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Although the Gazette ticks me off sometimes, J de M will forever by on my media blacklist...

 

Yo queiro say par contre that é verdade que há beaucoup de variedad linguistically à Montréal, tabarnaque.

 

/There that's my 5 languages: english, french, spanish, portuguese and quebecois :D

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  • 2 semaines plus tard...
  • Administrateur

La porte de sortie de Babel

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Julie Ouk

Photo Ivanoh Demers, La Presse

 

 

 

Rima Elkouri

La Presse

À voir les ministères de l'Immigration et de l'Éducation se battre entre eux pour franciser les immigrants, on a presque envie de baisser les bras. Il ne faut pourtant pas désespérer. Sur le terrain, des gens débrouillards et inventifs arrivent à inculquer aux nouveaux venus une bonne connaissance et de la langue, et du Québec. Comme aux Habitations Jeanne-Mance.

 

 

Je suis entrée dans la classe, me suis présentée, ai demandé si certains préféraient ne pas être pris en photo. Les étudiants se sont lancé des regards furtifs, sans oser dire un mot. Il y a eu un moment d'hésitation. Puis, Valéri Ouletine, ex-guide touristique de Saint-Pétersbourg et bouffon de la classe, a posé une condition, dans son français hachuré, teinté d'un gros accent russe: «Moi accepter seulement si photo première page à côté Céline Dion.»

Toute la classe a pouffé de rire.

 

C'était le cours de français pour immigrants du mardi après-midi aux Habitations Jeanne-Mance, dans le quartier Centre-Sud. Un cours offert par la Commission scolaire de Montréal qui, depuis deux ans, a accueilli 1000 personnes de plus en francisation des adultes. Un domaine où, en marge des cours réguliers, on redouble d'imagination pour atteindre les clientèles immigrantes les plus difficiles à rejoindre.

 

Dans la classe de Christiane Côté, les accents et les rires se mêlent. Le premier tour de table où chacun est appelé à se présenter est vite devenu un tour du monde. Vietnam, Chine, Bangladesh, Jamaïque, Algérie, Cambodge, Sénégal, Iran, Russie. Une tour de Babel? Oui, mais de moins en moins. Ici, c'est la porte de sortie de la tour. «On fait un pas dans les Habitations Jeanne-Mance pour les emmener ailleurs», observe l'enseignante.

 

Il faut dire que la population des Habitations Jeanne-Mance en est une particulièrement repliée sur elle-même, à l'image de l'architecture enclavée de l'endroit. On y trouve beaucoup de nouveaux immigrants, venus de plus de 70 pays. Le revenu moyen des ménages y est extrêmement faible: 11 013$. Tout ça contribue à l'isolement. «On remarque que pour beaucoup de familles, vivre aux Habitations Jeanne-Mance signifie vivre en marge de la société», notait en mai dernier le Groupe Action Jeanne-Mance, qui a élaboré un plan de développement social et communautaire pour les HLM.

 

 

Une drôle de famille

 

 

On comprendra que le «désenclavement social» est ici une priorité. C'est ce que fait Christiane Côté de la façon la plus humaine qui soit. Dans tout le débat entourant la francisation des immigrants, ses étudiants n'ont bien sûr jamais fait la une comme le souhaite Valéri. Et pourtant «nous sommes une famille, c'est merveilleux», lance Tatiana, ex-danseuse étoile russe, devenue professeure de danse.

 

Une famille, oui. Une drôle de famille recomposée où se côtoient des gens aux itinéraires les plus divers. Autant d'histoires que de visages. Il y a Hoa, mère de famille d'origine vietnamienne qui prend le cours pour pouvoir mieux suivre les progrès scolaires de sa fille de 6 ans. Il y a Najma, jeune maman originaire du Bangladesh, qui ne savait ni lire ni écrire en arrivant ici. Maintenant, elle comprend le français et accompagne tous les soirs ses enfants dans leurs devoirs. Il y a Maryam, psychologue d'origine iranienne qui a perdu un emploi parce qu'elle ne maîtrise pas le français. Il y a des gens bardés de diplômes et d'autres quasi analphabètes. Des gens arrivés ici il y a 25 ans et d'autres il y a 25 jours. Certains ont 30 ans, d'autres, 82.

 

Cette drôle de famille, Christiane Côté, l'enseignante qui donne ce cours de français depuis quatre ans, l'a elle-même bâtie. «Au début, j'ai pédalé!» raconte-t-elle.

 

«Tu n'as pas peur d'enseigner là?» lui disaient certains au début, se fiant à la mauvaise réputation de ces HLM à proximité du Red Light qui ont eu leur lot de problèmes de criminalité. «Peur? Non! Je viens d'Hochelaga-Maisonneuve. Alors, les Habitations Jeanne-Mance, ça ne me fait pas peur!»

 

 

Plus qu'un cours

 

 

Au début, on avait posé à l'entrée une affiche en français pour annoncer le cours. Mais rares étaient ceux qui arrivaient à la lire. On a traduit l'affiche en différentes langues. Et pour aller chercher les mamans isolées, les personnes âgées craintives, Christiane a dû faire ni plus ni moins que du porte-à-porte. «Est-ce que vous connaissez quelqu'un qui ne parle pas le français?» demandait l'enseignante à ses étudiants.

 

«Oui, il y a ma voisine pakistanaise. Et mon deuxième voisin chinois. Et la locataire d'en face du Bangladesh.»

 

Christiane allait avec eux cogner aux portes. «On donne un cours de français en bas. Ça vous tente?»

 

Aujourd'hui, inutile de frapper aux portes. L'oeuvre de francisation extrême a porté ses fruits. Les étudiants viennent à elle. Elle est leur guide, leur confidente. Certaines étudiantes l'appellent même «maman», ce qui la fait sourire, mais ne lui plaît pas vraiment. «Il ne faut pas que je devienne leur maman. Il faut qu'elles deviennent autonomes.»

 

Son cours est beaucoup plus qu'un simple cours où on apprend grammaire ou vocabulaire. Des fois, c'est Valéri qui débarque avec ses factures de téléphone auxquelles il ne comprend plus rien. Ou Salimata, maman de cinq enfants, originaire du Sénégal, qui lui demande comment faire fonctionner le guichet automatique. «Le professeur m'a appris à lire et à écrire. Maintenant, je peux aller faire les courses toute seule», dit-elle, le regard empli de reconnaissance pour son enseignante.

 

 

Sortir de sa bulle

 

 

Ainsi, des voisins qui se croisaient sans se comprendre se parlent enfin, des mères isolées apprennent les plaisirs de l'autonomie, des immigrants se sentent moins démunis en débarquant à l'hôpital en situation d'urgence. On a aussi réussi ici le tour de force d'attirer dans un cours de français des gens qui étaient passés jusque-là à côté du système de francisation.

 

Certains appartiennent à des générations qui avaient réussi à vivre à Montréal en ne parlant que leur langue. Une première génération d'immigrants sacrifiée qui ne vit que pour la suivante. Mais un jour ou l'autre, la réalité les rattrape. Ils doivent sortir de leur bulle. C'est le cas de Julie Ouk, 72 ans, originaire du Cambodge, arrivée au pays en 1980. Aujourd'hui, sa fille est mariée à un Québécois de souche. «J'apprends le français pour pouvoir parler avec mes petits-enfants», dit-elle.

 

Au cours de base de Christiane, qui est au coeur de l'expérience de francisation, se sont greffés un projet parents-enfants et des ateliers de conversation où les élèves apprennent à se familiariser avec l'accent québécois. Car c'est une chose d'apprivoiser l'accent du professeur, c'en est une autre de comprendre monsieur et madame Tout-le-Monde.

 

Comme il est difficile d'attirer les femmes qui ont des enfants d'âge préscolaire, on songe aussi à monter un projet de garderie communautaire qui permettrait aux mamans d'y laisser chacune leur tour leurs enfants le temps d'un cours. «C'est sûr que lorsqu'on leur demande ce qu'elles veulent faire, elles nous parlent tout de suite de couture ou de travail à l'usine. Mais si on leur dit: si vous pouviez faire n'importe quel travail, lequel choisiriez-vous? Elles nous disent toutes qu'elles aimeraient travailler avec des enfants.»

 

 

Manque de cohérence

 

 

Le genre de services sur mesure qui font défaut dans certains coins de la ville, déplore Brigitte Thoeni, de la Fondation de la visite, dont le travail consiste à rendre visite à des mamans immigrantes souvent isolées de Côte-Saint-Luc et de Hampstead. «Je mets le pied dans la maison et elles me demandent ça: des cours de français pour femmes enceintes ou qui allaitent et qui soient accessibles. Il y a bien des cinémas où on peut emmener les bébés? Pourquoi pas un cours de français?»

 

Signe qu'il y a un manque de ressources en francisation? Pas nécessairement. Des ressources, il y en a, me disent les gens du milieu. Ce qui manque, c'est de la cohérence et une meilleure coordination entre les services. Le système à deux têtes de francisation - d'un côté, le ministère de l'Éducation, de l'autre, le ministère de l'Immigration - est complètement schizo. Les deux fonctionnent en parallèle et se pilent sur les pieds à l'occasion. Et bonne chance à l'immigrant qui cherche le chemin pour sortir de Babel...

 

DÉPENSES LIÉES À LA FRANCISATION:

 

Ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles

 

2004-2005: 43 726 600$

 

2005-2006: 44 338 000$

 

2006-2007: 46 510 800$

 

(Source: MICC)

 

Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport

 

(service de francisation en formation générale des adultes)

 

2004-2005: 22 137 917$

 

2005-2006: 21 919 025$

 

2006-2007: 23 010 049$

 

(Source: MELS)

 

 

 

 

 

if(CONNEX.length > 0){ document.write(""); document.write("L'équipe de Cyberpresse vous suggère :

");}for (i=0;i 0){ document.write("

 

 

");}L'équipe de Cyberpresse vous suggère :

Une bureaucratie qui s'entredévore

 

http://www.cyberpresse.ca/article/20080217/CPACTUALITES/802170651/6730/CPACTUALITES

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  • 2 semaines plus tard...

Quebec should take an example from New York. In that city, there's a company that teaches people English and they have ads on buses, subways and on cabs. If I had the money I'd love to create a couple private schools in Montreal teaching people French, English and give them the choice of learning Mandarin or Spanish as a third language. I know there's an elementary school in Montreal that teaches kids Mandarin. Most Italians and Jews in Montreal are trilingual. Same thing with Hispanics. I think most children of immigrants in Montreal end up being trilingual. Ironically, trilingualism is a product of Bill 101. Looking at the growth of Hispanics in

the MTL area over the last ten years, Spanish might be the largest of all the immigrants 10 years from now, surpasses Italians. I hope that continues to grow...I've always thought the introduction of a third major language in Montreal, especially Spanish, is just what is needed to neutralize the French v English debate.

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  • Administrateur

But there is plenty of private schools that teach english/french/other languages! Do immigrants have the means to pay for these classes? I doubt it. Even universities give night classes, and you don't have to be a university student to attend.

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Looking at the growth of Hispanics in

the MTL area over the last ten years, Spanish might be the largest of all the immigrants 10 years from now, surpasses Italians.

 

I think you might be confusing spanish with people from the maghreb regions(Tunisia, Algeria, Morocco).

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