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  1. Regard sur l’immobilier Bureaux au centre-ville : le pire en attendant mieux

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    PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

    La disponibilité des bureaux dans la région montréalaise se situe à pratiquement 20 % des stocks au quatrième trimestre 2023

    Un jeudi sur deux, La Presse propose un retour sur ce qui retient l’attention dans le domaine de l’immobilier résidentiel et commercial.

    Telle une catastrophe qui se déroule au ralenti, la disponibilité des bureaux dans la région montréalaise se situe à pratiquement 20 % des stocks au quatrième trimestre 2023, d’après le plus récent rapport de marché préparé par l’agence immobilière Avison Young.

    Ce qui avait été annoncé dans La Presse dès mai 2020 par le courtier Laurent Benarrous se concrétise un peu plus chaque jour.

    Diplômé de HEC Montréal, M. Benarrous avait anticipé que le taux de disponibilité des bureaux allait grimper à Montréal au fur et à mesure que les occupants réduiraient leur empreinte immobilière de 10 à 20 % au renouvellement de leur bail.

     
    Consultez l’article « Tours de bureaux : le centre-ville gardera-t-il son attrait ? »

    « Les baux ont une durée moyenne de 6,5 ans, indiquait-il alors. Chaque année, en moyenne, des baux représentant 15,8 millions de pieds carrés arrivent à échéance et doivent être renouvelés. » Selon ses savants calculs, au moins 2 millions de pieds carrés par année allaient ainsi se libérer au fil des renouvellements.

    L’équivalent de 21 tours vides

    Quatre ans plus tard, c’est l’équivalent de 21 gratte-ciel de la taille du 1000 De La Gauchetière qui est disponible sur le marché dans la région montréalaise, dont l’équivalent de 11 tours de 1 million de pieds carrés seulement au centre-ville. « C’est parmi les plus hauts taux de disponibilité qu’on a vus à Montréal », concède, dans un entretien, Patrick Laurin, directeur général d’Avison Young à Montréal.

    « De nouvelles sous-locations se sont ajoutées à un rythme soutenu en 2023, ce qui semble indiquer que les rationalisations d’espace ne sont pas terminées, lit-on dans l’étude de marché d’Avison Young. Il faudrait que davantage de grands occupants passent en mode croissance, et non rationalisation, afin de voir l’espace de sous-location diminuer significativement. »

    M. Laurin y voit malgré tout une lueur d’espoir. Son agence prépare le rapport du premier trimestre 2024. Ô bonheur ! Le taux de disponibilité recule légèrement, passant de 19,4 % en décembre 2023 à 18,5 % en mars 2024, pour la première fois depuis des lunes. « Il faudra voir dans la durée si c’est le début d’une nouvelle tendance », dit-il en se croisant les doigts.

    Sinon, l’activité de location s’est accélérée dans les dernières semaines, constate pour sa part Luciano D’Iorio, président régional de CDNGlobal Québec.

    « La catégorie AAA va très bien », indique-t-il. Cette expression regroupe les bureaux les plus modernes et les plus spacieux, selon ses dires. Précisément, il entend les 1000 De La Gauchetière, le 1250, René-Lévesque, Place Ville Marie, la Tour Deloitte et le nouveau siège social de la Banque Nationale.

    Dans la catégorie « prestige », le taux de disponibilité était seulement de 9,5 % en décembre 2023, moitié moins que le taux du marché dans son ensemble, d’après les chiffres colligés par Avison Young.

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    PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

    La Tour Deloitte, au centre-ville

    On voit que les occupants diminuent la taille de leurs bureaux quand le bail arrive à échéance, mais ils veulent de l’espace de qualité. Pour convaincre leurs employés de retourner au bureau, les locataires misent sur des bureaux de qualité.

    Luciano D’Iorio, président régional de CDNGlobal Québec

    Ailleurs que dans la catégorie prestige, c’est plus ardu. M. D’Iorio s’attend néanmoins à ce que les locataires des immeubles défraîchis reluquent maintenant les immeubles de niveau supérieur, profitant d’une localisation avantageuse comme, par exemple, le 1100, boulevard René-Lévesque et le 1981, McGill College.

    « Ce sera au tour des locataires des immeubles de catégorie B (de moindre qualité) d’être courtisés pour combler les nombreux locaux à louer dans les édifices de catégorie A (de meilleure qualité sans être considérés cependant comme prestigieux), et ce, à des coûts très compétitifs », corrobore Avison Young dans son étude.

    La demande reste timide cependant pour des bureaux situés dans des lieux plus excentrés comme le complexe Alexis Nihon, à l’extrémité ouest du centre-ville, et le Nordelec, dans Pointe-Saint-Charles, souligne le courtier Luciano D’Iorio.

    La situation en banlieue

    Le constat vaut également pour Laval et la Rive-Sud. « En banlieue, la course vers la qualité a favorisé les immeubles récents, près d’un métro ou du REM. Même si les loyers nets de ces sites se rapprochent de ceux du centre-ville, les taxes et frais d’exploitation restent inférieurs », indique Avison Young dans son document.

    C’est à Laval que le taux de disponibilité des bureaux reste le plus élevé dans la région montréalaise, à 23 %. N’empêche, Groupe Montoni a réussi à louer 90 % des 420 000 pieds carrés de bureaux à Espace Montmorency, lesquels sont reliés à la station de métro Montmorency par un passage souterrain comme au centre-ville.

     
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      Millions de pieds carrés de bureaux disponibles à la location dans la région montréalaise au quatrième trimestre 2023
      Source : Avison young
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  2. Québec marchande son lithium pour attirer une usine de cathodes de Honda

    Le gouvernement offre des parts de l'État dans Nemaska Lithium et négocie le prix du lithium transformé.

     
     
    L'avant d'une voiture électrique de Honda.
     
     

    Depuis 2021, Honda s'est fixé l'objectif ambitieux de devenir 100 % électrique dans son segment automobile à l'horizon 2040 et a prévu des investissements colossaux pour y parvenir. (Photo d'archives)

    Photo : Reuters / ALY SONG

     

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    Québec déroule le tapis rouge pour attirer une usine de matériaux de batteries du constructeur automobile Honda, et pas seulement avec la promesse de subventions. Radio-Canada a appris que le gouvernement Legault est prêt à céder à l'entreprise japonaise des parts de l'État dans la minière Nemaska Lithium et à lui vendre à un prix attrayant l'hydroxyde de lithium, le composant indispensable des batteries.

    Les discussions entre les deux parties sont bien avancées, selon trois sources impliquées dans le dossier, qui n'ont pas le droit de parler publiquement des négociations en cours.

    On savait que d'autres projets de la filière batterie devaient encore être annoncés au Québec. Le gouvernement Legault a évoqué, selon les déclarations, entre 5 et 15 milliards de dollars d’investissement privés restants, soit potentiellement autant que les projets déjà dévoilés (Northvolt, Ford, General Motors...).

    Selon nos informations, si Honda s'entend avec Québec, elle s'installera dans le secteur de Bécancour, proche de son partenaire POSCO.

    Mais l'Ontario souhaite aussi attirer le constructeur japonais, qui a déjà une usine de production d'automobiles dans cette province, à Alliston, depuis 1986.

    Ligne de production de Honda CRV, à Alliston, en Ontario.
     
     

    Honda a déjà une usine de production à Alliston, en Ontario. (Photo d'archives)

    Photo : La Presse canadienne / Chris Young

     

    Les investissements envisagés par Honda au Canada totaliseraient 18,4 milliards de dollars, selon le quotidien japonais Nikkei. Ça inclut une nouvelle usine, de véhicules électriques, et une autre de production de batteries, d'ici 2028. En janvier, une rencontre s'est tenue entre Honda et de hauts responsables canadiens.

    Au Québec, Honda a déclaré des activités de lobbyisme auprès du ministère de l'Économie et d'Investissement Québec en vue d'obtenir des soutiens financiers (subvention, prêt ou autre avantage pécuniaire) pour soutenir des projets potentiels au Québec touchant la filière des véhicules électriques.

    Honda est « gourmande »

    Ils veulent plus d'argent que ce que nous proposons, explique une source bien au fait du projet. Ils sont gourmands.

    C'est sûr qu'ils vont vouloir un prix de l'hydroxyde de lithium au rabais, explique une autre source, surtout s'ils prennent une participation dans l'actionnariat de Nemaska Lithium. [...] C'est une forme de subvention.

    Maquette de l'usine de production de Nemaska, en construction à Bécancour.
     
     

    Nemaska Lithium est en train de construire une usine de production à Bécancour, alimentée par sa mine de Whabouchi. (Maquette du projet)

    Photo : Nemaska Lithium

    Nemaska Lithium est détenue à 50 % par l'État québécois et à 50 % par la compagnie Arcadium Lithium.

    Une partie de sa production a déjà trouvé preneur. Le constructeur automobile Ford, qui construit lui aussi une usine de cathodes à Bécancour, s'est déjà entendu avec Nemaska Lithium pour 11 ans.

    Un des avantages du Québec par rapport à l'Ontario, c'est le prix moindre de l'électricité. Il reste d'ailleurs environ 500 mégawatts de puissance à allouer à des entreprises par le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon. Les heureux élus devraient être connus dans les jours à venir.

    Plusieurs personnes assises applaudissent.
     
     

    Les premiers ministres Justin Trudeau et François Legault ainsi que les ministres François-Philippe Champagne et Pierre Fitzgibbon, lors de l'annonce de l'investissement de Northvolt, au Québec, en septembre 2023. (Photo d'archives)

    Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

    Il n'a pas été possible de savoir combien d'actions on a et à quel prix Québec veut vendre ses actifs et sa production de lithium. Le ministre ne commentera dans les médias des rumeurs sur ce genre de discussion stratégique, répond le cabinet du ministre Fitzgibbon.

    Honda Canada a aussi décliné notre demande d'entrevue. Nous ne pouvons malheureusement discuter de ce sujet en ce moment, nous a expliqué le directeur des communications de l'entreprise, Ken Chiu.

    Surprise chez le partenaire de Québec dans Nemaska Lithium

    L'entreprise Arcadium Lithium, qui possède l'autre moitié de la minière, n'était pas au courant de ces négociations pour une prise de participation de Honda, malgré l'existence d'une convention d'actionnaires.

    Arcadium Lithium n'a pas participé aux conversations entre le gouvernement du Québec et Honda et ne peut donc pas commenter pour l'instant toute transaction proposée qui pourrait impliquer l'investissement d'Investissement Québec dans Nemaska Lithium, à moins que les détails nous soient divulgués, nous écrit l'entreprise par courriel.

    L'analyse par Arcadium Lithium de toute proposition qui lui est présentée se concentrera sur ce qui est dans le meilleur intérêt de Nemaska Lithium ainsi que dans l'intérêt des actionnaires d'Arcadium Lithium, ajoute un porte-parole de l'entreprise.

    Deux employés travaillent sur un module de batteries.
     
     

    Des employés de Volkswagen enlèvent un module qui comprend des cellules de batteries lithium-ion, dans une usine de Salzgitter, dans le nord de l’Allemagne. (Photo d'archives)

    Photo : Getty Images / AFP/JOHN MACDOUGALL

    Le spécialiste de l'industrie automobile Yan Cimon, professeur de stratégie à la Faculté des sciences de l'administration de l'Université Laval, n'est pas étonné que Honda négocie de manière serrée avec le gouvernement. Les gouvernements sont dans une course mondiale pour le développement de la filière batterie.

    Québec et Ottawa doivent être très généreux, dans le contexte de l'Inflation Reduction Act aux États-Unis, le grand plan climat américain qui prévoit des milliards de dollars de subventions pour les industries vertes.

    Les constructeurs japonais comme Honda ou Toyota ont aussi la réputation de vouloir contrôler toute la chaîne d'approvisionnement, explique Yan Cimon.

    Yan Cimon en train de prendre des notes à son bureau.
     
     

    Le professeur Yan Cimon n'est pas surpris des négociations serrées que mène Honda avec le gouvernement. (Photo d'archives)

    Photo : Radio-Canada

    Le Québec a des avantages, dans le contexte où l'ensemble de la chaîne de valeur de la batterie est présente dans la province, de la mine au recyclage, et où les constructeurs veulent réduire leur dépendance à la Chine.

    Est-ce une bonne idée de vendre des parts de l'État dans Nemaska Lithium? Ce n'est pas noir ou blanc, dit le professeur. C'est un choix que le gouvernement fait pour la société.

    Il faut les attirer, mais il faut bien le faire pour s'assurer que la richesse créée bénéficie à la prospérité du Québec en général. Il faudra que ce soit gagnant-gagnant.

    Une citation de Yan Cimon, professeur de stratégie à la Faculté des sciences de l'administration de l'Université Laval

    La question de la disponibilité de la main-d'œuvre sera à considérer, rappelle le professeur. Mais c'est plutôt positif qu'on réussisse à avoir l'attention de joueurs de cette qualité. Ça montre le sérieux de la démarche qui est en cours, dit-il.

    Il faut que le gouvernement soit bien conseillé pour savoir ce qui est trop ou pas assez pour attirer Honda ici, ajoute Jean-François Boulanger, professeur en métallurgie extractive des éléments critiques et stratégiques à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.

    Jean-François Boulanger fixe la caméra en souriant légèrement.
     
     

    Jean-François Boulanger, chercheur à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (Photo d'archives)

    Photo : Gracieuseté - UQAT

    Concernant la vente de parts de Nemaska Lithium, il faudra voir à combien on va vendre ça et si ça va toucher à la propriété intellectuelle, puisqu'ils ont des brevets importants chez Nemaska.

    Est-ce que ça va être un fleuron dont on va vendre une partie à quelqu'un d'autre? [...] Est-ce que l'hydroxyde de lithium va s'en aller ailleurs pour faire des batteries?

    Une citation de Jean-François Boulanger, professeur en métallurgie extractive des éléments critiques et stratégiques à l'UQAT

    Le ministre Fitzgibbon se félicitait récemment d'avoir attiré des Américains, des Coréens et des Européens dans la filière batterie du Québec. Il manquait les Japonais. En ce qui concerne les Chinois, ils ont déjà tout ce qu'il faut et sont des leaders dans le domaine.

    C'est bien de diversifier les gens qui achètent ces produits-là pour ne pas se retrouver dépendant, explique Jean-François Boulanger.

    Pierre Fitzgibbon applaudi par des gens d'affaires.
     
     

    Le développement de la filière batterie sera le legs du ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie du Québec, Pierre Fitzgibbon.

    Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

    Le Québec a complété la chaîne de valeur de la batterie

    Dans les dernières années, le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) est parvenu à bâtir un écosystème sur l'ensemble de la chaîne de valeur de la batterie, de l'extraction minière au recyclage, en passant par les composants, l'assemblage et l'intégration dans le véhicule.

    1. Extraction minière (Sayona Québec, Glencore, Nouveau Monde Graphite, Ariane Phosphate...)
    2. Raffinage (Exemple : Nemaska Lithium, Vale, Silicium Québec...)
    3. Matières actives (GM-POSCO, Ford-EcoPro BM, Nano One...)
    4. Composants de batteries (Volta Énergie, Calogy)
    5. Cellules (Northvolt, VoltaXplore...)
    6. Modules et assemblage (Lion Électrique)
    7. Intégration dans le véhicule (Novabus, BRP, Taiga Motors...)
    8. Recyclage (Northvolt, Lithion Technologies)

    Notre gouvernement est le premier à valoriser nos ressources et à favoriser leur transformation ici au Québec, se félicite le cabinet du ministre Fitzgibbon. Les 16 milliards de dollars de projets annoncés à ce jour dans la filière batterie le démontrent.

    En incluant les montants consacrés à Northvolt, le soutien public offert jusqu’ici par le gouvernement du Québec et Investissement Québec dans les projets appartenant à différents maillons de la filière totalise plus de 3,29 milliards de dollars.

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  3. Coût minimal de 20 millions Montréal met en vente l’îlot Voyageur avec plusieurs conditions

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    PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

    Montréal met officiellement en vente l’îlot Voyageur Sud et demande au minimum 20 millions de dollars. Ce vaste projet de transformation, qui s’installera dans un quartier aux besoins criants, devra comme prévu faire une place importante au logement social et abordable.

    Dans un document publié sur le Système électronique d’appel d’offres du gouvernement du Québec (SEAO), l’administration Plante réitère d’emblée que le projet devra être entièrement locatif et prévoir un « ratio minimal » de 20 % de logements sociaux et de 20 % de logements abordables. Montréal révèle que le montant de la vente ne pourra « en aucun cas être inférieur » à 20 millions, sous peine de refus automatique.

    Sur X, lundi, la mairesse Valérie Plante a parlé d’un dossier « gagnant-gagnant » pour le privé et la Ville, jugeant que « dans un contexte de crise du logement et où les taux d’intérêt demeurent élevés, on offre un des terrains les plus stratégiques de Montréal à une fraction du prix, avec des modalités rentables ».

    « On se donne les moyens pour que ça se construise de façon rapide et efficace », a-t-elle fait valoir, en certifiant que l’appel d’offres avait été monté pour « qu’il suscite un fort intérêt auprès du marché ».

    En janvier, la Ville de Montréal avait évoqué qu’elle souhaitait un complexe de 700 appartements pour remplacer l’ancienne gare d’autocars située coin Berri et De Maisonneuve, dans un quartier où les besoins en matière de logement sont criants. Ce chiffre ne se retrouve toutefois pas dans l’appel d’offres. La mairesse Plante avait affirmé vouloir un début de chantier à l’été 2025.

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    PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

    Vue aérienne de l’îlot Voyageur, au coin de la rue Berri et du boulevard De Maisonneuve, en 2017

    L’îlot Voyageur, qui accueille ce bâtiment en décrépitude, appartient depuis 2018 à la Ville, celle-ci l’ayant racheté du gouvernement pour 18 millions. La municipalité devait initialement lancer un appel d’offres avant la crise sanitaire, mais le processus a été retardé. « Après la pandémie, on a vu que les scénarios sur la table contenaient trop de bureaux pour la réalité actuelle », affirme le responsable de l’habitation, Benoit Dorais.

    Des critères

    Plusieurs conditions sont mises de l’avant, dont un rez-de-chaussée aménagé pour « renforcer le dynamisme socio-économique du secteur ». Plus clairement, Montréal privilégie la présence de cafés et de terrasses, et prévient que les aménagements devront « éviter les recoins et alcôves propices aux incivilités ».

     

    Les promoteurs sont aussi invités à « accorder une attention particulière à la façade du boulevard Maisonneuve, laquelle revêt une importance cruciale en raison de son interface avec le parc Émilie-Gamelin ». « On veut un projet qui va contribuer au milieu. C’est ça qui est important », résume Benoit Dorais.

    Enfin, il serait mieux de préconiser des volumes de grande hauteur, dit la Ville, qui y voit une façon de « fermer la perspective et d’encadrer l’espace public », d’autant plus que le futur bâtiment pourra être vu depuis le belvédère du mont Royal.

    Côté mobilité, on soutient que l’idéal serait de connecter l’édifice au métro, mais surtout de concentrer les accès en voiture sur la rue Saint-Hubert, « de sorte à limiter les accès directs par les rues Berri et De Maisonneuve ».

    La présence d’un chantier en cours de la Société de transport de Montréal (STM), qui remplace depuis 2022 le système d’étanchéité du toit souterrain de la station Berri-UQAM, devra aussi être prise en compte. Le chantier de l’îlot Voyageur Sud « pourrait être impacté » par ces travaux, selon l’administration.

    De l’autre côté de la rue Berri, Hydro-Québec souhaite également ériger un poste électrique en plein cœur du quartier, ce qui soulève d’importantes critiques, rapportait La Presse en janvier. On trouve actuellement un espace gazonné à cet endroit.

    Les délais décriés

    Dans l’opposition, on déplore surtout les délais autour du projet. « Après avoir erré six ans avec le site de l’îlot Voyageur, Projet Montréal s’est accordé le luxe de lancer l’appel d’offres visant à le développer trois mois après en avoir fait l’annonce en grande pompe. L’administration Plante a une perception du temps qui n’a pas lieu d’être en pleine crise du logement », affirme le conseiller Julien Hénault-Ratelle.

    La mairesse Plante avait initialement annoncé le 12 janvier dernier la publication imminente d’un appel d’offres. Le tout aura donc pris près de deux mois et demi de retard.

    « Les délais, couplés aux contraintes préalables imposées aux développeurs ainsi qu’aux impacts occasionnés par les nombreux chantiers aux alentours du site, nous rendent pessimistes quant au futur de ce projet si essentiel », estime M. Hénault-Ratelle.

    L’histoire jusqu’ici

    • 2010 : Québec rachète l’îlot Voyageur.
    • 2013 : Le gouvernement du Parti québécois y annonce la construction d’un complexe gouvernemental.
    • 2017 : La Société québécoise des infrastructures (SQI) abandonne le projet.
    • 2018 : Montréal achète l’îlot Voyageur à Québec pour 18 millions.
    • Mars 2024 : L’administration Plante publie un appel d’offres pour redévelopper le site, et demande au moins 20 millions.
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  4. Véhicules électriques Une solution pour remplacer la subvention

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    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

    Équiterre propose d’instaurer un système de redevance-remise pour financer des rabais aux véhicules électriques.

    La fin progressive de la subvention de 7000 $ pour les véhicules électriques était attendue. Sa facture annuelle est costaude et le gouvernement considère avoir donné l’allant nécessaire à ce marché pour lui permettre de vivre par lui-même.

    La décision laisse toutefois craindre un ralentissement de ce créneau, à partir de 2027, quand la subvention tombera à zéro. Dans ce contexte, la suggestion d’Équiterre pour financer les véhicules électriques (VE) mérite qu’on s’y attarde. Je vous donne des détails pour 25 modèles de véhicules, dans quelques paragraphes, prix et gaz à effet de serre (GES) inclus.

    Essentiellement, Équiterre propose d’exiger une redevance aux gros véhicules polluants et de se servir des fruits pour financer des rabais aux VE. Le coût pour les contribuables serait nul, au bout du compte.

    Ce système de redevance-remise, terme équivalent au bonus-malus européen, fonctionnerait selon des paramètres inspirés du système français, selon ce que propose Équiterre.

    En gros, les véhicules neufs se verraient imposer une redevance en fonction de leurs émissions de GES et de leur poids. Et inversement, les autos peu émettrices recevraient une remise, qui pourrait s’apparenter, en quelque sorte, à la subvention de 7000 $.

     

    Le système aurait l’avantage de décourager l’achat de VUS polluants et d’encourager celui des autos peu ou pas polluantes.

    J’ai jeté un œil sur le modèle français1 et, ma foi, il est typique des programmes de ce pays : fort louable, bien paramétré, mais hyper complexe. À mon avis, un tel programme doit être simple à administrer et doit donc éviter d’incorporer une forme de redistribution de revenus, par exemple en faisant varier le prix selon les revenus, le nombre d’enfants ou l’utilisation pour le travail. C’est le rôle de l’impôt sur le revenu de voir à la redistribution.

    Avec cette idée en tête, j’ai analysé 12 modèles électriques, 4 modèles hybrides rechargeables et 9 modèles à essence pour voir comment pourrait s’appliquer un programme de redevance-remise au Québec. Mon unique critère : les GES émis sur la durée de vie des véhicules.

    Selon les données du site d’Équiterre, les véhicules à essence représentatifs que j’ai choisis émettent 80 tonnes de GES durant leur vie de 15 ans, fabrication et énergie compris. Environ 20 % des GES sont émis à la fabrication et 80 % durant leur utilisation, avec l’essence consommée.

    Parmi mes choix à essence, le champion est la Ford F150, qui tousse 107 tonnes de GES sur 15 ans et la plus frugale, la Totoya Camry Hybride, à 46 tonnes. Équiterre fait l’hypothèse d’une utilisation de 20 000 km par année2.

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    Les véhicules électriques émettent beaucoup moins de GES, comme on peut s’en douter (et malgré les incrédules de tout acabit). En moyenne, mes 12 modèles émettent 15 tonnes de GES sur leur durée de vie de 15 ans au Québec, fabrication et énergie comprises.

    C’est 5 fois moins que les modèles à essence de ma liste. Au total, 88 % des GES sont émis à la fabrication et 12 % durant leur utilisation, avec l’énergie utilisée3.

    Les 4 véhicules hybrides rechargeables de ma liste sont entre les deux, à 44 tonnes sur leur durée de vie.

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    Impossible d’estimer rapidement les montants globaux qui seraient collectés et remis. Néanmoins, selon ma grille d’analyse, on peut imaginer que les voitures qui émettent plus de 35 tonnes de GES paieraient une redevance, qui serait proportionnelle aux GES émis. À l’inverse, les voitures sous ce seuil recevraient une compensation.

    Par exemple, au-delà du seuil de 35 tonnes, on pourrait fixer un prix de 250 $ la tonne. Ce prix avoisine ce que certains économistes considèrent comme le coût des GES pour la société.

    La Ford F150 devrait ainsi payer environ 18 000 $ de redevances au moment de l’achat, la Subaru Outback, 10 500 $ et la Toyota Camry Hybride, 2700 $.

    À l’inverse, les acheteurs de la Tesla Y – la plus vendue des VE – recevraient environ 5600 $, une somme semblable à celle de la Kona électrique de Hyundai. La F150 Lightning, tout électrique, mais davantage émettrice de GES, donnerait droit à 3600 $ de remise, environ.

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    On ne serait pas loin des 7000 $ de subventions perdues, du moins pour les modèles les plus économes. Et plutôt que de faire payer l’ensemble des contribuables, la facture reposerait sur les pollueurs.

    Après tout, ce sont leurs GES qui obligent le gouvernement à prévoir une fortune pour réparer les dommages causés par le réchauffement, comme les incendies de forêt.

    Ma suggestion inspirée d’Équiterre est absolument perfectible, j’en suis bien conscient. On pourrait moduler la formule selon le poids des véhicules, qui viennent user nos routes et alourdir les accidents.

    On pourrait aussi diminuer le seuil des GES qui sert de calcul aux redevances et remises, dans ce cas-ci 35 tonnes, ce qui aurait pour effet d’accentuer la pression sur les véhicules gros et polluants. Et bien d’autres choses encore.

    La beauté de la formule, toutefois, est qu’elle a pour effet de rétrécir considérablement l’écart de prix entre les véhicules à essence et les électriques. Par exemple, la populaire Mazda CX-30 deviendrait plus chère (43 000 $) que la Hyundai Kona électrique (40 150 $) et près de la Tesla 3 (46 700 $). La Honda Civic serait dans les mêmes eaux (37 000 $).

    Les critiques diront que les voitures deviendront trop chères pour les petits budgets.

    Ils diront aussi que les grosses cylindrées sont déjà pénalisées de diverses façons. Par exemple, leur facture de taxes sur l’essence est plus importante, vu leur consommation plus grande. Et la norme VZE oblige les constructeurs à assurer la disponibilité de véhicules électriques – moins rentables – sinon à acheter des crédits sur le marché, ce qui fait augmenter le prix des véhicules à essence.

    Mais n’est-ce pas le transport routier qui est la principale cause du réchauffement climatique ? N’y a-t-il pas trop de voitures, comme l’a encore dit récemment Pierre Fitzgibbon ?

    Et qui peut maintenant douter des énormes impacts du réchauffement, qui iront crescendo au cours des prochaines années ? Ne faisait-il pas 62 degrés à Rio, il y a quelques jours ?

    1. Lisez une note sur le fonctionnement de la taxe malus sur les véhicules polluants en France 2. Consultez l’outil d’Équiterre pour comparer les impacts de deux véhicules

    3. Mes choix ne sont pas scientifiques, mais l’écart de GES émis entre les VE et les voitures à essence correspond essentiellement aux principales études sur le sujet, à peu de choses près.

    Lisez notre chronique « Inutiles, les véhicules électriques ?»
     
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  5. « Superpouvoirs » aux villes

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    IMAGE FOURNIE PAR LA VILLE DE MAGOG

    Le projet de 20 logements Les Jardins de la Falaise, à Magog, qui sera accéléré grâce aux récents « superpouvoirs » accordés par Québec.

    Le phénomène du « pas dans ma cour » est encore bien vivant, peut-être même plus que jamais.

    Vous savez, ces voisins, plus ou moins immédiats, qui s’opposent à tous les projets immobiliers dans leur quartier, par crainte de voir la circulation augmenter ou de perdre leur quiétude. Un immeuble de 111 appartements a été abandonné pour cette raison en juillet dernier dans l’ouest de l’île de Montréal, à deux pas d’une station du REM1.

    Les exemples du genre s’accumulent. Et tant pis pour la crise du logement.

    La donne pourrait bientôt changer. Les municipalités québécoises ont accès depuis un mois à des « superpouvoirs » pour éviter ce genre de situation, en vertu de la nouvelle « loi 31 » sur l’habitation. Elles pourront forcer la construction de bâtiments résidentiels qui seraient autrement bloqués par des référendums locaux.

    Une première ville, Magog, s’apprête à y recourir.

     

    Des citoyens commençaient à se mobiliser contre un projet de 20 logements, dans un quartier central. Le conseil municipal a voulu éviter la tenue d’un référendum qui aurait pu le faire dérailler.

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    PHOTO TIRÉE DU SITE DE LA VILLE DE MAGOG

    Nathalie Pelletier, mairesse de Magog

    « Les gens, bien qu’on ait répondu à leurs questions, qu’on les ait rassurés, ils disaient : “c’est un beau projet, mais on ne le veut pas dans notre secteur” », m’a expliqué la mairesse Nathalie Pelletier.

    L’utilisation de ce nouveau pouvoir fera des mécontents, elle le sait.

    Mais Nathalie Pelletier estime que le bien commun doit avoir préséance sur les frustrations de quelques individus. D’autant plus que le futur immeuble de deux étages, entouré de végétation, n’a rien à voir avec une haute tour bétonnée qu’on plaquerait au milieu d’un quartier de bungalows.

     

     

     

    C’est d’abord pour s’attaquer à la pénurie de logements que Magog a choisi cette voie. Le taux d’inoccupation est à 1,3 % dans la ville estrienne de 28 000 habitants, bien en deçà du seuil d’équilibre de 3 %.

    Les rares appartements sont de plus en plus chers, et les maisons à vendre, hors de portée pour bien des familles, même celles de la classe moyenne, déplore la mairesse. Le même scénario qu’on voit un peu partout au Québec.

    La Ville de Magog s’est dotée d’une politique d’habitation pour densifier ses quartiers centraux et réduire son étalement. Elle vise 220 nouvelles mises en chantier par an, contre 125 en moyenne ces dernières années. Son pari est que l’augmentation de l’offre, avec des projets dans différentes gammes de prix, ramènera une certaine « abordabilité » dans le marché immobilier.

    C’est précisément cet objectif qui a présidé à l’inclusion de « superpouvoirs » temporaires dans le projet de loi 31, adopté en février à l’Assemblée nationale. La mesure sera en vigueur pour de trois à cinq ans.

    Ces pouvoirs s’appliqueront pour tous les projets de logements sociaux, abordables, ou étudiants, qu’importe la ville. Et pour les immeubles d’au moins trois logements, abordables ou pas, dans les villes de plus de 10 000 habitants où le taux d’inoccupation est en bas de 3 %. L’idée est d’accélérer la construction et de faire gonfler l’offre tous azimuts.

     

     

     

    Plusieurs facteurs expliquent la baisse récente des mises en chantier au Québec, dont la hausse des coûts de construction et la lourdeur de la réglementation. De nombreux promoteurs attendent sur les lignes de côté en ce moment.

    Il y a aussi, et c’est non négligeable, des administrations municipales qui s’opposent ouvertement à une trop grande densification de leur territoire. Ces villes comme Pointe-Claire ne veulent pas trop de nouveaux logements, même si les besoins sont criants2.

    Mais pour les villes qui désirent plus de projets, et elles sont nombreuses, les nouveaux pouvoirs constitueront un outil concret pour presser le pas.

    Un pouvoir « anti-pas-dans-ma-cour ». Car le phénomène, comme je l’écrivais d’entrée de jeu, est bien réel.

    Dans l’état actuel des choses, une poignée d’opposants peut mettre de sérieux bâtons dans les roues d’un projet immobilier. Il suffit bien souvent que 10 citoyens d’une zone limitrophe demandent la tenue d’un référendum pour que le processus s’enclenche.

    Ces consultations permettent parfois de bonifier des projets, on s’entend. Mais dans bien des cas, elles contribuent surtout à les ralentir, lorsqu’elles ne signent pas carrément leur arrêt de mort.

     

     

     

    Les nouveaux « superpouvoirs » sont encore tout récents. Les fonctionnaires des villes sont en train de les analyser sous toutes les coutures en ce moment même. Montréal, par exemple, devrait se doter d’un cadre d’utilisation clair d’ici un mois, selon mes informations.

    L’Union des municipalités du Québec (UMQ) a donné un webinaire sur le sujet la semaine dernière. L’évènement a attiré plus de 350 participants du milieu municipal. L’intérêt est énorme.

    L’UMQ estime que les nouveaux pouvoirs exceptionnels permettront de faire passer à 3 ou 4 mois les délais d’approbation de certains projets, contre 8 à 18 mois selon le cadre traditionnel.

    Les gains d’efficacité s’annoncent appréciables, mais l’UMQ prône tout de même la prudence. Elle invite les villes à consulter leurs citoyens autant que possible et à faire preuve d’une grande transparence lorsque des projets seront déposés.

    Il faudra voir. Beaucoup craignent des dérapages.

    L’Ordre des urbanistes du Québec (OUQ), par exemple, redoute des enjeux d’intégration urbaine, avec la construction de projets qui ne seraient pas adaptés à leur environnement immédiat. L’organisme appelle les élus municipaux à utiliser ce nouveau pouvoir de manière « limitée ».

    L’OUQ réclame aussi que Québec dépose un plan global en matière d’habitation, avec une vraie vue d’ensemble, plutôt que des mesures à la pièce comme les « superpouvoirs ».

    L’un n’exclut pas l’autre.

    Mais je suis d’accord avec l’OUQ sur ce point : il faudra très bientôt que le gouvernement Legault dévoile un plan de match clair et cohérent en matière d’habitation. S’il en a un…

    1. Lisez l’article « Un autre cas de “Pas dans ma cour” » 2. Lisez la chronique « Densification urbaine : 50 nuances de gris (et de bisbille) »
     
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  6. Démographie Autant de morts que de naissances en 2023 au Québec

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    PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

    Avec un accroissement naturel pratiquement au neutre, c’est essentiellement par l’immigration que la population du Québec va continuer d’augmenter.

    Au moment où tous les yeux sont rivés sur la hausse de l’immigration, la croissance naturelle de la population stagne. Pour la première fois de son histoire, le Québec a compté en 2023 à peu de choses près autant de naissances que de décès.

    400 naissances

    Le Québec a enregistré 77 950 naissances en 2023, le plus petit nombre de naissances en près de 20 ans, selon les plus récentes données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Parallèlement, 77 550 décès sont survenus dans la province en 2023. C’est donc dire que l’accroissement naturel de la population a tenu à 400 naissances l’an dernier, ou tout juste plus d’un nouveau-né par jour. « On savait que l’accroissement naturel de la population était faible, mais c’est toujours un choc de voir ces données », explique Sophie Mathieu, spécialiste principale des programmes à l’Institut Vanier de la famille et autrice du nouveau livre Égalité, fécondité et maternité : le soutien aux familles au Québec.

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    Contexte social

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    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

    Les papas québécois sont plus impliqués dans leur rôle parental que ceux d’ailleurs au Canada, souligne Sophie Mathieu.

    Si la décision d’avoir un enfant est personnelle, elle n’en est pas moins très influencée par le contexte social dans lequel évoluent les parents, note Sophie Mathieu. Elle remarque que le taux de natalité de 1,49 enregistré au Québec en 2022 est plus élevé que celui du reste Canada, qui est de 1,33. « Le Québec s’en tire mieux, car nous avons plus de congés parentaux, parce que les papas sont plus impliqués, il y a une plus grande sensibilité à la conciliation travail-famille. Avoir des enfants affecte moins le parcours de vie des femmes qu’ailleurs au Canada. Malgré tout, il faut avoir un taux de natalité de 2,1 enfants par couple pour maintenir la population, et on n’y est pas », dit-elle.

     

    Pas une priorité

    Le Québec et le Canada vivent la même tendance que les autres pays occidentaux, note Solène Lardoux, professeure agrégée au département de démographie de l’Université de Montréal. « En ce sens, ce n’est pas surprenant, même si la fin de l’accroissement naturel de la population arrive un peu plus rapidement que prévu », dit-elle. Dorénavant, c’est essentiellement par l’immigration que la population du Québec va continuer d’augmenter. Et les nouveaux arrivants ne font pas nécessairement beaucoup d’enfants non plus, note Mme Lardoux. « Leur comportement de fécondité au fil du temps ressemble à celui de la population dans son ensemble, car les nouveaux arrivants sont pris avec l’ensemble des contraintes du pays d’accueil. Les gouvernements, ça ne fait pas partie de leur priorité d’encourager l’arrivée d’un enfant, de donner de la valeur à ce projet. Ils pourraient faire des campagnes, rendre des logements plus abordables, favoriser la conciliation travail-famille, et études-familles pour les immigrants. Tout ça peut être fait. »

    Perturbation de la pandémie

    Sophie Mathieu remarque que la pandémie a eu un effet sur les choix de vie des gens, y compris le choix du moment pour avoir un enfant. « On a noté par exemple que les divorces ont chuté en 2020 et 2021. Ce n’est pas parce que les couples se sont mis à s’aimer plus, c’est qu’ils ne pouvaient pas divorcer. » Elle s’attend à ce que le nombre de naissances augmente légèrement en 2024 et 2025. « Avec l’inflation, l’incertitude économique, bien des gens ont peut-être juste reporté le projet d’avoir un enfant », dit-elle.

    Surmortalité en 2023

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    PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

    Les virus respiratoires ont alimenté la hausse des décès en 2023, alors que les aînés représentaient la majeure partie de la surmortalité observée, selon l’ISQ.

    Parallèlement à la baisse des naissances, c’est une hausse de la mortalité qui précipite la fin de la croissance naturelle de la population du Québec. Le nombre de décès enregistrés en 2023 au Québec était supérieur d’environ 4000 aux prévisions de l’ISQ. Les virus respiratoires ont alimenté cette hausse des décès en 2023, alors que les aînés représentaient la majeure partie de la surmortalité observée, selon l’ISQ. Une part des décès pourrait également être liée à la crise des opioïdes qui touche principalement les personnes âgées de moins de 50 ans.

     
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  7. Ne vous méprenez pas : les robots conversationnels ne sont pas conscients

     
     
    Une main tient un téléphone dont l'écran montre le logo de ChatGPT.
     
     

    ChatGPT est un robot conversationnel basé sur un modèle de langage mis au point par OpenAI.

    Photo : Getty Images / AFP / Sebastien Bozon

     

    Le lancement récent du grand modèle de langage Claude 3 a ravivé des discussions au sujet de la conscience de l'intelligence artificielle (IA). Cela est dû en partie au fait que Claude semblait philosopher à propos de sa propre conscience dans des publications virales (Nouvelle fenêtre) et que l’entreprise qui l’a créé, Anthropic, a affirmé (Nouvelle fenêtre) que Claude manifeste des degrés de compréhension et de fluidité « quasi humains ».

    Nous avons cru bon de discuter de la supposée « conscience » des grands modèles de langage avec la linguiste Emily Bender. Cette professeure à l’Université de Washington a été désignée par le magazine Time (Nouvelle fenêtre) comme une des 100 personnes les plus influentes du secteur de l’IA l’an dernier.

    Mme Bender est la coauteure de l’influent article intitulé « Gravir vers la compréhension du langage naturel : le sens, la forme et la compréhension à l'ère des données (Nouvelle fenêtre) », qui offrait une perspective critique au sujet des implications éthiques, sociales et environnementales des modèles de langage en 2020, soit plus de deux ans avant la sortie de ChatGPT. Elle coanime également le balado Mystery AI Hype Theater 3000 (Nouvelle fenêtre), qui décortique l’emballement à propos de l’IA.


    Allons droit au but : les grands modèles de langage sont-ils conscients?

    Non. À la base, un modèle de langage est un système qui modélise la distribution des mots dans des textes. La manière dont ces modèles sont actuellement utilisés repose en quelque sorte sur le procédé inverse : proposer des suites plausibles au texte qui leur est soumis. Ce n’est pas de la conscience.

    Emily Bender parle devant la caméra d'un ordinateur. Elle porte des écouteurs et des lunettes.
     
     

    Dans ses recherches, Emily Bender s'intéresse notamment à la linguistique informatique.

    Photo : YouTube / Emily Bender

    Y a-t-il une nuance entre le fait de parler, d'une part, de conscience et, d'autre part, de choses comme l'intelligence ou la compréhension?

     

    Ce sont tous des concepts différents et mal définis. Si nous voulons parler de compréhension, nous devons la définir : dans mon travail universitaire, je définis la compréhension du langage comme la mise en correspondance entre le langage et des concepts à l'extérieur du langage.

    Une grande partie du tour de passe-passe des grands modèles de langage, c'est que tout n’est que du langage. Quand le modèle semble comprendre, en réalité, c'est la personne qui l'utilise qui fait tout le travail de compréhension et tout le travail de création de sens.

    Lorsqu'on entre du texte dans un grand modèle de langage et que du texte en ressort, on donne du sens à ce texte de la même manière qu'on donne du sens à un texte provenant d'une personne : on s’imagine un esprit doté d’une intention communicative à l'origine de ce texte.

    Lorsqu'il s'agit d'une autre personne, ce n'est pas faux d'imaginer un esprit. On pourrait se tromper quant à son intention communicative, mais souvent, nous sommes assez bons pour la deviner correctement. Lorsqu’il s'agit d'un grand modèle de langage, il n'y a pas du tout d'esprit, donc nous créons nous-mêmes cette compréhension.

    Cet article a initialement été publié dans l'édition du 9 mars de l'infolettre des Décrypteurs. Pour obtenir des contenus exclusifs comme celui-ci ainsi que des analyses sur tout ce qui touche la désinformation web, abonnez-vous en cliquant ici.

    Vous avez inventé le terme « perroquet stochastique » pour décrire les grands modèles de langage. Pouvez-vous expliquer ce que cela signifie?

    Dans l'expression « perroquet stochastique », le mot « perroquet » fait référence au verbe parroting en anglais, qui signifie « répéter sans comprendre ». Le but ici n’est pas d’insulter les perroquets, qui sont de merveilleuses créatures avec leur propre vie intérieure! (Rires)

    « Stochastique » signifie « aléatoire », selon un calcul de probabilités. Ainsi, lorsque les grands modèles de langage sont utilisés pour produire du texte, nous les utilisons pour distribuer les mots les plus probables dans une situation donnée pour ensuite les choisir aléatoirement. Mais tous les mots n'ont pas une chance égale d’être choisis : certains sont plus susceptibles de sortir que d’autres.

    Qu'y a-t-il de dangereux ou de risqué dans le fait de croire que les grands modèles de langage sont conscients?

    Sur le plan individuel, si nous tombons dans l'idée selon laquelle les modèles de langage pensent, raisonnent, sont conscients, ont des idées et ont accès à beaucoup d'informations, nous nous prédisposons à voir de mauvaises informations comme s'il s'agissait de bonnes informations, et cela peut être nuisible. Imaginez quelqu'un qui demande des conseils médicaux à ChatGPT et qui suit ces conseils ou quelqu’un qui suit une recette générée par l’IA qui affirme que du poulet doit être cuit saignant.

    Sur le plan sociétal, nous voyons beaucoup de suggestions selon lesquelles les robots conversationnels pourraient être utilisés comme des enseignants-robots, des thérapeutes-robots, des avocats-robots ou des médecins-robots. Cela ne fonctionnera tout simplement pas. Mais si suffisamment de gens croient que cela pourrait fonctionner, nos gouvernements pourraient s'en sortir en comblant les trous dans le filet social avec des systèmes qui ne devraient pas servir à cela.

    Pourquoi les gens de l'industrie de l’IA utilisent-ils un vocabulaire qui prête des caractéristiques humaines aux modèles de langage alors qu'ils comprennent très bien comment ces systèmes fonctionnent?

    C'est un phénomène intéressant, n'est-ce pas? Certaines personnes sont réellement tombées dans ce type de raisonnement, alors que d’autres semblent le faire. Commençons par celles qui semblent le faire : les entreprises qui construisent ces modèles ont certainement intérêt à ce que le public pense que ceux-ci sont beaucoup plus puissants qu’ils ne le sont. Ça facilite leur vente.

    Sinon, je pense que les ingénieurs qui les ont conçus, en général, ne sont pas linguistes, donc ils ne sont pas sensibles à la manière dont fonctionne le langage. Lorsque le système dit quelque chose qui semble impressionnant – par exemple, s’il semble affirmer sa propre conscience –, cela semble trop impressionnant pour être le fruit du hasard. Ils ne prennent pas le recul nécessaire pour constater qu'ils sont ceux qui donnent un sens à ce langage.

    Et il y a aussi la possibilité que les gens qui construisent ces modèles veulent tout simplement croire qu'ils ont créé quelque chose de vraiment, vraiment cool.

    Decrypteurs. Marie-Pier Élie, Jeff Yates, Nicholas De Rosa et Alexis De Lancer.
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  8. Transport en commun Montréal veut un réseau de tramways

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    PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

    En plus des projets de tramway, il est aussi proposé d’allonger toutes les lignes du métro de Montréal (sauf la jaune).

    Des tramways. Beaucoup de tramways. Et des prolongements de métro. La Ville de Montréal entrevoit la création d’un important réseau de transport sur rail dans les quartiers actuellement mal desservis par le transport lourd, révèle un document rendu public dans les derniers jours.

    La carte, placée en annexe d’un rapport officiel qui doit être adopté à la prochaine séance du conseil d’agglomération, montre le transport collectif dont l’administration Plante rêve à l’horizon 2050.

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    INFOGRAPHIE AGGLOMÉRATION DE MONTRÉAL

    Vision du développement du transport en commun à Montréal à l’horizon 2050

    Montréal espère ainsi pouvoir proposer une « offre de service bonifiée [qui] s’appuie sur des prolongements réseau de métro », notamment de la ligne bleue vers l’ouest jusqu’à Lachine, de la ligne orange (au-delà de la station Côte-Vertu) jusqu’au boulevard Gouin et de la ligne verte à l’est et au nord pour la raccorder à la ligne bleue, elle aussi rallongée.

    La fameuse « ligne rose » avec laquelle Valérie Plante a accédé à la mairie de Montréal, en 2017, fait un retour sur cette carte.

    « Cette vision d’avenir comprend un tout nouveau réseau de tramway qui vient ajouter une offre de service de niveau intermédiaire entre le réseau d’autobus régulier et les réseaux de métro et de train de banlieue », souligne aussi le document.

     

    Les artères ciblées ne sont pas identifiées sur le schéma, mais on devine une volonté d’installer des lignes sur les boulevards Henri-Bourassa, Cavendish et Saint-Michel, sur l’avenue du Parc, ainsi que dans les rues Notre-Dame, Jean-Talon et de la Commune, entre autres. Ce développement se ferait en deux phases.

    L’administration Plante n’a pas voulu commenter la publication de cette carte. Elle doit présenter son Plan d’urbanisme et de mobilité 2050 d’ici la fin de l’année, selon le site web de la Ville de Montréal.

    La Presse avait déjà révélé que l’administration Plante voulait installer un tramway rue Jean-Talon Ouest, qui desservirait notamment l’immense lotissement résidentiel sur le terrain de l’hippodrome.

    « Le niveau d’ambition qu’il faut avoir »

    L’ensemble de ces projets ne se concrétisera sûrement pas, mais il vaut mieux voir trop grand que trop petit, selon l’organisme Vivre en ville.

    « Il va falloir éventuellement faire des choix, ça va être difficile de tout faire, mais ce que j’aime, c’est le niveau d’ambition présenté », a réagi Christian Savard, directeur général de l’organisme.

    C’est le niveau d’ambition qu’il faut avoir. […] Ça correspond pas mal plus au niveau d’ambition que l’on retrouve à Toronto ou à Vancouver et qui semblait disparu de la carte à Montréal depuis que le REM de l’Est a été abandonné. Je sentais un peu de découragement collectif.

    Christian Savard, directeur général de Vivre en ville

    Une vision d’ensemble comme celle-ci vaut mieux que les propositions « tronçon par tronçon, projet par projet » qui prévalent actuellement, a-t-il continué. « Ça ne présente pas le portrait global. Pour une fois, on voit ce à quoi pourrait ressembler un véritable réseau. »

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  9. Il y a 23 heures, KOOL a dit :

    ⬆️ En gros tu disais « Toutes les villes passent à travers des creux en matière de construction de tours et que Montréal était bien placée à ce niveau, tout en rajoutant que la Ville s'est assurée d'avoir une bonne qualité d'architecture comme elle l'avait déjà fait avec le 900 Saint-Jacques. »

    Ça reste à voir quant à la qualité architecturale et on pourra juger en temps et lieux de la véracité de ton propos. 

    Sur un autre ordre d'idée, je suis à des années lumière d'avoir le talent de Windex en matière de montage 3-D alors vous devrez vous contenter de mon modeste apport 2-D pour vous donner une idée approximative du 900 Saint-Antoine dans le Skyline à partir de l'IDS. 

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    Bien sûr la stabilité politique qui conduit à la prévisibilité en affaires est une condition indispensable pour le développement économique. À ce propos l'administration municipale ne fait que contribuer à créer l'ambiance nécessaire pour encourager la confiance des investisseurs. Son rôle est donc limité et ce n'est pas la politique 20/20/20 qui a changé les choses puisque les promoteurs ont appris à la contourner. Néanmoins la Ville a tout de même pris ses responsabilités lors de la demande initiale de permis, en exigeant des améliorations de design pour le 900 St-Jacques Ouest. Ici tout le monde semble s'accorder dans l'appréciation de l'architecture qui en a résulté. 

    À noter que la Ville n'a fait que respecter le Plan d'urbanisme qui permet 200 m dans ce secteur. Pareil pour le 900 St-Antoine Ouest qui atteindra son maximum permis en dépit de certaines vues du fleuve que l'administration souhaite protéger. La Ville propose alors comme condition un retrait en biais dans l'angle et à une hauteur spécifique qui n'occultera pas ce cône de vue. À remarquer qu'il y a plusieurs façons de réaliser cet artifice dont des sections dégradées qui dégageraient cette perspective par un effet d'escalier (une forme d'édifices en hauteur inexistante à Montréal).

    Cela dit c'est le marché qui dicte le développement, notamment par la valeur des terrains les plus chers qui imposent une densité (ou une certaine hauteur) afin de garantir non seulement la rentabilité d'un projet mais aussi sa profitabilité. La crise du logement et certains nouveaux pouvoirs aux villes récemment accordés par Québec semble à leur tour ramener le pendule du bon bord. Ce qui m'amène à dire que le pire devrait être derrière nous, puisqu'on envisage éventuellement la baisse des taux d'intérêt, un autre frein important à la reprise des chantiers.

     

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  10. il y a 35 minutes, KOOL a dit :

    @acpnc : En déplaçant une partie de ton texte dans le topic « Élections 2025 » j'ai involontairement paumé au passage ton intéressant texte sur le 900 Saint-Antoine Ouest. Je suis vraiment désolé. Pourrais-tu le réécrire si ce n'est pas trop te demander ? Merci. B|

    Pas évident de réécrire un texte parce que quand j'écris je le fais toujours spontanément sous l'inspiration du moment. Je ne retrouve pas non plus ce texte dans mon activité récente ni dans l'historique de mon ordi. Dommage. Je n'ai plus le temps ce matin. Je verrai si l'inspiration me revient, mais c'est très difficile de revenir sur des émotions déjà exprimées qui sont comme des bulles qui une fois éclatées ne peuvent plus vraiment être reconstituées.

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  11. Nouvelle salve contre les subventions aux entreprises

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    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

    Le gouvernement met le paquet sur l’industrie des batteries, avec des milliards d’aides à Northvolt, Ford et Lion Électrique, notamment.

    À quelques jours du budget du Québec, une nouvelle étude torpille la politique industrielle du gouvernement, qui mise encore et toujours sur les subventions et autres formes d’aide aux entreprises pour enrichir le Québec.

    Le gouvernement met le paquet sur l’industrie des batteries, avec des milliards d’aides à Northvolt, Ford et Lion Électrique, notamment. Cet afflux vient après avoir appuyé de diverses manières les Rio Tinto, Bombardier, Ubisoft, IBM et autres CGI ces dernières années.

    Or, de telles politiques d’aide ont échoué à enrichir durablement le Québec, soutient une étude du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal. Ses auteurs, notamment Robert Gagné et Jonathan Deslauriers, militent pour une réforme majeure.

    « Après plus de 25 ans d’interventionnisme économique, force est de constater que la politique industrielle du Québec n’a pas produit les résultats escomptés », écrivent les auteurs⁠1.

    « L’investissement privé en machines et matériel et en produits de propriété intellectuelle est faible, la croissance de la productivité demeure insuffisante pour combler le retard économique cumulé, et le niveau relatif des exportations québécoises est nettement plus faible que dans les économies occidentales de taille similaire. »

     

    Le mois dernier, une autre étude, de l’Université de Sherbrooke, dressait des constats sévères. Elle faisait ressortir que sur les 702 entreprises du Québec qui bénéficient du crédit d’impôt pour les affaires électroniques – dont des multinationales – seulement quatre paient des impôts, au bout du compte. Pire : tout compris, le gouvernement du Québec enregistre une perte nette de 131 millions avec ces entreprises, même en tenant compte des charges sociales qu’elles versent⁠2.

    Selon la nouvelle étude de HEC Montréal, ce genre de crédits et autres subventions n’ont pas significativement haussé les investissements des entreprises ni leur productivité ou innovation.

    En moyenne, les entreprises du Québec investissent deux fois moins que celles des principaux pays industrialisés. Le Québec est même au dernier rang des pays comparés, à 12 658 $ d’investissement privé par emploi, loin derrière la moyenne canadienne (17 661 $), le Danemark (26 840 $) ou la France (29 258 $). La Suède est à 35 461 $ d’investissement par emploi.

    Et cet écart entre le Québec et les autres pays a très peu bougé depuis 25 ans.

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    Pourtant, le gouvernement du Québec appuie massivement les entreprises. En 2022, par exemple, le Québec a versé 2,8 milliards de dollars en crédits d’impôt aux entreprises, entre autres, soit trois fois plus que l’Ontario, toute proportion gardée.

    Un des principaux soutiens prend la forme d’un crédit d’impôt sur les salaires ou les emplois. De fait, 80 % des crédits d’impôt aux entreprises ont servi à subventionner les salaires en 2022.

    Cette injection de fonds est contestable, sachant que le Québec a une pénurie de main-d’œuvre aujourd’hui, avec moins de 5 % de chômage, notamment dans le secteur informatique.

    « En refusant de suspendre ce crédit, le gouvernement subventionne des entreprises d’envergure internationale, profitables, qui évoluent dans un secteur d’activité parvenu à maturité. Grâce à l’avantage conféré par le crédit, ces entreprises cannibalisent des ressources hautement qualifiées qui pourraient être employées plus efficacement dans des secteurs d’activité potentiellement plus productifs, innovateurs, ou créateurs de valeur ajoutée », selon l’étude.

    Autre constat : 70 % de l’aide fiscale pour la recherche et le développement va aux grandes entreprises, comparativement à 44 % il y a une décennie. Le gouvernement a dépensé 476 millions avec de tels crédits en 2022. Or, l’impact sur la recherche serait plus grand si cette aide était versée à de plus petites entreprises, disent les auteurs.

    « Il y a tout un ménage à faire dans les crédits d’impôt. Il y a plein d’affaires qui ne marchent pas. On devrait s’en tenir à quelques mesures phares, bien ciblées, pour atteindre des objectifs précis, avec des indicateurs par la suite pour vérifier l’atteinte des objectifs », dit Robert Gagné, professeur d’économie à HEC Montréal.

    « Faisons confiance aux entrepreneurs québécois, ajoute-t-il. On n’arrête pas de dire qu’ils sont imaginatifs, créatifs, alors pourquoi faut-il toujours leur donner des carottes bouillies dans la bouche à la petite cuillère ? »

    Ce que j’en pense ?

    Avec un déficit budgétaire qui s’annonce fort élevé et des compressions à l’horizon, le gouvernement aurait intérêt à s’interroger sur les résultats réels de sa politique industrielle.

    D’autant que la présence du secteur public dans l’économie du Québec est parmi les plus importantes au monde. En 2022, le poids des dépenses courantes de l’ensemble des administrations publiques représentait 49,2 % du PIB au Québec, au 5rang mondial. La Suède est à 45,7 % et l’Ontario, à 39,5 %.

    Le financement de nos programmes sociaux dépend de notre enrichissement collectif. Et la seule façon de vraiment s’enrichir sans inflation indue est de hausser notre niveau de vie. Pour ce faire, il faut augmenter la production par habitant et, plus précisément, la productivité des entreprises et donc leurs investissements dans les équipements et les logiciels.

    L’étude de HEC Montréal constate que la politique industrielle du Québec n’a pas permis de hausser ces investissements par rapport à nos concurrents mondiaux.

    1. Consultez l’étude du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal 2. Consultez la chronique « Québec perd 130 millions par an avec ses bonbons fiscaux »
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  12. Financement des aéroports Une nouvelle structure pour aider Montréal-Trudeau, demande la CCMM

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    PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES LA PRESSE

    Le bail de l’aéroport Montréal-Trudeau prend fin en 2072.

    Un « mur financier » se dresse devant Montréal-Trudeau, et Ottawa doit aider l’aéroport à le surmonter en lui permettant de se financer auprès de « partenaires privés », affirme la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). Il y a « urgence de décider », plaide son président et chef de la direction, Michel Leblanc.

    Ce qu’il faut savoir 

    Les aéroports canadiens ne peuvent lever de capital-actions.

    Cela met une pression sur Montréal-Trudeau, qui doit réaliser d’importants investissements.

    La Chambre de commerce du Montréal métropolitain exhorte Ottawa à revoir le mode de financement des aéroports.

    L’organisation a décidé de plaider pour une nouvelle structure de financement dans son mémoire envoyé au gouvernement Trudeau en vue de la présentation de son budget printanier. Le document de neuf pages ne comporte qu’une seule autre recommandation : la mise en place d’un programme spécial pour bonifier l’offre de logements dans trois secteurs à « fort potentiel » : Bridge-Bonaventure, Namur-Hippodrome et l’est de Montréal.

    « On parle d’années de décisions pour l’aéroport, résume M. Leblanc. Il y aura des travaux complexes à réaliser. Il faut pouvoir les séquencer. C’est pour cela qu’il faut régler, dans la prochaine année, l’enjeu de la structure de financement. »

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    PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

    Le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc

    Dans les années 1980, le gouvernement fédéral a décidé de transformer les aéroports en organismes à but non lucratif qui doivent payer l’occupation et l’utilisation des terrains fédéraux. Dans la grande majorité des cas, les baux sont échelonnés sur des décennies – jusqu’en 2072 pour Montréal. La loi leur interdit de lever du capital-actions.

     

    « Quand on veut emprunter et amortir l’investissement sur 30 ou 40 ans, on va se rapprocher des échéances qui vont limiter la capacité à emprunter à long terme », observe M. Leblanc, en rappelant que l’actif doit être remis libre de dettes au gouvernement fédéral au terme du bail.

    Dans la même veine

    La CCMM reprend un plaidoyer ayant émané d’Aéroports de Montréal (ADM), le responsable des aéroports Montréal-Trudeau et Mirabel, soit la capacité à accueillir des investisseurs privés, comme des gestionnaires de régimes de retraite, prêts à être patients.

    Cet objectif serait de se financer auprès d’investisseurs qui n’ont pas pour objectif de revendre leurs parts dans trois ou quatre ans ou dans une logique d’imposer des niveaux de rendement très élevés. C’est du long terme.

    Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

    La Presse avait souligné, en juillet dernier, qu’ADM avait retenu les services de lobbyistes pour accentuer la pression sur le gouvernement Trudeau sur la question du financement des aéroports.

    Par courriel, ADM a précisé ne pas avoir envoyé de mémoire au gouvernement Trudeau dans le cadre des consultations prébudgétaires, mais que son président-directeur général, Yves Beauchamp, a pu faire valoir la position de l’organisme à plusieurs reprises auprès des instances fédérales.

    Les voyageurs ont expérimenté les problèmes de congestion pour se rendre à Montréal-Trudeau. Cela témoigne de l’ampleur des investissements à réaliser du côté « ville » avec le débarcadère. ADM doit également achever la station qui accueillera le Réseau express métropolitain (REM).

    Selon le plus récent rapport annuel de l’OBNL, après 2028, on prévoit une « série de projets » du « côté piste » pour accroître la capacité des barrières et du traitement de bagages.

    À court terme, Ottawa pourrait rapidement donner un peu de répit à ADM en révisant ses charges de loyer pour lui permettre d’investir davantage dans ses infrastructures.

    « En 2022, les frais locatifs absorbaient environ 11 % des revenus d’ADM, souligne la Chambre, dans son mémoire. C’est donc une somme annuelle de 68,3 millions qui n’a pas été disponible pour soutenir les travaux de maintien et d’agrandissement. »

    D’autres solutions

    Dans son ouvrage La saga des aéroports de Mirabel et Dorval : des leçons à tirer maintenant et pour l’avenir, le professeur de gestion des opérations et de la logistique à HEC Montréal Jacques Roy abordait également les défis financiers d’ADM.

    L’expert estimait que la planche de salut de Montréal-Trudeau ne passait pas par sa privatisation ou l’arrivée d’investisseurs privés. Il proposait une renégociation des modalités du bail entre ADM et Ottawa. Par exemple, le bail pourrait être prolongé. De son côté, le loyer serait plafonné au niveau actuel et indexé à l’inflation plutôt que sur la base des revenus bruts.

    Après les neuf premiers mois de 2023, le trafic de passager était légèrement supérieur à ce qu’il était avant l’arrivée de la COVID-19. Cela a permis à ADM de générer un excédent de 157 millions en date du 30 septembre dernier. Sa dette nette s’élevait à 2,2 milliards, en recul de 100 millions par rapport à son niveau de la fin de 2022.

     
    En savoir plus
    • 3,3 milliards
      Investissements prévus pour le volet « ville », comme la station du REM et le débarcadère à Montréal-Trudeau
      source : aéroports de Montréal
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  13. Hameçonnage par texto L’A25 comme appât, un système russe comme allié

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    PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

    Des messages textes frauduleux circulent pour exiger de Québécois le règlement de « frais impayée » (sic) après l’utilisation du pont à péage de l’A25.

    Une vague de messages textes malveillants qui déferle sur le Québec est liée à une infrastructure russe responsable de nombreuses attaques et opérations d’hameçonnage partout dans le monde dans les dernières semaines, a constaté La Presse.

    Dans les derniers jours, de nombreux Québécois ont reçu des textos sur leur téléphone cellulaire exigeant le paiement d’une contravention pour excès de vitesse.

    « Un radar a détecté que votre véhicule circulait à 56 km/h dans une zone scolaire limitée à 30 km/h », indiquent les messages en provenance de différents numéros de téléphone bidon. « Veuillez régler cette infraction avant le 4 février 2024 afin d’éviter des frais de retard excessifs. »

    Les liens sur lesquels on est invité à cliquer conduisent à des pages qui reprennent en tous points l’environnement graphique du site web du ministère de la Justice du Québec. Des coordonnées personnelles et des informations bancaires y sont demandées ; celles-ci pourront ensuite être vendues dans le web clandestin (dark web) ou utilisées pour réaliser des transactions courantes.

    Cette technique d’hameçonnage (phishing) par texto (smishing) a le vent dans les voiles, notamment en raison de la facilité avec laquelle les fraudeurs de partout dans le monde peuvent opérer sans être inquiétés par les autorités.

    « Il n’y a pas nécessairement plus de tentatives, mais elles sont plus ciblées », explique Fyscillia Ream, coordonnatrice scientifique à la Chaire de recherche en prévention de la cybercriminalité. Et les fraudeurs, note-t-elle, sont plus réactifs à l’actualité. Elle cite par exemple l’envoi massif de textos frauduleux après une panne d’Hydro-Québec causée par une tempête de verglas en avril dernier.

     

    Vendredi dernier, le ministère de la Justice a tenu à rappeler par communiqué qu’il ne joignait jamais le public par texto. Il « demande aux citoyennes et citoyens qui reçoivent un tel message de n’ouvrir aucune pièce jointe, de ne cliquer sur aucun hyperlien, de ne transmettre aucune information personnelle et de supprimer le message ».

    Depuis le mois de décembre, des messages circulent en outre pour exiger de Québécois le règlement d’un « frais impayée » (sic) après l’utilisation du pont Olivier-Charbonneau (pont à péage de l’A25).

    Là encore, la plateforme du gestionnaire est reproduite à l’identique. « C’est à s’y méprendre », lance Sylvie Godin, porte-parole de Transurban, entreprise australienne qui gère l’autoroute et le pont par l’entremise de la société Concession A25. « Les imitations de logos et de sites web, c’est ce qui est bouleversant. »

    Exemples de sites internet frauduleux
     
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    Mme Godin tient à préciser que la réception de textos malveillants par des usagers du lien routier n’est aucunement liée à une brèche informatique dans les systèmes de Transurban. Elle explique aussi que l’entreprise ne communique pas au moyen de la messagerie texte.

    Paradis pour les pirates

    Les URL incluses dans les textos récents faussement attribués à Concession A25 ou au ministère de la Justice ont en commun une même adresse IP hébergée par l’entreprise Prospero, située en Russie. Des centaines de sites frauduleux en émanent, imitant notamment l’identité de services comme Netflix, Amazon et Spotify.

    L’infrastructure en cause : le système autonome russe AS200593, au cœur de cybermenaces contre des organisations mondiales. « Un système autonome est comme un grand quartier sur l’internet avec ses propres règles et méthodes de gestion du trafic », explique Adam Lopez, expert de la firme américaine de sécurité informatique HYAS.

    L’entreprise de San Francisco a neutralisé au moins une fraude au faux technicien – le fraudeur se faisait passer pour un employé afin d’installer un logiciel malveillant dans les appareils de « collègues » d’une banque mondiale – exploitant l’infrastructure AS200593.

    Des fraudeurs ont récemment inscrit dans ce « quartier » russe une multitude de noms de domaine pour piéger les Québécois.

    « Ils sont enregistrés en grand nombre car leur utilisation est généralement de courte durée », précise David Brundson, ingénieur en sécurité et « pirate éthique » chez HYAS.

    Sites frauduleux partageant l’infrastructure AS200593*

    • servicefacture-quebec.com
    • paimentqc-infraction.com
    • qc-amendeservice.com
    • qcinfraction.com
    • a25site.com
    • a25service.com
    • a25qc-paiement.com
    • a25pont-payment.com
    • a25can.com
    • a25cafacture.com
    • a25ca-site.com
    • a25ca-facture.com
    • a25-supports.com
    • a25-servicefacture.com
    • a25-pontpayent.com
    • a25-pontpayants.com
    • a25-facture.com
    • a25-aide.com
    • a-25pont.com
    • a25caweb.com
    • a25facturation.com
    • ponta25-webpaiement.com
    • a25-facture-enligne1.com
    • a25-express.com
    • payment-a25.com
    • a25fac.com
    • a25web.com
    • a25-webclient.com
    • a25sitefacture.com

    * Selon le site d’analyse web urlscan.io

    Des pirates russes connaissent-ils donc le pont Olivier-Charbonneau, entre Montréal et Laval ?

    « Les fraudeurs peuvent utiliser des serveurs mandataires inverses [reverse proxys] et des services VPN pour masquer leur véritable emplacement, en donnant l’impression qu’ils se trouvent en Russie alors qu’ils pourraient opérer à partir de n’importe quel endroit dans le monde », explique M. Lopez.

    L’entreprise russe Prospero, derrière le système autonome AS200593, « semble être un service pare-balles [bulletproof hosting, type d’hébergement web qui échappe aux autorités], un facteur clé pour permettre la fraude », ajoute M. Brundson. « Toute société d’hébergement digne de confiance a intérêt à éliminer les sites malveillants de sa plateforme, sous peine de voir sa responsabilité engagée. »

    Le système AS200593 héberge aussi des simulacres de sites d’organisations canadiennes comme Postes Canada, l’autoroute à péage 407 ETR à Toronto ou la Ville de Vancouver.

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    CAPTURE D’ÉCRAN LA PRESSE

    Avertissement de Google signalant un site frauduleux

    Selon l’équipe de cybersécurité de Google, le Threat Analysis Group (TAG), les tentatives d’hameçonnage en provenance de la Russie contre des citoyens de pays membres de l’OTAN ont triplé de 2020 à 2022, année marquée par l’invasion de l’Ukraine.

    Le climat politique est un facteur important. De nombreuses campagnes de fraude importantes proviennent d’endroits où les forces de l’ordre locales ne tiennent pas compte des plaintes émanant d’autres pays.

    David Brundson, ingénieur en sécurité et « pirate éthique » chez HYAS

    Dans son essai This Is How They Tell Me the World Ends : The Cyberweapons Arms Race, la journaliste américaine Nicole Perlroth souligne que Vladimir Poutine a instauré seulement deux règles en matière de piratage : « ne pas mener d’attaque au sein de la mère patrie » et « répondre aux demandes du Kremlin ».

    Des attaques clés en main

    Mener des opérations de phishing anonyme comme celles qui ont cours actuellement au Québec est un jeu d’enfant partout dans le monde. Nul besoin d’avoir des connaissances informatiques ou des équipements avancés.

    Sur la plateforme de messagerie Telegram, créée en Russie et établie à Dubaï, de nombreux usagers offrent des ensembles d’hameçonnage clés en main. Vantant ses trois années d’expérience, un codeur propose pour un seul prix la conception de la page d’accueil, l’hébergement web, l’inscription du nom de domaine ainsi que des instructions de démarrage.

    Des trousses « prêtes à l’emploi » vendues de 40 à 150 $ montrent des interfaces factices du réseau social Snapchat, du géant des télécommunications T-Mobile, du service de livraison UPS ou encore de l’entreprise de lutte WWE.

     
     
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    Selon les forfaits, le pirate promet aux fraudeurs de collecter auprès des usagers des informations telles que leur prénom, leur nom de famille, leur adresse postale, leur numéro de téléphone ainsi que toutes les données de leur carte de crédit : numéro, cryptogramme et date d’expiration.

    Contacté sur Telegram par La Presse, cet usager a assuré pouvoir nous fournir une réplique du portail du site de paiement du ministère de la Justice du Québec et tous les outils pour mener à bien notre opération d’hameçonnage. Coût ? « Allons-y pour 150 $. »

    En prime, notre interlocuteur mentionne qu’il peut nous transmettre 45 000 numéros de téléphone issus d’une brèche de sécurité « récente » au Québec.

    Est-ce que notre opération sera 100 % anonyme ? demandons-nous. « Oui », nous assure-t-on. « Nos VPS [serveurs privés virtuels] sont situés à Kyiv, en Ukraine. Ils ignorent aussi le DMAC [Digital Millennium Copyright Act, loi américaine qui permet la suppression de contenus]. Nous commandons [les serveurs] avec de fausses informations au moyen de cryptomonnaies. »

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    CAPTURE D’ÉCRAN LA PRESSE

    Extrait de la conversation Telegram entre un usager offrant des trousses d’hameçonnage et La Presse

    La Presse n’a pas conclu de transaction, contrairement à des centaines d’utilisateurs de Telegram qui sont abonnés à de tels services.

    Qu’elles proviennent de l’Ukraine, de la Russie ou d’autres terreaux de la cybercriminalité, les tentatives d’hameçonnage n’ont pas fini de polluer les boîtes de messagerie des Québécois, croit Fyscillia Ream.

    « Si c’est important, on trouvera un moyen de vous joindre autrement, dit-elle. Il vaut mieux ne jamais cliquer sur le lien d’un texto et contacter directement l’entreprise ou l’institution avant de faire un paiement. »

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  14. Oui il faut innover et oser proposer plus de densité, que ce soit par hauteur ou autrement. Seulement ne faisons pas les choses n'importe comment, car il faut dans le processus s'assurer de la qualité architecturale, pour justement éviter de tomber dans la banalisation générale de nos quartiers résidentiels. Surtout qu'on se plaint déjà du caractère générique de Griffintown, un exemple à éviter ailleurs.

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  15. Nouveau toit du Stade olympique Les oppositions saluent l’investissement annoncé par Québec

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    (Québec) Dans une rare unanimité, les partis d’opposition ont tour à tour salué mardi le choix fait par Québec d’investir 870 millions pour remplacer complètement le toit du Stade olympique à Montréal.

    Pascal Bérubé, qui a été ministre délégué au Tourisme dans le gouvernement péquiste de Pauline Marois, a affirmé que le stade est une infrastructure historique pour le Québec et stratégique dans l’est de la métropole.

    « Ce qui est raisonnable, c’est de prendre une décision pour assurer l’avenir du stade. Ça ne sera jamais populaire », a-t-il dit.

    Par contre, le député de Matane-Matapédia ne croit pas qu’installer un toit fixe transformera l’infrastructure en aimant à ligues sportives.

     

    « Il est clair que le choix du toit oriente l’utilisation. À partir du moment où vous avez un toit fixe, je ne crois pas que c’est un stade pour le sport. Ça peut être un lieu qui est approprié pour le spectacle, par exemple, si l’acoustique est améliorée », a-t-il dit.

    Il faut un plan d’affaires

    Le chef par intérim du Parti libéral, Marc Tanguay, croit également qu’un nouveau toit permettra d’attirer des concerts à grand déploiement. Lundi, la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a dit que le Québec n’avait pu accueillir les récentes tournées de Taylor Swift, de Bruce Springsteen ou de Beyoncé, par exemple, puisqu’il n’avait pas l’infrastructure appropriée.

    « Est-ce que c’est le meilleur stade nec plus ultra en Amérique du Nord ? Non, mais c’est celui qu’on a et il y a moyen de tirer notre épingle du jeu et d’avoir un plan d’affaires », a dit M. Tanguay.

    Selon le chef libéral, les travaux sont visiblement nécessaires. « Maintenant […] ce qu’on demande au gouvernement, c’est d’avoir un plan d’affaires pour qu’on puisse justement rentabiliser cet investissement-là », a-t-il poursuivi.

    Préserver un « joyaux »

    Même si l’investissement est massif, et qu’il ne concerne que le toit et le remplacement de l’anneau technique, le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, affirme qu’il était nécessaire de procéder avec cette annonce.

    « Je pense que la décision qui a été prise, c’est la moins pire des décisions. Ça reste un joyau de l’identité québécoise [et] de l’identité montréalaise », a-t-il dit.

    Aucun parti politique représenté à l’Assemblée nationale ne soutient par ailleurs qu’il faudrait démolir le stade, ce qui aurait coûté près de 2 milliards, selon des estimations préliminaires.

     
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  16. Le beau risque du Stade

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    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La Société de développement et de mise en valeur du Parc olympique, qui pilote le projet de reconstruction du Stade, et le consortium retenu pour les travaux, formé de Pomerleau et de Canam, travailleront main dans la main selon une « approche collaborative ».

    Cela aurait pu être un fiasco monumental, voire un embarras international pour Montréal, mais la reconstruction annoncée du Stade olympique pourrait en fin de compte constituer un moment charnière dans la manière de réaliser de grands projets d’infrastructures au Québec.

    Un moment porteur de renouveau, oserais-je même dire.

    La ministre du Tourisme, Caroline Proulx, espère que ces travaux de 870 millions de dollars permettront d’attirer au Stade des mégaconcerts de vedettes internationales comme Taylor Swift. Elle a mentionné le nom de la chanteuse plusieurs fois pendant une conférence de presse foisonnante, lundi.

    On verra pour Taylor Swift, d’autant que les travaux s’étaleront au moins jusqu’en 2028. On verra aussi pour la venue d’équipes sportives, loin d’être assurée.

    Mais à très court terme, on peut déjà prédire que le projet du Stade sera un laboratoire extraordinaire en matière de gestion de projet.

    Pourquoi ?

     

    La Société de développement et de mise en valeur du Parc olympique, qui pilote le projet, et le consortium retenu pour les travaux, formé de Pomerleau et de Canam, travailleront main dans la main selon une « approche collaborative ».

    Tout le monde sera assis autour de la même table à chaque étape, et tout le monde partagera les risques financiers en cas de dépassements de coûts – ou les économies si les travaux sont moins chers que prévu.

    La chose a l’air d’un détail technique, mais c’est loin d’en être un.

     

     

     

    Cette façon de faire est à des années-lumière de la méthode traditionnelle utilisée au Québec, très rigide et codifiée. Dans bien des projets publics, le donneur d’ouvrage prépare d’abord des plans et devis, puis fait un appel d’offres dans l’espoir d’attirer des entreprises intéressées à bâtir le projet « à forfait ».

    Ce mode d’attribution des contrats a montré ses limites immenses ces dernières années.

    Certains grands projets publics, qui se chiffrent en milliards, n’ont généré aucune soumission. D’autres, comme le prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal, ont attiré un seul consortium – ce qui pose des problèmes évidents de concurrence.

    D’autres encore ont été carrément annulés, comme le tramway de Québec, en raison de l’écart gigantesque entre la facture estimée au départ et le montant final des soumissions.

    ***

    Dans le cas du Stade, c’est par nécessité, en quelque sorte, que l’approche « collaborative » a été préconisée.

    Après l’analyse de plusieurs scénarios, tous mis au rancart, le Parc olympique a lancé un nouvel appel de qualification en 2019 dans l’espoir d’avoir au moins trois soumissionnaires pour concevoir une nouvelle toiture. Un seul groupe a levé la main.

    La situation était déjà loin d’être idéale, mais les analyses menées depuis ont révélé que l’anneau technique, qui supporte la structure, devra lui aussi être remplacé. De toute urgence.

    C’est dans ce contexte que le Parc olympique a décidé l’été dernier d’attribuer un contrat de gré à gré au consortium Pomerleau-Canam pour réaliser le chantier, plutôt que de tenter de trouver un autre groupe par les canaux traditionnels. On en a appris un peu plus lundi sur « l’approche collaborative » qui sera mise de l’avant entre ces deux parties.

    J’ai parlé à deux experts qui saluent la méthode de partage des risques préconisée.

    C’est la voie de l’avenir.

    Maude Brunet, professeure agrégée en gestion de projet à HEC Montréal

    Le projet a sans doute déjà été « bien ficelé », souligne-t-elle, puisque ce sont les acteurs déjà autour de la table qui ont eux-mêmes fait les estimations pour en arriver au prix cible de 870 millions. Ce chiffre n’est pas sorti d’un chapeau.

    Les constructeurs ont tout avantage à limiter les dépassements de coûts, m’a pour sa part souligné Erik Poirier, professeur en génie de la construction à l’École de technologie supérieure (ETS). Car ils ne pourront pas facturer des extras à profusion, comme cela est souvent le cas dans les projets publics.

    En contrepartie, les bonis à la performance encourageront les deux parties à être les plus efficaces possibles. « Si le bateau coule ou si le bateau flotte, tout le monde est ensemble. »

    ***

    Il y a tout un spectre dans le mode d’attribution et de réalisation des projets publics. C’est un monde fascinant et très technique que je vous présenterai par fines tranches au cours des prochains mois.

    À une extrémité, on trouve la méthode la plus traditionnelle, où chacun travaille en vase clos. À l’autre bout, les projets sont pleinement intégrés entre toutes les parties, des premières esquisses jusqu’à la livraison.

    La réfection du Stade olympique se situe quelque part entre les deux. Ce qui rend le projet aussi significatif, comme je l’écrivais plus haut, est son ampleur et sa visibilité. Tout le monde scrutera ses moindres avancées – et revers – à la loupe.

    Dans tous les cas, ce chantier s’inscrit dans un virage majeur amorcé par la Société québécoise des infrastructures (SQI) – le bras immobilier du gouvernement. La SQI, qui accompagne le Parc olympique dans le dossier du Stade, tendra de plus en plus vers des approches collaboratives pour les projets publics, m’a confié lundi sa PDG, Caroline Bourgeois.

    « C’est un changement de paradigme entre la position d’un donneur d’ouvrage et celle d’un contractant, où souvent, on n’a pas les mêmes intérêts, m’a-t-elle expliqué. Il y en a un qui veut avoir le maximum pour son argent, et l’autre qui veut faire le plus d’argent possible. Souvent, on est en confrontation, et il y a un gagnant et un perdant. »

    L’objectif de la SQI est qu’à terme, les seuls « gagnants » soient les projets publics eux-mêmes. On ne peut que l’espérer, puisqu’il y en a pour des dizaines de milliards sur la planche à dessin.

    ***

    Maintenant : les 870 millions consacrés au toit représentent-ils de l’argent bien investi ou de la pure folie ?

    Tout est relatif. Rappelons-nous, pour donner un ordre de grandeur, que la Société de transport de Montréal (STM) dépensera 600 millions pour un garage d’autobus, rue de Bellechasse. Deux fois plus cher que prévu et des années en retard.

    Le gouvernement Legault estime que les retombées générées par la tenue d’évènements au Stade pourraient plus que doubler, après les rénovations, à 150 millions par année. Par contre, cet investissement retardera l’agrandissement du Palais des congrès, puisque les sommes imparties par Québec à la métropole ne sont pas infinies.

    Pas évident.

    Dans tous les cas, la décision est prise. Le tataouinage est fini.

    La méthode de partage des risques choisie pour le Stade a un mérite non négligeable : celui de limiter les risques de gouffre financier pour les contribuables.

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  17. Stade olympique : le toit et l’anneau seront finalement remplacés

     
     
    Le stade olympique de Montréal.
     
     

    L’enceinte du Stade olympique est fermée jusqu’à nouvel ordre, en raison de travaux exploratoires pour le remplacement du toit.

    Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

     

    Après des mois d'analyse, la décision est prise. Radio-Canada a appris que le gouvernement Legault annoncera lundi qu'il remplacera bel et bien le toit et l'anneau technique du Stade olympique.

    La ministre responsable, Caroline Proulx, dévoilera à cette occasion une estimation des coûts. Les travaux coûteront des centaines de millions de dollars, mais ne devraient pas atteindre le milliard, selon ce que nous avons appris. Il y a quelques semaines, le quotidien La Presse avait évoqué une facture entre 750 millions et un milliard de dollars.

    Le chantier devrait durer 4 ans. Les travaux permettront de démanteler le toit actuel, de remplacer l'anneau technique qui fait tenir toute la structure du Stade et de construire un nouveau toit. La nouvelle toiture sera rigide et fixe, selon les informations que nous avons obtenues. La décision de rénover le Stade s'inscrit dans la volonté de François Legault de faire de la structure un « symbole positif ».

    Le gouvernement devrait présenter sa décision dans une logique économique, soit un investissement qui va rapporter. Une fois rénové, le Stade pourra accueillir des événements toute l'année, peu importe les conditions météo, contrairement à l'heure actuelle.

    Le gouvernement estime ainsi que quand les travaux seront terminés, les activités du Parc olympique entraîneront des retombées annuelles de près de 150 millions de dollars. Elles sont actuellement évaluées à 68 millions.

     

    Au cabinet de la mairesse Valérie Plante, on souligne par courriel, qu'il s'agit d'« une très bonne nouvelle » que le gouvernement soit en mesure d’annoncer de tels investissements.

    Le stade olympique est un joyau de la métropole, un symbole de la Ville et un acteur majeur du dynamisme de l’est de Montréal. On souhaite une solution durable pour le stade et son toit.

    Une citation de Le cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante

    Pour Alexandre Leduc, député solidaire d’Hochelaga-Maisonneuve, cette décision est la seule décision logique. Il souligne par ailleurs que le stade est un joyau architectural et un symbole fort de Hochelaga et de Montréal.

     

    Rénover plutôt que démolir

    Selon nos sources, même si le gouvernement n'a jamais véritablement envisagé détruire le stade, une évaluation à jour du coût de l'inaction a été faite. Conclusion : démolir la structure coûterait plus de 2 milliards de dollars.

    Une facture minimale, à laquelle il faudrait ajouter une perte de revenus liés à la location de la quinzaine d'étages de la tour du Stade. On a aussi tenu compte de l'effet sur certains actifs du Parc olympique, de la Ville et de la Société de Transport de Montréal, comme la ligne de métro.

    Sans investissements, on aurait été obligés de fermer le Stade l'hiver, et de démanteler son toit d'ici 2 ans, avant la démolition complète. La déconstruction aurait par ailleurs créé un immense trou dans le quartier, après des investissements privés et publics de plus d'un milliard et demi de dollars au cours des dernières années.

    Le quartier olympique compterait des actifs d'environ 10 milliards, selon les évaluations gouvernementales. La démolition en aurait rayé de la carte une bonne partie.

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    Téléjournal Montréal
    Remplacement coûteux du toit du Stade olympique : entrevue avec Michel Labrecque
    Le Stade olympique peut accueillir un peu plus de 50 000 spectateurs. Taylor Swift, on l'échappe au Québec, parce qu'on n'est pas capable d'aller dans les stades a notamment déjà affirmé la ministre Caroline Proulx pour défendre l'idée de le rénover.

    L'enceinte du Stade olympique est fermée depuis la mi-décembre pour permettre les travaux exploratoires en vue du remplacement du toit. La décision a notamment forcé le CF Montréal à déplacer au stade Saputo son match d'ouverture, en avril.

    Avec les informations de Gabrielle Proulx

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  18. Immobilier commercial « Course vers la qualité » chez les locataires

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    PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

    Les « immeubles de prestige » sont une catégorie supérieure regroupant une douzaine d’adresses de marque au centre-ville, par exemple le 1000 De La Gauchetière (en photo), Place Ville Marie, le 1250 René-Lévesque et le 1981 McGill.

    Le taux d’inoccupation des édifices de bureaux est demeuré inchangé à 19,4 % durant le quatrième trimestre de 2023 dans la grande région de Montréal. Mais les locaux vides des édifices de prestige du centre-ville commencent à se remplir, ce qui annonce une « course vers la qualité » chez les locataires.

    C’est ce qui se dégage du Rapport trimestriel du marché des bureaux du Grand Montréal publié jeudi par le courtier immobilier commercial Avison Young.

    À 19,4 %, le taux d’inoccupation général demeure « énorme, c’est presque le double du printemps 2020 [10,3 %] et un niveau qu’on n’a pas vu depuis 25 ans », observe Marie-France Benoît, associée chez Avison Young et responsable du renseignement de marché.

    Il y avait fin décembre 21,8 millions de pieds carrés disponibles dans le Grand Montréal. Le fait que le taux d’inoccupation et la superficie disponible n’aient pas augmenté par rapport au 3trimestre « est déjà quelque chose de positif », dit Mme Benoît, sans pour autant y voir nécessairement l’annonce d’une embellie pour le marché en général.

     

    En attendant, dit-elle, on observe « une course vers la qualité » chez les locataires, qui est signalée par la baisse du taux d’inoccupation dans les édifices de prestige du centre-ville, dit Mme Benoît.

    « Ce taux, qui avait atteint 11,9 % au 4trimestre 2022, a passé un an plus tard sous la barre des 10 %, soit 9,5 %, ce qui se rapproche du taux d’inoccupation prépandémique de 8,2 % au 1er trimestre 2020. »

    Les « immeubles de prestige » sont une catégorie supérieure regroupant une douzaine d’adresses de marque, par exemple Place Ville Marie, le 1250 René-Lévesque, le 1000 De La Gauchetière et le 1981 McGill, explique Mme Benoît.

    Les tours du centre-ville étant toutes relativement bien situées et accessibles en transports en commun, la concurrence joue davantage sur la qualité et le luxe que sur l’emplacement, explique le rapport d’Avison Young.

    Mouvement vers la catégorie supérieure

    Ces bâtiments « de prestige » trônent au-dessus de l’échelle A, B et C selon laquelle les édifices de bureaux sont classés en fonction de nombreux critères.

    « Ce qui s’est passé récemment, c’est que des locataires qui occupaient des locaux dans des tours de niveau A ont profité de la disponibilité pour déménager dans ces espaces haut de gamme. »

    Mme Benoît croit que cette tendance va se maintenir, avec comme résultat « des immeubles qui sont presque entièrement loués dans un contexte d’espaces très excédentaires », dans le marché en général.

    Le loyer moyen de ces espaces « premium » est resté stable à 33,50 $ le pied carré durant les deux derniers trimestres de 2023. Durant la même période, le loyer moyen dans les édifices de classe A est passé d’un peu plus de 25 $ à 24 $ le pied carré.

    Selon Mme Benoît, ce mouvement et d’autres facteurs créent un appel d’air qui va se répercuter sur le marché, les locataires d’immeubles B et d’immeubles C ayant des conditions très favorables pour négocier des espaces dans la catégorie supérieure.

    « Le haut taux d’inoccupation incite de nombreux locateurs à investir pour moderniser, améliorer et embellir leur offre », note Mme Benoît.

    La vocation de nombreux édifices obsolètes va continuer d’être un sujet de discussion, note Mme Benoît. Les tendances déjà annoncées comme la conversion en édifice locatif – ou même en hôtel, dans certains cas – va se poursuivre.

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  19. Démographie Le Québec franchit la barre des 9 millions d’habitants

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    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

    Le Québec franchit ce jeudi le cap symbolique des neuf millions d’habitants.

    Le Québec franchit ce jeudi le cap symbolique des neuf millions d’habitants. La province enregistre actuellement une croissance démographique sans précédent, sa population augmentant de plus de 800 personnes par jour, principalement en raison de l’immigration. Coup d’œil sur l’évolution de la taille de la population québécoise.

    + 800

    La population du Québec augmente actuellement d’un peu plus de 800 personnes par jour, montrent les données de Statistique Canada, qui suit l’évolution démographique du pays en direct à l’aide d’un algorithme, via son horloge démographique. Les chiffres tiennent compte de l’ensemble des départs et des arrivées, ainsi que les naissances et les décès. Il s’agit du rythme de croissance le plus rapide jamais observé de l’histoire de la province, surpassant le précédent record établi durant le baby-boom. C’est aussi l’une des progressions les plus fortes à cet égard au Canada, toutes provinces confondues.

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    C’est grosso modo le nombre de résidents non permanents arrivant en moyenne quotidiennement au Québec. On compte aussi environ 181 immigrants qui s’établissent dans la province chaque jour. Bref, la croissance démographique québécoise est propulsée par l’immigration, surtout celle qui est temporaire ou professionnelle, voire étudiante.

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    Un accroissement naturel encore faible

    Pendant ce temps, l’accroissement naturel, soit la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès au sein d’une même population, demeure encore très faible au Québec. On compte en moyenne 227 naissances contre 198 décès par jour, ce qui veut dire qu’à peine 29 personnes supplémentaires s’ajoutent au bilan quotidien de cette façon.

     

    Et la migration interprovinciale ?

    D’après Statistique Canada, environ 87 Canadiens s’installent au Québec chaque jour, tandis que 99 Québécois vont s’établir dans une autre province canadienne. Bref, le Québec perd approximativement 12 habitants par jour en raison de la migration canadienne intérieure, soit environ 4380 personnes par année. En gros, 13 Québécois par jour partent pour l’étranger.

    Avec quatre ans d’avance

    Le Québec a par ailleurs franchi le cap des 9 millions avec quatre ans d’avance. En effet, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) avait révisé en 2022 ses projections démographiques et prévoyait alors que la province atteindrait ce seuil symbolique uniquement en 2028. C’est aux alentours de 2066 que le Québec devrait atteindre la barre des 10 millions d’habitants, selon les plus récents pronostics de l’ISQ. Ces prévisions pourraient toutefois être devancées si la croissance démographique actuelle se poursuit.

     
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  20. il y a 37 minutes, KOOL a dit :

    ⬆️ Es-tu conscient que tu viens de citer un texte qui date d'un mois et que tu es en train d'avoir une discussion avec un fantôme qui n'a pas posté depuis 3 semaines ? ;) 

    J'évite autant que possible les interventions de Rocco, cependant comme il est partout sur Mtlurb difficile de ne pas réagir à l'occasion.  Quant à son absence, elle ne m'était pas évidente mais cela ne change rien au dernier texte que j'ai cité. Quoi qu'il en soit, tout le monde a droit de prendre des vacances ou se retirer temporairement, de toute façon je commente ce qui est écrit tant que le sujet demeure pertinent et d'actualité. Or quand j'écris c'est aux membres que je m'adresse en premier lieu indépendamment de la date de publication de la citation incluse dans mon message.

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  21. Le 2023-12-22 à 10:13, Rocco a dit :

    Je suis toujours surpris de constater qu'il n'y a jamais d'itinérants au Complexe Desjardins ni au Complexe Guy-Favreau, alors que c'est full au Palais des Congrès. Ils sont capable de les foutre dehors pour ces deux centres commerciaux, mais le Palais des Congrès lui est inclusif?

    Chasser les itinérants ne rend service à personne, puisqu'ils ne disparaitront pas comme par magie. Il faut plutôt s'attaquer à la racine du problème, dont les inégalités sociales sont une des causes parmi bien d'autres. Les dépendances à la drogue et autres substances, le manque criant de service en psychiatrie et les budgets faméliques pour bien encadrer le phénomène de l'itinérance, cela ajouté à la pauvreté grandissante conduisent tôt ou tard à la rue. D'ailleurs le phénomène de l'itinérance est devenu mondial, il pèse lourd dans nos sociétés pourtant assez riches pour offrir le minimum vital à chacun. Pendant ce temps à l'opposé les plus riches s'enrichissent encore plus, mais ça on évite d'en parler, c'est trop go-gauche...

    D'ailleurs on ne compte plus les gens qui perdent leur logement faute de moyens pour payer les mensualités qui ne cessent d'augmenter bien au-delà du taux d'inflation. Or le cout du logement s'est grandement apprécié à Montréal depuis quelques années et le manque d'investissement chronique pour du logement abordable est un des facteurs clés qui créé la surenchère dans un cercle vicieux qui s'intensifie avec le temps. 

    Par ailleurs dénoncer sans nuance comme tu le fais sans apporter d'éléments de solutions basés sur une vision humaine, ne fait qu'exacerber le problème et marginaliser davantage les plus faibles de notre société. Je te ferais remarquer en passant, que l'intolérance est le combustible de l'extrême droite et que tes propos deviennent vraiment inquiétants. 😬

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