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http://www.ledevoir.com/2007/12/01/166644.html#

 

 

Montréal, ville internationale - Rien ne sert d'innover en vase clos

 

Pierre Vallée

Édition du samedi 01 et du dimanche 02 décembre 2007

 

Mots clés : ville internationale, Mondialisation, Montréal

La présence d'étudiants étrangers est un indicateur du rayonnement d'une ville

Montréal, ou plus précisément la région métropolitaine, fait maintenant partie des villes que l’on dit de calibre mondial. C’est Montréal International, un organisme financé à la fois par le secteur privé et les divers ordres de gouvernement, qui a le mandat de favoriser le rayonnement international du grand Montréal.

En août dernier, Montréal International publiait une étude intitulée Indicateurs d’attractivité 2007 qui met en valeur les atouts de la région montréalaise et les compare avec ceux de ses rivales au Canada et en Amérique du Nord. Ainsi, parmi les grandes métropoles nord-américaines, Montréal arrivait en première position en ce qui concerne le nombre d’étudiants universitaires par habitant, et en quatrième position en ce qui a trait à la concentration d’emplois en haute technologie. Au Canada, Montréal figure au premier rang pour plusieurs de ces indicateurs, comme, entre autres, les sommes investies en recherche universitaire, le nombre d’étudiants étrangers universitaires, les investissements en capital de risque et le nombre de centres de recherche.

 

Les sièges sociaux

Un autre bon indicateur du rayonnement international de Montréal est la présence de sièges sociaux d’organismes internationaux. «En ce qui concerne les sièges sociaux, Montréal est en deuxième position après New York» , explique André Gamache, président et directeur général par intérim de Montréal International. En effet, Montréal compte quelque 65 organismes internationaux sur son territoire et l’on estime les retombées économiques annuelles à 300 millions de dollars.

Récemment, l’Agence mondiale antidopage (ADA) confirmait sa décision de demeurer à Montréal et l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) inaugurait sa nouvelle annexe. «Le cas de l’ISU démontre que s’il est important d’attirer des organismes internationaux, il est aussi important de créer un environnement qui favorise leur croissance. Au départ, l’ISU comptait neuf employés et il en compte aujourd’hui 97 en provenance de 40 nations différentes.»

Peut-on espérer la venue d’autres organismes internationaux dans les années à venir? «Nous sommes présentement en discussion avec une vingtaine d’organisations et nous avons pour objectif d’attirer trois organisations par année.» Pour ce faire, Montréal International a mis en place une stratégie bien précise. «Nous ne cherchons pas à attirer la Croix-Rouge à Montréal, par exemple. Nous nous concentrons plutôt sur des organismes qui sont dans les premiers stades de leur création. Même si, au départ, ils sont plus modestes, une fois installés, ils prendront de l’ampleur, comme le prouve le cas de l’ISU.»

 

Étudiants et travailleurs étrangers

La présence d’étudiants étrangers est aussi un indicateur du rayonnement international d’une ville et à ce sujet, Montréal fait bonne figure, comme l’indiquent les chiffres cités plus haut. En septembre dernier, le Champlain College du Vermont ouvrait un campus à Montréal, une première pour un collège américain. «Ce campus accueillera des étudiants américains pendant un semestre et leur offrira les mêmes cours que ceux qu’ils reçoivent à Burlington. Mais ils auront l’occasion de se familiariser avec Montréal et les occasions qu’elle offre.»

Montréal International appuie évidemment les efforts déployés par les universités montréalaises dans le but d’attirer des étudiants étrangers. Mais André Gamache pousse la réflexion plus loin. «Les étudiants étrangers sont une richesse pour Montréal, affirme-t-il, mais il faut aller plus loin que seulement les attirer. Il faut mettre en place des stratégies pour les retenir et faire en sorte qu’ils s’intègrent au marché du travail à la fin de leurs études.»

Le cas des travailleurs étrangers est aussi dans la mire de Montréal International. «La pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs de pointe fait en sorte que les entreprises font beaucoup efforts pour recruter à l’étranger. Mais que fait-on pour les travailleurs étrangers déjà sur place? Montréal compte environ 30 000 travailleurs étrangers temporaires qui, grâce à un permis de travail, font des séjours de deux à trois ans. Il faut aussi être en mesure de les retenir en leur permettant, par exemple, de devenir résidents permanents plus facilement.»

Quant aux travailleurs spécialisés immigrants, qui souvent éprouvent des difficultés à faire reconnaître leurs compétences, André Gamache croit «qu’il est important de créer des passerelles afin de mieux reconnaître leurs acquis. Mais cela relève des ordres professionnels qui en sont bien conscients et qui font de plus en plus d’efforts en ce sens.»

 

Du côté de la Chine

Depuis un certain temps, Montréal International, de concert avec ses nombreux partenaires, s’est résolument tourné vers la Chine. «La Chine, c’est aujourd’hui le nouveau Far-West et Montréal se doit d’y être présent.» Cet été, Montréal a été l’une des neuf villes-vedettes de la première Rencontre annuelle des nouveaux champions à Dalian, en Chine, un événement organisé par le Forum économique mondial.

«Pour comprendre la Chine, il faut arrêter de la percevoir comme un producteur de biens à bas prix. Il y a aussi de la haute technologie en Chine, comme en témoignaient les kiosques chinois lors du dernier Salon de l’aéronautique de Bourget. Il faut donc plutôt chercher à établir des alliances stratégiques avec la Chine dans les secteurs de pointe où Montréal est un chef de file, comme l’aéronautique, les sciences de la vie ou les technologies de l’information et des communications.»

 

Sans compter que la nouvelle richesse en Chine a créé une classe d’investisseurs à l’affût de nouveaux marchés. «Nous avons pour objectif à Montréal International d’attirer environ 600 millions de dollars d’investissements étrangers par année. Donc, les investissements chinois sont les bienvenus.»

 

Tirer son épingle du jeu

Selon André Gamache, l’environnement économique mondial a énormément évolué ces dernières années. «Nous nous retrouvons avec trois grands marchés mondiaux, les États-Unis, la zone euro et le marché asiatique. En comparaison avec ces trois grands marchés, la région métropolitaine est un petit joueur.» Comment tirer son épingle du jeu alors?

 

«Montréal doit avant tout miser sur l’innovation, qu’elle soit technique ou culturelle. La croissance et la richesse se créent aujourd’hui par l’innovation. Et l’innovation ne veut pas toujours dire la recherche et le développement de nouveaux produits. Pour reprendre le slogan de votre journal, l’innovation, c’est parfois: fais ce que dois, mais fais-le mieux.» Selon André Gamache, cette culture de l’innovation doit aussi être accompagnée d’une culture de l’international. «Rien ne sert d’innover en vase clos. Dès le départ, la dimension internationale doit faire partie de l’innovation.»

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