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L'Économie du Québec


Habsfan

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Cette fois-ci c'est André Pratte qui donne un excellent apperçu de l'entente et ce que ça pourrait représenté pour le Québec.

 

Au-delà du fromage

 

http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/andre-pratte/201310/17/01-4700788-au-dela-du-fromage.php

 

André Pratte

La Presse

 

Le premier ministre, Stephen Harper, est à Bruxelles aujourd'hui pour confirmer la conclusion d'une entente de principe sur le libre-échange avec l'Union européenne. Avant même la publication de ce texte de quelque 300 pages, les producteurs de lait et de fromage du Québec ont dénoncé l'ultime compromis fait par Ottawa, soit l'augmentation substantielle des contingents d'importation de fromages européens.

 

Selon le président de la Fédération des producteurs de lait, Bruno Letendre, cette concession «heurte de plein fouet le dynamisme et les possibilités de croissance» de l'industrie. Ce sont en tout premier lieu nos petites fromageries artisanales qui sont menacées». Hier, certains médias et partis politiques donnaient l'impression que l'accord ne porte que sur deux produits, le boeuf de l'Ouest et les fromages du Québec. Le gouvernement Harper aurait sacrifié ces derniers au bien des cowboys albertains.

 

Avant de porter un jugement sur l'Accord économique commercial et global Canada-Union européenne, on devra d'abord prendre connaissance de son contenu. Chose certaine, on ne pourra pas limiter l'analyse aux seuls effets potentiellement néfastes du texte sur une industrie, aussi chère soit-elle au coeur des Québécois. L'entente en question, qui a nécessité quatre ans de pourparlers, concerne tous les secteurs de l'économie canadienne. Il ouvre aux industries du Québec un immense marché de 500 millions d'habitants, marché dont l'accès était jusqu'ici limité par des tarifs ou par une réglementation protectionniste.

 

Au Québec, des industries importantes comme celles de l'aluminium, du fer, de l'acier, des mines, des produits chimiques, du plastique et du bois devraient tirer leur épingle du jeu. Les investissements de nos entreprises en Europe seront aussi facilités, de même que leur accès aux contrats gouvernementaux.

 

Dans toute négociation, chaque partie doit faire des compromis. Si le Canada n'avait pas cédé aux exigences européennes relatives au fromage, il n'y aurait pas eu d'entente, tout simplement parce que la France aurait dit non. L'Union européenne aurait investi toutes ses énergies dans ses négociations naissantes avec les États-Unis; nous nous serions retrouvés marginalisés.

 

Ne faisons pas l'erreur de croire que les producteurs de fromages fins de la province ne sauront pas se défendre face à cette nouvelle concurrence. N'oublions pas, à cet égard, qu'outre «nos petites fromageries artisanales», des géants comme Saputo et Agropur produisent eux aussi des fromages de spécialité. Ajoutons qu'il faudra encore plusieurs mois avant que l'entente n'entre en vigueur, et qu'une période de transition est prévue. De plus, le gouvernement fédéral s'est engagé à mettre en place des mesures de compensation pour les producteurs les plus durement touchés.

 

Dans l'évaluation de cette entente, il faudra garder à l'esprit qu'après la conclusion des accords avec les États-Unis et le Mexique, les critiques avaient prédit la catastrophe. Au contraire, le Canada a grandement profité du libre-échange nord-américain.

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Quebec can complain all it wants, the fact is the rest of Canada is no longer listening or cares

 

I wouldn't go that far, but I do agree that Canada has learned a few lessons from the past. One thing is for sure, they don't seem to care as much when Québec bitches and moans!

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Ça me jette à terre quand je lis ou j'entends des gens chiâler sur les fromages importés!!!

 

On va tenir en otage 34 millions de citoyens pour protéger une petite clique de producteurs qui sont déjà méga subventionnées par ces mêmes citoyens....

 

Wow vraiment?

 

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Tous les secteurs sont importants en économie, alors ne méprisons pas l'industrie laitière qui exprime légitimement ses revendications. Si un système existe c'est qu'il favorise un certain équilibre. L'industrie laitière est une production agricole non négligeable pour le Québec et le Canada. Elle est adaptée à notre territoire, à notre climat et à nos pratiques traditionnelles. Elle continue cependant à évoluer, à se moderniser et adopter de nouvelles techniques qui amélioreront certainement son rendement avec le temps.

 

Le traité de libre échange avec l'Europe est une excellente chose car il permettra de diversifier nos débouchés, et à terme dynamisera notre économie. Personne n'est contre et il faut saluer cet accord avec enthousiasme. Maintenant on ne ramènera pas ce traité aux simples inquiétudes d'une industrie particulière. Mais on n'agira pas non plus avec indifférence, et sans essayer de prendre des mesures pour atténuer les effets négatifs qui peuvent affaiblir des secteurs en particulier.

 

Donnons-nous donc le temps de nous ajuster et pallions aux problèmes avec des réponses adéquates et bien ciblées. Il y a toujours des compromis à faire dans toutes négociations. On n'est pas là pour regarder disparaitre tout un pan de notre économie pour plaire à d'autres, mais bien pour tenter de minimiser des irritants, et qui sait fouetter nos ardeurs pour trouver un nouvel équilibre par d'ingénieux gains de productivité?

 

Cet accord n'est pas parfait, mais il n'y aura pas de quoi déchirer sa chemise. Je le salue avec soulagement et ne doute pas que l'on trouvera, comme on l'a fait avec les USA, notre compte et une belle occasion de croissance. Quant à nos fromages d'ici, (je suis bien placé pour en parler puisque j'habite une région riche en fromages gourmets), on continuera de les consommer parce qu'on les aime et qu'ils sont de qualité. Certains ont même gagné des prix internationaux et trouveront peut-être l'occasion de dépasser enfin nos frontières?

 

La gastronomie est un trait culturel québécois qui suscite fierté et satisfaction, normal que l'on soit alors plus sensible à son existence et à sa pérennité. Ici on ne parle pas tant de quantité que de qualité. Il faut du temps et beaucoup d'énergie pour développer de bons produits, qu'on ne voudrait pas voir disparaitre gratuitement, sacrifiés sur l'autel des seules lois du marché. Ce sont pour la plupart des produits de niche que l'on fabriquent avec passion plus que pour le profit. Et encore ici, c'est un fait indéniable de ce que l'on appelle notre société distincte.

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Voici le discours de Jacques Ménard présenté devant la Conférence Cercle Canadien le 21 Octobre 2013. C'est un peu long, mais ça vaut la peine! J'ai trouvé ça très intéressant. Maintement reste à voir si ça va mener à quelque chose de bien. Malheureusment, je le doute fortement!

 

http://www.bmo.com/accueil/a-propos-de-bmo/services-bancaires/information-dentreprise/discours/l-jacques-menard_2013-10-21

 

« Nous sommes tous Montréalais »

 

La présentation de Monsieur L. Jacques Ménard, C.C., O.Q., Président du conseil de BMO Nesbitt Burns et Président de BMO Groupe financier, Québec, Conférence Cercle Canadien

 

 

Montréal, QC, le 21 octobre 2013

 

 

Monsieur le Président du Cercle canadien, cher Ronald,

 

Distingués invités de la table d’honneur,

 

Mesdames, Messieurs,

 

Ladies and gentlemen,

 

Chers amis,

 

Je remercie d’abord le Cercle canadien de me prêter sa tribune prestigieuse pour vous parler de notre métropole sous un angle non partisan.

 

Vous comprendrez par-là que je ne ferai aucun commentaire sur la campagne électorale en cours à Montréal même, ou dans les autres villes de la Communauté métropolitaine. Loin de moi l’idée...

 

Je me limiterai à saluer l’engagement démocratique de tous les candidats et leur courage, car il en faut, pour mettre sa photo sur un poteau et proposer d’incarner le renouveau.

 

J’ai intitulé cette conférence : Nous sommes tous Montréalais.

 

Permettez-moi de vous expliquer

 

Certains parmi vous, qui, comme moi, ne sont pas les plus jeunes, y verront un clin d’œil bien modeste à Kennedy, 50 ans presque jour pour jour après son assassinat1. En 1962, à Berlin-Ouest, peu après la construction du Mur, il avait dit : ‘’nous sommes tous Berlinois’’.

 

C’était sa manière d’exprimer la solidarité du monde libre envers la population de cette ville enclavée dans le bloc communiste.

 

Les époques n’ont rien à voir, bien sûr, mais l’appel à la solidarité peut aisément être transposé.

 

Les Québécois doivent être solidaires de leur métropole.

 

De Québec, à Saguenay (ma ville natale), à Rouyn-Noranda, à Percé, tous les Québécois ont un intérêt direct à ce que le Grand Montréal soit dynamique et en santé.

 

Nous avons une seule métropole.

 

Sur la carte du monde, le point le plus lumineux du Québec, c’est Montréal. Si l’étoile de notre métropole pâlit, c’est le Québec qui s’assombrit.

 

Mon intention ce midi est de contribuer à la réflexion visant à régénérer les forces du Grand Montréal.

 

Nous allons le faire en jetant un regard sur l’extérieur pour voir comment d’autres villes, comparables à Montréal, ont su se relever d’une mauvaise passe.

 

A cette fin, BMO Groupe financier s’est associé au Boston Consulting Group, une firme mondiale de consultants en gestion qui s’est installée dans notre métropole en 2011. Nous avons profité, pour ainsi dire, de son regard neuf et de son réseau international.

 

Je tiens d’ailleurs à remercier messieurs Eric Brat et Marc Gilbert, co-directeurs du bureau de BCG Montréal, en particulier, Eric qui a coordonné les travaux de toute une équipe de spécialistes : pas moins d’une dizaine, au passage.

 

J’ai pris cette initiative, parce que BMO, c’est d’abord la Banque de Montréal. Ce n’est pas vide de sens. Cette banque, qui est la plus vieille au Canada, aura 200 ans, quand la Ville de Montréal en aura 375. C’est dans quatre ans. Et j’aimerais bien qu’on ait le cœur à la fête d’ici là.

 

Le rapport détaillé de cette étude sera dévoilé au plus tard au début 2014. Nous allons donc laisser passer les élections municipales et, s’il y a lieu, les élections provinciales. Parce que nous croyons que les propositions que nous faisons, qui sont à moyen et long terme, vont mériter d’être analysées à tête reposée.

 

Pour l’heure, je vais lever le voile sur quelques aspects de cette étude. L’étude nous rappelle d’abord que ce sont les villes et les centres métropolitains qui sont les principaux leviers de la croissance des États. Ainsi, d’ici 2025, les 600 plus grandes villes du monde vont générer 62 % de la croissance économique mondiale. Et ça s’explique.

 

Avant la mondialisation et tous ces traités de libre-échange, la concurrence mondiale opposait des pays et des gouvernements qui pouvaient prétendre contrôler l’économie par des politiques protectionnistes. Mais aujourd’hui, les marchés n’ont plus de frontières. Les compagnies s’internationalisent. Les réseaux informatiques sont mondiaux. Et les citoyens, comme les capitaux sont plus mobiles que jamais.

 

Dans cette dynamique, ce sont les villes qui se retrouvent face à face. Ce sont les métropoles qui bataillent pour attirer les talents et investir les créneaux les plus porteurs. Ce sont ces centres urbains qui concentrent le savoir, les institutions et les leviers financiers pour générer la richesse. Les gouvernements se retrouvent en arrière-plan avec pour mission d’appuyer l’essor de leurs villes.

 

L’adage think globally, act locally n’a jamais été aussi vrai.

Et ça vaut pour le Québec. Le succès du Québec passe par celui de sa métropole.

 

Or, on sait tous que notre métropole n’est pas au sommet de sa forme. Je passe outre la Commission Charbonneau et l’UPAC qui font un nettoyage aussi douloureux que nécessaire.

 

Prenons plutôt la mesure de la situation.

 

Au cours des 15 dernières années, le développement économique du Grand Montréal a été moins dynamique que celui des cinq autres plus grandes villes canadiennes soit : Calgary, Edmonton, Ottawa, Toronto et Vancouver. Quatre données permettent d’illustrer notamment les dommages de la faible productivité de notre économie par rapport à ces autres villes du pays.

 

1. La croissance du PIB a été plus faible : 37 % à Montréal, 59 % pour la moyenne des autres grandes villes canadiennes.

 

2. Le chômage est plus élevé : depuis 15 ans, il a oscillé autour de 8,5 % dans le Grand Montréal contre 6,3 % dans les autres villes.

 

3. Le revenu disponible des citoyens a progressé plus faiblement. Augmentation de 51 % à Montréal contre 87 % pour les autres.

 

4. Et la croissance démographique de notre métropole a été la moitié de celle des autres grandes villes du pays : 16 % contre 33 %.

 

Si on dit cela à l’extérieur de la région de Montréal, il y a de fortes chances qu’on se fasse répondre : eh bien que Montréal règle ses problèmes, qu’ils se débrouillent, finalement.

 

Il y a cette idée reçue que le développement de Montréal ne concerne pas les régions, qu’il se fait même au détriment des régions.

 

C’est précisément le contraire. Le développement de Montréal profite à toutes les régions.

 

Notre métropole, c’est 53 % du PIB du Québec. C’est au moins la moitié des salaires, des impôts des particuliers et des taxes à la consommation...de tout le Québec!

 

En d’autres mots, le Grand Montréal finance plus de la moitié des dépenses publiques qui sont faites sur le territoire québécois, qu’il s’agisse de routes, de soins de santé… ou d’un nouveau colisée.

 

On pourrait appeler ça la péréquation intra-Québec. Et il ne s’agit surtout pas de s’en plaindre, mais simplement de le reconnaître. Ce rôle de grand contributeur à la richesse collective est le propre des grands centres urbains à travers le monde.

 

Alors le développement de Montréal, c’est payant pour les régions… et c’est tant mieux.

 

Dans le cadre de cette étude, nous avons d’abord recensé 78 métropoles dans le monde et nous avons resserré les critères.

 

Nous avons retenu des villes qui sont de taille comparable à Montréal, il y en avait 46;

Des villes qui ont une prospérité susceptible de nous inspirer, il y en avait 28;

Des villes qui ne sont pas des capitales ni des premières villes du pays, il y en avait 21;

Et des villes qui ont su effectuer un retournement de situation après une période difficile. Soit elles ont rattrapé le peloton après être tombées bien bas, soit elles ont su se détacher du peloton pour toucher au sommet. Nous sommes ainsi arrivés à 7 villes :

Manchester en Angleterre; Melbourne en Australie; Philadelphie et Pittsburgh en Pennsylvanie, qui ont rejoint le peloton des villes les plus dynamiques de leur pays;

Et Boston, San Diego et Seattle aux États-Unis, qui sont maintenant des modèles.

 

On prend l’avion. Et pas n’importe lequel, un CSeries tout neuf de Bombardier. On atterrit d’abord à Boston. Le Grand Boston, c’est 101 municipalités réunies au sein du Metropolitan Area Planning Council. L’équivalent de notre Communauté métropolitaine de Montréal, qui compte, elle, 82 municipalités. En d’autres mots : la complexité des structures n’est pas un obstacle à la bonne volonté.

 

Boston est aujourd’hui synonyme de prospérité. Mais en 1980, la ville était déprimée. Les trois quarts des maisons valaient moins que leurs matériaux. La ville avait perdu 34 % de sa population par rapport aux années 20. Boston a renversé la situation.

 

Cette métropole a misé sur son capital humain, 58 collèges et universités sur son territoire. En quelques années elle a atteint la deuxième marche des villes américaines pour l’importance des secteurs emblématiques de la nouvelle économie que sont les biotechnologies et les technologies vertes. Pour y arriver, Boston a mis en place des mesures agressives d’aide au démarrage d’entreprises.

 

En appui, de grands projets d’infrastructures ont été réalisés, comme le Big Dig. La ville a été embellie, entre autres avec un meilleur accès aux berges pour les citoyens. Cette métropole vibrante est aujourd’hui l’une des plus dynamiques des États-Unis.

 

On repart. Nous voici à Manchester en Angleterre. La ville du monde où a commencé la Révolution industrielle. En 1983, un lent déclin du secteur manufacturier avait emporté 150 000 emplois. La population active était en chute de 10 %. Manchester a renversé la situation par un programme massif d’investissement dans les infrastructures en PPP. Tout y est passé. L’aéroport, le métro, le centre-ville. Le PIB de la ville a augmenté de 60 % entre 1995 et 2002 et Manchester a rejoint le peloton des villes dynamiques du Royaume-Uni.

 

Prochaine escale, Melbourne en Australie. Une récession entre 1989 et 1993 a fait des ravages. Le chômage a plus que doublé. L’industrie du textile a perdu 30 % de ses emplois. Trois banques se sont effondrées.

 

Cette métropole a alors misé sur le tourisme et la culture. On a investi pour attirer de grands événements culturels et sportifs, dont un Grand Prix de Formule Un. On a construit un centre des congrès. On a amélioré les accès routiers à la ville.

 

Aujourd’hui, Melbourne bourdonne d’activité. Le PIB per capita a augmenté de 21,5 % en 12 ans et cette métropole a regagné sa place parmi les centres urbains dynamiques du pays.

 

C’est reparti. Nous voici à Philadelphie. En 1990, la ville était rongée par des problèmes sociaux graves. Chômage, violence, émeutes raciales; 60 % des enfants du primaire vivaient dans des familles pauvres. C’était tellement sale, qu’il y avait des tempêtes de déchets par grand vent. La ville était en quasi faillite. Sa cote de crédit était la plus faible des métropoles américaines.

 

Philadelphie était au bord du gouffre.

 

La ville a misé sur ses forces. Les sciences de la vie : 15 % de son activité économique. L’innovation : 3e ville américaine en termes de dépenses en R&D. Et la culture, première ville aux États-Unis pour les dépenses directes en culture.

 

La ville a redressé sa situation financière avec des loteries, des taxes sur le tabac et le gaz, tout en réduisant les taxes commerciales pour dynamiser son économie. La propreté est devenue une priorité. On a changé l’ambiance de la ville. On a ouvert les commerces le soir. On a intensifié l’éclairage des rues. Et, tenez-vous bien, on a offert un service d’accompagnement des piétons pour ceux qui avaient peur de se promener le soir. On a littéralement pris les gens par la main.

 

Dès la première année, le taux de criminalité avait baissé de 22 %.

 

Philadelphie est aujourd’hui, à peine 20 ans plus tard, parmi les villes ayant la meilleure qualité de vie aux États-Unis. Considérant son point de départ, ce n’est rien de moins qu’une renaissance.

 

Pour nos besoins du jour, nous allons arrêter notre petit tour du monde ici.

 

Vous voyez déjà le portrait : des villes comparables à notre métropole qui ont changé leur trajectoire et renoué avec la prospérité. Des communautés urbaines qui se sont relevées, parfois après des décennies de déclin. Des villes qui vivaient des difficultés souvent bien plus graves que celles qui affligent Montréal.

 

Qu’est-ce qu’on peut tirer comme enseignements de ces expériences?

 

Les similitudes sont étonnantes.

 

D’abord, partout, on s’est donné un leadership fort et clair, à un niveau métropolitain, qui a été appuyé par les gouvernements supérieurs.

Partout, on a misé sur les secteurs d’excellence de ces métropoles et on a favorisé leur développement. Autrement dit : champion dans quelques domaines plutôt que moyen en tout.

Partout, on a mobilisé les leviers de financement privés et publics autour d’un nombre limité d’initiatives. On a évité le saupoudrage.

Partout, on a modernisé les infrastructures, qu’il s’agisse de transports ou de télécommunications, dans un esprit de développement durable et d’amélioration de la qualité de vie des citoyens.

Partout, on a misé sur le capital humain et les maisons de haut savoir, les collèges et les universités.

Puis, partout, ces actions ont été coiffées par un branding, une signature unique pour toutes les villes de ces métropoles. Et sous cette appellation unique, une stratégie de marketing et de promotion a été lancée.

Enfin, dans toutes les villes recensées, on a persisté. Renverser un lent déclin est un travail de longue haleine qui transcende les personnes et les élections.

 

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais il me semble que personne n’a réinventé la roue dans ces villes-là.

 

C’est même d’une étonnante simplicité : définir des priorités, investir dans ses priorités, promouvoir ses priorités. Et tenir bon.

 

Non seulement ce n’est pas sorcier, mais on sait que c’est ce qu’il faut faire.

 

Dans le cadre de cette étude, une cinquantaine de leaders du Grand Montréal ont été interviewés. Ils sont issus de tous les domaines : les affaires, la finance, les universités, la culture, des groupes communautaires, des associations.

 

On leur a demandé : comment on relance notre métropole?

 

Encore là, les convergences de vue sont frappantes.

 

Au moins, la moitié des personnes rencontrées nous ont dit de régler les problèmes de base. Intégrité, infrastructures, paperasse. Les villes de la métropole doivent être efficaces dans leurs opérations et leurs transactions.

 

Très forte adhésion également quant aux moyens à mettre en œuvre : miser sur nos forces, éviter la dispersion des efforts, s’appuyer sur nos collèges et nos universités, jouer la carte de notre dynamisme culturel.

 

Spontanément, on a pointé les ingrédients de la recette à succès qui a été concoctée ailleurs dans le monde.

 

Alors on les connaît les solutions.

 

Le Grand Montréal a ses créneaux d’excellence. C’est l’aérospatiale, les hautes technologies et le multimédia, la recherche médicale, une créativité exceptionnelle.

Au prorata de sa population, notre métropole compte plus d’étudiants universitaires que Boston.

Nous avons une abondance de grands événements culturels et un Grand Prix. La Place des Arts qui célèbre son 50e anniversaire est le plus grand complexe des arts de la scène au Canada.

Et nous avons des atouts uniques. Notre main-d’œuvre est polyglotte. Le Grand Montréal, par sa prédominance du français est un trait d’union naturel entre l’Europe et l’Amérique.

 

Sur papier, il y a beaucoup d’éléments dans la colonne des plus, davantage que dans plusieurs des villes que nous avons visitées.

 

Cela nous amène donc à la question du leadership et elle est centrale.

 

Le leadership, c’est des maires et ils n’ont pas toujours été à la hauteur. C’est le moins qu’on puisse dire.

 

Le leadership, c’est aussi des gouvernements supérieurs qui doivent avoir la métropole à cœur. Or, nos gouvernements ont négligé Montréal. Et c’est peu dire.

 

Jamais, selon moi, on n’aurait laissé faire à Québec ou à Toronto ce qu’on a laissé faire à Montréal.

 

Dans la première ville du Québec, on dépense des millions, excusez-moi de le dire comme ça, pour patcher avec de la clôture de broche le principal échangeur autoroutier pour ne pas que des blocs de béton nous tombent sur la tête. C’est un dossier de responsabilité québécoise.

Dans la 2e ville du Canada, on vient d’annoncer qu’on va dépenser 500 millions sur un vieux pont. Pas pour le reconstruire. Juste pour ne pas que des autos tombent à l’eau d’ici à ce qu’on en fasse un nouveau.

 

Comment a-t-on pu atteindre un tel niveau de négligence? Le pont Champlain, c’est un dossier fédéral. Ce pont honteux doit être remplacé par un monument signature digne d’une métropole d’un pays du G-8.

 

Dans notre seule métropole, il n’existe pas de lien fonctionnel entre l’aéroport international et le centre-ville. La première impression qu’on laisse à des millions de visiteurs, c’est celle d’une ville pauvre. Comme accueil, ça me fait mal de le dire, c’est à peu près ce que j’ai vu de pire dans le monde. La desserte de l’aéroport implique une collaboration fédérale, provinciale, municipale. Le pourrissement de ce dossier est un cas grave de mauvaise volonté.

 

Il y a des questions qui doivent être posées et le contexte s’y prête bien.

 

Est-il possible que les gouvernements ne s’intéressent pas à Montréal parce que Montréal n’est pas un enjeu politique?

 

Pensons-y bien.

 

Au cœur de Montréal, d’une élection à l’autre, au provincial comme au fédéral, il y a peu de comtés qui changent de couleur.

 

Montréal, malgré sa taille et sa masse, n’est pas une ville qui fait et défait les gouvernements.

 

Les élections se gagnent et se perdent ailleurs au Québec, ailleurs au Canada.

 

Est-ce qu’il y aurait, en partie, une explication électoraliste à ce désintéressement chronique des gouvernements pour Montréal?

 

Bien sûr, il y a les nouveaux hôpitaux universitaires, le Quartier des spectacles, les nouvelles voitures de métro qui s’en viennent. Même le campus des sciences de l’Université de Montréal qui vient d’être autorisé.

 

Mais ce sont comme des coups de collier qu’on donne. Il n’y a ni continuité, ni vue d’ensemble et surtout pas d’audace.

 

Notre métropole, qui assume des responsabilités uniques, n’a pas vraiment plus de pouvoirs que Joliette, et pas vraiment plus de sources de revenus que Sainte-Adèle ou Mascouche; ses revenus particuliers de métropole, se limitent à deux petites mesures qui font 1 % de son budget. C’est dérisoire.

 

Ce qu’on appelle le « pacte fiscal », l’entente financière entre le gouvernement du Québec et les villes doit être renégocié en 2014. C’est une occasion de munir Montréal de leviers pour faciliter sa relance. Il y a un an, l’Union des municipalités du Québec publiait son Livre blanc sur le milieu municipal. C’était un plaidoyer pour rompre avec le paternalisme qui guide les relations entre le gouvernement du Québec et les villes et qui nuit, en premier lieu, à sa métropole.

 

Dans le Grand Montréal, 25 % de la population est née à l’étranger; 120 pays d’origine; 200 langues parlées, avec le français comme principale langue commune.

 

C’est une incroyable richesse de talents, d’expériences et de ponts tendus vers d’autres pays, d’autres marchés.

 

A-t-on pensé à Montréal avec ce projet de Charte des valeurs?

 

Le sujet est sensible, je le conçois. Le Québec, qui est lui-même une minorité, accueille des minorités. C’est unique en Amérique du Nord. On pourrait dire que ce sont des urgences de vivre qui se côtoient.

 

Et c’est probablement la source de la grande créativité de notre métropole.

 

Le bon sens aurait voulu qu’on intervienne avec doigté, parce qu’on touche à la réputation de Montréal et à sa capacité d’attirer des talents. Mais on a préféré susciter la méfiance plutôt que nourrir la confiance. Et j’ai peine à croire que le gouvernement songe à plonger le Québec en élections sur cette question qui divise les citoyens et élargit le fossé entre les régions et notre unique métropole.

 

Je me sens à l’aise devant vous aujourd’hui de blâmer les gouvernements pour les difficultés de Montréal. Parce que je vais aussi reconnaître devant vous l’autre partie de la réalité.

 

Une métropole, et le leadership dans une métropole, c’est plus que des maires et des gouvernements capables de bien travailler ensemble.

 

C’est aussi une communauté et une communauté d’affaires, dont je fais partie, dont vous faites partie, et qui a une part de responsabilité.

 

Nous aussi, nous avons laissé faire. Nous avons regardé ailleurs. Nous avons omis de nous indigner quand c’était le temps. Nous sommes restés silencieux, trop souvent, peut-être, par peur de faire des vagues.

 

Je pense que ça a assez duré, parce qu’en bout de ligne, on a la ville qu’on mérite et il n’en tient qu’à nous de mériter mieux.

 

Le 3 novembre prochain, les électeurs des villes de la métropole vont élire de nouvelles équipes ou reconduire des équipes qui sont demeurées dignes de la confiance des citoyens.

 

Ces nouveaux élus devront d’abord travailler ensemble. Ils devront parler d’une seule voix pour mériter des gouvernements supérieurs le respect dû à notre métropole. Et pour ce faire, ils vont avoir besoin de l’appui de la communauté, ce qui inclut, au premier chef, la communauté d’affaires.

 

Le retournement de situation que d’autres villes du monde ont réussi, comme le montre cette étude parrainée par BMO Groupe financier, nous pouvons l’accomplir aussi, si on s’y met tous et si on pousse dans le même sens.

 

Il est temps qu’on se lève pour Montréal.

 

Car se lever pour Montréal, c’est se lever pour tout le Québec.

 

Parce qu’en fin de compte… Ici, au Québec, tous et toutes autant que nous sommes, et d’où que nous venions ... nous sommes tous Montréalais.

 

Merci.

________________

 

1 22 novembre 1963

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Impôt des entreprises

Québec est le plus gourmand

Première publication 23 octobre 2013 à 06h24

 

 

 

Martine Hébert, vice-présidente Québec à la FCEI

 

Par Carl Renaud | Argent

Le Québec se classe toujours en queue de peloton en matière de fiscalité imposée aux PME. C'est ce qui ressort d'une étude publiée par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI).

 

Le document indique que les entreprises du Québec paient plus de taxes et d'impôts provinciaux que celles de l'ensemble des autres provinces du pays. Le Québec arrive donc au 10e rang du classement 2013 des taxes et impôts provinciaux des PME, devant l'Ontario et la Nouvelle-Écosse qui se classent au huitième et neuvième rang.

 

Le Québec était aussi arrivé au dernier rang dans le palmarès précédent de la FCEI, réalisé en 2009. Les entreprises de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Nouveau-Brunswick sont celles qui ont le fardeau fiscal le moins élevé au Canada. Elles arrivent respectivement au premier, au deuxième et au troisième rang du palmarès.

 

«Un régime fiscal complexe et onéreux pèse lourd sur les propriétaires de PME», a affirmé Martine Hébert, vice-présidente Québec à la FCEI. Mme Hébert a ajouté que des taxes et des impôts élevés freinent la croissance économique et la création d'emplois.

 

Pour réaliser son palmarès, la FCEI a comparé 53 indicateurs regroupés en cinq composantes du régime fiscal. Il s'agit des charges sociales, des taxes de vente et d'accise, de l'impôt des sociétés, de l'impôt des particuliers et de l'impôt foncier.

 

Les provinces sont classées en fonction de leur capacité à offrir un régime fiscal équitable et efficace pour les entreprises. Celles qui obtiennent les meilleures notes ont des taux d'imposition bas et s'efforcent de réduire le fardeau fiscal qui pèse sur les petites entreprises.

 

«La note du Québec s'explique par les taux d'imposition élevés et le grand nombre de crédits d'impôt prévus dans le cadre des régimes d'imposition des particuliers et des sociétés. De plus, la province impose aux employeurs les charges sociales les plus lourdes de tout le pays», peut-on lire dans l'étude de la FCEI.

 

Terre-Neuve-et-Labrador et l'Île-du-Prince-Édouard sont les provinces qui ont connu la plus forte progression depuis le classement de 2009. Elles ont gagné deux rangs, passant respectivement de la sixième à la quatrième place et de la septième à la cinquième place. La Colombie-Britannique est la province qui a perdu le plus de terrain, passant de la quatrième à la septième place.

 

http://tvanouvelles.ca/lcn/economie/archives/2013/10/20131023-062426.html?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

 

 

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C'est évident que Québec n'a pas le choix de diminuer le taux d'impôt des PME.

La FCEI a demandé au gouvernement d'ajuster le taux d'impôt provincial à 4.0% vs le 8.0% actuel, ce qui ramènerait le Qc dans la bonne moyenne.

Il faut se rappeller qu'il a quelques années seulement le Qc était compétitif en terme d'impôt des PMEs, les autres provinces ont bougé depuis 2-3 ans et pas le Qc.

 

Il est donc temps d'agir.

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