen de transport plutôt que les TECs. On ne changera pas la réalité, la banlieue est là pour rester. Mieux vaut alors s'y associer, non pas pour encourager son développement, mais plutôt pour ramener une partie de son bassin de clients au coeur même de la ville, là où ça peut faire toute la différence.

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La ville et les commerçants pourraient avoir une meilleure vision, plus focusée, un branding mieux défini afin d'offrir une destination shopping reconnue internationalement. Le Plateau s'est fait un nom à l'international, faudrait capitalisé là-dessus, un peu comme Soho l'a fait dans les années 90.

 

 

J'aime cet idée Linberg; la plus constructif à date sur ce fil. Je reçois des touristes Français à tous les étés à la maison, et à mon grand désespoir, le quartier le plus en demande avec eux est le plateau.

Modifié par Nameless_1
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J'aime cet idée Linberg; la plus constructif à date sur ce fil. Je reçois des touristes Français à tous les étés à la maison, et à mon grand désespoir, le quartier le plus en demande avec eux est le plateau.

 

Le Plateau sur un plateau, une belle aventure toute en trouvailles.

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Il est difficile de passer devant l'immense stationnement qui entoure l'ancien institut des sourds-muets, rue St-Denis entre Cherrier et Roy, sans être frappé par sa sous-utilisation chronique les soirs et les fins de semaine. L'endroit serait d'ailleurs très propice pour la construction d'un stationnement sous-terrain à des frais minimums.

 

J'imagine que toutes ces hypothèses ont déjà été évoquées, mais je me demande quelles raisons empêchent de bouger là-dessus.

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