Aller au contenu

MBAM - Musée des Beaux Arts de Montréal - Informations & Nouvelles


Messages recommendés

Le Musée des beaux-arts de Montréal examinera « en profondeur » sa gouvernance

Le congédiement de Nathalie Bondil a révélé une crise en profondeur au sein du musée.

Le Musée des beaux-arts de Montréal a mandaté l’ancienne présidente de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) Lise Bissonnette et l’avocat Pierre A. Raymond pour « un examen en profondeur de sa structure de gouvernance et de la direction du musée ». 

Mme Bissonnette et M. Raymond, qui prodigueront des conseils et formuleront des recommandations au musée, accompliront leur mandat à titre gracieux. 

Dans son communiqué, le conseil d’administration du musée explique que la loi et le règlement qui encadrent le fonctionnement de l’institution montréalaise datent d’un demi-siècle, alors que les opérations se sont sensiblement développées depuis. 

Le contexte culturel, social, économique et financier a beaucoup évolué et l'encadrement du Musée doit refléter cette transformation. - Extrait du communiqué

Le conseil d’administration indique également que l’objectif est d’optimiser la structure de gouvernance et de direction du musée […] afin qu’elle soit mieux adaptée aux besoins de ses différentes parties prenantes, dont ses employés, ses bailleurs de fonds publics, ses donateurs, ainsi que ses membres et amis.

Il est précisé dans le communiqué que le travail passera par une analyse du rapport commandé par la ministre de la Culture et des Communications du Québec. 

Dans la foulée, le conseil d’administration a assuré le ministère de sa collaboration  pour l'exploration de pistes de réforme à privilégier.

Départ mouvementé de Nathalie Bondil

Le Musée des beaux-arts de Montréal vit des turbulences depuis l'été en lien avec le congédiement de sa directrice Nathalie Bondil en juillet dernier. 

Auparavant, un rapport avait souligné que le climat de travail au sein de l'institution était un problème significatif, ce que Mme Bondil a réfuté.

Après ce congédiement, le ministère de la Culture et des Communications du Québec avait mandaté une firme indépendante pour une enquête sur le musée. 

Lors de la dernière assemblée générale des membres du musée, le mandat du président du conseil d’administration, Michel de la Chenelière, qui a congédié Mme Bondil, n’a pas été renouvelé. 

Trois nouveaux membres du conseil d’administration, qui sont critiques de la gestion du musée, ont été élus lors de la même assemblée générale.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1739899/musee-beaux-arts-montreal-examen-structure-gouvernance

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La fresque de la discorde du MBAM

Elle était la star incontestée du monde muséal québécois. « Le Musée des beaux-arts de Montréal, “c’est” Nathalie Bondil ! » s’est exclamée la ministre de la Culture aux premiers échos de ce qui allait devenir un véritable feuilleton à développement. La stupéfaction exprimée par Nathalie Roy était à ce moment partagée par plusieurs. Mais en coulisses, la crise couvait depuis longtemps.

Récit.

En apparence, tout allait bien autour de Nathalie Bondil. Depuis son arrivée à la tête du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) en 2007, la progression était constante : deux fois plus de superficie, trois fois plus de visiteurs, une collection d’œuvres 20 % plus grande. Et bientôt, une aile Riopelle allait s’ajouter au palmarès de celle qui se qualifie de « figure de proue du milieu culturel québécois et canadien ».

Personne n’a donc sourcillé quand le MBAM a annoncé, le 6 juillet dernier, la nomination de Mary-Dailey Desmarais comme directrice de la conservation du Musée. « Ce nouveau poste-clé a été créé afin de soutenir les équipes dans la mise en œuvre des nombreux projets de l’établissement, qui connaît une croissance exponentielle depuis les dernières années », soulignait le texte. La nouvelle n’avait alors pas dépassé les entrefilets. Et pourtant.

Derrière le ton enthousiaste du communiqué, quelque chose couvait. Le président du conseil d’administration, Michel de la Chenelière, prenait la peine de souligner que le conseil avait « approuvé [cette] candidature à l’unanimité, suivant les recommandations consensuelles du comité des ressources humaines ». Nathalie Bondil, conservatrice en chef, promettait pour sa part « d’apporter [son] entier soutien à Mary-Dailey pour que le MBAM continue de grandir ». Fallait-il donc en douter ?

À rebours, la réponse paraît évidente. Car au moment où le communiqué était publié, le sort de Nathalie Bondil était en train de se jouer chez Michel de la Chenelière, à une encablure du Musée. Selon le fil des événements que Mme Bondil expose dans une poursuite déposée le 18 septembre contre les administrateurs du conseil, son hôte l’informait alors « de façon soudaine […] que son contrat ne serait pas renouvelé et qu’il se terminerait au courant de l’été », un an avant son échéance.

« Abasourdie », Nathalie Bondil lui demande des explications. Michel de la Chenelière parle d’un « bris de confiance ». L’ex-directrice générale et conservatrice en chef pense surtout que M. de la Chenelière l’a « congédiée pour l’unique raisonqu’elle le “ picossait” et qu’elle osait remettre en question ses agissements et ses décisions ».

Deux jours plus tard, Le Devoir publiait un premier article faisant état d’une « bisbille » interne au MBAM, et du fait que le poste de Mme Bondil était menacé. Le mot « bisbille » était prudent : beaucoup trop, en réalité. Car loin d’une querelle sans importance, ce conflit larvé allait provoquer un spectaculaire feu d’artifice.

« Je ne comprends pas pourquoi le conseil d’administration voudrait se priver des services [de Nathalie Bondil] alors que les grands musées de ce monde se l’arrachent ? » demandait la ministre Roy au lendemain des premières révélations.

La question taraude alors le Tout-Montréal culturel. Mais la réponse apparaît vite — et n’a rien à voir avec la vision artistique de Mme Bondil.

Dans les jours qui suivent, Le Devoir révèle que le climat de travail à l’intérieur des murs du Musée est carrément « toxique », selon les mots du conseil d’administration et de plusieurs employés ou ex-employés. Des griefs et une plainte officielle pour harcèlement psychologique (qui a fait l’objet d’un rapport en février 2019) témoignent du problème. Les témoignages, pour l’instant anonymes, s’accumulent.

Des documents montrent aussi qu’une firme indépendante a récemment réalisé un « diagnostic sur le climat de travail ». C’est à la suite de celui-ci que le conseil d’administration a décidé de restreindre le cahier de charges de Nathalie Bondil en créant le poste obtenu par Mme Desmarais — celui annoncé par le communiqué crypté du 6 juillet.

Pendant tout l’été, parce qu’il est confidentiel, le contenu du rapport du cabinet RH planera comme une ombre mystérieuse au-dessus du dossier. Tout le monde en parle, personne ne l’a lu. Mme Bondil et le comité de direction ont eu droit à une présentation de deux ou trois heures, mais sans trace écrite. Nathalie Roy le réclamera elle-même, mais en vain — malgré le poids des 16 millions qu’injecte Québec chaque année dans le Musée.

Le rapport était-il si accablant ? Dans une « fiche d’information » publiée le 28 août et destinée à ses membres, le conseil du MBAM assure que « le diagnostic a exposé en détail les défaillances de gestion dont Nathalie Bondil était directement et indirectement responsable ».

« Les conclusions [du diagnostic] n’étaient pas surprenantes. Des plaintes avaient été faites […] depuis un moment ; plusieurs employés ont quitté le MBAM à cause, entre autres choses, de la microgestion et du style de gestion lourd et autocratique » de Mme Bondil.

Mais il faudra attendre un autre rapport — celui commandé par le gouvernement au professeur Daniel Beaupré, et dévoilé fin septembre — pour avoir l’assurance que le cabinet RH avait bel et bien conclu à un « problème significatif » de climat de travail. Entre-temps, plus de 90 employés actuels du Musée, de même qu’une vingtaine d’ex-collègues, étaient sortis publiquement pour dénoncer le « harcèlement et l’intimidation » vécus au Musée, et « cautionnés » par Mme Bondil.

Selon la version des faits du conseil d’administration, Nathalie Bondil était bien au courant de l’ampleur de ce problème de relations de travail. « Depuis le mois de novembre 2019, Michel de la Chenelière a passé d’innombrables heures à essayer d’amener Mme Bondil à […] régler la question du climat de travail malsain », a-t-on dit aux membres à la fin de l’été.

Le conseil soutient ainsi avoir fait des « tentatives répétées » pour trouver une « solution à cette situation devenue intolérable ». Mais il se serait « buté à l’inflexibilité de Mme Bondil et à son déni » de plusieurs constats.

Les origines précises du problème demeurent floues. Mais dans la poursuite intentée par Nathalie Bondil, il est indiqué que le 9 octobre 2019, le syndicat des employés du MBAM a envoyé au conseil d’administration une lettre pour faire part d’un « problème de relations de travail délicat et persistant » au service de la production des expositions (dirigé par une femme qui, selon plusieurs témoignages, était au cœur du problème de climat de travail).

Mme Bondil a été mise au courant de cette démarche le 25 octobre. La poursuite fait part de son étonnement de ce que « le Syndicat ait décidé d’outrepasser les canaux usuels » de protestation pour s’en référer plutôt au C.A.

Une rencontre est organisée le 25 novembre entre la direction, le conseil, et des représentants syndicaux. Ceux-ci présentent alors à Mme Bondil et à l’administration « une liste de plaintes en lien avec le milieu de travail ». Nathalie Bondil retient de cette rencontre que les problèmes ne la visent pas directement, et qu’il n’y aurait eu «  aucune mention de harcèlement ».

Mais le lendemain, le conseil d’administration se réunit et décide de commander un diagnostic sur le climat de travail, que le cabinet RH réalisera. Il établit aussi que le rapport sera remis au conseil, sans que le comité de direction y ait d’accès direct.

D’un point de vue symbolique, c’est à partir de ce moment que le tapis commence à glisser sous les pieds de Nathalie Bondil.

Le comité de direction se trouve, en effet, mis doublement à l’écart. D’une part, le syndicat est allé se plaindre directement au conseil d’administration, ce que Nathalie Bondil lui reproche. D’autre part, le conseil a mandaté une firme externe sans consulter l’équipe de Mme Bondil, qui dénonce « l’opacité du processus annoncé ». Bientôt, un troisième élément s’ajoutera à ce portrait.

Le 28 février 2020, Nathalie Bondil assiste à deux présentations du rapport du cabinet RH. Tout en affirmant qu’on ne lui a jamais parlé d’un climat de travail toxique, elle dit avoir accueilli favorablement les quatre recommandations principales du rapport — dont celle de revoir la structure de l’organisation pour ajouter un poste de direction de la conservation.

Or, selon son récit, Michel de la Chenelière lui aurait dit dès ce jour que le nouveau poste était destiné à Mary-Dailey Desmarais (déjà employée du MBAM), et que le conseil d’administration avait accepté cette recommandation. Réponse immédiate de Mme Bondil : elle manque « d’expérience ».

Le président du C. A. et la conservatrice en chef s’échangent alors plusieurs courriels — reproduits partiellement dans la poursuite. Le ton est poli, mais le vernis craque.

Pendant des semaines, Michel de la Chenelière et Nathalie Bondil pratiquent une sorte de souque à la corde. Mme Bondil veut un processus de sélection traditionnel, qui implique de près le comité de direction. Elle plaide régulièrement que la nomination de Mme Desmarais serait une erreur, vu son « profil junior ». Un poste d’adjointe lui conviendrait mieux, pense-t-elle.

Le 7 mars, Michel de la Chenelière se fâche et écrit au comité de direction pour rappeler que la décision du conseil d’administration « vise à remédier à des problématiques soulevées par le diagnostic de climat de travail ». Le président appuie sur le crayon. « Tout propos tenu par un employé du Musée afin de contester une décision du conseil constitue de l’insubordination », affirme-t-il. Mme Bondil répond être « estomaquée par la teneur de cette lettre ».

Les semaines qui suivent sont marquées par l’arrivée de la pandémie de COVID-19. Le MBAM ferme ses portes. Mais derrière celles-ci, la pression monte.

Michel de la Chenelière pousse pour que le processus de création du poste avance. Il rédige lui-même une ébauche du profil du poste. Nathalie Bondil proteste devant cette « précipitation ». Elle reproche aussi à M. de la Chenelière des « façons de faire » qui affectent sa vie personnelle — elle ne veut plus de courriels en dehors des heures de travail, dit-elle.

Le dossier des relations de travail revient alors sur la table. Le 11 juin, le syndicat dépose en effet un grief contre la cheffe de service de la production des expositions. Nathalie Bondil se dit « surprise ».

Quant au processus d’embauche, elle n’en démord pas : Mme Desmarais — qui fait maintenant partie des quatre finalistes — n’a pas le « profil recherché », réitère Nathalie Bondil à Michel de la Chenelière. À la mi-juin, Mme Bondil dénonce plus directement la mise à l’écart du comité de direction des étapes décisionnelles. « Est-ce que tout est joué d’avance ? » demande-t-elle.

Quatre personnes, dont Mme Bondil et Michel de la Chenelière, participent aux entrevues et remplissent une grille de compétences, qui donne le plus bas pointage à Mary-Dailey Desmarais. Mais ce n’est pas le seul critère de sélection, rappellera le conseil d’administration à ses membres.

« La candidate choisie n’était pas la quatrième des quatre candidates. La candidate préférée de Nathalie Bondil n’avait ni l’expertise ni le caractère requis pour gérer les problèmes urgents auxquels était confronté le MBAM et qui devaient être résolus aussi rapidement que possible. Malgré cela, Nathalie Bondil a tenté de subvertir l’embauche de la candidature choisie »

En interne, Nathalie Bondil continue de marteler son opposition. Au mieux, elle estime que Mme Desmarais pourrait hériter d’un poste d’adjointe. De nombreux échanges ont lieu jusqu’au début juillet, moment où Mme Bondil se dit placée devant « le fait accompli » et un choix « unilatéral » du conseil. Elle s’y rangera finalement. Mais la pilule passe mal — et elle ne cachera pas plus tard aux médias son impression d’avoir assisté à une « prise de pouvoir » du conseil d’administration.

Malgré ces deux dossiers épineux — les relations de travail et la nomination de Mme Desmarais —, le conseil d’administration soutient que le conflit avec Mme Bondil aurait pu connaître un dénouement plus discret et heureux. « Nathalie Bondil aurait pu quitter le MBAM en beauté », dit le conseil, qui avait jusqu’à la fin « espoir de prolonger » son contrat.

Mme Bondil cite d’ailleurs dans sa poursuite une proposition qui lui a été faite le 27 juin pour renouveler son contrat jusqu’en juin 2023. Le texte parle d’une solution « dans les meilleurs intérêts du Musée ». Mais il souligne aussi que le conseil « surveillera de près » si les changements apportés à la structure de direction portent leurs fruits. Le « lien de confiance » doit être rétabli entre la directrice et le conseil, souligne le projet de contrat.

Les discussions sur le renouvellement de ce contrat évoluent en parallèle d’autres échanges tendus sur la nomination de Mary-Dailey Desmarais. Puis, l’orage éclate. Le 6 juillet, Mme Bondil et M. de la Chenelière ont leur rencontre chez ce dernier. Le 8 juillet, Mme Bondil exige de « recevoir une offre de règlement adéquate suivant son congédiement brutal et injustifié ».

Le 10 juillet, alors que les premiers éléments du conflit deviennent publics, un projet d’entente lui est déposé : Nathalie Bondil l’interprète comme un « maintien en poste symbolique » jusqu’à la fin prévue de son contrat, en juin 2021. La proposition assujettit de factoses décisions à l’approbation du président du conseil. Elle refuse.

La rupture est alors consommée. Elle sera officialisée trois jours plus tard. Nathalie Bondil est mise à la porte du Musée — mais elle touchera son plein salaire jusqu’en juin 2021.

Dans ses justifications aux membres du Musée, le conseil d’administration soutient qu’il n’avait plus le choix d’agir. La coupe débordait : Mme Bondil « niait » l’importance du problème de climat de travail, elle avait tenté de « détourner le processus d’embauche » de la directrice de la conservation, elle avait « violé les protocoles qui avaient été convenus ».

Le conseil n’a pas digéré non plus « les discussions de Nathalie Bondil avec les médias sur le contenu de documents confidentiels ». « Ce qui a placé le MBAM sous un mauvais jour est en réalité l’implacable campagne médiatique et politique lancée par Nathalie Bondil dans la semaine précédant sa fin d’emploi et continuée depuis ce temps. »

Cette « campagne médiatique » n’a pas manqué d’ampleur. Nathalie Bondil a parlé d’un « lynchage ». Des dizaines de personnalités politiques et culturelles ont spontanément pris sa défense. Des directeurs de musées français ont fait de même. Des centaines de membres ont témoigné leur colère au C. A. — et ont infligé à Michel de la Chenelière le camouflet de ne pas le réélire comme simple administrateur au conseil. De nombreux commentateurs ont alimenté le débat sur le rôle d’un conseil d’administration dans ce genre de situation. La saga a refroidi des donateurs, dont la Fondation Riopelle.

Au-delà de ce ressac, le MBAM sortira assurément transformé de cette crise. Il y aura une nouvelle structure de gouvernance, puis une nouvelle Loi sur le MBAM. Mais il y aura surtout une nouvelle tête d’affiche… qui ne manquera pas de pots à réparer.

https://www.ledevoir.com/culture/587633/la-fresque-de-la-discorde-du-mbam

NB.jpg

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Stéphane Aquin remplace Nathalie Bondil

Le nouveau président du conseil d’administration du MBAM a annoncé jeudi la nomination de Stéphane Aquin à titre de directeur général, en remplacement de Nathalie Bondil.

Jean Siag - La Presse

Stéphane Aquin, qui occupe depuis cinq ans le poste de conservateur en chef au Hirshhorn Museum and Sculpture Garden de Washington, entrera en fonction en novembre prochain. Il s’agit pour lui d’un retour au Musée des beaux-arts de Montréal, où il a occupé le poste de conservateur de l’art contemporain de 1998 à 2015.

« C’est avec beaucoup de fierté que nous annonçons le retour de Stéphane Aquin au Musée des beaux-arts de Montréal, a déclaré le président du C.A. Pierre Bourgie dans un communiqué. Son impressionnante feuille de route combinée à sa connaissance du MBAM ont fait de lui un candidat incontournable au moment de pourvoir le poste de directeur général. Nous sommes heureux que Stéphane ait choisi de revenir à Montréal pour prendre la direction du Musée et ainsi le propulser vers une autre étape de son histoire. »

De son côté, Stéphane Aquin a indiqué être « heureux de rentrer à Montréal ». « C’est un immense honneur de prendre la direction du Musée des beaux-arts de Montréal, une institution que je connais et que j’aime tout particulièrement, et un privilège de pouvoir le servir à ce moment marquant de son histoire. J’ai très hâte de collaborer à nouveau avec les fantastiques équipes du Musée qui n’ont cessé de contribuer à sa réputation d’excellence depuis de nombreuses années. »

Stéphane Aquin, qui détient une maîtrise en histoire de l’art de l’Université de Montréal, avait également collaboré à l’ouverture du Pavillon Jean-Noël Desmarais lors d’un premier passage au MBAM de 1990 à 1992. Il avait ensuit fait de la critique d’art, notamment au journal Voir. Son père est l’écrivain et cinéaste engagé Hubert Aquin, mort en 1977. 

Rappelons que l’ex-directrice générale et conservatrice en chef du MBAM, Nathalie Bondil, a été congédiée par le conseil d’administration du Musée alors dirigé par Michel de la Chenelière à la mi-juillet. Le C.A. lui reprochait d’être responsable du climat de travail malsain dénoncé par nombre d’employés. 

Le 18 septembre dernier, Mme Bondil a déposé une poursuite de 2 millions contre les 21 membres du C.A. qui l’ont congédiée. Elle leur réclame 1 million en dommages moraux, ainsi que 1 million en dommages-intérêts punitifs pour « atteintes illicites et intentionnelles portées à ses droits fondamentaux de sauvegarde de sa dignité, de son honneur et de sa réputation ».

https://www.lapresse.ca/arts/arts-visuels/2020-10-15/musee-des-beaux-arts-de-montreal/stephane-aquin-remplace-nathalie-bondil.php

b976d387-0f0d-11eb-b8ad-02fe89184577.jpeg

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 6 heures, ToxiK a dit :

Normand Hamel, tu sembles être bien informé dans ce dossier, as-tu une opinion sur cette nomination ?

D'abord je dois dire que je suis très surpris de la rapidité avec laquelle il a été nommé. Je ne m'attendais vraiment pas à ce que l'on déniche quelqu'un aussi rapidement. C'est peut-être bon signe car cela pourrait vouloir dire que son embauche était incontournable. D'ailleurs le principal intéressé semblait très heureux de retourner au bercail. Ensuite il faut contextualiser son arrivée qui a lieu après une grave crise mais avant une importante restructuration du MBAM lorsque la loi qui régit cette institution aura été refondue. 

Ceci étant dit, il est encore trop tôt pour donner mon avis sur cette nomination car si je connaissais un peu son père de réputation (Hubert Aquin, qui a donné son nom à un pavillon de l'UQAM) je ne connaissais pas le fils sauf pour avoir entendu un reportage sur lui il y a environ cinq ans lorsqu'il était curateur en chef du Hirshhorn Museum à Washington (géré par le Smithsonian) où il a acquis une expérience internationale qui l'a mis en contact avec ne nombreux musées à travers le monde. Avant cette expérience il avait travaillé au MBAM pendant 18 ans et par conséquent connaît très bien cette institution. J'apprécie également le fait qu'il soit le premier Québécois à diriger le MBAM depuis Pierre Théberge (1986-1997).

Je sais qu'il veut apporter certains changements, notamment une plus grande mise en valeur de la collection permanente du Musée ainsi qu'un plus grand rapprochement du public avec les oeuvres, si j'ai bien compris. Mais je ne sais pas comment tout cela se traduira dans les faits. En attendant il aura beaucoup de pain sur la planche car il devra rallier sa nouvelle équipe autour de lui tout en essayant de réparer les pots cassés.

Au final il sera jugé selon sa performance, c'est à dire par une stabilisation, voire une augmentation, du nombre de membres ainsi que le maintien de la réputation du MBAM à l'international. Une chose est certaine c'est que la personne qui le précède sera difficile à égaler et encore plus à surpasser.   

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 2 heures, Normand Hamel a dit :

D'abord je dois dire que je suis très surpris de la rapidité avec laquelle il a été nommé. Je ne m'attendais vraiment pas à ce que l'on déniche quelqu'un aussi rapidement. C'est peut-être bon signe car cela pourrait vouloir dire que son embauche était incontournable. D'ailleurs le principal intéressé semblait très heureux de retourner au bercail. Ensuite il faut contextualiser son arrivée qui a lieu après une grave crise mais avant une importante restructuration du MBAM lorsque la loi qui régit cette institution aura été refondue. 

Ceci étant dit, il est encore trop tôt pour donner mon avis sur cette nomination car si je connaissais un peu son père de réputation (Hubert Aquin, qui a donné son nom à un pavillon de l'UQAM) je ne connaissais pas le fils sauf pour avoir entendu un reportage sur lui il y a environ cinq ans lorsqu'il était curateur en chef du Hirshhorn Museum à Washington (géré par le Smithsonian) où il a acquis une expérience internationale qui l'a mis en contact avec ne nombreux musées à travers le monde. Avant cette expérience il avait travaillé au MBAM pendant 18 ans et par conséquent connaît très bien cette institution. J'apprécie également le fait qu'il soit le premier Québécois à diriger le MBAM depuis Pierre Théberge (1986-1997).

Je sais qu'il veut apporter certains changements, notamment une plus grande mise en valeur de la collection permanente du Musée ainsi qu'un plus grand rapprochement du public avec les oeuvres, si j'ai bien compris. Mais je ne sais pas comment tout cela se traduira dans les faits. En attendant il aura beaucoup de pain sur la planche car il devra rallier sa nouvelle équipe autour de lui tout en essayant de réparer les pots cassés.

Au final il sera jugé selon sa performance, c'est à dire par une stabilisation, voire une augmentation, du nombre de membres ainsi que le maintien de la réputation du MBAM à l'international. Une chose est certaine c'est que la personne qui le précède sera difficile à égaler et encore plus à surpasser.   

Merci pour la réponse détaillée.  :thumbsup:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 1 mois plus tard...

https://plus.lapresse.ca/screens/1798910f-877c-49d3-9ad3-2a9fd441cde4__7C___0.html

LE MBAM ÉCARTE LA CONSTRUCTION DE L’AILE RIOPELLE

Le président du conseil d’administration du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), Pierre Bourgie, et le nouveau directeur général du musée, Stéphane Aquin, ont choisi de ne pas aller de l’avant avec la création d’une aile Riopelle.

ÉRIC CLÉMENT LA PRESSE

Le MBAM a ainsi rompu avec le projet mis sur pied l’an dernier par l’ex-directrice du musée, Nathalie Bondil, la Fondation Jean Paul Riopelle et le collectionneur et mécène de Vancouver Michael Audain, avec la participation financière du ministère de la Culture du Québec.

L’homme d’affaires Michael Audain nous a dit avoir appris la nouvelle par courrier, puis lors d’une visioconférence, mercredi, avec Pierre Bourgie et Stéphane Aquin, nommé en octobre à la suite du congédiement de Mme Bondil en juillet. Âgé de 83 ans, Michael Audain a fait part de sa tristesse à La Presse.

« Mme Bondil et [l’ex-président du conseil d’administration] Michel de la Chenelière étaient venus à la Fondation pour nous suggérer qu’on travaille ensemble à la construction d’un espace Riopelle au-dessus du pavillon Jean-Noël Desmarais, dit-il. Nous avons donc été très déçus d’apprendre l’annulation de ce projet, d’autant que le gouvernement du Québec avait généreusement choisi d’y contribuer pour 10 millions. »

Au Musée des beaux-arts de Montréal, Pierre Bourgie a refusé, vendredi, de confirmer l’annulation du projet de 20 millions, car il n’a pas encore été soumis au conseil d’administration. Pourtant, La Presse a pu prendre connaissance de la lettre signée par Stéphane Aquin et envoyée le 30 octobre à Michael Audain, qui précise que le Musée ne peut aller de l’avant avec ce projet, tout en espérant continuer de collaborer avec Michael Audain.

Stéphane Aquin a dit à La Presse, vendredi, que la décision du Musée n’était pas liée au fait qu’il s’agit d’un projet de Nathalie Bondil. « On n’a pas l’argent actuellement et on est en déficit à cause du manque à gagner et de ce que vit le Musée avec la COVID, a-t-il dit. Je comprends la déception, mais la réalité est là. On a un défi financier. Les coûts de construction ont augmenté de 40 %. Et ensuite, il faut que le Musée soit capable d’assumer les coûts de maintenance. »

Passionné de Riopelle et des Automatistes depuis l’âge de 16 ans et amoureux du Québec, Michael Audain voulait à l’origine bâtir un lieu d’exception pour y exposer notamment ses 36 œuvres du grand maître québécois. Comme il l’a fait à Whistler, où il a fait construire le magnifique Audain Art Museum, inauguré en 2016, pour les artistes canadiens de sa collection, notamment des toiles d’E. J. Hughes.

« Si je respecte autant Riopelle, c’est parce qu’il était un immense artiste dans les années 50 et qu’il a continué ensuite à emprunter de nouvelles voies de création. Il n’y a aucun autre artiste canadien qui ait été aussi important que lui au XXe siècle.  »

— Michael Audain

Mais à l’automne 2019, Nathalie Bondil l’avait convaincu que le Musée des beaux-arts de Montréal pourrait accueillir ses œuvres avec faste dans une nouvelle aile de l’institution. Le Musée avait fait réaliser les plans architecturaux préliminaires de l’aile Riopelle par le cabinet d’architecture Patkau, en collaboration avec la firme Provencher_Roy, grâce à une contribution financière de 200 000 $ de la Fondation.

L’aile devait être construite au-dessus du pavillon Desmarais. Il devait s’agir d’un étage surélevé en verre, la transparence donnant accès à une vue impressionnante sur le mont Royal, en hommage à Riopelle, le peintre automatiste de la nature. Un clin d’œil aussi à la rétrospective Riopelle qui avait marqué l’inauguration, en 1991, du pavillon Jean-Noël Desmarais.

Les travaux devaient commencer en 2021 pour une inauguration fin 2023, année du 100e anniversaire de naissance de Riopelle et du 75e anniversaire de la publication du manifeste Refus global. L’aile devait accueillir les Riopelle de la collection Audain, une partie des 400 détenus par le MBAM et ceux provenant des collections des hommes d’affaires Pierre Lassonde et André Desmarais. Les trois collectionneurs offraient en plus 10 millions pour construire l’aile.

Créée à l’initiative de Michael Audain et cofondée avec André Desmarais, Serge Joyal, John R. Porter, Pierre Lassonde et Yseult Riopelle, fille du peintre, la Fondation Jean Paul Riopelle accuse le coup.

« Nous avons pris acte avec déception de la décision de l’institution de ne pas poursuivre le projet à l’étude depuis un an, révèle Manon Gauthier, directrice générale de la Fondation Jean Paul Riopelle. Devant l’incertitude qui planait autour de la réalisation du projet dans la foulée des événements ayant secoué le musée l’été dernier, nous avons repris dès juillet notre recherche de lieux alternatifs, parés à toute éventualité. Nous sommes d’ailleurs très reconnaissants de l’intérêt et de la précieuse collaboration du gouvernement du Québec à ce jour en appui au projet. »

Michael Audain dit « comprendre que le MBAM ait ses propres priorités et ses propres défis auxquels il doit faire face », mais il ajoute que le projet de la Fondation Riopelle ira de l’avant dans un autre endroit.

Il a rejeté la proposition du Musée d’accueillir ses œuvres et d’en faire une « exposition permanente » sans construire l’espace de 10 000 pi2 où elles devaient être exposées.

« Nous allons chercher dans les prochains mois un endroit approprié pour nous assurer que l’œuvre de Jean Paul Riopelle soit adéquatement portée à la connaissance d’un large public d’ici et de l’étranger, dit Michael Audain. Je conserve un grand respect pour le Québec et pour les Automatistes, qui tous mériteraient d’être ainsi honorés pour que les Québécois et les Canadiens réalisent l’importance du legs artistique et social de ce groupe d’artistes. »

AVENIR DU PROJET

Quelles avenues s’offrent maintenant à la Fondation Riopelle ? Une des options sur la table est d’occuper l’ancienne bibliothèque Saint-Sulpice, rue Saint-Denis, un édifice en quête de vocation depuis longtemps. L’avantage serait que Québec pourrait le restaurer et profiter du fait que l’endroit deviendra un haut lieu culturel permanent, dit Pierre Lassonde.

La Fondation pourrait aussi construire – à Montréal, puisque Riopelle y est né – un écrin architectural de la même qualité que l’Audain Art Museum. Option fort probable vu le goût pour l’architecture contemporaine de Michael Audain et de Pierre Lassonde. Ayant pour mission de faire rayonner l’art québécois, le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), à Québec, pourrait faire partie de cette dernière option.

« Sur le modèle de ce que le MNBAQ a fait avec la maison d’Alfred Pellan, l’idée serait que l’édifice soit à Montréal, mais que le MNBAQ soit l’institution de tutelle, dit Pierre Lassonde. Ce serait intéressant puisque j’ai promis de laisser une grande partie de ma collection au MNBAQ, dont un certain nombre de Riopelle des années 50. »

Au ministère de la Culture, l’attaché de presse Louis-Julien Dufresne a dit à La Presse que, quel que soit le lieu qui accueillera les abstractions lyriques de Riopelle, le gouvernement aidera à la concrétisation du projet.

Mercredi, le MBAM présentera aux médias par visioconférence les détails d’une nouvelle exposition : Riopelle – À la rencontre des territoires nordiques et des cultures autochtones. Sans la pandémie et l’annulation de l’aile Riopelle, Michael Audain aurait dû assister à la conférence médiatique de l’exposition qui devait coïncider avec le lancement du projet de l’espace Riopelle.

La Fondation Audain est en effet commanditaire de cette exposition qui sera présentée au musée de la rue Sherbrooke quand il pourra rouvrir, possiblement en janvier. Elle se rendra ensuite à l’Audain Art Museum, puis au Glenbow, à Calgary. « L’idée de cette exposition, à l’origine, revient à la brillante commissaire et conservatrice Nathalie Bondil qui a voulu présenter l’œuvre de Riopelle sous un nouvel angle », dit Michael Audain.

Contactée, Nathalie Bondil n’a pas souhaité commenter la décision du Musée des beaux-arts de Montréal d’annuler la construction de l’aile Riopelle.

126823678_1034974556967791_4562269315833091570_n.jpg

126839769_363491854937846_2376070501990731797_n.jpg

126882477_1843965839133818_5500414924815130051_n.jpg

  • Like 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 7 minutes, AP241 a dit :

LE MBAM ÉCARTE LA CONSTRUCTION DE L’AILE RIOPELLE

 

1-J'en reviens pas que le MBAM passe à côté de ça. Je comprends les problèmes financiers mais ils doivent être capable de trouver une solution c'est pas croyable.

2- Est-ce que c'est la nouvelle philosophie post-Bondil qu'on voit? Maintient des collections telles quelles sans trop essayer de faire grandir le musée : je suis inquiet.

3- Si c'est un nouveau pavillon contemporain géré par le MNBAQ à Montréal ce serait au moins une superbe addition à la ville et l'arrivée d'une nouvelle institution muséale ici est positive (et serait quand même une claque au visage du MBAM).

Modifié par AP241
  • Like 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Vous avez collé du contenu avec mise en forme.   Supprimer la mise en forme

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.




×
×
  • Créer...