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Publié le 09 décembre 2009 à 10h53 | Mis à jour à 10h56

 

L'auteur est professeur et chercheur au centre Urbanisation Culture Société de l'INRS.

 

 

Depuis quelque temps, l'étalement urbain est revenu à l'ordre du jour. Les classes moyennes seraient en train d'abandonner le coeur de la métropole. Je prends pour exemple la chronique de Lysiane Gagnon du 26 novembre dernier «Si même les gais» dans laquelle elle évoque le cas d'un lecteur gai, résidant de Chambly, pour conclure que «si même les gais commencent à déserter Montréal. c'est de très, très mauvais augure».

 

Certes, il faut se préoccuper de l'étalement urbain. Une grande métropole ne peut survivre comme lieu de création et de bouillon d'idées si les populations les plus dynamiques fuient son centre.

 

 

 

Mais, ce n'est pas le cas de Montréal. Dans l'analyse de « l'étalement» (mot qui, au départ, n'est pas neutre), il fait faire attention à ne pas mêler les bananes et les patates. Le fait que la banlieue s'étende toujours plus loin, que des ménages s'installent à Chambly, à Mascouche ou ailleurs, ne signifie pas forcement que le centre est en train de mourir. Il faut distinguer l'étalement «normal « (à savoir, l'expansion du périmètre urbanisé) de l'étalement motivé par le rejet du centre.

 

L'étalement «normal» est la conséquence, quasi mathématique, de trois choses : a) la croissance de population; b) l'enrichissement (et la multiplication) des ménages ; c) l'amélioration des moyens de transport. À Montréal, comme à Paris ou à Toronto, l'espace urbanisé est aujourd'hui beaucoup plus étendu qu'il y a 30 ans.

 

La grande époque d'étalement est révolue pour Montréal. La croissance de la population joue de moins en moins, et il y a des limites à ce que l'amélioration des moyens de transport peut faire, à moins d'une révolution technologique imprévisible. Alors, reste l'enrichissement des ménages: le changement démographique se traduit par leur multiplication. Chacun veut son logement propre, tandis que l'enrichissement se traduit par une consommation accrue de l'espace (mètres carrés) par tête de pipe. Le résultat est quasi mathématique, je l'ai dit. Même si la population reste stable, l'espace bâti s'étendra. Il faut mettre ce monde qui consomme toujours plus de mètres carrés quelque part; à moins de construire uniquement en hauteur.

 

Il n'y a pas d'exode, au sens strict, de la population vers la banlieue. La population de l'île de Montréal et de la ville centrale n'a pas connu de déclin, à la grande différence de villes comme Detroit et Cleveland (citées dans la chronique de Lysiane Gagnon), des villes qui ont perdu autour de 50% de leur population au cours des dernières décennies. Ce sont des situations totalement différentes. Montréal n'a pas de trou de beigne à l'image de certaines villes américaines, heureusement. S'il existait, il se trouverait où ce «trou»? Les quartiers résidentiels du centre de l'île ne sont pas en train de se transformer en zones sinistrées.

 

À Montréal, c'est plutôt l'inverse qui se produit, à l'image de New York, de San Francisco et de plusieurs v il les européennes. Les quartiers les plus recherchés et donc le plus chers (au mètre carré) se trouvent proches du centre: Outremont, Westmount, le Plateau, NDG, le village gai... Les prix élevés au centre sont le reflet d'une demande élevée: c'est de l'économie 101. Ils sont l'expression d'un centre convoité, et non pas d'un centre qu'on désire fuir.

 

Bref, il ne faut pas confondre des déplacements vers la banlieue propulsés par un centre devenu trop cher (donc recherché) et des déplacements motivés par un réel désir de fuir le centre. Une enquête auprès des Montréalais installés en banlieue relèverait sans doute que le prix y était pour quelque chose pour la majorité. Le gai de Chambly, évoqué par Mme Gagnon, y est-il parce qu'il «veut» vivre en banlieue ou parce que le Village est devenu trop cher ? Ce n'est pas la même chose.

 

 

 

Je suis pas mal d'accord avec lui, les gens vont en banlieue pour un plus grand comfort, et un meilleur qualité/prix...

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Peut être que ceci va calmer les ardeurs de certains gens anti-banlieu.

 

Si on parlais de L-A, de Atlanta, de Détroit, Cleveland et plusieurs autres villes américaines, l'effet trou de beigne est très réel, mais ce n,est pas le cas à Montréal!

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Damn, j'ai écris ça ce matin à 6h sur ProposMontréal.com

 

Probablement que ça ne vaut pas grand chose, mais quand le Boulevard St-Laurent arrive en tête de liste de meilleurs boulevards dans le monde, nous n’avons d’autre choix que de regarder ce qui rend notre « Main » si spéciale. Trop souvent les grandes villes métropolitaines de l’Amérique du nord sont vidées de leur vie lorsque l’horloge sonne les 17h. Les gens embarques tous dans leur auto pour aller dans leur petite maison de banlieue. Non, je ne parle pas de Brossard ou Laval ici, je parle de vraies banlieues, où les gens se tapent 2h30 de route pour sortir du centre-ville d’Atlanta, de Dallas ou de Toronto.

 

Si vous avez déjà visité ces villes, ces grandes villes d’Amérique du Nord, vous remarquerez que le centre- ville est un endroit pour travailler, quand les heures de bureau sont passées, vous pouvez remarquer une exode vers des banlieues et des quartiers moins denses et plus loin que notre fameux West-Island ou Repentigny. Ce qui fait de Montréal spéciale est justement ça, à 17h, les terrasses se remplissent, les bars deviennent vivants, les rues sont remplies de gens voulant faire quelques choses de leur temps. Oui, beaucoup se rendent dans leur chez eux, simplement regarder les ponts à 16h30, mais il reste que le fait que Montréal à une population de 1 620 000 d’habitants et que des villes comme Atlanta et Dallas ont respectivement 593 000 et 1 279 000, soit moins que notre 514. Ce qui fait que ces villes sont si grandes est leur région métropolitaine, soit 5 376 000 et 6 300 000 et que Montréal n’a que 3 635 000.

 

On dirait bien que cela est sur le point de changer. Notre centre-ville plein d’animation sera, j’espère que je me trompe, exactement comme ces grandes villes, un beigne où tout le monde habitent et autour et travaillent au centre. Les gens chialent sans raison contre le prix de nos stationnements et de nos parcomètres. Encore une fois, ce n’est que du chialage inutile parce qu’avec nos 3$ de l’heure, nous sommes très loin derrière Calgary et Toronto. Mais quand j’entends nos chialeux professionnels parler contre les projets comme l’échangeur Turcot, la réfection du boulevard Notre-Dame dans l’est et l’arrivée de nouveau pont comme celui de la 25, je peux voir où l’on s’en va.

 

Les écolos aiment bien nous mettre dans la tête que nous rendons la vie trop facile aux automobiles, que nous ne devrions pas couper des voies de circulation au lieu d’en ajouter et de laisser plus de place au transport en commun. D’autre diront que nous devrions mettre des postes à péage aux entrées de la ville et la piétonisationdes rues vont rendre la circulation encore plus difficile à naviguer.

 

Les attraits principaux de la ville est son accessibilité, sa vie et son centre-ville remplis de gens. Quand je reçois des visiteurs de l’extérieur, ils sont surpris et de voir l’action qui règnent dans un centre-ville, 12 mois par année, sous la neige ou sous le soleil, jour et nuit. Et des idéologies sans fondement sont en train de nous enlever ça. À noter, que j’habite le centre-ville et que je travaille en banlieue (l’Ouest de l’île), le contraire de beaucoup de gens et que je me considère beaucoup plus écologique que n’importe quel banlieusard. Nous n’avons qu’un seul véhicule, ma conjointe travaille le C-V et prend donc le transport en commun, en banlieue, je crois que la moyenne de véhicule est deux et plus. Je ne chauffe pas au bois, nous n’avons plus le droit et en plus, je n’ai pas de foyer. TOUT ce dont j’ai besoin pour vivre est à portée de cinq minutes de marche ou moins. Je ne cause pas de trafic, même que je suis toujours au contraire de tout le monde, je ne suis donc pas sur le Pont Jacques-Cartier pendant 1h à cracher du CO2 à une personne par véhicule. Finalement, oui mon arrondissement offre le recyclage et le compostage. Habitant le centre-ville, Je n’ai pas de tondeuse, VTT, Ski-Doo ou autre petit moteur polluant et bruyant mais j’ai autant de verdure autour de moi que n’importe quel habitant de Laval. Pendant que vous devez tondre le gazon un dimanche matin en chicane de clôture avecvos voisins, je suis sur la terrasse de mon condo à prendre un café avec mon voisin.

 

Ce que je veux simplement dire est, S.V.P, n’essayez pas de changer mon centre-ville, La finition de l’autoroute 30, le pont de la 25, l’élargissement du Boulevard Notre-Dame, la reconstruction de l’échangeur Turcot et le redesign de Bonaventure et du havre de Montréal sont tous de bonne façon d’améliorer le flot de voiture, de supprimer les camions poids lourd de nos autoroutes et de vous rendre dans votre banlieue chérie plus rapidement. Ceux qui veulent habiter la banlieue le peuvent plus facilement et ainsi, les gens qui veulent continuer de mettre de la vie dans nos rues du centre-ville, le peuvent sans avoir à penser comment s’y rendre, fini les chicanes entre le 514 et le 450.

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C'est sûr que la ville de Montréal n'est pas un trou de beigne, mais il me semble que Laval aurait dû être totalement développé avant que ne se développe des grosses villes comme Terrebonne ou Mirabel. Finalement le trou de beigne se trouve à Laval!

 

Pourquoi développer également Mont-Saint-Hilaire avant Boucherville, Saint-Hubert, Sainte-Julie, etc.?

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Bien sûr que la situation n'est pas comparable à Détroit etc., mais il faut pas non plus imaginer qu'il y a absolument aucun exode...

 

N'oublions pas que l'immigration dans certains quartiers (Parc-Ex, Côte-des-Neiges, St-Laurent, St-Henri, St-Michel, Mtl-Nord, R-des-Pairies, etc.) compense beaucoup, vu que Montréal est une des portes d'entrée principales du Canada.

 

 

 

 

 

L'article parle d'un phénomène sur lequel on n'attire pas souvent l'attention (à mon avis) :

 

Alors, reste l'enrichissement des ménages: le changement démographique se traduit par leur multiplication. Chacun veut son logement propre, tandis que l'enrichissement se traduit par une consommation accrue de l'espace (mètres carrés) par tête de pipe. Le résultat est quasi mathématique, je l'ai dit. Même si la population reste stable, l'espace bâti s'étendra. Il faut mettre ce monde qui consomme toujours plus de mètres carrés quelque part; à moins de construire uniquement en hauteur.

 

Cette explication simple montre pourquoi, même dans les quartiers centraux convoités comme :

Les quartiers les plus recherchés et donc le plus chers (au mètre carré) se trouvent proches du centre: Outremont, Westmount, le Plateau, NDG, le village gai... Les prix élevés au centre sont le reflet d'une demande élevée: c'est de l'économie 101. Ils sont l'expression d'un centre convoité, et non pas d'un centre qu'on désire fuir.

S'il n'y a pas de la nouvelle construction dans ces quartiers, la population baisse par défaut, à cause de l'aire/personne qui augmente. Même si les gens ne "fuient" pas en tant que tel.

 

Donc s'il y a quelques petits projets dans un quartier central, ça veut pas nécessairement dire une densification, c'est peut-être juste assez pour maintenir la même quantité de population.

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C'est sûr que la ville de Montréal n'est pas un trou de beigne, mais il me semble que Laval aurait dû être totalement développé avant que ne se développe des grosses villes comme Terrebonne ou Mirabel. Finalement le trou de beigne se trouve à Laval!

 

Pourquoi développer également Mont-Saint-Hilaire avant Boucherville, Saint-Hubert, Sainte-Julie, etc.?

 

Salut MarcoMtl, je suis d'accord sur le fond avec toi, mais il faut voir les choses historiquement.

 

Pour Laval, il ne faut pas oublier qu'il s'agissait de 27 villages éparpillées sur l'île Jésus, se trouvant sur les berges de la rivière des prairies ou la rivière des milles iles plus souvent qu'autrement. Il n'y a jamais eu de centre pour qu'il y ai l'effet de beigne tel que les villes américaines qui servent de référence.

 

De plus, l'île Jésus à été dans le passée presqu'exclusivement agricole, ça change avec le temps, sauf qu'il y a encore un grande portion de son territoire qui est dévouée à l'agriculture (!!! oui en 2009 tu peux aller chercher tes légumes frais du champs à quelques minutes de chez toi). Regarde l'est de l'île et tu va voir que c'est que des terres agricoles.

 

C'est sûr que c'est assez déplaisant d'étaler plus loin comme Repentigny, Mascouche, etc... et "sauter" Laval, mais d'un autre côté tu peux pas forcer les agriculteurs de vendre leur terres pour un développement résidentiel.

 

En plus, quelqu'un peut me corriger, il y a une réserve sur les terres agricoles à Laval (dans l'est), ce qui artificiellement pousse le développement plus loin... Ça ressemble au principe de "green belt" auquel je suis contre et là est un bon exemple puisque les gens sont poussés à aller vivre plus loin pour satisfaire l'ego de quelques écologistes chialeux.

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En plus, quelqu'un peut me corriger, il y a une réserve sur les terres agricoles à Laval (dans l'est), ce qui artificiellement pousse le développement plus loin...

 

Il y a une grande zone agricole permanente dans l'est et il y en a aussi une plus petite dans l'ouest. Je crois qu'il y a aussi quelques autres zones agricoles permanentes beaucoup plus petites ici et là.

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