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FRANÇOIS CARDINAL

LA NOUVELLE CROISADE DE PHYLLIS LAMBERT

FRANÇOIS CARDINAL

LA PRESSE

Quand on se compare… on se désole, finalement.

 

Au moment précis où Québec reléguait la bibliothèque Saint-Sulpice aux petites annonces, New York se portait au secours de son propre patrimoine classé… sous la pression d’une Québécoise.

 

La chose est passée inaperçue, ici, mais Phyllis Lambert a remporté une victoire capitale au sud de la frontière, ces derniers jours. Elle a forcé le propriétaire du majestueux Seagram Building de respecter l’essence du classement patrimonial de l’édifice et de son restaurant.

 

Grâce à une croisade menée dans les principaux quotidiens américains, Mme Lambert et ses alliés ont su convaincre la New York City Landmarks Preservation Commission d’appliquer les règles les plus sévères en matière de protection.

 

Une décision majeure pour l’architecture contemporaine. Mais une décision qui montre aussi que le classement d’un édifice, quel qu’il soit, n’est pas qu’une simple décision gouvernementale.

 

C’est une responsabilité. À long terme.

 

***

 

Quand j’ai parlé à Phyllis Lambert, hier, elle oscillait entre la joie et la colère.

 

La joie, d’abord, d’avoir remporté une bataille décisive pour préserver l’âme du Seagram Building, cette icône de l’architecture du XXe siècle dont elle a elle-même supervisé la construction il y a 60 ans.

 

« Cette victoire était essentielle ! », m’a lancé l’infatigable grande dame de 88 ans. Pour la préservation du restaurant, élément majeur de l’édifice. Mais aussi pour la préservation de l’idée même d’une protection patrimoniale.

 

« Le propriétaire voulait décloisonner le restaurant pour en faire de grandes salles à gogo ! Il voulait transformer un espace d’une grande élégance en un restaurant m’as-tu-vu. Ça aurait complètement tué l’essence du Seagram Building ! »

 

Dans une lettre lapidaire publiée dans le New York Times, Mme Lambert a expliqué que l’abandon d’un écran en verre craquelé et l’ouverture d’une cloison auraient anéanti les proportions et la division des espaces du grand architecte Philip Johnson.

 

Les changements proposés par le propriétaire minaient l’essence du restaurant qui est au centre spirituel du Seagram Building. Si les changements avaient été acceptés par New York, ils auraient enlevé toute pertinence à l’idée même d’une classification patrimoniale, selon Phyllis Lambert.

 

« Si la Ville avait accepté, elle aurait miné la protection actuelle de son patrimoine, et elle aurait menacé la protection future de tous ses biens culturels. Ou bien il existe une classification que l’on respecte, ou bien la classification ne joue tout simplement pas son rôle. »

 

***

 

Mais la joie de Phyllis Lambert le disputait à la colère, hier. Car pendant que New York confirmait l’importance de son patrimoine classé, sa propre province faisait le contraire : elle s’en débarrassait.

 

Le lien est direct entre les deux dossiers, croit Phyllis Lambert. Alors que New York se responsabilise, Québec se déresponsabilise. « Mettre la bibliothèque en vente, c’est la mettre aux poubelles. On met Montréal à la poubelle ! C’est inouï ! C’est se foutre du patrimoine, c’est se foutre des gens ! »

 

Oui, le bâtiment centenaire est classé. Oui, le futur propriétaire devra respecter la protection de l’intérieur et de l’extérieur de la bibliothèque. Mais autrement, il pourra en faire ce que bon lui semble. Il pourra changer sa vocation. Il pourra travestir l’essence même de ce bâtiment culturel.

 

Bref, le classement n’est pas une garantie en soi. Contrairement à ce qu’a laissé entendre la ministre Hélène David, hier, au micro de l’émission C’est pas trop tôt. Le classement est important, certes, mais encore faut-il en être à la hauteur.

 

« Le lien entre les changements proposés au Seagram Building et la vente de la bibliothèque, il est là. Dans les deux cas, on a un propriétaire qui prend une décision pour des raisons monétaires à court terme. Une décision qui l’avantage en dépit du grand public. En dépit des gens qui sont les vrais propriétaires de ces bâtiments classés. »

 

— Phyllis Lambert, fondatrice d’Héritage Montréal et du Centre canadien d’architecture

 

***

 

Phyllis Lambert était de toutes les grandes luttes patrimoniales des 40 dernières années au Québec. Et elle promet bien d’être de celle-ci, afin que la bibliothèque ne soit pas vendue.

 

Elle ne comprend pas ce gouvernement qui prétend ne pas avoir trouvé un seul projet viable alors que plusieurs ont été proposés en 2008, après un appel d’intentions qui n’a pourtant pas eu de suites.

 

« Beaucoup de gens voudraient faire un musée des arts du spectacle, des arts vivants, rappelle Mme Lambert. C’est une excellente idée qu’il vaut la peine d’envisager plutôt que de vendre bêtement le bâtiment sans garantie quant à son sort, et ce, même si cela prend du temps. »

 

Elle se désole, par le fait même, du peu de pouvoir que possède une ville comme Montréal, incapable de se porter au secours de son patrimoine, comme le fait New York. Un pouvoir, soulignons-le, dont il n’a pas été question lors des assises de l’UMQ hier…

 

Le classement de la bibliothèque était un geste responsable en 1998, reconnaît Phyllis Lambert. Mais encore faut-il se montrer responsable de ce classement. Aujourd’hui, mais demain aussi.

 

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.

 

sent via Tapatalk

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Aux modérateurs

 

Le sujet de ce fil porte sur un projet qui n'a jamais lève et maintenant on parle de la vente du batiment.

 

Il faudra peut etre renommé ce fil ou bien créer un nouveau fil en rapport avec son avenir.

 

sent via Tapatalk

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http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/440854/saint-sulpice-bibliotheque-a-vendre-pour-proprietaire-fortune

 

SAINT-SULPICE

Bibliothèque à vendre pour propriétaire fortuné

La ministre de la Culture Hélène David souhaite un acheteur doté d’une bonne vitalité financière

23 mai 2015 |Caroline Montpetit | Actualités culturelles

Le bel immeuble patrimonial de la rue Saint-Denis est inoccupé depuis 2004.

Photo: Jacques Nadeau Le Devoir

Le bel immeuble patrimonial de la rue Saint-Denis est inoccupé depuis 2004.

Les groupes qui voudront acquérir l’édifice Saint-Sulpice, mis en vente en catimini par le gouvernement du Québec, devront avoir « une vitalité financière » suffisante pour assurer son avenir, disait la ministre de la Culture Hélène David en entrevue vendredi. Par ailleurs, la ministre espère que le classement patrimonial de l’édifice assurera une certaine vocation culturelle aux lieux.

 

L’intérieur et l’extérieur du bâtiment, comme son mobilier, sont en effet l’objet d’un important classement patrimonial, qui couvre également la salle de spectacle de quelque 600 sièges de l’entresol. Tout promoteur devra demander une permission particulière au ministère pour y faire quelque modification que ce soit.

 

L’Union des écrivains du Québec s’est dite pour sa part « catastrophée » de cette mise en vente et a critiqué la ministre de la Culture pour son changement de cap. Cette décision « rompt la promesse formelle de la ministre […] de lancer un appel d’offres qui respecterait la vocation culturelle de la bibliothèque », écrit l’UNEQ dans un communiqué.

 

Différents acquéreurs

 

Lise Bissonnette, fondatrice et ancienne directrice de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, relève que la mise en vente de l’édifice surviendra quelques semaines avant le centenaire de cette bibliothèque, fondée par les Sulpiciens le 12 septembre 1915.

 

Les Sulpiciens, soucieux de préserver la population des lectures licencieuses, ont en effet bâti cette bibliothèque pour contrer le projet de bibliothèque de la Ville de Montréal. C’est l’architecte Eugène Payette, avec son projet de style beaux-arts, qui a été retenu pour ériger le bâtiment. C’est d’ailleurs également lui qui construira la bibliothèque de Montréal, quelques années plus tard.

 

Rachetée dans les années 1940 par le gouvernement du Québec aux Sulpiciens en faillite, la bibliothèque Saint-Sulpice devient la Bibliothèque nationale en 1967, en pleine Révolution tranquille. Déjà, sous les Sulpiciens, soutient Lise Bissonnette, le conservateur Aegidius Fauteux, qui a aussi été rédacteur en chef de La Presse, avait jeté les bases d’une Bibliothèque nationale en créant des collections québécoises. Cette Bibliothèque nationale, devenue BAnQ, est toujours la seule bibliothèque nationale duCanada en dehors de celle d’Ottawa, précise-t-elle.

 

Ce n’est qu’en 2004 que les livres de la bibliothèque Saint-Sulpice, y compris les collections des Sulpiciens, ont été transférés dans le nouveau bâtiment de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, un coin de rue plus loin. Dès cette époque, Lise Bissonnette soumet au gouvernement de Lucien Bouchard son souhait d’intégrer la bibliothèque Saint-Sulpice à BAnQ. Mais l’édifice est vendu à l’UQAM pour la somme de 2millions de dollars, puis racheté par le gouvernement quelques années plus tard pour plus du double du prix (4,5 millions de dollars).

 

Inoccupé depuis 2004

 

Mme Bissonnette affirme qu’elle a elle-même rencontré à l’époque la ministre Monique Jérôme-Forget pour qu’elle donne son aval au rachat. Québec lance alors un appel de projets auquel de nombreux groupes répondent. On réfléchit entre autres à la possibilité d’y tenir une Maison du livre. Lise Bissonnette, toujours à la tête de BAnQ, présente pour sa part, avec le président de l’Union des artistes de l’époque, Serge Turgeon, un projet de bibliothèque des arts vivants.

 

« Mais BAnQ coûte déjà 70 millions par année », rétorque à ce sujet la ministre Hélène David.

 

L’organisme Le Vivier, destiné aux musiques nouvelles, est retenu un certain temps pour s’y établir. Il se retrouvera finalement dans les locaux du Gesù. Le bel immeuble de la rue Saint-Denis demeure donc inoccupé depuis 2004.

 

« Nous [le gouvernement], on n’est pas d’une richesse extrême non plus », dit Mme David, qui croit cependant que le classement patrimonial du bâtiment permettra à d’éventuels acheteurs d’obtenir des subventions pour des rénovations. Au bas mot, le simple entretien de l’édifice coûte 400 000 $ par année.

 

De son côté, le maire de Montréal, Denis Coderre, a dit vouloir mettre sur pied un comité de travail avec la ministre Hélène David pour réfléchir sur l’avenir des lieux, notamment dans le cadre de la phase 2 du projet de revitalisation de la rue Saint-Denis, qui touche le Quartier des spectacles.

 

« L’important pour moi, c’est de sauver le patrimoine. […] Je veux prendre la balle au bond pour dire : on doit protéger ce magnifique immeuble », dit-il.

 

sent via Tapatalk

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Le ROI doit être assez faible sur ce genre d'immeuble, à moins d'un amoureux du patrimoine, aucun autre promoteur va acheter ça. Impossible de faire des condos si tout l’intérieur est classé, et je vois mal faire des divisions la-dedans. Et c'est pas vraiment un coin hot pour des condos à 1M$+.

 

On peut faire abstraction de la vente d'un bien public vers le privé. C'est mieux ça que de le perdre complètement.

 

Le seul débouché que je vois c'est un salle de spectacle. Un beau projet pour Ezio Carosielli ça non? (proprio du Rialto et Theatre St.James)

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Je ne comprends toujours pas pourquoi cet édifice ne pourrait pas retrouver sa vocation d'origine en devenant une partie de la bibliothèque nationale, dont le site principal est à deux pas. On pourrait y conserver les livres rares et toutes les collections prestigieuses, sous la même administration générale. La bibliothèque nationale souffre d'ailleurs déjà d'un manque d'espace.

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Il y a tellement de possibilités avec ce bâtiment absolument magnifique et extrêmement bien situé. Ils devraient préparer quelque chose comme legs du 375e - quelque chose en lien soit avec la Grande Bibliothèque, ou le théâtre Saint-Denis à deux pas peut-être? J'espère qu'ils ne rateront pas leur coup cette fois.

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