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http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/395336/le-fosse-se-creuse-avec-les-marginaux

 

 

<header style="box-sizing: border-box; color: rgb(0, 0, 0); font-family: Verdana, Geneva, sans-serif; line-height: 16px;">Centres-villes de Montréal et de Québec - Le fossé se creuse avec les marginaux

 

</header>16 décembre 2013 | Brian Myles | Actualités en société

<figure class="photo_paysage" style="box-sizing: border-box; margin: 0px; color: rgb(0, 0, 0); font-family: Verdana, Geneva, sans-serif; line-height: 16px;">image.jpg<figcaption style="box-sizing: border-box; font-size: 0.846em; line-height: 1.2em; padding: 2px 0px;">Photo : Jacques Nadeau - Le DevoirL’équipe de Michel Parazelli a noté huit attitudes envers les marginaux et les itinérants. Elles vont de l’expulsion pure et simple (au pire), jusqu’à la négociation des normes d’occupation de l’espace (au mieux).</figcaption></figure>

La nouvelle « image de marque » des centres-villes comme destinations touristiques et milieux de vie accueillants laisse de moins en moins de place aux itinérants et aux marginaux.

 

C’est l’un des principaux constats d’une recherche coordonnée par Michel Parazelli, professeur à l’École de travail social de l’UQAM. Le Devoir a obtenu en primeur les résultats de cette étude d’envergure.

Pendant quatre ans, M. Parazelli et son équipe ont étudié les enjeux relatifs au partage de l’espace public à Montréal (quartier des spectacles) et à Québec (nouveau Saint-Roch).

 

«Ce n’est pas tout d’un coup que les policiers sont devenus moins tolérants envers les itinérants. C’est parce qu’il y avait une demande. Le grand angle des politiques publiques, c’est la revitalisation des centres urbains à des fins touristiques. C’est nécessaire d’en faire des milieux accueillants, sécuritaires et de se classer dans le palmarès des destinations internationales, explique M. Parazelli en entrevue. L’espace public joue un rôle important parce que c’est comme une vitrine. […] Tu ne peux pas être plus “déviant” que ce qui est toléré dans ce nouvel environnement.»

Le terme de la « cohabitation » est très à la mode, mais il est souvent vidé de son sens, constate-t-il. «Tout le monde parle de cette cohabitation, mais c’est une drôle de cohabitation, car seulement deux groupes en définissent les termes: les résidants et les commerçants», observe-t-il.

 

Les chercheurs ont rencontré des politiciens, des fonctionnaires municipaux, des travailleurs communautaires, des itinérants et marginaux, des commerçants et des résidants pour obtenir leurs points de vue.

 

Appropriation de l’espace public

À partir d’entretiens semi-dirigés et d’une analyse des politiques publiques et du discours médiatique, l’équipe de M. Parazelli a noté huit attitudes envers les marginaux et les itinérants. Elles vont de l’expulsion pure et simple (au pire), jusqu’à la négociation des normes d’occupation de l’espace (au mieux).

 

Les groupes les plus volubiles (citoyens et résidants) «trouvent qu’il y a trop d’itinérants et de marginaux. Ils se sentent victimes. Ils ont l’impression qu’on leur enlève leur place dans l’espace public».

L’ironie de la situation n’échappe pas au professeur, qui étudie depuis de nombreuses années la marginalité dans l’espace public.

 

Pour récupérer « leur » place, les citoyens et les commerçants font des pressions pour nettoyer les centres-villes. Ces pressions ont entraîné l’adoption de politiques visant à rendre les marginaux et itinérants invisibles, ou le moins visibles possible.

 

Les stratégies les plus courantes sont :

 

l’expulsion: il s’agit de « faire disparaître » les marginaux par la répression et l’imposition de conditions de remise en liberté leur interdisant de fréquenter le quadrilatère du centre-ville;

la dispersion: elle vise à éloigner ou à disperser les marginaux et itinérants à la périphérie du centre-ville en déplaçant les ressources communautaires mises à leur disposition;

la concentration: il s’agit d’isoler les marginaux pour « faire écran », en leur demandant de libérer les espaces publics et de s’éloigner vers des lieux moins fréquentés, comme le parc Viger;

la dilution: c’est l’art d’atténuer la visibilité des marginaux et itinérants en animant les places publiques et en favorisant leur utilisation par d’autres types d’acteurs qui se conforment à la norme.

 

Prise en compte

À l’inverse, les itinérants et les marginaux refusent d’être vus comme des obstacles au développement économique et résidentiel. Ils veulent renverser l’image négative qui leur est associée : insécurité, incivilité, insalubrité, toxicomanie. Ils assument leur visibilité par des activités de défense de leurs droits, comme la Nuit des sans-abri, et ils se rassemblent autour de festivals d’expression de la rue.

 

Les conflits d’appropriation de l’espace public ne se résoudront pas par magie si l’on met toujours en opposition la visibilité des marginaux et des sans-abri avec les activités commerciales et la qualité de vie des quartiers ciblés aux fins de l’étude, conclut Michel Parazelli. «C’est très émotif, ce débat, et les positions sont très campées.»

Pour briser les barrières, le chercheur et son équipe suggèrent la tenue de forums de discussion avec tous les acteurs qui convoitent l’espace public. Tous, y compris les itinérants et les sans-abri. Selon lui, il faut passer d’un discours de la «prise en charge» des marginaux et itinérants à un discours de «prise en compte». «Il faut les inclure dans le débat. Ça, on ne l’a jamais essayé.»

Edited by IluvMTL
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http://www.newswire.ca/en/story/1280613/extension-du-pole-de-services-en-itinerance-les-milieux-des-affaires-social-medical-et-culturel-unissent-leur-force-pour-etendre-la-lutte-a-l-itineran

 

Extension du pôle de services en itinérance - Les milieux des affaires, social, médical et culturel unissent leur force pour étendre la lutte à l'itinérance à cinq stations de métro

 

MONTRÉAL, le 16 déc. 2013 /CNW Telbec/ - La Société de développement social de Ville-Marie (SDSVM) est fière d'annoncer en partenariat avec la STM, la Fondation J. A. Bombardier, la Société Makivik et le gouvernement du Québec, l'extension du premier pôle de services en itinérance à 5 stations de métro du centre-ville et ce, pour une durée de 3 ans.

L'annonce, qui s'est déroulée en présence de Madame Diane De Courcy, Ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles et ministre responsable de la Charte de la langue française et de M. Denis Coderre, Maire de Montréal, a également permis de présenter les résultats positifs de la phase 1, lancée en décembre 2012, qui ont mené à l'extension de ce service, démontrant une fois de plus la pertinence de poursuivre les efforts dans la mise en place d'une cohésion sociale pour faire face aux problèmes d'itinérance.

« Voilà un projet porteur qui a permis, après seulement une année d'existence, d'améliorer les conditions de vie de nombreux Montréalais qui vivent des situations d'extrême détresse », a expliqué Diane De Courcy, Ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles et ministre responsable de la Charte de la langue française. Il était important pour notre gouvernement de souligner la prolongation de ce projet, essentielle pour continuer à combattre, par des actions sur le terrain, toute forme d'isolement social », a-t-elle ajouté.

« La lutte à l'exclusion sociale et à l'itinérance est au cœur des préoccupations de notre Administration. L'expansion que prend aujourd'hui le pôle de services en itinérance permettra de renforcer le soutien aux personnes sans-abri. La Ville de Montréal, par l'entremise de l'arrondissement de Ville-Marie et de la STM, est particulièrement fière de contribuer à ce partenariat modèle de médiation sociale », a déclaré pour sa part le maire de Montréal, M. Denis Coderre.

Forte d'une première année couronnée de succès, la SDSVM est heureuse de pouvoir compter sur l'appui du gouvernement et de ses deux ministères, en plus de voir se prolonger, pour les trois prochaines années, son partenariat avec la STM.

« Au lancement de la première phase, nous avions émis le souhait que le projet de pôle de services s'étende à d'autres stations de métro. C'est chose faite, car la SDSVM met maintenant à la disposition des personnes vivant en situation d'itinérance des ressources et des services spécialisés dans cinq stations. L'itinérance constitue une problématique complexe des métropoles qui nous concerne tous. C'est pourquoi la STM s'est engagée à poursuivre ce partenariat pour les trois prochaines années. Notre équipe Sûreté et contrôle, en collaboration avec l'unité métro du SPVM, continuera à travailler avec les intervenants afin de les soutenir dans leurs actions » a expliqué Monsieur M. Philippe Schnobb, président du conseil d'administration de la Société de transport de Montréal.

« La Société Makivik salue l'annonce de la Société de développement social de Ville-Marie (SDSVM) qui permettra une extension des soins et services essentiels offerts aux itinérants. L'itinérance inuite en milieu urbain est une des conséquences graves de la crise de logement qui sévit au Nunavik et qui demande une attention particulière et immédiate. Makivik est fière de collaborer avec ses partenaires, dont la SDSVM et la Ville de Montréal, dans la recherche de solutions innovatrices visant à venir en aide aux Inuit en difficulté ou itinérants. Makivik entend poursuivre la mise en oeuvre de sa stratégie au niveau de la prévention de l'itinérance inuit à Montréal », a affirmé pour sa part Jobie Tukkiapik, président de la société Makivik(représenté par Andy Moorhouse lors de la conférence).

« Ce qui fait de Médecins du Monde une organisation humanitaire unique en son genre, c'est qu'en plus d'intervenir au plan international, nous offrons gratuitement des soins de santé dans la rue à Montréal depuis plus de quinze ans en collaboration avec plus de 45 groupes communautaires qui interviennent dans la lutte à l'itinérance. En se mobilisant à nos côtés, la SDSVM nous permet d'augmenter notre offre de service pour rejoindre un plus grand nombre de personnes marginalisées », a également ajouté le Dr Nicolas Bergeron, de Médecins du Monde.

À propos de la Société de développement social de Ville-Marie

Les partenaires financiers de la Société de Développement Social de Ville-Marie pour ce projet en cours sont : STM, Fondation Armand J. A. Bombardier, Société Makivik, Arrondissement Ville-Marie, le Ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles, le Ministère de la Santé et des Services Sociaux, NATIONAL, Eidos Montréal, McKesson Canada ainsi qu'une donation privée.

SOURCE Société de développement social de Ville-Marie

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http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2013/12/16/003-montreal-itinerance-stm-metro.shtml

 

Des services pour itinérants dans cinq stations de métro

131216_hp6r5_mtl-itinerance_sn635.jpg

L'itinérance à Montréal

Les itinérants de Montréal pourront compter sur des services dans cinq stations de métro pour les trois pr

ochaines années. Les itinérants pourront également bénéficier d'un nombre accru d'intervenants à ces cinq pôles que sont les stations Place-des-Arts, Berri-UQAM, Bonaventure, Atwater et McGill.

Le programme, qui consiste en l'extension d'un projet pilote mené à la station Place-des-Arts depuis un an, est piloté par la Société de développement social de Ville-Marie en collaboration avec la Société de transport de Montréal (STM), la Fondation J. A. Bombardier, la Société Makivik et le gouvernement du Québec.

 

Quelque 430 interventions ont eu lieu, en majorité à la station Place-des-Arts. Une intervenante était présente 10 heures par semaine dans le métro pour rejoindre les itinérants. Il y en aura maintenant trois, pour cinq stations.

La première année d'existence de ce service a permis de colliger des données sur les itinérants et de tracer un portrait de cette population défavorisée :

 

 

  • 15 % d'entre eux ont un diplôme universitaire;
  • 20 % ont moins de 30 ans;
  • 28 % d'entre eux sont nés à l'étranger;
  • 31 % sont des autochtones; Robbie Watt, de la société Makivik, souligne que la crise du logement au Nunavik amène plusieurs Inuits à quitter le Nord, qui deviennent ensuite sans-abri à Montréal.

 

« Au lancement de la première phase, nous avions émis le souhait que le projet de pôle de services s'étende à d'autres stations de métro », a déclaré le président du conseil d'administration de la STM, Philippe Schnobb. « C'est chose faite, car la SDSVM met maintenant à la disposition des personnes vivant en situation d'itinérance des ressources et des services spécialisés dans cinq stations. L'itinérance constitue une problématique complexe des métropoles qui nous concerne tous. C'est pourquoi la STM s'est engagée à poursuivre ce partenariat pour les trois prochaines années. »

 

L'organisation Médecins du monde participe également au projet en proposant des services de santé à la Mission St. Michael's et au centre d'amitié autochtone. Près de 400 personnes ont pu être soignées à St. Michael's, tout près de la station Place-des-Arts, grâce au programme.

 

« Médecins du monde donne des soins de première ligne, fait de la prévention, dépiste les problèmes de santé, comme les infections, écoute, et au besoin accompagne les personnes qui ont des besoins particuliers ou spécialisés dans les CLSC ou les hôpitaux », explique le Dr Nicolas Bergeron.

 

La poursuite de ce programme coïncide avec la publication d'une étude de l'UQAM sur l'itinérance. L'étude, commandée par le gouvernement du Québec, traite du problème de perception de l'itinérance au sein de la société. Selon les auteurs de l'étude, le phénomène d'embourgeoisement, en raison de la perception de l'itinérance qu'il entraîne, nuit au traitement de ces personnes déjà marginalisées.

Les itinérants sont plutôt perçus comme des sources de problèmes urbains plutôt que comme des citoyens aux prises avec des problèmes de santé, indique l'étude.

Entrevue avec Michel Parazelli, professeur à l'École de travail social de l'UQAM

Avec les informations de Marc Verreault

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C'est un problème assez complexe, mais ce programme semble aller dans la bonne direction pour essayer d'aider ces personnes. J'avais l'impression que soit on ignorait ces personnes ou bien on leur donnait des amendes.

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  • 7 years later...

De l’aide à long terme pour les sans-abri, promet Projet Montréal

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

La cheffe de Projet Montréal et mairesse sortante Valérie Plante s’engage à développer 300 logements par année au cours d’un éventuel mandat pour des personnes en situation d’itinérance ou à risque, avec soutien communautaire.

Valérie Plante demande au gouvernement du Québec de se joindre à son équipe pour développer un plan sur cinq ans dédié à la situation de l’itinérance à Montréal. La cheffe de Projet Montréal s’engage à y injecter 24 millions de dollars en quatre ans.

Publié le 11 octobre 2021 à 11h15

https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2021-10-11/de-l-aide-a-long-terme-pour-les-sans-abri-promet-projet-montreal.php

Mayssa Ferah La Presse

« À l’approche de la mise à jour économique du gouvernement du Québec, je lui demande de faire de l’itinérance l’une de ses priorités. Nous devons donner de la prévisibilité aux organismes communautaires, aux intervenants sociaux et aux personnes en situation d’itinérance. Nous devons sortir de la logique à la pièce et cesser de déplacer les personnes vulnérables d’une ressource à l’autre », estime Mme Plante. Au cours des quatre prochaines années, la mairesse de la métropole souhaite doubler les investissements dédiés à l’itinérance. Ils passeront de 3 millions à 6 millions par an.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

La cheffe de Projet Montréal et mairesse sortante, Valérie Plante

Valérie Plante s’engage à développer 300 logements par année au cours d’un éventuel mandat pour des personnes en situation d’itinérance ou à risque, avec soutien communautaire.

Projet Montréal réitère son soutien à l’ouverture d’un refuge ouvert 24 heures sur 24, 7 jours par semaine, conçu spécialement pour les personnes autochtones.

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Il y a 8 heures, acpnc a dit :

De l’aide à long terme pour les sans-abri, promet Projet Montréal

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

La cheffe de Projet Montréal et mairesse sortante Valérie Plante s’engage à développer 300 logements par année au cours d’un éventuel mandat pour des personnes en situation d’itinérance ou à risque, avec soutien communautaire.

Valérie Plante demande au gouvernement du Québec de se joindre à son équipe pour développer un plan sur cinq ans dédié à la situation de l’itinérance à Montréal. La cheffe de Projet Montréal s’engage à y injecter 24 millions de dollars en quatre ans.

Publié le 11 octobre 2021 à 11h15

https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2021-10-11/de-l-aide-a-long-terme-pour-les-sans-abri-promet-projet-montreal.php

Mayssa Ferah La Presse

« À l’approche de la mise à jour économique du gouvernement du Québec, je lui demande de faire de l’itinérance l’une de ses priorités. Nous devons donner de la prévisibilité aux organismes communautaires, aux intervenants sociaux et aux personnes en situation d’itinérance. Nous devons sortir de la logique à la pièce et cesser de déplacer les personnes vulnérables d’une ressource à l’autre », estime Mme Plante. Au cours des quatre prochaines années, la mairesse de la métropole souhaite doubler les investissements dédiés à l’itinérance. Ils passeront de 3 millions à 6 millions par an.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

La cheffe de Projet Montréal et mairesse sortante, Valérie Plante

Valérie Plante s’engage à développer 300 logements par année au cours d’un éventuel mandat pour des personnes en situation d’itinérance ou à risque, avec soutien communautaire.

Projet Montréal réitère son soutien à l’ouverture d’un refuge ouvert 24 heures sur 24, 7 jours par semaine, conçu spécialement pour les personnes autochtones.

J'espère qu'il est bien compris par tous que le logement n'est pas l'unique, ni même probablement la principale solution aux "problèmes d'itinérance". 

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Le 2021-10-11 à 20:46, Né entre les rapides a dit :

J'espère qu'il est bien compris par tous que le logement n'est pas l'unique, ni même probablement la principale solution aux "problèmes d'itinérance". 

Assurément, d'autant qu'un nombre non négligeable d'itinérants ne veulent absolument pas être institutionnalisés ou même casés à tout prix et ignorent les refuges à moins de températures vraiment très froides... et même là certains ont leurs trucs pour passer à travers par leurs propres moyens.  

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  • 7 months later...

Itinérance à Montréal

Les campements ne seront pas tolérés, dit la Ville

 

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Campement rue Notre-Dame

La Ville de Montréal ne tolérera pas les campements « organisés » de personnes sans-abri sur son territoire, mais les organismes qui travaillent avec ces dernières préviennent qu’il y aura de plus en plus de tentes dans le paysage urbain au cours des prochaines semaines, conséquence de la crise du logement.

Publié à 0h00

https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2022-05-20/itinerance-a-montreal/les-campements-ne-seront-pas-toleres-dit-la-ville.php

Isabelle Ducas La Presse

« De petits campements sont apparus un peu partout en ville et seront de plus en plus nombreux et visibles avec le beau temps », souligne James Hughes, président et chef de la direction de la Mission Old Brewery.

C’est très difficile pour les personnes en situation de pauvreté d’accéder au marché du logement en ce moment.

James Hughes, président et chef de la direction de la Mission Old Brewery

Sébastien* en sait quelque chose : il s’est retrouvé à la rue pour la première fois le 1er avril dernier, après avoir cohabité avec trois autres personnes, à la suite de son divorce, dans un quatre et demie à 1200 $ par mois, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. « Il y avait trop de monde dans le logement, ça faisait de la chicane, j’étais tanné », raconte-t-il, découragé.

Comme il ne connaissait pas les services offerts aux sans-abri, il a installé sa tente sur un terrain de gravier le long de la très fréquentée rue Notre-Dame. À ce moment, sept ou huit personnes avaient élu domicile à cet endroit, explique-t-il. Quelques-unes sont parties dans les derniers jours.

 

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

De nombreux détritus jonchent le terrain du campement organisé.

Comble de malheur, le conducteur d’un camion municipal a écrasé sa tente il y a quelques jours. Il doit donc en trouver une autre, relate-t-il, lorsque nous le rencontrons sur le terrain jonché de carcasses de vélos, de lambeaux de tentes, de vieux matelas, de canettes de bière et d’autres détritus.

Éviter les évictions

D’autres campements ont fait leur apparition sous une autoroute, près de l’avenue Atwater, le long de la rue Viger, près de la station de métro Place-d’Armes et ailleurs en ville. « Nous ne voulons pas préciser où, parce qu’on veut éviter que la Ville vienne les évincer », dit Michel Monette, directeur général de l’organisme CARE Montréal.

On prévient aussi les gens de ne pas s’installer en trop grand nombre au même endroit, parce qu’il y a plus de risque qu’ils se fassent démanteler.

Michel Monette, directeur général de l’organisme CARE Montréal

 

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Campement rue Notre-Dame

Parce qu’en effet, l’administration municipale « ne tolérera pas les campements organisés de plusieurs tentes », indique Marikym Gaudreault, attachée de presse de la mairesse Valérie Plante.

La conseillère responsable de l’itinérance au comité exécutif, Josefina Blanco, a refusé notre demande d’entrevue, mais dans une déclaration écrite, elle relève les risques pour la sécurité de ceux qui choisissent de planter leur tente en ville.

 

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Campement près de l’avenue Atwater

« L’été dernier, nous avons évité le pire alors qu’un incendie aurait pu provoquer l’explosion d’une bonbonne de propane en plein quartier résidentiel. Si le Service de sécurité incendie de Montréal juge le site non sécuritaire ou s’il y a d’autres enjeux en lien avec la sécurité civile, il ordonnera son évacuation », explique Mme Blanco.

Elle assure cependant que « ces opérations réalisées par les intervenants sociaux sont faites avec une grande sensibilité. Ils agissent de façon graduelle et humaine dans le respect de la dignité des personnes vulnérables ».

Agir dès qu’une tente apparaît

Selon Benoit Langevin, porte-parole de l’opposition officielle à l’hôtel de ville en matière d’itinérance, il faudrait toutefois agir dès qu’une tente apparaît, et avoir des options à offrir aux personnes sans-abri.

 

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Benoit Langevin, porte-parole de l’opposition officielle à l’hôtel de ville en matière d’itinérance

« C’est un film d’horreur qu’on a vu au cours des deux dernières années, s’insurge-t-il. On ne peut pas laisser des gens occuper l’espace public et enfreindre des règlements municipaux sans rien faire. »

Il blâme le manque de constance dans les services offerts aux personnes itinérantes.

On a vu des refuges qui ouvrent trois mois, puis ferment deux mois, qui ouvrent l’hiver et ferment l’été.

Benoit Langevin, porte-parole de l’opposition à l’hôtel de ville en matière d’itinérance

Selon Michel Monette, il y aura cet été à Montréal 300 places d’hébergement de moins que l’hiver dernier.

Le refuge administré par son organisme, qui offrait auparavant 120 places à l’hôtel Royal Versailles, a d’ailleurs dû réduire sa capacité à 70 places en déménageant au sous-sol de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc au début du mois.

Ce manque de places poussera de plus en plus de gens vers l’espace public, ce qui leur donne aussi plus de liberté, puisque les refuges imposent à leur clientèle un grand nombre de règlements. « C’est plus agréable d’avoir le contrôle sur ta vie que d’avoir quelqu’un qui la contrôle pour toi », fait observer M. Monette.

* Notre interlocuteur a préféré taire son nom de famille.

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Si la ville veut vraiment être inclusive, pourquoi elle ne cré pas des terrains de camping spécifiquement pour ces gens là sur des terrains en friche? Minimalement supervisés? Ça éviterait les pop-up de tentes un peu partout, constamment à démonter. Anyway, tu vois que tout le monde se renvoie la balle sur l'itinérance et personne ne veut prendre action, à n'importe quel niveau. Ça manque complètement de leaders.

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Il y a 2 heures, Rocco a dit :

Si la ville veut vraiment être inclusive, pourquoi elle ne cré pas des terrains de camping spécifiquement pour ces gens là sur des terrains en friche? Minimalement supervisés? Ça éviterait les pop-up de tentes un peu partout, constamment à démonter. Anyway, tu vois que tout le monde se renvoie la balle sur l'itinérance et personne ne veut prendre action, à n'importe quel niveau. Ça manque complètement de leaders.

"Inclusive" et "spécifiquement"  ne vont pas bien ensemble.  Pour le reste, ni le leadership affiché ni l'ampleur des ressources consacrées au problème, par exemple en Californie, ne semblent suffisants pour enrayer le problème.

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