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  • Administrateur

Gérald Tremblay prédit le déclin de Montréal

 

Presse Canadienne

Montréal

 

 

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, demande à Québec d'ouvrir de nouvelles sources de financement pour la ville, sans quoi celle-ci se dirige droit vers le déclin.

 

M. Tremblay a présenté mercredi des projections budgétaires sombres pour les six prochaines années, qui font état de déficits passant progressivement de 137 millions $ en 2008 à 311 millions $ en 2013, si le statu quo est maintenu du côté des revenus.

 

Le maire Tremblay réclame donc à Québec un partage des retombées fiscales provenant des investissements réalisés par la ville et un pouvoir fiscal lui permettant de taxer les utilisateurs de la ville.

 

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M. Tremblay s'est défendu d'avoir l'intention d'imposer un péage aux automobilistes qui viennent de l'extérieur, indiquant qu'il n'en était pas là, mais il a admis que cette hypothèse faisait partie de l'analyse. Il a répété à plusieurs reprises qu'il n'était pas normal que les Montréalais assument seuls les coûts de la métropole alors que des centaines de milliers d'usagers de la périphérie bénéficient de ses services à tous les jours.

 

Sans de nouvelles sources de revenus, M. Tremblay affirme que Montréal sera condamnée à la stagnation et, éventuellement, au déclin.

 

L'hypothèse d'une augmentation de l'impôt foncier correspondante à un taux d'inflation de 2 pour cent permettrait éventuellement à la ville de ne plus faire de déficit, mais ne laisserait plus de marge de manoeuvre pour la mise à niveau des infrastructures, les investissements dans le transport en commun ou le développement de la ville.

 

Pour réaliser ces investissements, le maire Tremblay affirme qu'à défaut de nouvelles sources de revenus, il lui faudra soit quémander l'argent à Québec à chaque année, soit alourdir de 5, 10 ou même 15 pour cent l'impôt foncier, ce qui chasserait les citoyens et entreprises.

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  • Administrateur

Pourquoi on en ait rendu là? C'est ben déprimant quand on lit ça.

 

Je suis totalement pour le fait de mettre des postes de péages aux entrée de la ville, et de faire payer les lavalois pour le nouveau métro.

 

Quand on les entend se plaindre de ça, ça me frustre, parce que c'est eux qui l'utilise, mais c'est les montréalais qui devraient payer, c'est con.

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  • Administrateur

LE 7 FÉVRIER 2007 - 14:02 ET Pour Montréal : Le statu quo ou des solutions nouvelles et durables MONTREAL, QUEBEC--(CCNMatthews - 7 fév. 2007) - Le maire de Montréal, M. Gérald Tremblay, et le président du comité exécutif, M. Frank Zampino, ont présenté, cet après-midi, un portrait de la situation financière de la métropole pour les sept prochaines années.

 

Ce portrait démontre que, sans nouveaux outils, sans nouvelles sources de revenus, sans investissements dans son patrimoine et ses infrastructures et sans un partage équitable des coûts liés à une métropole, Montréal serait condamnée à gérer le statu quo, voire inévitablement son déclin.

 

"Les Montréalaises et les Montréalais doivent savoir ce à quoi nous sommes collectivement confrontés. Nous avons des choix à faire, des choix pour aujourd'hui et demain", a insisté le maire Gérald Tremblay.

 

Pour l'administration Tremblay-Zampino, le constat qui ressort de cette analyse de la situation financière de Montréal est que, pour sortir de ce statu quo, il faut de nouvelles sources de revenus pour pouvoir investir dans la ville. "Autrement, nous ne pourrons faire plus que ce que nous faisons actuellement et lèguerons aux prochaines générations les problèmes que nous vivons depuis plusieurs années. Que voulons-nous ? Que souhaitent les Montréalais ? Que souhaite la jeune génération ? Une gestion au quotidien ? Si oui, il faut être très conscient des conséquences que cela comporte : peu ou pas d'amélioration de la qualité de vie, peu ou pas de développement et un fragile maintien de nos acquis. C'est là où nous en sommes", a ajouté le maire.

 

L'administration Tremblay-Zampino a donc proposé, lors d'une récente rencontre avec le premier ministre du Québec, une nouvelle manière d'entrevoir les relations entre le gouvernement et la métropole.

 

"Nous voulons changer les relations que le gouvernement québécois entretient avec sa métropole. Pour mettre à niveau et réhabiliter nos infrastructures, pour se conformer aux nouvelles normes gouvernementales et pour développer Montréal, il nous faut de nouvelles sources de revenus. Quelles solutions avons-nous ? Les éternels pèlerinages à Québec et les listes d'épicerie ? Demander toujours plus d'argent à un gouvernement qui n'en a pas ? Nous ne voulons plus de ces pèlerinages pour régler des problèmes à la pièce", a ajouté le président du comité exécutif, Frank Zampino.

 

"Augmenter les taxes foncières de 5, 10 ou 15 % ? Ce serait inéquitable pour les Montréalais qui ne sont pas les seuls utilisateurs de leur ville et cela pourrait se traduire par un exode migratoire encore plus important vers la périphérie. Pour notre administration, parce qu'elle a à cour l'avenir de la Ville, la solution passe la reconnaissance de Montréal comme métropole, par un meilleur partage de la richesse créée par la Ville et par l'octroi d'un pouvoir habilitant ", a poursuivi le maire.

 

Le gouvernement de l'Ontario vient d'accorder de tels pouvoirs "habilitant" à la Ville de Toronto, confirmant ainsi les responsabilités particulières qui relèvent de sa métropole. L'obtention de tels pouvoirs pour Montréal lui permettrait d'utiliser de nouveaux champs fiscaux basés sur le concept de l'utilisateur-payeur ou de l'usager et de dédier ces nouvelles sources de revenus à des activités comme le transport en commun, l'entretien du réseau routier et l'environnement, par exemple.

 

Pour eux, cette solution permettrait aux Montréalaises et aux Montréalais d'être traités équitablement; de s'assurer de léguer aux jeunes générations et à celles qui suivront un patrimoine de qualité et des perspectives de développement dignes d'une métropole.

 

Finalement, en plus de ce pouvoir habilitant, l'administration municipale de Montréal propose au gouvernement du Québec de mieux partager la création de la richesse.

 

"Selon l'Institut de la Statistique du Québec, chaque milliard de dollars d'investissements dans les infrastructures génère environ 150 millions de dollars dans les coffres du gouvernement du Québec. Cette nouvelle création de richesse permettrait au gouvernement d'en remettre une partie à Montréal et d'en faire bénéficier les autres régions du Québec. Une telle mesure aurait l'avantage d'inciter Montréal à déployer davantage d'efforts, sur une base d'affaires, pour accroître la richesse collective. Car, ne l'oublions pas, quand Montréal va bien, c'est tout le Québec qui va bien", a fait valoir le maire de Montréal.

 

"Les vraies questions qu'il faut nous poser sont les suivantes : Est-ce que Montréal est la métropole du Québec ? Et est-ce seulement à ceux qui y demeurent de payer pour Montréal ou est-ce aussi à ceux qui l'utilisent d'en partager les coûts ?", ont conclu le maire et le président du comité exécutif.

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en tant que résidant de la Rive Sud, je serais prêt à accepter un péage sur les Ponts qui mène à Mourial(incluant ceux de Laval) mais il ne faudrait pas charier trop. 25¢ par voiture et 1$ par camion me semble acceptable.

 

Si on considère qu'il y a 50,000,000 de véhicules qui traversent le Pont Champlain à chaque année(disons 46,000,000 d'autos et 4 millions de camions) se serait des revenus de 15.5 millions par année juste pour le Pont Champlain.

 

Si on commence à charger 1$ par voiture, vous pouvez être sûr que les gens qui habitent les banlieus vont se trouver des jobs en banlieu...ce qui n'aidera pas les Montréalais!

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  • Administrateur

Pas sûr de ça moi, Habsfan. Le monde vont chilaer, c'est sûr, vont même menacer de se trouver un nouvel emploi, mais quand la grosse crise va être finie, le monde vont payer et se la fermer.

 

Au États-Unis, ça coûte bien plus cher que 25 cents traverser un pont: (en passant, j'ai été au hasard pour les ponts, sauf la Californie, et aucun de ceux que j'ai regardés et qui disait combien ça coûtait était en bas de 1$)

 

http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_toll_bridges

 

New York

George Washington Bridge = 6 $US

Bronx Whitestone Bridge = 4.5 $US

Verrazano Bridge = 9 $US

 

Pennsylvanie

Benjamin Franklin Bridge = 3 $US

Betsy Ross Bridge = 3 $US

Commodore Barry Bridge = 3 $US

Tacony-Palmyra Bridge = 2 $US

 

New Jersey

Bayonne Bridge = 6 $US

Delaware Memorial Bridge = 3 $US

Walt Whitman Bridge = 3 $US

 

Californie

San Francisco-Oakland Bridge = 4 $US

Richmond-San Rafael Bridge = 4 $US

San Mateo-Hayward Bridge = 4 $US

Golden Gate Bridge = 5 $US

Dumbarton Bridge = 4 $US

Carquinez Bridge = 4 $US

Benicia-Martinez Bridge = 4 $US

Antioch Bridge = 4 $US

 

 

Même au Canada: (J'ai pas mis le pont de la confédération, parce que c'est 20$ pour une auto et 40$ pour un camion...)

 

Ontario

Sault Ste. Marie Bridge = 1.70 $CAN

Blue Water Bridge = 2.50 $CAN

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  • Administrateur

Pour gagner la bataille de Montréal

Alain Dubuc

Collaboration spéciale, La Presse

 

 

Montréal se dirige vers une impasse financière et sera incapable d'honorer ses obligations et d'assurer son essor si elle ne dispose pas de nouvelles sources de revenu. C'est ce cri d'alarme que le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a lancé mercredi, projections financières à l'appui, dans une démonstration convaincante.

 

C'est ce qui l'amène à solliciter l'appui des Montréalais, notamment du milieu des affaires, pour obtenir de Québec un pouvoir habilitant, c'est à dire un statut particulier, comme Toronto, qui lui donnerait une autonomie fiscale, par exemple pour taxer les stationnements. Cette marge de manoeuvre est souhaitable et l'accès à de nouveaux revenus est essentiel. Mais le maire Tremblay s'est lancé dans une mauvaise bataille.

 

D'abord, sur le plan tactique. Depuis quand un politicien peut-il espérer mobiliser un milieu sur une augmentation du fardeau fiscal? D'autant plus que le projet, encore flou, consiste à demander un chèque en blanc pour des hausses de taxes dont il est incapable de préciser la nature, l'ampleur et les impacts.

 

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Mais plus profondément, il y a là une erreur stratégique. Le maire se trompe de priorités. La véritable bataille, incontournable, c'est la reconnaissance, par le gouvernement du Québec, par les principaux partis, par la machine gouvernementale, par le reste de la province, du rôle essentiel de la métropole, du fait que l'avenir du Québec repose sur le succès de Montréal. Et donc à accepter le fait que Montréal a besoin de ressources additionnelles, de pouvoirs additionnels et d'un traitement particulier, pour tenir compte de la nature intrinsèquement différente d'une ville-région. La bataille de Montréal doit commencer par là.

 

Et il y a beaucoup de chemin à faire, comme l'a montré le document de consultation prébudgétaire du ministre des Finances, Michel Audet, proprement gênant par son régionalisme primaire, et que le maire Tremblay aurait dû dénoncer avec vigueur. Mais ce n'est pas mieux de l'autre bord. Le chef du PQ, André Boisclair, appelé à commenter les demandes du maire de Montréal, a dit "accueillir avec enthousiasme toute proposition du monde municipal pour que les villes puissent gérer leur municipalité avec plus d'autonomie." Il n'a rien compris. Cette façon de vouloir traiter Montréal comme toutes les petites municipalités du Québec est une forme de régionalisme inacceptable.

 

Ce que nous disait cette semaine un rapport du Conference Board, mais que l'on retrouve dans les documents de l'OCDE, dans les études sur le succès des nations, c'est que la compétition, dans le monde, se fait maintenant entre les villes-régions, où se concentre le savoir, où se trouvent les interfaces avec le reste de la planète, où le potentiel de succès, particulièrement l'augmentation de la productivité, est le plus grand, mais où les défis sont aussi les plus grands: qualité de vie, immigration, infrastructures, culture, développement durable. Et que le succès des ces grandes villes est nécessaire pour assurer le succès de l'ensemble du territoire.

 

Pour cela, il faut des moyens, qui passent par une marge de manoeuvre fiscale, mais aussi par des investissements massifs des gouvernements supérieurs dans leurs grandes villes. Dans le cas du Québec, il s'agit d'abord de la métropole, mais aussi de la capitale, son deuxième pôle urbain, bien intégré aux régions.

 

Mais en plus de l'argent, il faut un changement de culture politique, pour accepter que ces grandes villes aient davantage de pouvoirs, aussi pour tenir compte de l'impact des politiques sur les grandes villes. Par exemple, il est tout à fait inconcevable que Montréal relève d'une ministre des Affaires municipales et des régions.

 

Mais ces changements ne seront pas possibles si la région métropolitaine ne se prend pas en main. Elle doit résoudre un problème de gouvernance, définir un espace pour que la ville, l'île et la région métropolitaine puissent mieux travailler ensemble. L'idée de taxer les banlieues, par exemple, est inacceptable si elle ne s'inscrit pas dans un projet commun qui implique l'ensemble de la cité-région.

 

La métropole doit également trouver une cohésion, qui n'est pas là et qui ne pourra pas se construire sur le partage fiscal. Un exemple? Serge Joyal révélait cette semaine que le milieu culturel torontois avait obtenu des contributions privées de 565 millions en un an, contre à peine 25 millions à Montréal.

 

Pour gagner cette bataille, il faut donc mobiliser. Pour cela, il faut des objectifs clairs, bien plus clairs que ceux de la stratégie actuelle du maire Tremblay qui se disperse en 130 projets. Il faut aussi de la combativité, parce que c'est un combat qui exige des confrontations que le maire semble vouloir éviter. Et c'est là qu'intervient la question du leadership.

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  • Administrateur

Gérald Tremblay est-il capable de leadership?

Yves Boisvert

La Presse

 

 

Gérald Tremblay a fort bien exposé l'impasse des finances publiques de Montréal. Des dépenses qui augmentent, qui bénéficient à toute la grande région, mais qui sont essentiellement assumées par Montréal. Une population du 450 qui augmente. Celle du 514 qui perd en moyenne 20 000 personnes par année. Mais des infrastructures longtemps négligées qui ont un sérieux besoin de rénovation.

 

Ça comprend les transports en commun, le réseau d'eau comme les routes. Infrastructures qui servent à de nombreux usagers qui ne sont pas montréalais, comme ce demi-million de banlieusards qui viennent en ville quotidiennement.

 

L'air est connu.

 

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Il est temps de penser Montréal en région. Mais il est aussi temps que le maire de Montréal fasse preuve d'un peu de leadership pour que cela arrive.

 

La question se pose : Gérald Tremblay est-il seulement capable de leadership? Il ne s'agit plus de sauver un championnat de natation en allongeant les billets. Il s'agit de convaincre tout le monde, ici, de «penser autrement» - pour payer autrement.

 

Si la question se pose, ce n'est pas à cause de l'histoire misérable de l'avenue du Parc. C'est parce que sur cet enjeu précis, le développement et l'avenir de Montréal, le maire lui-même reste incroyablement passif.

 

Ce n'est pas une surprise. Pour le CHUM comme pour le développement du bassin Peel, où devait s'installer le Casino, il a agi en peureux. On devine par quelques résolutions et demi-mots qu'il était favorable au deuxième projet, mais jamais, jamais il n'a pris position personnellement, fermement, en faveur. Si le maire de Montréal ne le fait pas, qui le fera? Un conseiller municipal de Hérouxville?

 

Le maire Tremblay est très clair sur les enjeux. Ou bien on continue de geler les taxes et on augmente le déficit ou on comprime les dépenses. Ou bien, deuxième possibilité, on augmente les taxes de 2 % et on maintient les services à flot (on sait depuis un an que sa promesse de gel était farfelue). Ou bien, troisièmement, on augmente les taxes de 2 % ET on obtient de Québec de nouveaux pouvoirs de taxation. Exemple : sur le stationnement et les spectacles. On veut bien entendu aussi que le reste de la Communauté métropolitaine de Montréal contribue davantage aux transports en commun.

 

Devant un tel choix, on devine qu'il faut cocher «c». Et puisque Toronto a obtenu de nouveaux pouvoirs de l'Ontario, pourquoi pas Montréal?

 

Mais en consultant les documents de la Ville, on voit des colonnes de chiffres qui nous expliquent toutes les dépenses, toutes les projections de croissance des dépenses, bref, l'arithmétique des problèmes Et qui ne nous disent pratiquement rien sur les solutions.

 

Combien pense-t-on aller chercher avec les nouveaux pouvoirs de taxation? De combien a-t-on besoin comme contribution supplémentaire des villes des environs, où dorment ce demi-million de travailleurs montréalais? A-t-on pensé au danger d'éloigner entreprises, travailleurs et consommateurs de Montréal, maintenant qu'ils ont tout, ou presque, à portée de 450?

 

Mystère.

 

Gérald Tremblay veut «lancer le débat». Il veut surtout «éviter la confrontation». Il cherche une approche «gagnant-gagnant» avec Québec : aidez-nous pour une partie des infrastructures à construire, puisque de toute manière, elles vous rapporteront en impôts et en taxes; si ces infrastructures ne sont pas construites, ce sera autant que Québec ne touchera pas.

 

Mais la réalité politique suppose une confrontation. Il faut que le maire de Montréal prenne position plus fermement. Qu'il cesse de compter sur la bonne volonté des gens d'affaires, des politiciens de Québec et des maires de banlieue.

 

Un débat n'est jamais aussi bien lancé que quand une position ferme, claire et chiffrée est avancée.

 

Cette fois-ci, il ne suffira pas à Gérald Tremblay d'avoir raison. Parce qu'il a raison sur l'essentiel : Montréal a besoin d'oxygène pour se développer. Il lui faudra lutter, convaincre, établir un rapport de forces.

 

Il ne s'agit pas du nom d'une rue ni d'un sympathique événement sportif international. Il s'agit de l'avenir de Montréal, qui a besoin d'un maire aux idées claires et fortes. Est-ce trop demander?

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  • Administrateur

La dérive régionaliste

Alain Dubuc

Collaboration spéciale, La Presse

 

 

Le ministre des Finances du Québec, Michel Audet, comme le veut la tradition, a rendu public il y a quelques jours son document de consultation pré-budgétaire, intitulé «Des régions plus prospères».

 

Ce document est une véritable injure à l'intelligence, parce qu'il propose une vision du développement économique du Québec qui concentre toutes les énergies sur le succès des régions en faisant abstraction du rôle central des grandes villes. Une démarche qui va à contre-courant de toutes les théories du développement.

 

Mon indignation n'est pas une manifestation d'indifférence à l'égard des régions. Les régions en difficulté ont besoin de notre soutien. Celles qui vont mieux doivent être encouragées pour aller encore plus loin, car leur succès profitera à tous. Mais cela ne doit jamais nous faire oublier que sans le rôle moteur des grandes villes, le succès sera impossible et l'ensemble du Québec s'enfoncera.

 

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Bien sûr, les élections ne sont pas loin. Et parce que les élections se gagnent largement dans les régions, on peut comprendre que le monde politique exprime ses préoccupations régionales avec plus de vigueur. La sensibilité régionale n'est de toutes façons pas une mauvaise chose. Mais elle ne doit pas se faire au détriment des villes, au détriment du bien commun et au détriment du sens commun.

 

On ne peut pas tendre la main aux régions en faisant semblant que les grandes villes n'existent pas. Pourquoi le ministre semble-t-il incapable de marcher et de mâcher de la gomme en même temps? Pourquoi, dans un véritable tour de force négationniste, réussit-il à ne consacrer que 3 pages sur Montréal et Québec dans un document de 44 pages, quand on sait que ces deux villes comptent pour à peu près 60% de l'économie québécoise?

 

Pour mieux saisir le côté surréaliste de la démarche du gouvernement Charest, il vaut la peine de comparer ce document ministériel à une étude du Conference Board, publiée hier, où l'organisme de recherche propose le troisième volet de sa réflexion sur le défi de la prospérité au Canada, intitulé «Successful Canadian cities».

 

«Le Québec devra, dans les prochaines années, continuer à soutenir le développement des régions pour que l'ensemble du Québec s'enrichisse et profite d'une prospérité accrue», nous dit le ministre.

 

«La prospérité du Canada dépend de la prospérité de nos principales villes, affirme de son côté le Conference Board. Les gouvernements à tous les niveaux doivent injecter des ressources dans les grandes villes, qui ont un potentiel unique et qui font face à des défis particuliers». Pour ajouter: «Le succès économique du Canada repose sur la performance de six cités-régions: Toronto,Vancouver, Montréal, Ottawa-Gatineau, Calgary et Edmonton».

 

Il y a quelque chose d'assez agaçant à voir un organisme canadien affirmer que le succès des grandes villes, dont Montréal, doit être une «priorité nationale», quand le gouvernement du Québec semble incapable de le faire pour sa seule métropole.

 

Non seulement M. Audet ne consacre que trois pages aux deux grandes villes du Québec, il réussit à ne rien y dire, se bornant à un espèce de catalogue où il énumère les atouts des deux villes et les investissements publics qui y ont été faits. Mais aucune vision, aucune stratégie, aucune affirmation de leur importance stratégique.

 

Ce refus repose en partie sur la transposition, au niveau du territoire, d'une philosophie qui consiste à vouloir redistribuer la richesse avant d'avoir réussi à la créer. Il repose également sur d'évidents biais anti-urbains, et plus particulièrement anti-montréalais. Par exemple, en minimisant le poids économique des deux villes, pour le situer à 45% plutôt qu'à 60%. Ou encore, en balayant leurs besoins: «Compte tenu de leur importance économique, Montréal et la capitale nationale profitent en bonne patrie des retombées des politiques et stratégies gouvernementales de développement économique.» Bref, comme elles sont grosses, pas la peine de s'en occuper.

 

Il y a là une culture, que l'on retrouve dans la machine gouvernementale québécoise, qui n'intègre pas la dynamique urbaine, qui ne veut pas reconnaître son importance et qui voudrait plaquer aux grandes villes une logique de développement régional. Une culture régionaliste que le gouvernement Charest a hélas repris dans la plupart de ses documents économiques.

 

L'incapacité des gouvernements québécois successifs de miser sur Montréal est l'une des causes des retards économiques réels dont souffre le Québec. Cela n'a pas changé avec le gouvernement actuel. Et l'un des défis que le Québec aura à relever, c'est d'amener ses politiciens à avoir le courage de miser sans détours sur les grandes villes.

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