Quitter la banlieue pour la ville

[MarcoMtl]

Il me semble qu'on ne peut pas faire le solde migratoire de Montréal sans mettre les immigrants dans la balance. Pour le moment il me semble que Montréal continue à croitre et c'est tout de même une bonne nouvelle.

[WestAust]

En fait, ce qu'il nous faut c'est un tableau qui donne les entrées/sortis pour Montréal par groupe d'âge.

 

En fait je serais plus intéressé à avoir un tableau montrant la répartition par tranche de revenu, le fait que montréal perd des jeunes familles de gens qui gagnent bien leur vie et remplacés par des immigrants bien souvent plus pauvres montre un appauvrissement de la ville de mtl vis-à-vis de ses banlieues, et au bout du compte, c'est l'économie qui en souffre, remplacer des couples gagnant ensemble près de 100k par des immigrants ne faisant que 25-30k par ménage n'amène rien de bon à mtl même si la population augmente!

[vincethewipet]

La dynamique est plus complexe que cela. En fait la pauvreté a tendance à se faire expulser du centre de Montréal, au profit de ménages plus riches, la tendance est forte et facile à voir sur les cartes illustrant les revenues par secteurs sur l'île, qui sortent quelques ans après tous les recensements. Normal vu le prix de l'habitation dans ces quartiers... Les gens vont là où ils ont les moyens.

[mtlurb]

En fait je serais plus intéressé à avoir un tableau montrant la répartition par tranche de revenu

 

définitivement.

 

 

La dynamique est plus complexe que cela. En fait la pauvreté a tendance à se faire expulser du centre de Montréal, au profit de ménages plus riches, la tendance est forte et facile à voir sur les cartes illustrant les revenues par secteurs sur l'île, qui sortent quelques ans après tous les recensements. Normal vu le prix de l'habitation dans ces quartiers... Les gens vont là où ils ont les moyens.

 

Si ta définition de pauvreté sont les gens de la classe moyenne-moyenne, alors on a un problème.

 

Sans compter qu'avec le PMAD, cela ne va qu'en empirant puisqu'on créé une pression artificielle sur les prix des logement en enlevant des terrains au développement qui gardaient les prix du logement dans le grand Montréal et à Montréal même relativement bas!

[Habsfan]

Et tu allais souvent sur le Plateau mettons...l'année passée?

Le phénomène peut exister sans que la ville "gagne tellement de boomers" pour que son taux soit positif...

Bref, on ne s'entendera même pas sur l'interprétation des chiffres!

 

J'y allais en moyenne une fois par mois, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. à 100$ la sortie, c'est 1200$ que je dépense ailleurs.

[Invité]

Pour une visite par mois, comment le trafic a til pu t'affecter autant? Il y a même moins d'auto aujourd'hui sur le Plateau que l'année passée...

Enfin bref, tu dépenses ton argent où tu veux. Je veux pas te convaincre que revenir. Par contre, je crois que c'est plus une question de "principes" de ta part qu'un réel désagrément.

[vincethewipet]

Si ta définition de pauvreté sont les gens de la classe moyenne-moyenne, alors on a un problème.

 

Sans compter qu'avec le PMAD, cela ne va qu'en empirant puisqu'on créé une pression artificielle sur les prix des logement en enlevant des terrains au développement qui gardaient les prix du logement dans le grand Montréal et à Montréal même relativement bas!

 

Oh, je suis d'accord avec toi que les prix dans l'immobilier commencent à causer des problèmes. Il n'est pas normal qu'un couple de deux professionnels, diplômés et ayant deux bons salaires, ne puissent pas acheter un logement de 2 ou 3 chambres dans les quartiers centraux, pour élever une famille. Il y a bien l'option du plex, mais ce n'est pas tout le monde qui veut gérer des locataires. N'empêche, malgré les prix élevés, ça se vend très vite sur l'île, il faut croire qu'on a une bonne masse critique de gens fortunés pour faire ces achats.

 

Pour l’aménagement du territoire, c'est quand même un débat complexe. L'étalement a aussi un coût très élevé, il est tout simplement très subventionné. C'est une question d'infrastructures, de concentration des services, et de nos moyens collectifs. Il y a une limite à prendre de mes impôts (et les tiens) pour permettre à un autre quidam d'acheter sa maison moins chère au milieu d'un champ dans le nord et lui donner des services qui existaient ailleurs, pour moins cher. Enfin, avec les nouvelles tendances dans la construction résidentielle, la popularité des copropriétés et le déclin de la part de l'unifamiliale sur le marché du neuf, ainsi que le vieillissement de la population, j'ai pas l'impression que l'on va manquer de bungalow dans les 5 prochaines années. Mais bon, c'est juste un avis, on verra bien. Anyway je prévois acheter dans quelques semaines, je doute que ce plan m'affecte beaucoup (ou sinon il fera augmenter la valeur du condo!).

 

 

Pour une visite par mois, comment le trafic a til pu t'affecter autant? Il y a même moins d'auto aujourd'hui sur le Plateau que l'année passée...

Enfin bref, tu dépenses ton argent où tu veux. Je veux pas te convaincre que revenir. Par contre, je crois que c'est plus une question de "principes" de ta part qu'un réel désagrément.

 

Lorsque je regarde les endroits où je vais sur le Plateau, je me demande bien comment je pourrais les "remplacer" carrément. Ce serait comme vouloir aller visionner Tintin au cinéma, mais me ramasser dans la salle où on projette les Schtroumpfs (supposant que c'est un film potable). Je ne vais pas dans le Plateau pour aller dans un commerce générique, je le fais pour aller manger dans un bon restaurant en particulier (par définition exclusif), une micro-brasserie, ou une institution particulière. Je peux dépenser ailleurs, mais ce serait seulement me couper artificiellement de ces choix que j'apprécie. Ce serait me punir moi-même, et je doute que le commerçant s'en soucierait, ce sont des endroits qui débordent tout le temps.

Modifié 5 janvier 2012 par vincethewipet
quelques fautes

[mtlurb]

N'empêche, malgré les prix élevés, ça se vend très vite sur l'île, il faut croire qu'on a une bonne masse critique de gens fortunés pour faire ces achats.

 

T'as raison, ça se vend encore, mais n'oubli pas se sont des petites unités (regarde les nombreux projets de condos qui se vendent super vite...), et on a un example ici d'un quidam (philippe) qui peut se payer un logement au centre, mais qui refuse d'avoir la corde au cou... ç-à-d: se garder une marge de manoeuvre pour profiter de sa vie et celle de sa famille.

 

Pour l’aménagement du territoire, c'est quand même un débat complexe. L'étalement a aussi un coût très élevé, il est tout simplement très subventionné. C'est une question d'infrastructures, de concentration des services, et de nos moyens collectifs. Il y a une limite à prendre de mes impôts (et les tiens) pour permettre à un autre quidam d'acheter sa maison moins chère au milieu d'un champ dans le nord et lui donner des services qui existaient ailleurs, pour moins cher.

 

Ce qu'on ne peut pas mettre un chiffre dessus pour moi ne doit pas être considéré. C'est mon opinion personnel et j'en débaterais pas infiniment ici... le cout de l'étalement est très très subjectif vu qu'il n'y a pas d'études sérieuses sur le sujet. En contre-partie, quand je regarde le bilan budgetaire des villes en périphérie, qui construisent eux-mêmes l'essentiel de l'infra, elles restent relativement saine. Bref, un autre débat.

 

Enfin, avec les nouvelles tendances dans la construction résidentielle, la popularité des copropriétés et le déclin de la part de l'unifamiliale sur le marché du neuf, ainsi que le vieillissement de la population, j'ai pas l'impression que l'on va manquer de bungalow dans les 5 prochaines années. Mais bon, c'est juste un avis, on verra bien. Anyway je prévois acheter dans quelques semaines, je doute que ce plan m'affecte beaucoup (ou sinon il fera augmenter la valeur du condo!).

 

 

Justement, la nouvelle tendance est à la densification, le marché est entrain de le faire tout seul de manière organique, pourquoi imposer un cadre artificiel pour faire faire ce qui se fait déjà?

[steve_36]

Il y a un aspect important que les chiffres ne mentionnent pas et qui doit surement jouer sur l'immobilier. Dans le sens de pourquoi l'immobilier va bien à Montréal alors que la ville perd plus de 20 000 résidents pas année au profit de la banlieue. Bien sur il y a l'immigration internationale qui joue en faveur de Montréal, entre autre, mais il y a une donnée significative qui ne semble pas être chiffré.

 

Lorsqu'on dit que 24 000 personnes ont quitté la ville en 2010 on doit prendre en compte que c'est en général des familles de 3 ou 4 et peut-être même 5 personnes qui quittent en même temps. Par exemple, un couple et 2 enfants quittent et un logement se vide.

 

En revanche ceux qui entrent en ville sont généralement des jeunes sans enfant et des couples ou des personnes seules approchant la retraite ou retraité. Donc une personne ou deux au maximum vont occuper le logement laisser vacant par la famille de 3, 4 ou 5.

 

Pour approfondir un petit peu plus ma ''théorie non scientifique'' je crois que les jeunes étudiants vont occuper les logements vacants (idem pour les immigrants), que les jeunes professionels sans enfants vont acheter un petit condo et que les plus personnes plus agées vont acheter un condo un peu plus luxueux.

 

Je sais que cela est simpliste mais ça explique surement, en partie, pourquoi le départ des nombreuses jeunes familles pour la banlieue n'affectent pas l'immobilier car il y a quelque chose comme du 4 pour 1 dans l'équation. Ce qui veut dire que la ville perd des citoyens mais continue de se développer coté immobilier.

[acpnc]

Steve 36, ton intervention est pleine de sens, et montre combien complexe peut être l'analyse démographique avec ces dizaines de paramètres, la plupart difficiles à quantifier. Une chose est sûre cependant, la grande région de Montréal est en croissance et c'est une bonne nouvelle. Maintenant, que l'évolution des mouvements migratoires soient lente à changer dans une direction ou une autre, est quand même, aussi, une bonne nouvelle en soi, puisqu'ainsi on évite les trop grandes fluctuations du marché et les déséquilibres qu'ils pourraient avoir sur les prix.

 

Si du jour au lendemain il fallait loger les quelques 20,000 résidents qui quittent à chaque année, le marché risquerait d'être vite saturé, et une montée en flèche des prix serait à prévoir. Sans oublier la pression sur les infrastructures locales. A mon avis on peut considérer l'émigration vers la banlieue comme un phénomène de trop plein qui correspond à un principe de vases communicants. Bien sûr idéalement on voudrait augmenter la densité partout où c'est possible et particulièrement sur l'Ile pour contrer l'éloignement et son coût environnemental.

 

Je demeure donc optimiste puisqu'il y a déjà une prise de conscience qui tend à se généraliser, et des actions sont aussi entreprises et appliquées afin de trouver des solutions à l'étalement urbain. Une chose est certaine, c'est qu'il y aura toujours des mouvements migratoires et la banlieue devient aussi peu à peu la Ville, quoi qu'on en dise. Ce qu'il faut éviter cependant, c'est la multiplication des couronnes qui empiètent sur de nouvelles terres vierges toujours plus loin du centre. Et ça c'est la responsabilité première de Québec, qui seule à le pouvoir de réglementer et taxer l'empiètement des zones agricoles.