Aller au contenu

Étalement Urbain (reportage et discussion)


Messages recommendés

il y a 8 minutes, p_xavier a dit :

Les gens veulent des maisons unifamiliales, arrêtez l'immigration si vous en voulez pas d'étalement urbain. La pandémie a justement montrer comment les gens sont écoeurer de vivre comme des sardines.

Mais y manque d'employés partout et l'immigration semble être la seule solution. Oubliez les robots, c'est pas eux qui vont enseigner à nos enfants, c'est pas eux qui vont donner des bains à nos grands-parents, c'est pas eux qui vont sauver les gens de la noyade sur les plages, qui vont servir des plats dans les restos. Un jour, peut-être, mais la technologie n'est pas là ou le coût est astonomique si elle est là.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 35 minutes, monctezuma a dit :

Mais y manque d'employés partout et l'immigration semble être la seule solution. Oubliez les robots, c'est pas eux qui vont enseigner à nos enfants, c'est pas eux qui vont donner des bains à nos grands-parents, c'est pas eux qui vont sauver les gens de la noyade sur les plages, qui vont servir des plats dans les restos. Un jour, peut-être, mais la technologie n'est pas là ou le coût est astonomique si elle est là.

Il y a 5% des gens qui peuvent être réhabilités dans d'autres emplois.  Je l'ai déjà dit que l'immigration au Canada c'est un Ponzi scheme.

  • Like 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Administrateur

Y a de la place en masse en premiere couronne a laval... ah oui c'est des aires agricoles proteges... quelle blague.  

Tout ce qui se passe c'est d'aller sacrifier des aires agricoles plus loin.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Globalement, la grande majorité des nouvelles unités résidentielles sont déjà construites dans des immeubles à logements multiples: c'est naturellement le cas sur l'Île de Montréal, mais aussi en banlieue rapprochée (première couronne) et même parfois éloignée, quoique dans une moindre mesure.

Les restrictions de l'offre de terrains constructibles, causées notamment par le zonage agricole mais pas seulement, ont aussi pour effet de faire augmenter le prix de l'offre restante de terrains.  Le coût total (et par conséquent le prix) des nouvelles maisons s'en trouve sensiblement augmenté, ce qui affecte négativement la demande.

Mais le prix élevé des maisons unifamiliales n'est pas l'unique facteur expliquant la forte baisse de sa part du marché de l'habitation.  Des changements "autonomes" de la structure de la demande sont aussi en cause. Pour une part, possiblement la plus importante, c'est la diminution de la taille des ménages, dorénavant composés majoritairement de une ou deux personnes. 

Ce phénomène mérite d'être mis en relation avec un autre qui autrement semblerait inexplicable: les immeubles à logements multiples, vendus sous forme de condos ou mis en location, trouvent preneurs en banlieue, loin des attraits du centre-ville et offrant souvent des moyens de transport médiocres pour s'y rendre.  Les prix plus bas à eux seuls n'expliquent pas tout; la réalité, c'est que la banlieue, proche ou même éloignée, offre son lot d'emplois et de services de base, ce qui convient parfaitement à plusieurs.  Cette réalité, qui avait commencé timidement mais qui a pris de l'ampleur, implique que la demande de logements dans ces secteurs demeurera solide, même si les restrictions à la construction d'unifamiliales devenaient plus "drastiques".  L'étalement se poursuivra, mais il occupera moins d'espace supplémentaire que par le passé.  De fait, on devrait commencer à employer un terme différent pour parler de la réorganisation spatiale des fonctions (dont l'habitation est une, pas la seule) dans la région de Montréal.  Aussi, il est plus que temps de reconnaître que les déplacements quotidiens ne sont pas constitués uniquement, ni même majoritairement, de la périphérie vers le centre (et retour en fin de journée); ils se font dans toutes les directions, au gré des destinations.  Le TEC "lourd" convient parfaitement pour faire converger vers le centre ceux, encore nombreux, qui y ont affaire: ils choisiront naturellement d'habiter à proximité d'une ligne desservant leurs secteurs, et mieux encore, ils choisiront de plus en plus d'habiter au centre ou dans les environs immédiats.  Quant aux autres, dont les destinations sont quelque part dans la périphérie, ils auraient avantage à se rapprocher desdites destinations, même si leurs résidences aussi en périphérie sont dans des immeubles à logements multiples.  Dans de nombreux cas, des secteurs densément peuplés (relativement) pourront justifier une offre de TEC adéquate (fréquence+rapidité), sans que cela ne soit sous la forme d'un métro, et sans que le centre-ville soit nécessairement visé.   

 

  • Like 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 1 mois plus tard...

The thing I like most about this video is the fact that it shows that you can have reasonable density without being cramed like sardines in the city center.

You can have more people, basic services/transportation and even a backyard in the same neighborhood.

Plante probably should skip the speech altogether and just play this video.

  • Like 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 6 mois plus tard...

Étalement urbain

Choc entre les maires et la CAQ

 

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

La rue Saint-Charles dans le Vieux-Longueuil

Une nouvelle et jeune garde municipale a un message pour le gouvernement Legault : la densification urbaine n’est pas « une mode », comme l’a évoqué un de ses ministres, mais une façon incontournable de préserver le territoire et de freiner les changements climatiques.

Publié à 5h00

https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2022-05-09/etalement-urbain/choc-entre-les-maires-et-la-caq.php

Charles Lecavalier La Presse

« La densification n’est pas une mode »

Lorsque la nouvelle mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a entendu, à la mi-avril, le ministre des Transports, François Bonnardel, qualifier la densification urbaine de « mode » et ouvrir la porte à des ensembles résidentiels dans la région agricole de Bellechasse avec son projet de tunnel Québec-Lévis, elle a tiqué.

 

PHOTO PATRICE LAROCHE, ARCHIVES LE SOLEIL

François Bonnardel, ministre des Transports du Québec

Je suis qui, moi, pour dire à une jeune famille : vu que la mode est à la densification, tu vas aller vivre dans une tour de 12 étages ?

François Bonnardel, ministre des Transports

Cette déclaration n’est pas passée inaperçue. « Quand on a entendu ça dans le milieu municipal, ça a causé une certaine commotion. Au contraire, on n’a pas le choix d’aller là. Ce n’est pas une mode, la densification », explique-t-elle en entrevue avec La Presse. Mme Fournier, 30 ans, a pris des engagements fermes pour conserver l’ensemble du territoire à valeur écologique dans les limites de sa municipalité.

 

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Catherine Fournier, mairesse de Longueuil

« Le coût de renonciation est important. On n’a pas d’incitatifs pour agir ainsi. On pourrait tout développer. Mais on ne fait pas ça, parce que ça n’est pas responsable. Ce sont les villes qui prennent le leadership. On le fait parce que ce sont nos convictions, mais il faut que le gouvernement nous donne les outils pour agir », affirme-t-elle.

Comme beaucoup d’élus municipaux, elle attend avec impatience le dépôt de la Politique nationale d’architecture et d’aménagement du territoire, pilotée par la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest. Ses attentes sont « très élevées ».

Granby progressiste

 

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Le centre-ville de Granby

Dans le fief du ministre Bonnardel, les mentalités changent aussi. La nouvelle mairesse de Granby, Julie Bourdon, 38 ans, fait de la protection du territoire son cheval de bataille. Avant d’être élue mairesse, elle a participé, comme conseillère municipale, à la rédaction d’un livre, 11 brefs essais pour des villes résilientes et durables, où on retrouve également les signatures de Mme Fournier et de Stéphane Boyer, le nouveau maire de Laval. Selon eux, la ville est « au centre des enjeux écologiques du XXIe siècle ».

Dès son arrivée au pouvoir, Mme Bourdon a stoppé un projet d’agrandissement d’un parc industriel pour en faire un territoire protégé. « Je ne veux pas que l’on continue à s’étendre. On a juste à penser le développement autrement. » Pour elle, la croissance de Granby doit se faire au centre-ville, qu’elle veut densifier.

 

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Julie Bourdon, mairesse de Granby

Il faut sortir des années 1990 où tout le monde voulait son bungalow.

Julie Bourdon, mairesse de Granby

L’objectif, délaisser la recette historique des promoteurs immobiliers : ouvrir des routes et lotir des terres vierges. La densification permet de protéger les espaces naturels, de rapprocher la population des emplois et des services – commerces de proximité, écoles, bibliothèques, parcs – et de réduire ainsi la dépendance à l’auto solo. Elle est considérée comme l’une des solutions à la crise climatique.

 

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Stéphane Boyer, maire de Laval

Ce n’est peut-être pas sexy pour la population, mais la densification est une solution à plein d’enjeux de société. Mais ça vient avec un changement de culture. Des maisons unifamiliales, il y en aura de moins en moins.

Stéphane Boyer, maire de Laval

Non aux tours stériles

La question, dit-il, n’est pas de savoir s’il faut densifier, mais « comment ». « On ne veut pas des tours de condos stériles et sans âme au milieu d’une mare de stationnements. Il y a moyen de bien le faire », explique le maire de Laval, Stéphane Boyer, 34 ans.

Beaucoup de maires estiment que les quartiers centraux construits avant le règne du tout à l’automobile, pensons au Plateau Mont-Royal ou aux quartiers centraux de Québec, comme de bons exemples de densification à échelle humaine. « Ce sont des quartiers qui se sont développés pour être marchables, pour qu’on puisse y vivre à l’échelle locale », dit M. Boyer.

 

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

L’avenue du Mont-Royal, sur le Plateau, l’été dernier

Ils souhaitent réinvestir leur centre-ville. Mais le chemin de ces élus est parsemé d’embûches. Transformer des usines désaffectées ou des stationnements de surface en projets résidentiels, institutionnels ou commerciaux est long et coûteux.

 

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Évelyne Beaudin, mairesse de Sherbrooke

C’est bien plus facile de raser une forêt pour planter des maisons en périphérie que de se dire : j’achète une usine désaffectée au centre-ville, je démolis, je décontamine, et après, je construis quelque chose. C’est facile, payant et rapide de faire de l’étalement, c’est long, coûteux et difficile de faire de la densification, pour tout le monde : villes, promoteurs, gouvernements.

Évelyne Beaudin, mairesse de Sherbrooke

« C’est facile de se dire, au pire, un petit peu d’étalement ici, un petit peu plus d’étalement là, mais si on continue de faire ça, un moment donné, Sherbrooke va toucher à Magog, et il n’y en aura juste plus de forêts », affirme la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin.

Autre problème, l’accessibilité des terrains. La Ville de Sherbrooke a un budget d’acquisition restreint de quatre millions par année. La somme est dérisoire dans un contexte de surchauffe de l’immobilier. « Les villes se retrouvent face à des spéculateurs, et on doit battre la spéculation avec l’argent des contribuables », déplore-t-elle.

 

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Chantier du projet immobilier Urbanova, à Terrebonne

Et la pression pour offrir des logements en ville est très forte. Mais puisque les projets tardent à décoller, les citoyens vont voir ailleurs, plus loin.

La mairesse de Gatineau, France Bélisle, peut en témoigner. « La situation de l’habitation crée elle-même de l’étalement urbain. Et c’est extrêmement problématique. »

 

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

France Bélisle, mairesse de Gatineau

En 2021, on a eu une migration des Ontariens vers Gatineau de 16 000 personnes. C’est un village qui vient s’installer. Imaginez la pression que ça met sur l’immobilier. On est en situation de crise.

France Bélisle, mairesse de Gatineau

« Ils achètent des maisons à Gatineau. S’ils ne trouvent pas, ils vont à Chelsea ou à Cantley, dans une autre MRC », explique-t-elle. Il faut absolument, souligne-t-elle, une vision régionale. « Les décisions ne peuvent plus être prises en vase clos. »

Sur la question de la densification, Mme Bélisle croit que la ministre des Affaires municipales Andrée Laforest est derrière les maires, sans « ambiguïté ». « Maintenant, il faut convaincre les autres », croit-elle.

Prisonniers du foncier

Elle dit toutefois comprendre le numéro d’équilibrisme de la CAQ, puisqu’elle le vit à l’intérieur même de sa ville. « On a un projet de tramway qui dessert Aylmer et Hull, mais je soutiens un autre pont dans l’est de la ville, ce qui peut avoir l’air à contre-courant », explique-t-elle. Elle ne veut pas oublier les citoyens qui habitent dans des zones moins denses. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut augmenter le périmètre urbain, et rogner les terres agricoles, dit-elle.

La mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, 42 ans, ne met pas de gants blancs.

 

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville

La densification, ça n’est pas une mode, c’est un fait […] On va frapper un mur si on continue de développer comme on le faisait.

Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville

Pour elle comme pour les autres élus, il est absolument nécessaire de revoir la fiscalité municipale, qui encourage actuellement cet étalement.

« Si on reste prisonnier de l’impôt foncier, on va finir par s’étaler », affirme Mme Lacoste, qui pilote un gros projet de densification qui se situe sur le site de l’ancienne usine Fortissimo, signé par les architectes Pierre Thibault et Jérôme Lapierre.

La dernière clé pour une densification réussie, c’est la bonification du financement pour le transport collectif. « À Drummondville, les gens sont très dépendants de la voiture, et je n’ai pas de financement pour l’optimiser », dit Mme Lacoste. Catherine Fournier renchérit. « Si on densifie mais qu’on n’est pas capable d’offrir du transport collectif à la hauteur des besoins, on ne vient pas répondre aux objectifs de la densification, qui vise à réduire l’auto solo. »

Québec doit prendre acte du vent de changement, dit l’UMQ

 

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le gouvernement Legault devra prendre acte du « vent de changement » qui a soufflé sur le monde municipal et a porté au pouvoir des maires verts, affirme l’Union des municipalités du Québec (UMQ).

« Le virage [vers la lutte contre les changements climatiques] s’est fait de façon un peu plus abrupte avec la venue de cette nouvelle garde dans le milieu politique municipal québécois. La Politique nationale d’architecture et d’aménagement du territoire, attendue d’ici peu, devra refléter ces orientations », affirme Daniel Côté, maire de Gaspé et président de l’UMQ.

« Il y a clairement eu un vent de changement et un rajeunissement de la garde politique au Québec. Il y a un virage de plus en plus sensible à la notion de changements climatiques qui d’ailleurs fait partie des dossiers en tête de liste de l’UMQ », ajoute-t-il.

 

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Daniel Côté, maire de Gaspé et président de l’UMQ

Le gouvernement Legault a découvert cette nouvelle réalité en mars. Les ministres Éric Caire, Geneviève Guilbault et François Bonnardel ont fait une sortie en règle contre le projet de tramway du maire Bruno Marchand, qui proposait une rue partagée sur un boulevard au centre-ville de Québec. Le ministre Caire a même accusé M. Marchand de « polluer » la vie des automobilistes avec cet aménagement, pour ensuite se récuser.

 

PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Le boulevard Laurier à Québec, où doit s’implanter le nouveau tramway. Le nombre de voies réservées à l’automobile sera réduit à trois dans chaque direction.

La réplique de M. Marchand a été cinglante : « C’est fini, le niaisage. La Terre ne peut pas attendre », a-t-il dit en entrevue au 24 heures. Le maire est également un opposant à l’étalement urbain, et fait de son endiguement une condition à son appui au projet caquiste de tunnel autoroutier entre Québec et Lévis.

 

PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Bruno Marchand, maire de Québec

La suite de Projet Montréal

Il n’est pas le seul dans son camp. « Les gens nous demandent de parler davantage d’environnement et d’aménagement du territoire. Ce n’est pas un hasard si les gens qui portaient ces idéaux ont été élus en novembre », explique la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin.

« Dans le mouvement écologiste, il y a eu différentes périodes. Il n’y a pas si longtemps, on bloquait les oléoducs, on bloquait des ponts pour attirer l’attention sur certaines choses », dit-elle

Mais probablement avec l’arrivée de Projet Montréal et de Valérie Plante, les pistes cyclables, les gens se sont rendu compte à quel point l’aménagement du territoire, c’est fondamental pour l’environnement.

Évelyne Beaudin, mairesse de Sherbrooke

À Granby, Julie Bourdon ne vient pas de la filière environnementaliste. « J’ai un bac en administration et je viens du milieu communautaire. L’urbanisme, je ne connaissais pas ça quand j’ai été élue comme conseillère municipale en 2015 », dit-elle. Si elle se passionne maintenant pour l’aménagement durable du territoire et la protection des milieux naturels, c’est parce que depuis, elle a lu sur le sujet, rencontré d’autres jeunes conseillers municipaux. Elle s’est intéressée à ce qui se faisait à l’étranger, surtout en Europe.

 

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Le centre-ville de Granby

À Québec, le maire Marchand a fait installer une chaise créée par des élèves au comité exécutif de la ville, pour que les enfants y soient présents symboliquement. À Drummondville, la mairesse, Stéphanie Lacoste, s’appuie également sur un conseil jeunesse, qui lui rappelle régulièrement que la protection de l’environnement est une priorité.

Le maire de Laval, Stéphane Boyer, souligne la différence énorme entre la situation politique en 2014, où « peu de villes étaient désireuses d’embarquer dans la stratégie de densification de la Communauté métropolitaine de Montréal », et ce qui se passe aujourd’hui.

Pour la grande majorité des villes et des 10 plus grandes villes du Québec, ce n’est même plus une question.

Stéphane Boyer, maire de Laval

« Dans le monde municipal, il n’y a pas unanimité. Certains maires ne sont pas dans cette logique, mais ça fait de plus en plus consensus », dit M. Boyer.

 

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Maisons en construction à Saint-Lin–Laurentides

Le directeur général de Vivre en ville, Christian Savard, constate lui aussi le changement notable du discours politique sur la densification. « Le « oui, mais » est en voie de disparition. Avant, les maires me disaient souvent : “L’environnement, c’est important, mais vous savez, il y a le développement économique.” Ce n’est plus ce qu’on entend aujourd’hui », observe-t-il.

L’organisme, qui estime que s’opposer à la densification revient à se « placer dans le camp de la destruction de la nature », se réjouit de ce changement de culture, et espère maintenant que ce nouveau rapport de force politique encouragera le gouvernement Legault à accoucher d’une politique d’aménagement du territoire qui s’opposera à l’étalement urbain.

Les demandes des villes

 

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales, et Catherine Fournier, mairesse de Longueuil

Les municipalités attendent avec impatience que la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, dépose sa Politique nationale d’architecture et d’aménagement du territoire. « On veut que la lutte et l’adaptation contre les changements climatiques transcendent cette politique », affirme le président de l’UMQ, Daniel Côté.

Il s’attend à ce qu’on encourage la densification des milieux urbains, en la modulant d’une région à l’autre. « L’étalement urbain ne se vit pas de la même manière en Gaspésie qu’il peut se vivre dans la région de Montréal », dit le maire de Gaspé.

En plus de cette politique, les maires demandent au gouvernement Legault de prendre des engagements sur des mesures phares qui leur permettraient d’agir plus rapidement. Les voici :

Réforme de la Loi sur l’expropriation

 

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Milieu humide situé près du boulevard Roland-Therrien à Longueuil

Les municipalités demandent au gouvernement de revoir la Loi sur l’expropriation, pour qu’elles puissent prendre possession de terrains destinés à être protégés – un milieu humide, par exemple – ou à être construits pour faire du logement social. Actuellement, elles se retrouvent à devoir indemniser le propriétaire pour les revenus potentiels qu’il pourrait tirer de son terrain, ce qui devient très coûteux pour les contribuables. « Modifier la Loi sur l’expropriation ne coûterait absolument rien au gouvernement du Québec, et ça nous permettrait d’acquérir de l’immobilier, des terrains, des bâtiments désaffectés pour moins cher », note la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin.

Droit de préemption

 

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Bâtiment du quartier Parc-Extension acquis par la Ville de Montréal en vertu du droit de préemption. L’administration Plant veut y construire 40 logements sociaux. L’édifice est situé à un jet de pierre du métro Parc.

Plusieurs municipalités, comme Longueuil et Gatineau, veulent obtenir le droit de préemption. La Ville de Montréal a déjà ce pouvoir, qui lui permet d’« acheter en priorité sur tout autre acheteur certains immeubles ou terrains afin d’y réaliser des projets au bénéfice de la communauté ». Les municipalités pourraient ainsi établir certains secteurs où ils veulent aménager des bibliothèques, ou construire du logement social, par exemple, et obtenir le droit d’acheter un bâtiment convoité en priorité sur les autres acheteurs. « Ça nous permettrait de conserver des milieux humides, ou de construire du logement social et communautaire, et d’éviter la surenchère », indique la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier.

Se sortir de la taxe foncière

 

PHOTO YAN DOUBLET, ARCHIVES LE SOLEIL

Terrain vague laissé à l’abandon, à Québec

Le revenu des villes tient essentiellement à une chose, l’impôt foncier. Plus une ville aménage de nouveaux quartiers, plus ses revenus sont importants. « Si on reste prisonniers de l’impôt foncier, on va continuer de s’étaler », explique la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste. Comment y arriver ? Le maire de Laval, Stéphane Boyer, aimerait que les municipalités puissent faire de « l’écofiscalité ». « Les villes doivent avoir plus de flexibilité, par exemple pour taxer les mauvais comportements, et réduire la taxation sur les bons comportements. Il y a une crise du logement, les terrains se font de plus en plus rares. Mais des spéculateurs ne font rien avec des terrains inoccupés, on devrait pouvoir les taxer davantage », donne-t-il en exemple.

Protection légale pour les villes qui protègent leurs milieux naturels

 

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Milieu humide remblayé, donc détruit, à Longueuil

Lorsqu’une ville adopte un règlement pour interdire la destruction de milieux humides, elle prend un risque : celui de se faire poursuivre par un promoteur immobilier qui l’accuse d’expropriation déguisée. « Moi, comme ville, je ne cherche pas à posséder les milieux naturels, je veux juste les protéger. Dans le cadre actuel, on est contraints d’aller vers l’acquisition », déplore la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin. « Pour moi, c’est un énorme risque juridique, je ne me sens pas appuyée à 100 % par le gouvernement. Comme mairesse, je dois me demander : combien d’avocats je suis prête à embaucher, est-ce que je suis prête à aller en Cour suprême ? », affirme-t-elle.

Me Jean-François Girard, un avocat et biologiste qui représente des municipalités qui se sont fait poursuivre par des promoteurs, croit que le gouvernement du Québec pourrait résoudre très facilement cette question. Il a même rédigé le libellé d’un alinéa qui pourrait être ajouté à la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme : « L’adoption d’une mesure réglementaire en application des paragraphes 12,1°, 16° et 16,1° du deuxième alinéa ne donne lieu à aucune compensation. »

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 4 heures, acpnc a dit :

Une nouvelle et jeune garde municipale a un message pour le gouvernement Legault : la densification urbaine n’est pas « une mode », comme l’a évoqué un de ses ministres, mais une façon incontournable de préserver le territoire et de freiner les changements climatiques.

(Ci-dessus un court extrait du long article cité par acpnc)

- "Une façon incontournable de préserver le territoire": vrai pour quelques agglomérations urbaines encore en croissance.  Ceci dit, la préservation du territoire mais n'est uniquement affaire de freiner l'étalement urbain:  il y a bien d'autres usages du territoire qui doivent être examinés, notamment l'extraction (mines), la foresterie, l'agriculture intensive, l'industrie lourde et la production d'énergie.

- "...et de freiner les changements climatiques": en acceptant humblement que nos efforts ne peuvent qu'apporter une contribution marginale à la solution.

Il faut aussi prendre acte du fait que déjà, avant même que les mesures souhaitées par "une nouvelle et jeune garde municipale" ne soient implantées, les développements résidentiels récents sont majoritairement beaucoup plus denses que par le passé; les maisons unifamiliales ne comptent désormais que pour une modeste part du total.  Je pense que l'évolution démographique sera le facteur déterminant de la pression qui pourra être exercée sur l'occupation du territoire.  En cas de plafonnement (à 10 millions d'habitants?), cette pression s'estompera d'elle-même. L'urbanisation mur à mur de la plaine du Saint-Laurent n'est pas envisageable.  Et en ce qui a trait aux changements climatiques, j'estime qu'on devrait porter beaucoup plus d'attention aux moyens d'en minimiser les conséquences (par opposition aux causes, sur lesquelles nous avons bien peu de contrôle).  

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Saint-Lin–Laurentides Le maire qui a stoppé le développement

 

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Mathieu Maisonneuve, maire de Saint-Lin–Laurentides

Le conflit entre des maires et le ministre des Transports, François Bonnardel, pour qui la densification est une « mode », pourrait sembler être une bataille entre des urbains qui veulent renforcer le cœur des villes et des ruraux qui cherchent à s’éloigner pour avoir accès à un bungalow. Mais ce n’est pas le cas. Voici l’exemple d’un maire d’une banlieue de la couronne nord qui a dit non à la « croissance effrénée ».

Publié à 5h00

https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2022-05-10/saint-lin-laurentides/le-maire-qui-a-stoppe-le-developpement.php

Suzanne Colpron La Presse

Saint-Lin–Laurentides est le parfait exemple de ce qu’il ne faut pas faire en matière d’aménagement du territoire : construire, construire, construire, s’étendre, s’étendre, s’étendre… Mais le nouveau maire a des petites nouvelles : c’est terminé.

« Est-ce qu’on a l’intention de continuer à empiéter sur les zones agricoles pour construire des logements et des commerces ? La réponse, c’est non », affirme Mathieu Maisonneuve.

« La course à la croissance effrénée est terminée à Saint-Lin–Laurentides », jure-t-il.

Le maire de ce village devenu une banlieue s’inscrit dans le même courant que la nouvelle garde municipale dont La Presse décrivait lundi les affrontements avec la CAQ.

Lisez le dossier « Étalement urbain : choc entre les maires et la CAQ »

Ancien banquier, M. Maisonneuve a siégé pendant 12 ans comme conseiller municipal avant d’être élu, en novembre 2021, à la tête de la ville qui l’a vu naître et grandir et où il habite toujours 39 ans plus tard. Saint-Lin–Laurentides n’est pas dans les Laurentides, contrairement à ce que son nom laisse croire. C’est une banlieue de Lanaudière, à la porte de Mascouche.

 

INFOGRAPHIE LA PRESSE

1/2

Longtemps dans le top 3 des villes enregistrant la plus forte croissance de population au Québec, elle compte près de 25 000 habitants, 8000 de plus qu’il y a 10 ans.

Or, si M. Maisonneuve était d’accord avec la vision de développement de son prédécesseur, Patrick Massé, élu préfet de la MRC de Montcalm, aux dernières élections municipales, il ne l’est plus.

« L’ancien maire a pris des décisions en fonction du contexte de l’époque », explique-t-il, en entrevue avec La Presse, devant l’école primaire du Ruisseau, au cœur d’un quartier tout neuf. « La situation évolue. Les maires et les mairesses de la MRC ont changé pour la plupart aux dernières élections. Un nouveau mouvement est amorcé. »

Le « moins pire »

Un peu partout dans la petite ville, dont 70 % des terres sont agricoles, on peut voir de grandes pancartes annonçant des projets immobiliers. Des centaines de bungalows ont poussé dans des rues sans arbres, jouxtant de vieilles maisons de rang. Mais depuis décembre, une résolution « historique » interdit toute nouvelle construction domiciliaire, sauf exception. La raison : le manque d’eau potable.

« On avait le choix entre le pire et le moins pire », résume Mathieu Maisonneuve.

On a choisi le moins pire, parce que continuer comme ça, au rythme de développement qu’on avait, on s’en allait dans le mur. C’était la décision responsable à prendre pour éviter que des gens ouvrent le robinet et que ça ne coule pas.

Mathieu Maisonneuve, maire de Saint-Lin–Laurentides

Saint-Lin prévoit qu’à l’automne 2023, les problèmes d’eau pour « les citoyens existants » seront chose du passé. Mais ça pourrait prendre plus de temps pour régler le problème pour de bon.

 

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Saint-Lin–Laurentides souffre de la congestion routière.

L’eau n’est toutefois pas le seul problème du surdéveloppement. Il y en a un autre : la circulation. Les routes qui mènent à Saint-Lin, la 158, la 335 et la 339, sont restées les mêmes depuis 50 ans, mais le centre de la localité a triplé. Résultat : « on étouffe ! », dit le maire.

Suzanne Pagé-Imbeault, mère de six enfants, en sait quelque chose. Elle a quitté le quartier Hochelaga-Maisonneuve pour s’établir à Saint-Lin il y a cinq ans. De locataire, elle est devenue propriétaire. « C’est tranquille ici », dit-elle.

 

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Suzanne Pagé-Imbeault

À part les voitures, c’est beaucoup moins dangereux qu’en ville.

Suzanne Pagé-Imbeault, résidante

Une dette écologique

Le maire reconnaît que tout n’est pas parfait.

« Est-ce qu’on a fait comme dans le film Field of Dreams, avec Kevin Costner : Build it and they will come ? lance-t-il. La réponse, c’est non, parce la fiscalité municipale fait en sorte que c’est très difficile de construire des infrastructures avant que les gens arrivent. On n’a pas l’argent.

« Aujourd’hui, on est obligé de faire du rattrapage. »

M. Maisonneuve ajoute que « sans refaire le passé », Saint-Lin–Laurentides a « une dette écologique à payer ». « Moi, je crois que ça va être important de protéger certaines aires pour s’assurer qu’il ne va pas y avoir de développement. »

En cinq ans, le proportion de milieux naturels est passé de 19 % à 15 %.

Les nouveaux élus veulent revoir le schéma d’aménagement. Ils ont demandé au ministère des Affaires municipales de retarder le dépôt de leur projet d’un an pour avoir le temps « de se poser les bonnes questions ». « C’est pas flou, assure le maire. Ça commence à se préciser. On veut un développement responsable en lien avec la capacité de fournir les ressources. »

 

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Autour de 70 % du territoire de la municipalité est agricole. Le maire souhaite un virage bio dans le secteur.

« Notre vraie mission, c’est de changer les règles du jeu », enchaîne-t-il, en rêvant de fermes bios.

« Dans le temps, les villes gagnaient des prix parce qu’elles développaient le plus de maisons. Ça a changé. Aujourd’hui, c’est clair que c’était une erreur. Il y a 20 ans, il y a des décisions qui ont été prises qu’aujourd’hui, on doit réparer. Mais, moi, je veux que, dans 20 ans, les gens nous regardent et disent : “Ils ont changé le monde pour le mieux.” »

M. Maisonneuve a un autre souci : l’éducation. Saint-Lin compte sept écoles primaires, mais pas une seule école secondaire. Les jeunes doivent aller à Sainte-Julienne, à 19 km, ou à Saint-Roch-de-l’Achigan, à 14 km, pour poursuivre leurs études. Deux villes pourtant moins populeuses que la sienne.

« Au niveau des statistiques, on est dans la cave du classement de la réussite scolaire, confie-t-il. Ça, ça me fatigue. Si on veut changer les choses pour l’avenir, le meilleur pari qu’on peut faire, c’est donner une bonne éducation aux jeunes. Ça, ça passe, selon moi, par une école secondaire. »

La nouvelle garde régionale

Sébastien Marcil, 36 ans, maire de Saint-Roch-de-l’Achigan, appartient lui aussi à la nouvelle génération d’élus municipaux. « L’âge s’est considérablement rajeuni dans la région, fait-il remarquer. Mathieu Traversy, à Terrebonne, Guillaume Tremblay, à Mascouche, Steve Plante, à L’Épiphanie, Mathieu Maisonneuve, à Saint-Lin, moi, à Saint-Roch. Il y a une espèce de virage qui se fait tranquillement. » Mais contrairement à d’autres, Saint-Roch-de-l’Achigan a fait le choix de conserver sa taille de petite ville. M. Marcil, qui y habite depuis cinq ans, rappelle que cette municipalité de 5000 âmes, située près de l’autoroute 25, est un modèle en matière d’aménagement. « Le développement, affirme Sébastien Marcil, ça commence quelque part et ça finit quelque part. »

En savoir plus

36 ans

Âge moyen à Saint-Lin–Laurentides

42,9 ans

Âge moyen dans l’ensemble du Québec

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Vous avez collé du contenu avec mise en forme.   Supprimer la mise en forme

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.


Countup


×
×
  • Créer...