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MBAM - Musée des Beaux Arts de Montréal - Informations & Nouvelles


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Dire que maintenant elle ne peut même plus faire d'appels téléphoniques, ils lui ont coupé sa ligne de cellulaire! Elle doit aller faire la file chez Koodo pour s'en procurer un autre. Ah la vie des gens riches et célèbres.....

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Faisons du MBAM un musée national, comme le MNBAQ, le MAC etc.. Si le gouvernement (avec notre argent), contribue autant à son budget, il devrait avoir un droit de regard important. Réduisons son CA à 13 personnes, dont 7 nommées par le gouvernement. Soumettons-le aux exigences de la Loi sur les musées nationaux (comités d'éthique et gouvernance, comité de ressources humaines).

Il est temps que le MBAM cesse d'être le joujou des Desmarais et autres.

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https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1725754/mbam-lettre-bondil-harcelement-intimidation-travail-musee

MBAM : Nathalie Bondil s'insurge contre un réquisitoire « dur » et « injuste »

Des employés du MBAM dénoncent le « climat malsain » sous Nathalie Bondil dans une lettre ouverte.

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Des employés dénoncent la chape de plomb qui régnait au musée depuis « de nombreuses années ».
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS


Maud Cucchi
7 h 44 | Mis à jour à 11 h 22

L’ancienne directrice du MBAM Nathalie Bondil se dit bouleversée par la lettre ouverte, publiée hier par une centaine d’employés, qui confirme les allégations de harcèlement et d’intimidation sous sa direction.

Certains d’entre eux l’ont prévenue de la publication de la lettre ces derniers jours, lui affirmant qu’ils avaient dû joindre leur signature sous pression, a-t-elle affirmé à Radio-Canada.

Ce sont des personnes avec qui j’ai travaillé longtemps, avec qui je partage des liens d’amitié et pour qui j’ai de l’estime, a tenu à préciser Mme Bondil.

L’ancienne directrice, évincée à la mi-juillet, a évoqué une saga violente pour elle, dure et injuste, selon ses termes, que la lettre envoyée à différents journaux francophones et anglophones relance de plus belle.

« C’est comme si on jetait 20 ans de carrière, où toute possibilité de rebond équivalent est compromis. »

— Nathalie Bondil, ancienne directrice du MBAM

Pour parler des faits tels que vécus, Mme Blondil dit s’en remettre à l’enquête mandatée par le ministère de la Culture et des Communications, et dont le mandat est d’examiner l'encadrement et la supervision de la conduite des affaires du MBAM par l'équipe de direction et le conseil d'administration.

« Je ne suis pas en guerre contre le musée, ni contre les équipes » , a-t-elle assuré, insistant sur une issue réparatrice et apaisante pour tout le monde.

Lettre à charge

Climat délétère, microgestion, manque de reconnaissance... les signataires écrivent vouloir ainsi briser le silence qui régnait en coulisses dans un milieu de travail qui s’est détérioré sous l’ancienne directrice-vedette, et dont le récent congédiement, à la mi-juillet, a suscité de vives réactions.

Harcèlement et intimidation récurrents devant témoins ont ponctué nos journées pour plusieurs d’entre nous, notamment lors des montages d’expositions, commence par dénoncer la lettre qui fédère une grande majorité d’employés – anciens et nouvelles recrues de différents départements. Parmi eux figurent des techniciens, bibliothécaires, responsables de programmes éducatifs, adjoints administratifs ou encore la plupart des conservateurs.

L'une d'elles, Anne Grace, parle d'une initiative spontanée suite à une frustration de voir des prises de position publiques dénigrer le travail qu'on fait au musée.

« Il y a eu un momentum, on s'est dit : c'est assez, on va s'exprimer ! »

— Anne Grace, conservatrice aux expositions et à l'éducation au MBAM.

Preuve de la cohérence de la tribune, avance-t-elle, c'est d'avoir réuni cent signataires rapidement, de tous les départements, et surtout en période de vacances.

Les équipes n’avaient aucun pouvoir décisionnel et étaient toutes systématiquement en attente de la disponibilité de l’ancienne directrice générale pour la moindre approbation. Le résultat? Temps, coûts supplémentaires et stress qui auraient pu être évités, précisent les signataires dans cette lettre à charge.

Excédés par les prises de position publiques pour soutenir l'ancienne directrice, ils révèlent un système de l’omerta où les griefs étaient bloqués et les collègues mis au placard à répétition.

Les griefs suivaient leur cours, s'est défendue Mme Bondil en entrevue, tout en précisant avoir créé un service de ressources humaines, début 2018, qui chapeautait la mise en place d'un plan de diversité, d'inclusion, de promotions en interne et de formations.

Situation de chaos

Les projets qui s’enchaînaient à un rythme effréné étaient constamment repris, sans consultation préalable véritable ni post-mortem; la microgestion de l’ancienne directrice générale paralysait le travail des employés. Le quotidien était fait d’urgences continues. La présence au travail tard le soir et les fins de semaine était considérée comme une démonstration d’engagement, expliquent les signataires.

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Nathalie Bondil était en poste depuis plus de 10 ans.
PHOTO : GETTY IMAGES / ILYA S. SAVENOK

Leur témoignage vise à mater ouvertement les prises de position qui ont dénoncé le congédiement en juillet de Mme Bondil, à commencer par les siennes : Au vu de cette situation et du chaos créé, comment l’ancienne directrice générale peut-elle publiquement se présenter comme victime de « lynchage »? Cette posture démontre une insensibilité choquante à l’égard des enjeux culturels et politiques de ce terme, et des valeurs humanistes du MBAM qu’elle dit épouser, peut-on lire.

Les signataires dénoncent également certains maillons du climat toxique évoqué, en ciblant Thomas Bastien, sans toutefois le nommer expressément : Nommé à l’époque par la directrice générale sans compétence spécifique pour son poste, il est parmi ceux qui ont contribué au climat malsain qui prévalait au Musée, explique la lettre.

L’ancien directeur de l'éducation et du mieux-être au MBAM avait été l’instigateur d’une pétition(Nouvelle fenêtre) qui demandait la tenue d’une assemblée spéciale des membres à la suite de la révélation de problèmes de gouvernance au sein de l’institution muséale.

Comme membre de la direction, « ce pétitionnaire en chef » a été exposé avec l’ancienne directrice générale au compte rendu explicite du comité exécutif du syndicat sur le climat de travail toxique et la détérioration de notre environnement de travail. Et cela, à la demande du Conseil. Comment peut-il affirmer, aujourd’hui, que le Conseil a outrepassé les règles de bonne gouvernance? C’est honteux!

Recentrer le débat

Cette lettre tend à recentrer le débat qui a dévié sur les tensions entre Mme Bondil et le conseil d’administration, alors que le problème, c’était au départ le climat de travail qui s’était depuis plusieurs mois et même des années envenimé, a précisé le signataire Richard Gagné, chef du service de la restauration du Musée des beaux-arts de Montréal, à l’émission Tout un matin.

Des très belles personnalités, qui avaient de très bonnes compétences, ont quitté parce qu’aussi on sentait, dans la plupart des départements, qu’il n’y avait pas de forum pour discuter de ces problèmes, a-t-il témoigné.

Il a également salué l'arrivée de Mary-Dailey Desmarais au nouveau poste de directrice de la conservation : d’un coup, un nouveau climat de dialogue s’établit, de transparence, de consultation entre les individus.

« Elle écoute les demandes, elle essaie de rassembler tout le monde pour partager l’information, ce qui existait de moins en moins dans l’institution. »

— Richard Gagné, signataire et employé du MBAM.

Le conseil d’administration du MBAM avait justifié le renvoi de la directrice générale du musée, en expliquant qu’elle aurait refusé de prendre en compte les recommandations d’une firme indépendante spécialisée en ressources humaines qui avait été chargée d’analyser son style de gestion.

 

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La saga du Musée des beaux-arts devant les tribunaux

Nouveau rebondissement dans la saga du Musée des beaux-arts de Montréal. Un membre de l’établissement s’est adressé hier à la Cour supérieure du Québec pour forcer la tenue d’une réunion spéciale et statuer sur le sort des membres élus du conseil d’administration. 

Éric-Yvan Lemay - Le Journal de Montréal

Il s’agit du dernier rebondissement d’une saga qui dure depuis maintenant plus d’un mois et qui a mené au départ de l’ex-directrice générale vedette du musée, Nathalie Bondil.

Depuis, certains ont pris sa défense publiquement, alors que des employés ont dénoncé son style de gestion jugé trop autoritaire. 

Dans la requête introductive d’instance présentée hier au palais de justice de Montréal, Serge Jean Laviolette demande l’intervention de la Cour après un refus du président du conseil d’administration d’accepter la tenue d’une réunion spéciale.

Demande refusée

Il soutient avoir signé une demande avec 109 autres membres pour la tenue de l’assemblée, mais que cette dernière a été refusée par le président du conseil, Michel de la Chenelière, le 3 août dernier.

Les membres estiment que cela va à l’encontre d’un des articles qui régissent la gouvernance du musée. Cet article indique qu’une assemblée extraordinaire peut être commandée par le président du conseil d’administration ou par une demande écrite de 100 membres.

La requête demande que soit discutée, lors de l’assemblée extraordinaire, la révocation de 11 membres élus, dont M. de la Chenelière, ainsi que la nomination de 11 nouveaux membres.

Conflit d’intérêts

«Le conseil se place en conflit d’intérêts puisque ce à quoi ils s’objectent, c’est à un jugement de ceux qui les ont nommés», peut-on lire dans le document judiciaire.

Le requérant se réserve aussi le droit de réclamer une compensation pour les frais judiciaires au musée, somme qui pourrait atteindre 50 000$.

Cette démarche judiciaire survient au lendemain de la publication d’une lettre ouverte de dizaines d’employés qui ont dénoncé le climat d’intimidation et le harcèlement toléré par l’ancienne directrice générale, notamment lors des montages d’exposition.

«Depuis de nombreuses années, notre milieu de travail s’est détérioré, plusieurs collègues sont partis alors que d’autres se sont résignés au silence», peut-on lire dans la lettre envoyée aux médias.

Une enquête d’une firme externe a été commandée par la ministre de la Culture Nathalie Roy, à la mi-juillet.

https://www.journaldemontreal.com/2020/08/11/la-saga-du-musee-des-beaux-arts-devant-les-tribunaux

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Musée des beaux-arts de Montréal: un triste épisode de lynchage collectif

En réponse à la lettre des employés et ex-employés du Musée des beaux-arts de Montréal, publiée le 11 août

Caroline Savic

La lettre des employés et ex-employés relate que le conseil d’administration du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) aurait fait le bon choix de congédier sa directrice générale et conservatrice en chef, qui, selon eux, aurait créé un climat de travail « toxique ». Ces employés et ex-employés, au total une centaine de signataires, ont partagé leur point de vue sur la crise qui secoue le MBAM en prétendant que leurs actions sont motivées par « la vraie vérité ». 

Devant ce tumulte de commentaires et d’accusations, je ne peux m’empêcher de constater avec tristesse un « lynchage collectif » et une insensibilité sans borne. Le congédiement d’une personnalité que ce même groupe reconnaît être « une femme avec une grande vision et une capacité de rayonnement » a provoqué des enjeux incontestables. 

Ces mêmes personnes demandent aux signataires d’une pétition qui a recueilli plus de 4500 signatures de réfléchir aux valeurs qui sont promues par le MBAM. 

À cela, je réponds que justement les actions du conseil d’administration du MBAM ne sont pas motivées par ces valeurs qui demandent que les institutions culturelles suivent des normes élevées d’efficacité, d’efficience, sans parler de la notion fondamentale de la reddition de comptes. 

Certes, chacun à le droit à son opinion, mais la responsabilité de la gestion du travail n’est-elle pas du ressort du département des ressources humaines, peu importe la nature de l’entreprise ? En 20 ans, peut-on croire que les ressources humaines du MBAM ne se soient pas acquittées de leurs obligations premières, de fournir aux employés « un cadre de travail sain », un des points d’ailleurs dont les employés du MBAM affirment ne pas avoir bénéficié pendant plusieurs années ?

C’est pourtant curieux que le sujet du « climat toxique » n’ait jamais été abordé à aucune des réunions du conseil d’administration du MBAM, dont j’ai fait partie brièvement.

J’ai quitté le C.A. du MBAM en 2016 à la suite de la dissolution de l’Association des bénévoles du MBAM, que je coprésidais. Est-ce qu’en l’espace de quatre ans et avec la venue « controversée » du nouveau président du C.A., la situation se serait détériorée à ce point ? Les employés affirment « que leurs griefs étaient bloqués et que des collègues avaient été mis au rancart à répétition ». Encore une fois, je demande où étaient les ressources humaines ? Qui doit-on congédier ici ? N’a t-on pas remercié récemment les directeurs des ressources humaines chez Ubisoft, un géant dans le domaine du divertissement, pour avoir permis « le harcèlement psychologique de ses employés » ?

Quand ces mêmes employés affirment n’avoir eu aucun pouvoir décisionnel au MBAM, il faut se poser la question du rôle de tout un chacun. À qui incombe la réussite ou l’échec ? À sa présidence, à sa direction générale ou aux employés ? Normalement, la responsabilité incombe à la présidence ou, le cas échéant, à la direction générale. Il est donc normal que les décisions soient prises avec son consentement. Après tout, elle est redevable à son conseil d’administration. La marge d’erreur est bien mince. 

Gouvernance du MBAM

Ce qui m’amène à parler de l’enjeu principal de ce drame public, qui est la gouvernance même du MBAM. Le point n’est pas que l’ancienne directrice générale et conservatrice en chef ait été congédiée, car ce sera à elle de se défendre par la voix des tribunaux, mais bien la façon dont le congédiement s’est fait et le manque de transparence des membres actuels du C.A. du MBAM quant aux motifs qui justifient leurs actions. De fait, et aux termes de la Loi sur les musées, le MBAM est géré par un C.A. qui rend des comptes à ses membres par l'intermédiaire de son Assemblée générale annuelle et en partie à l’Assemblée nationale du Québec par l’entremise de sa ministre de la Culture et des Communications. Tous les membres d’un C.A. doivent adhérer au principe d’imputabilité et de transparence. Ils sont assujettis à une éthique institutionnelle incontournable, la reddition de comptes, qui consiste en une obligation liée aux responsabilités des administrateurs envers le public, ses membres et ses donateurs (dans le cas du MBAM). Cette reddition de comptes concerne le fait de répondre aux intervenants, en l’occurrence aux membres du MBAM, qui ont légitimement le droit de questionner les pratiques de gouvernance et de gestion sans pour autant en recourir à des actions légales. Or, à la suite de leurs refus répétés, le tout va se jouer devant les tribunaux. 

Finalement, je ne peux m’empêcher de me demander ceci : si l’ancienne directrice générale et conservatrice en chef avait été un homme, aurait-il subi le même préjudice ?

Est-ce qu’on aurait terni ainsi sa réputation sur la place publique ? Ne connaissons-nous pas dans nos milieux de travail respectifs des hommes qui possèdent les caractéristiques que les employés et ex-employés du MBAM dénoncent chez l’ancienne directrice générale ? Ne sont-ils pas plutôt félicités pour leur « leadership » ? 

On aura beau organiser des commissions parlementaires, inscrire l’égalité des femmes dans la Charte des droits et libertés et l’affirmer comme valeur fondamentale dans divers articles de loi, ce détournement de la justice au profit d’un C.A. totalitaire et opaque ne peut que faire reculer la cause des femmes. Au XXIe siècle, c’est inacceptable. Notre société mérite mieux ! Soyons solidaires et protégeons nos valeurs, nos acquis et la gouvernance de cette institution culturelle qui est notre fierté nationale.

https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2020-08-14/musee-des-beaux-arts-de-montreal-un-triste-episode-de-lynchage-collectif.php

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Il y a 18 heures, Normand Hamel a dit :

Finalement, je ne peux m’empêcher de me demander ceci : si l’ancienne directrice générale et conservatrice en chef avait été un homme, aurait-il subi le même préjudice ?

Gilbert Sicotte, peut-être.....

Évidemment, c'est l'auteur de l'article que je cite Caroline Savic

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Nathalie Bondil: prompte à faire l'éloge de ses collaborateurs

En réponse à la lettre des employés et ex-employés du Musée des beaux-arts de Montréal publiée le 11 août

Bernard Lévy

Surprenante levée de boucliers que celle d’employés et d’ex-employés du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) à l’encontre de leur directrice générale récemment congédiée par le président du conseil d’administration. Ce groupe de personnes déclare : « Les succès de projets développés par les employés leur étaient rarement attribués ; le mérite revenait à ses très proches collaborateurs. » 

En tant que rédacteur en chef de la revue Vie des arts, j’ai assisté à presque toutes les conférences de presse organisées au Musée en prélude à l’ouverture d’expositions importantes ou modestes. Je puis attester qu’au cours de ces événements, Nathalie Bondil a toujours fait l’éloge de ses collaborateurs les plus proches comme de ceux généralement laissés dans l’ombre, soit les membres du personnel technique. Elle donnait la parole aux conservateurs directement responsables qui, pour leur part, soulignaient la contribution de leurs collègues sans lesquels il aurait été impossible de mener à bien l’exposition, objet de la conférence de presse. Des dizaines de journalistes et de critiques d’art pourraient corroborer ces faits. 

J’ai assisté à presque tous les vernissages animés par Nathalie Bondil. Tout comme moi, des centaines d’invités à ces cérémonies mondaines ont entendu la directrice générale vanter avec chaleur le dévouement des membres du personnel en énumérant leur nom, reconnaissant ainsi le caractère indispensable de leur contribution.

Elle se faisait un devoir de souligner le rôle de personnes moins visibles : notamment, les membres de l’équipe chargée de la scénographie, de l’édition du catalogue, etc. 

Ainsi la directrice générale montre qu’elle a toujours eu à cœur la valorisation de toutes les personnes, quel que soit leur rang au Musée. En outre, quelques-uns des signataires de la lettre collective reconnaîtraient avoir perfectionné leur formation en côtoyant Nathalie Bondil à pied d’œuvre sur le terrain. 

Des moments de stress

Les signataires de la lettre collective écrivent : « Harcèlement et intimidation récurrents devant témoins ont ponctué nos journées pour plusieurs d’entre nous, notamment lors des montages d’expositions. » La plupart du temps, les expositions sont programmées des mois et même des années à l’avance. Elles sont le fruit d’un long et très complexe travail préparatoire : négociations de prêts d’œuvres, transport, assurance, vérifications minutieuses des données historiques, etc. Il n’en reste pas moins que toute exposition demeure sujette à des mises au point de dernière minute. Comme quelques-uns de mes collègues des médias, j’ai quelquefois eu le privilège d'assister aux derniers ajustements qui précèdent le montage final de certaines expositions, un ou deux jours avant la présentation au public. Certes, la fébrilité était palpable dans les salles du Musée. Évidemment, un sentiment d’urgence se traduisait par un état de stress assez général. Oui, des termes d’impatience jaillissaient parfois, vite aplanis cependant par quelques mots d’excuses. Rien que de plus naturel et de plus courant dans un milieu exposé au jugement impitoyable du public que d’avoir le trac.

Que celles et ceux qui ne se sentent pas capables de surmonter de tels moments de tension inhérents au souci d’atteindre le plus haut degré de perfection changent de métier ! 

À la fin de leur lettre, les employés déclarent se rallier aux décisions récentes du président du C.A., soit le congédiement expéditif de la directrice générale et la nomination en contravention flagrante des règlements du Musée d’une directrice de la conservation. À elles seules, ces mesures excessives justifieraient la démission du président et des membres du C.A. qui les ont soutenues. Ils ne pourront pas ajourner éternellement la convocation d’une assemblée générale dont ils redoutent l’hostilité des membres à l’égard des décisions qui portent préjudice aux intérêts du Musée.

https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2020-08-18/nathalie-bondil-prompte-a-faire-l-eloge-de-ses-collaborateurs.php

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MBAM: une mauvaise gouvernance et un gâchis énorme

En devenant, en avril 2019, le 33e président du conseil du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), l’actuel président du conseil voyait enfin la possibilité de réaliser sa vision de la gouvernance du Musée.

Michel Nadeau

Il avait maintes fois reproché à son prédécesseur son absence dans les détails du fonctionnement quotidien du Musée qui aura désormais, pour reprendre son expression, « une direction bicéphale » : la directrice générale et lui-même. 

Exemple de microgestion : alors qu’il n’était que vice-président du conseil, il demande au directeur des finances et des ressources humaines, en mai 2018, de le mettre en copie dans tous les courriels touchant ces activités. 

Se disant « très impliqué quotidiennement avec les équipes du Musée », il écrit en juin 2018 : « J’ai beaucoup de disponibilité pour faire plus et pour m’impliquer davantage. En tant que donateur important, je crois qu’il est nécessaire que je sois plus proche des aspects administratifs et financiers. J’ai par ailleurs une vaste expérience en tant qu’entrepreneur et gestionnaire qui peut contribuer au bon fonctionnement du Musée. » 

Le plus grand malheur de la gouvernance vient quand des membres du conseil tiennent absolument à « donner un coup de main aux cadres ». Leur rôle n’est pas de gérer, mais bien de soutenir une vision de l’avenir. 

Ils doivent voir comment celle-ci est mise en place par la direction que le conseil doit superviser et évaluer, mais sans jamais faire le travail à sa place.

L’article 75 des règlements du Musée est clair : « Le président du conseil exerce le contrôle général et assume la surveillance des affaires de la Corporation. » On ne touche pas aux opérations… 

En février arrive le rapport des experts commandé par le président. Le président garde la seule copie du rapport, pratique très inhabituelle en gouvernance où le conseil doit avoir accès à toute l’information. Comment un conseil pourra-t-il congédier un cadre sans avoir lu la principale pièce à conviction ni avoir entendu le point de vue de la direction ? 

Jamais le conseil ou un comité du conseil ne demande à entendre le point de vue de la direction générale : toute l’information pour la prise de décisions viendra du président du conseil. 

La principale recommandation du Cabinet RH est la création d’un poste de direction de la conservation – avec laquelle la direction est d’accord – mais dès le 8 mars, le président du conseil informe par écrit la directrice générale que la titulaire qu’il a choisie s’appelle Mary-Dailey Desmarais et que le conseil est favorable à cette candidature. Du même coup, il crée un comité de ressources humaines pour gérer un processus de sélection en 19 étapes… 

En réalité, le président du conseil gérera tout le processus. La candidate ayant, et de loin, le plus d’expérience n’est pas retenue, car ses références sont « mauvaises, toutes mauvaises ». Vérification faite par la candidate, huit des neuf personnes proposées n’ont pas été jointes et la neuvième s’est dite très favorable. 

Entre le conseil et la direction générale, il n’y aura aucun conflit : toutes les recommandations du rapport sont acceptées par l’équipe de direction qui reconnaît les difficultés rencontrées dans l’unité production des expositions et veut corriger la situation. Le seul point en discussion est la nomination de Mme Desmarais. 

Un compromis est avancé par l’équipe de la direction générale : la candidate d’expérience serait choisie et Mme Desmarais deviendrait conservatrice en chef adjointe. Mme Desmarais accepte volontiers. 

Sa candidate sera choisie par le comité de ressources humaines, d’où la direction générale est soudainement exclue et où ne siège aucun cadre du musée ni expert en muséologie. 

Le 27 juin dernier, un ancien président du conseil propose une solution très raisonnable et bien équilibrée. Le contrat de la directrice générale devant se terminer en juin 2021, il explique qu’il y a consensus au conseil pour saluer les résultats de la directrice générale. On retiendra ses services jusqu’en 2024, notamment pour la construction de la terrasse Riopelle. 

Huit jours plus tard, elle est brutalement congédiée. 

Pourquoi ? Le président du conseil est choqué par le refus de la directrice générale de mentionner dans sa lettre aux employés une petite phrase formulée ainsi : « Le processus de recrutement a été très rigoureux. » La directrice le « picosse ». 

Il propose alors des amendements au contrat de la directrice générale, qui est écartée de toutes les décisions de fonctionnement. Cette tutelle lui permet de réaliser son rêve : en utilisant son statut de président du conseil, il devient le véritable directeur général du Musée. 

Deux défis pour le conseil d’administration

– Le conseil ne peut maintenir en poste un président du conseil qui est un farouche partisan de la direction bicéphale et de la microgestion. Est-il pertinent que le président, membre du conseil depuis neuf ans, sollicite un quatrième mandat lors de l’assemblée générale virtuelle du 29 septembre prochain ? 

– Le conseil doit trouver une entente raisonnable pour, comme le proposait le 27 juin l’ancien président du conseil, conserver l’expertise et l’important capital de sympathie de la directrice générale sortante. Si un retour à la fonction de directrice générale paraît désormais difficile, la gestion de certains projets serait un heureux compromis. 

* Michel Nadeau a été directeur général de l’Institut sur la gouvernance (2005-2020) et expert en finance et gouvernance. Ce texte n'engage que son auteur.

https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2020-08-25/mbam-une-mauvaise-gouvernance-et-un-gachis-enorme.php

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