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Sondage sur les anglophones et le Québec

«Le Québec les tue»?

 

28 février 2014 |Antoine Robitaille|Québec

 

 

Plusieurs se souviennent de cette jeune fille, Hélène Jutras, qui avait ébranlé le monde politique en pleine campagne électorale de 1994 avec un brûlot, publié dans Le Devoir, intitulé « Le Québec me tue ». Elle menaçait de quitter le Québec « pour les États-Unis, pour l’Europe, pour n’importe où, mais surtout, ne pas rester » dans ce « ghetto provincial ». Il y aura bientôt 20 ans de cela et Mme Jutras vit toujours au Québec (même si elle n’est sans doute pas en harmonie parfaite avec sa nation).

 

Une partie des anglophones du Québec semblent atteints d’un syndrome comparable. Celui de répéter : « J’étouffe, je m’en vais. » C’est la réponse que la moitié d’entre eux ont en effet donnée à un sondage EKOS effectué pour la CBC. Ces résultats en ont inquiété plusieurs, à commencer par Pauline Marois, qui a réagi jeudi.

 

Les questions que l’on pose et que l’on repose sont souvent aussi importantes et révélatrices que les réponses que l’on obtient. Compte tenu du fait qu’un départ massif de la communauté anglophone a eu lieu dans les années 1970, où 200 000 d’entre eux ont quitté le Québec, on interroge de manière récurrente les anglophones sur leur volonté de continuer ou non d’y vivre.

 

Cette hantise de l’exode est fréquemment instrumentalisée de manière peu honorable. Par exemple, lors du débat sur les fusions municipales, en 2001, l’avocat de villes réfractaires, Guy Bertrand, avait attaqué la loi devant le tribunal en dénonçant le sort réservé aux communautés anglophones : « Dans certains pays, les gens sont déplacés dans les montagnes parce qu’ils ont peur des balles. Ici, on se déplace autrement. On fuit le Québec parce qu’on ne se sent pas désiré, parce qu’on ne se sent pas digne de vivre dans cette société qui se définit comme prohibant tout ce qui symbolise le Canada. »

 

Certes dénuée d’hyperboles, l’analyse qu’a développée le commissaire fédéral aux langues officielles, Graham Fraser, en interview au Devoir jeudi, comportait toutefois des accents clairement culpabilisants pour la majorité : « Est-ce que [Québec] pense que les communautés anglophones jouent un rôle positif ? Ou bien c’est perçu comme un mal nécessaire qu’il faut tolérer ? », s’est-il interrogé.

 

Un « mal nécessaire » ? Une communauté qui contrôle ses commissions scolaires, qui peut vivre entièrement dans sa langue, qui aura bientôt un hôpital géant en plein coeur de Montréal, qui a deux universités à Montréal, des réseaux de télévision, des journaux, des radios, etc. Quelle communauté francophone dans le ROC jouit d’une situation comparable ?

 

Au fait, y a-t-il tant de départs dans la communauté anglophone ? Rien n’est moins sûr. Début janvier, une étude du Canadian Institute for Identities and Migration laissait entendre qu’il y avait en ces matières une croissance, pour des raisons politiques : débats sur la laïcité et sur la langue. Mais l’étude fut condamnée par un démographe et ancien de Statistique Canada, Alain Bélanger, dans nos pages, qui a souligné qu’il y avait là utilisation de données de sources différentes ne pouvant simplement pas être comparées entre elles. Par ailleurs, les quelque 52 % de médecins finissants à McGill qui quittaient le Québec en 2009, selon une enquête, sous le gouvernement Charest, fuyaient-ils un climat politique détestable ?

Le gouvernement Marois n’a sans doute pas lancé les débats sur la laïcité et la langue de manière parfaite. Peu importe la manière toutefois, certains dans les communautés anglophones ne supporteront jamais que ces thèmes soient simplement soulevés. Pour ceux-ci, toute affirmation du Québec francophone, toute expression d’un « dur désir de durer » est suspecte. Et sera toujours une occasion de dire « le Québec me tue ».

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English doctors leave because salaries in Ontario/Sask/Alberta/BC are 30-40% higher and taxes considerably less. When you're ignorant about this kind of stuff -you see why our system is completely flawed.

 

A lot of the medical students are foreign students, so they were leaving after graduation, unless we convince them to stay and practice here.

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Sondage sur les anglophones et le Québec

«Le Québec les tue»?

 

28 février 2014 |Antoine Robitaille|Québec

 

 

Certes dénuée d’hyperboles, l’analyse qu’a développée le commissaire fédéral aux langues officielles, Graham Fraser, en interview au Devoir jeudi, comportait toutefois des accents clairement culpabilisants pour la majorité : « Est-ce que [Québec] pense que les communautés anglophones jouent un rôle positif ? Ou bien c’est perçu comme un mal nécessaire qu’il faut tolérer ? », s’est-il interrogé.

 

Un « mal nécessaire » ? Une communauté qui contrôle ses commissions scolaires, qui peut vivre entièrement dans sa langue, qui aura bientôt un hôpital géant en plein coeur de Montréal, qui a deux universités à Montréal, des réseaux de télévision, des journaux, des radios, etc. Quelle communauté francophone dans le ROC jouit d’une situation comparable ?

 

Au début, quand j’ai lu ce texte je croyais que c’était l’opinion d’un lecteur, quelqu’un qui était ignorant de l’histoire de Montréal et le rôle et l’importance de la communauté anglophone dans la création et financement (philanthropique) de ses institutions (l’hôpital et les universités) et ce depuis plus de cent ans. Je pensais que l’auteur n’était pas au courant de la démographie de Montréal. Il aura du savoir qu’à cause du grand nombre des résidents anglophones vivant à Montréal (une plus grande population que dans beaucoup de villes ailleurs au Canada), la communauté est assez nombreuse pour faire vivre des medias dans leur langue. Dites-moi quoi est anormal ici?

 

Mais l'opinion de M. Robitaille semble être partagé par le gouvernement minoritaire en place, car j'ai entendu le Ministre de Montréal et des communautés anglophones, J-F Lisée prononcé des propos semblables l’autre jour à la télé. Il est un homme très intelligent, alors pourquoi faire appel à des arguments comme-ceux-ci pour dire que les anglophones sont très bien (ou trop bien?) traité au Québec? Pourquoi qu’il a dit l’autre jour que les sites internet des reseaux sociaux comme Facebook doivent être en français, quand ceux du gouvernement du Québec ne sont pas? Pourquoi que la ministre De Coucy veut que les personnes arrêtent de dire Bonjour/Hi au centre-ville de Montréal? Pourquoi que ce gouvernement veut passer des lois pour cacher les signes religieux de leurs employés en ce moment, quand nous avons pas de raison à croire qu'un probleme existe et nous savons que cela ne réglera pas la question de l'integrisme religieux dans notre société ?

 

Pourquoi soulever tous ses sujets qui devise la population du Québec ces derniers temps? La seule conclusion que je peux faire c’est qu’il parle directement aux nouveaux électeurs potentiels. Pas ceux qui votent toujours pour le PQ, mais ceux qui sont du côté de la CAQ et des Libéraux, des personnes qui vivent ou viennent des régions, des personnes unilingues, des personnes ignorants de certaines réaltiés et faits, des personnes qui ont des préjugés et qui sont méfiant des minorités religieuses ou autres... Nous savons que les élections vont être déclenché bientôt. Ils risquent d’être serré et ils vont être gagné compté par compté, alors chaque vote est tres important. C’est juste triste que c’est sur le dos des minorités. Les familles francophones démenagent de plus en plus vers la peripherie de la métropole, alors leur pourcentage continue à diminuer sur l'Ile. Ceci explique en partie pourquoi que les non-francophones font un peu moins que 50% de la population de Montréal. Cela étant dit, la proportion des anglophones continue à baisser et elle sous la barre des allophones.

 

Ils disent qu’on peut juger une société par la façon dont elle traite ses minorités. Une seule partie politique ne représente pas notre société, mais on peut comprendre pourquoi ces genres de propos font réagir des minorités et peuvent leur donner l’impression qu’ils ne sont pas des partenaires égaux de notre nation.

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How? We pay them way less than Ontario and tax them way more. On top of the other bureaucratic restrictions that apply to Quebec only. In a nutshell, this place is screwed ;)

 

I can already smell zombies walking down the street.

 

The end of the world is coming!

 

More seriously, I see what you mean. Judging by the anglos on this forum, it's true that Tier1 Anglos are leaving, and we are stuck with Tier2-3 anglos.

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While salary is a big factor for doctors leaving Quebec to practice elsewhere, restrictions on where they can work is probably just as big of a factor. Currently, the system in place limits the amount of doctors that can practice in Montreal, based on needs decided by the government. Those not chosen are obliged to work in the regions, or face a salary decrease (up to 30% I believe).

Some might ask why this system is a problem, since doctors are paid by the government and their education is subsidized by the government, then they should be obliged to work where there is a need. Let's leave aside that Montreal is in fact one of the worst served areas by GPs in Quebec, and that many people who don't live in Montreal but commute in for work see doctors near their place of work. In my opinion, there is something fundamentally wrong with forcing a professional to set up practice away from their families and professional contacts. It's in fact almost communist in nature, if you think about it. Is it any wonder that someone who doesn't get one of these Montreal "Prems" would consider moving out of Quebec? Combined with higher salary prospects and lower taxes, it's a very appealing option. It may be more common among english speaking doctors, but not at all exclusive.

 

For the stats above that state that most McGill med students leave after graduation, this can be misleading. Many will go elsewhere for residencies and then possibly return. Some who studied outside Quebec come here for residencies and also will stay. And many from the other 2 medical schools in Quebec will do the same, particularly if they are pursuing a super-specialized field. I will agree that more McGill med student leave than is desirable. But remember that it is all too easy for doctors to practice in different provinces and in the US. Like I said, money isn't everything, professional opportunity isn't everything, quality of life isn't everything, but when combined, it can be a powerful motivation for a doctor to leave Quebec, regardless of their linguistic background. My opinion is as someone in this field.

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D'autres resultats aujourd'hui

 

Selon la carte des donnés sur la perception des tolerances culturelles:

Chez les francophones, 37% pensent que le PQ essaie de décourager les non-francophones de démeurer au Québec, versus 43% qui ne pensent pas.

 

Cela veut dire pour moi, que beaucoup de francophones tirent les memes conclusions que dans mon post plus bas.

http://www.cbc.ca/montreal/features/stay-or-go/poll-key-facts-dashboard/

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<<...Ils disent qu’on peut juger une société par la façon dont elle traite ses minorités. Une seule partie politique ne représente pas notre société, mais on peut comprendre pourquoi ces genres de propos font réagir des minorités et peuvent leur donner l’impression qu’ils ne sont pas des partenaires égaux de notre nation. >>

 

 

 

Comme on dit en bon Québécois, ce qui est vrai pour minou devrait l'être pour pitou. Pourquoi les minorités francophonnes hors-Québec ne se voient pas attribuer les mêmes traitements ou privilèges que la minorité Anglo-Québécoise ?

 

 

C'est une question de réciprocité minimale. De plus, j'imagine mal les Anglo-Québécois accepter de se faire restreindre leurs droits avec la clause du «là où le nombre le justifie».» Cette clause a d'ailleurs permis à plusieurs provinces de déroger aux obligations de la Constitution canadienne.

 

Rappel <<En 1982, le Canada a adopté une nouvelle constitution: la Loi constitutionnelle de 1982. Les circonstances dans lesquelles fut adoptée cette nouvelle constitution dans laquelle est enchâssée la Charte des droits et libertés sont lourdes de conséquences. La Constitution a été approuvée par neuf provinces anglaises et le gouvernement fédéral, et ce, sans le consentement du Québec. Néanmoins, selon la Cour suprême du Canada, le Québec est lié juridiquement par la Loi constitutionnelle de 1982.

Comme exemple de dissension nationale et de concurrence législative, on ne pouvait trouver mieux: un gouvernement fédéral à majorité de langue anglaise qui, avec l'appui de neuf provinces de langue anglaise, demande à un Parlement étranger de langue anglaise celui de Londres (par obligation constitutionnelle) de réduire, sans son consentement, les compétences du seul gouvernement de langue française en Amérique du Nord.>>

 

Pour nous, il ne s'agit pas d'impression, mais d'une question de fait . En effet, nous ne sommes pas des partenaires égaux. Mais malgré tout, on chouchoutte bien notre minorité Anglo-Québécoise.

 

Ps.: la constitution de 1982 a même enterré la notion de Confédération de 1867. Désormais nous sommes une fédération que sur papier!

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S'ils croient trouver le bonheur, la fortune , la prospérité et tranquillité sous d'autres cieux... Eh bien! grand bonheur leur fasse! Mieux vaut vivre heureux que malheureux . On ne retient personne. Après coup on bâtira avec ceux qui ont choisi ou qui choisirons le Québec. Y a quand même une limite à crier aux loups. Voilà!

 

Y a un moment donné on en a assez de se faire chier par le gouvernement du Québec. J'ai même pas pu renouveler mon assurance maladie dû à un problème incompréhensible d'une fonctionnaire twit de Québec. "Bien oui monsieur, vous allez devoir payer de l'impôt au Québec quand même!" Fec j'ai voulu donner pis c'est comme ça qu'on est traité! L'Ontario c'est merveilleux, tout est si simple dans la bureaucratie. Et oui, j'aime autant voyager de l'Ontario pis venir travailler à Montréal. L'avantage des deux mondes sans avoir à dealer avec le gouvernement du Québec.

 

Bref, quand t'as vécu ailleurs, tu vois encore plus comment l'ambiance est pourrie au Québec. Pis ton discours là, ça devrait pas être une profession de foi habiter au Québec, on devrait aimer ça!

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