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L'anémie de la banlieue

 

Publié le 01 septembre 2009 à 07h02 | Mis à jour le 01 septembre 2009 à 07h02

Claude Picher

La Presse

 

(Montréal) De Laval à Longueuil, de Repentigny à Châteauguay, les élus locaux auront beau s'efforcer de proclamer le contraire, les quatre régions qui forment la banlieue de Montréal, c'est-à-dire Laval, Lanaudière, les Laurentides et la Montérégie, souffrent toutes intrinsèquement d'anémie économique.

 

Autrement dit, dans les quatre cas, le dynamisme économique local est largement insuffisant pour créer de l'emploi pour tout le monde, et à plus forte raison des emplois de qualité. Dans Lanaudière, la plus mal en point des quatre régions, le produit intérieur brut (PIB) par habitant est même inférieur à celui de la Gaspésie, la région la plus pauvre du Québec!

 

Le découpage administratif du Québec fait que les régions de Lanaudière, des Laurentides et de la Montérégie comprennent de vastes territoires parfois très éloignés de Montréal, mais une écrasante majorité de leurs résidants vivent en périphérie immédiate de Montréal. Quant à Laval, c'est essentiellement une ville de banlieue, même si elle a le statut de région administrative distincte.

 

Toujours est-il que si la banlieue réussit malgré tout à maintenir un niveau de vie comparable à celui du reste du Québec, ce n'est pas à cause de sa vigueur économique, mais à cause de la ville centre et des emplois qui s'y trouvent.

 

Pour mieux comprendre la faiblesse des économies de la banlieue, il faut faire la différence entre le revenu personnel disponible et la valeur de la production, c'est-à-dire le PIB.

 

Les plus récentes séries de chiffres de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), publiées la semaine dernière, nous apprennent que le revenu personnel disponible par habitant, dans l'ensemble du Québec, se situe à 25 494$ (1).

 

Le revenu personnel disponible comprend les revenus de toutes provenances (salaires, caisses de retraite, prestations sociales, revenus de placement et de location) moins les taxes, impôts et contributions sociales. Ainsi, un Lavallois qui travaille et qui reçoit son salaire à Montréal ajoute ce montant à son revenu personnel, ce qui contribue à faire grimper la richesse de Laval...

 

À Montréal et dans les quatre régions de la périphérie, le revenu personnel disponible oscille entre 26 605$ et 24 222$. Donc, à quelques poussières près, plus ou moins au même niveau que la moyenne québécoise. Le problème ne se situe pas là.

 

Le portrait change radicalement lorsque l'on considère la taille des économies régionales.

 

Le PIB mesure la valeur de l'ensemble des biens et services produits sur un territoire donné. Ainsi, le PIB du Québec est de 283 milliards, ou 36 542$ par habitant.

 

Le PIB donne une idée du niveau de vie d'une société, mais c'est un outil qu'il faut manier avec précaution. Ainsi, dans la région de Lanaudière, le PIB se situe à 10 milliards, ou 22 142$ par habitant, le plus faible niveau au Québec.

 

Est-ce dire que les Lanaudois sont presque deux fois plus pauvres que les autres Québécois? Certainement pas! Comme on vient de le voir, leur revenu personnel soutient parfaitement la comparaison.

 

En revanche, le PIB nous donne une excellente image de l'activité économique d'une région, de son dynamisme entrepreneurial, de sa capacité à créer de l'emploi localement et, dans la mesure du possible, des emplois de qualité.

 

Il saute aux yeux que Lanaudière n'y parvient pas, et que la région doit remercier Montréal pour son niveau de vie relativement élevé. Même chose pour la Montérégie, où le PIB par habitant n'atteint que 30 776$, Laval (30 487$) ou les Laurentides (28 378$). Tous des chiffres bien en deçà de la moyenne québécoise, et qui font clairement ressortir l'atonie économique de la banlieue.

 

À Montréal, par contre, le PIB par habitant bondit à 52 883$, presque deux fois plus qu'en banlieue. Encore ici, cela ne veut pas dire que les Montréalais sont deux fois plus riches. Leur revenu personnel disponible est à peine supérieur à la moyenne provinciale. En revanche, ce chiffre indique clairement que c'est à Montréal même que se trouve le moteur de l'économie québécoise, le plus important réservoir de dynamisme entrepreneurial ainsi que les meilleurs emplois, en nombre et en qualité, qui viennent avec. En fait, la ville centre (et les quelques autres municipalités situées dans l'île de Montréal) compte à elle seule pour 35% du PIB québécois, même si elle n'abrite que 24% de la population.

 

À lui seul, le PIB de Montréal (99 milliards, l'équivalent du PIB de pays comme le Vietnam ou le Maroc) fait facilement deux fois celui de la Montérégie, sept fois les Laurentides, huit fois Laval, dix fois Lanaudière.

 

Quand on parle de la «locomotive Montréal», c'est de cela dont il s'agit.

 

(1) Tous les chiffres, dans cette chronique, proviennent de l'ISQ.

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no shit Piché, tu va ou avec ça?

 

1) Le PIB par habitant ne veut rien dire quand une partie des gens qui produisent ce PIB n'y habitent pas. Même si tous les banlieusards déménagent demain matin à Montréal centre, la richesse de chacun ne changerait pas, Montréal ne serait pas magiquement plus riche, Montréal _EST_ la ville centre et la banlieue. Bref, le PIB de Montréal diminuerait vers la moyenne.

 

Tant qu'à y être, pourquoi ne pas faire un PIB par quartier, ou mieux, la tour Ville-Marie seule, etc... et là haut la main, Ville-Marie pulvériserait tout ce qui existe au Québec... mais à quoi bon?

 

2) Piché ne mets pas les chiffres en perspective avec une tendance lourde en faveure de la décentralisation des emplois, banlieues qui jadis n'étaient que dortoire , ont de plus en plus d'emplois de qualité, et avec le télétravail encouragé, ça ne fera qu'alourdir la tendance.

 

Bref, rien de neuf à mettre sous la dent M. Piché, des chiffres comme ça, ça sert à rien... il faut contextualiser.

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Ce qui est intéressant dans tout ça, c'est que les régions comme Lanaudière sont dans les plus pauvres du Québec. Pourtant, toutes nos énergies sont à créer des jobs en région alors que celles autour de Montréal ne reçoivent aucune aide puisque les habitants près de Montréal faussent les statistique.

 

Ce qu'il faut en comprendre, c'est que les statistiques sont faussées et qu'il serait intéressant de faire de la CMM une région administrative à part entière, ça ferait un portrait statistique plus réaliste!

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no shit Piché, tu va ou avec ça?

 

1) Le PIB par habitant ne veut rien dire quand une partie des gens qui produisent ce PIB n'y habitent pas. Même si tous les banlieusards déménagent demain matin à Montréal centre, la richesse de chacun ne changerait pas, Montréal ne serait pas magiquement plus riche, Montréal _EST_ la ville centre et la banlieue. Bref, le PIB de Montréal diminuerait vers la moyenne.

 

Tant qu'à y être, pourquoi ne pas faire un PIB par quartier, ou mieux, la tour Ville-Marie seule, etc... et là haut la main, Ville-Marie pulvériserait tout ce qui existe au Québec... mais à quoi bon?

 

2) Piché ne mets pas les chiffres en perspective avec une tendance lourde en faveure de la décentralisation des emplois, banlieues qui jadis n'étaient que dortoire , ont de plus en plus d'emplois de qualité, et avec le télétravail encouragé, ça ne fera qu'alourdir la tendance.

 

Bref, rien de neuf à mettre sous la dent M. Piché, des chiffres comme ça, ça sert à rien... il faut contextualiser.

 

Je comprends pas bien ton point. Piche dit precisement que sur l'ile le PIB par habitant est beaucoup plus eleve que, par exemple, a Laval. Donc, les emplois a Laval ne sont pas de "qualite" dans la mesure ou il ne rivalisent pas avec ceux de Montreal. Il y a effectivement tendance a la banlieuisation de la population et de certaines jobs mais c'est pas evident que ca soit dans les secteurs avec le plus de de valeur ajoutee.

Et oui, si tu faisais une carte du PIB par quartier, je pense que ca demontrerait encore plus le fait que le PIB est au centre ville.

Piche ne presente pas un argument demographique anti-sprawl, il presente un argument economique qui se tient et qui montre que la banlieue ne genere pas un PIB par habitant aussi important que la ville.

C'est vrai pas mal partout dans le monde.

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Je comprends pas bien ton point. Piche dit precisement que sur l'ile le PIB par habitant est beaucoup plus eleve que, par exemple, a Laval. Donc, les emplois a Laval ne sont pas de "qualite" dans la mesure ou il ne rivalisent pas avec ceux de Montreal. Il y a effectivement tendance a la banlieuisation de la population et de certaines jobs mais c'est pas evident que ca soit dans les secteurs avec le plus de de valeur ajoutee.

Et oui, si tu faisais une carte du PIB par quartier, je pense que ca demontrerait encore plus le fait que le PIB est au centre ville.

Piche ne presente pas un argument demographique anti-sprawl, il presente un argument economique qui se tient et qui montre que la banlieue ne genere pas un PIB par habitant aussi important que la ville.

C'est vrai pas mal partout dans le monde.

 

Et si c'était le contraire, la banlieue deviendrait la ville-centre, une incongruité. Pourquoi faire des statistiques sur des évidences. De villes dortoirs les banlieues deviennent avec le temps et en se développant, des villes de services qui desservent principalement leur propre population.

 

Les banlieues n'ont jamais été construite pour concurrencer la ville-centre mais plutôt pour offrir une formule d'habitation plus économique et avec plus d'espace, qu'on ne trouvait plus facilement au centre de la ville.

 

Cela dit on peut faire dire ce que l'on veut aux chiffres, changeons une donnée et on a un tout autre tableau. Peut-être que quelqu'un s'ennuie au journal ou qu'il est en mal d'inspiration ou de sujets?

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Je comprends pas bien ton point. Piche dit precisement que sur l'ile le PIB par habitant est beaucoup plus eleve que, par exemple, a Laval. Donc, les emplois a Laval ne sont pas de "qualite" dans la mesure ou il ne rivalisent pas avec ceux de Montreal. Il y a effectivement tendance a la banlieuisation de la population et de certaines jobs mais c'est pas evident que ca soit dans les secteurs avec le plus de de valeur ajoutee.

Et oui, si tu faisais une carte du PIB par quartier, je pense que ca demontrerait encore plus le fait que le PIB est au centre ville.

Piche ne presente pas un argument demographique anti-sprawl, il presente un argument economique qui se tient et qui montre que la banlieue ne genere pas un PIB par habitant aussi important que la ville.

C'est vrai pas mal partout dans le monde.

 

Bien d'accord, il ne peut y avoir que X nombres de VP, PDG, Associés pour Y nombres de bottom feeders :silly:

 

Ces jobs demandent de la prestige, ce qui inclus une adresse de prestige, et c'est pas à ste-julie, Vaudreuil ou Ahuntsic qu'on retrouvera ça.

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