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http://aduq.ca/2013/09/le-square-viger-un-avenir-conteste-dans-un-environnement-urbain-en-pleine-mutation/

 

viger-main-page-.png

 

On apprenait récemment que la Ville de Montréal comptait initier des consultations publiques pour lancer le débat sur l’avenir du square Viger, lieu public boudé depuis des décennies par les Montréalais et l’administration municipale, pourtant localisé à proximité de l’hôtel de ville. En lien avec l’arrivée de l’institution majeure que constitue le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), espérons que la réflexion sur le square historique qui jouit d’une localisation centrale exceptionnelle entre le vieux-Montréal et le quartier latin permettra de prendre des décisions éclairées non seulement sur le réaménagement des trois quadrilatères qu’occupe le square, mais aussi sur tout l’environnement urbain qui l’entoure.

 

Encore aujourd’hui, en descendant les rues Saint-Denis, Berri, Saint-Hubert et Saint-André, de part et d’autre du square Viger, on ressent bien le relief de cuvette. Cette particularité topographique rappelle qu’en marge de l’ancienne ville fortifiée se trouvaient jadis à cet endroit la rivière Saint-Martin ainsi qu’un marécage, comme on peut le voir sur cet ancien plan de Montréal. Avec l’expansion de la ville à l’extérieur de son enceinte, la rivière et son milieu humide disparurent progressivement sous la ville.

 

Viger-Plan-historiqueMontréal, plan de la ville fortifiée en 1725 (Wikipedia)

 

Dès 1815, on aménagea une place de marché de chaque côté de la rue Saint-Denis, soit juste en face du CHUM actuellement en construction. Suite à des années de remblai sur l’ancien marécage, la plantation de dizaines d’arbres, l’aménagement de sentiers et l’ouverture de fontaines monumentales, la Ville de Montréal procéda en 1860 à l’inauguration officielle du square Viger, premier véritable grand jardin public de Montréal. Dans la deuxième moitié du 19e siècle, de nombreux bourgeois s’installent autour de l’espace vert. Les façades résidentielles, commerciales et institutionnelles comme les Hautes études commerciales (HEC) et la gare-hôtel Viger définissent l’espace public central qui jouit d’un achalandage constant grâce aux voyageurs qui y transitent et à la population locale nombreuse.

 

viger-1907Le square Viger, vers 1907 (Musée McCord)

 

Puis, suite à un déclin entamé avec le départ progressif de la population avoisinante et la fermeture de l’hôtel Viger en 1933, le square subit dans la deuxième moitié du 20e siècle plusieurs coups durs : fermeture de la gare de passagers qui desservait la rive nord du fleuve dont Québec, coupe d’arbres pour l’aménagement de stationnements, démolition de plusieurs centaines de logements dans les faubourgs à proximité, chantier de construction du métro, etc. Finalement, c’est la construction de l’autoroute Ville-Marie en tranchée dans l’ancien lit de la rivière Saint-Martin à la fin des années 1970 qui eut raison de ce qui restait du grand square de l’époque victorienne.

 

En lien avec le projet d’autoroute, le ministère des Transports du Québec (MTQ) prend l’initiative, en collaboration avec la Ville de Montréal, de recouvrir les voies rapides à l’endroit où se trouvait le square. Le gouvernement confie le mandat de concevoir trois espaces publics à trois artistes : Charles Daudelin, Peter Gnass et Claude Théberge. Bien que les trois hommes durent conjuguer avec un espace conçu uniquement en fonction de considérations techniques – tours de ventilation du tunnel autoroutier, dalle structurale laissant peu de profondeur par rapport au niveau de la rue pour faire un aménagement paysager, avenue Viger au nord et rue Saint-Antoine au sud conçues comme de larges voies de services autoroutières, etc. – force est de constater que les concepts qui tournent le dos aux rues qui les entourent n’ont pas suscité l’adhésion des Montréalais. Trente ans après son inauguration, les passants ne sarrêtent plus au square Viger pour s’y prélasser.

 

En ségrégant l’espace public du reste de la ville avec des murets de béton, des clôtures et de la végétation, le but des concepteurs était de définir une halte paisible pour les piétons à l’abri du bruit, de la saleté et de la vitesse de l’automobile. Or, cette approche introvertie, moderniste et quelque peu naïve va à l’encontre même de la notion d’espace public qui doit par définition être accessible physiquement et visuellement. En fait, les barrières visuelles et physiques sont tellement omniprésentes qu’elles rebutent le passage des piétons. Cette interface de béton et de verdure entre le square et la rue engendre un sentiment d’insécurité pour les passants et facilite les activités illicites.

 

viger-Barrieres-Barrières physiques face à l’ancienne Gare Viger

 

Pourtant, Héritage Montréal inscrit le square Viger sur sa liste des sites emblématiques les plus menacés de Montréal1 et le Regroupement des artistes en arts visuels du Québec (RAAV) condamne la dilapidation potentielle de l’œuvre de Daudelin2 , sculpteur, dessinateur et peintre qui fut l’un des pionniers dans l’intégration de l’art dans l’espace public au Québec. L’Agora, dont il est question ici, est certainement la section du square moderne la plus aboutie. Comprise entre les rues Saint-Denis et Berri, l’œuvre de Daudelin se voulait un lieu de rencontre entre le vieux Montréal et le quartier latin, un espace multifonctionnel pour le déroulement d’expositions, de concerts et de projections, un oasis au milieu de la dureté urbaine. Un détour sur le site conçu par le sculpteur permet de découvrir un endroit cohérent et démontrant un certain potentiel, mais pratiquement invisible à partir de la rue et complètement abandonné.

 

viger-La-fontaine-de-DaudelinLa fontaine de Daudelin, abandonnée depuis des années

 

Avec l’arrivée du CHUM, certains proposent de profiter de l’occasion pour tout raser et recommencer à neuf. La présence de personnes avec différentes problématiques sociales dont les itinérants qui fréquentent le lieu abandonné n’est certainement pas étrangère à cette attitude réactive vis-à-vis de ce lieu malaimé. Mais avant d’entreprendre la démolition complète et la conception d’un nouvel espace public à grands frais et considérant les valeurs intrinsèques de l’Agora de Daudelin, il serait sans doute optimal de s’interroger d’abord sur la vocation que l’on souhaite donner au secteur. Comment profiter de l’arrivée du CHUM pour assurer son appropriation par les employés et les visiteurs? Quel caractère souhaite-t-on donner aux rues qui ceinturent le square? Quelle vocation veut-on donner à l’espace public? Quel projet avons-nous pour le quartier?

 

Récemment, on apprenait que la Corporation de développement urbain du Faubourg Saint-Laurent (CDUFSL) proposait d’y installer des Halles gourmandes et culturelles3 , projet qui se veut entre autres une cafétéria publique à ciel ouvert avec des restaurants aménagés dans des containers. Voilà une initiative de réappropriation à faible cout qui permettrait par exemple de donner une vocation au lieu vivant et approprié tel qu’il l’était imaginé par Daudelin. Avec un minimum d’entretien et la réouverture de la fontaine, cette appropriation à moindre cout qui pourrait être opérée dès le printemps 2014 permettrait de réinvestir temporairement ce lieu public délaissé et invisible dans l’imaginaire collectif.

 

1098429_149978621874721_1839064863_nProjet de halles gourmandes et culturelles de la CDUFSL (source)

 

terrasse Square vigerTerrasse lors d’un évènement spécial au square (source)

 

1094762_149544921918091_683585215_nLa fontaine du square et l’Hôtel de Ville en arrière plan (source)

 

Certes, une intervention physique pour éliminer les barrières qui étouffent le square afin d’assurer une perméabilité au lieu s’avère une intervention fondamentale. Même si le béton n’a pas la cote au 21e siècle, c’est toutefois une aberration de croire que devoir tout démolir et recommencer à neuf serait la seule alternative envisageable pour l’avenir de ce site. Alors que les experts démontrent la relation entre le design urbain et la santé publique, pourquoi ne pas profiter de l’arrivée du méga hôpital et du projet de requalification du square pour revoir la conception des rues et en réduisant l’emprise consacrée uniquement au passage des voitures. Peut-être qu’en adoucissant le contexte, on pourrait se permettre d’ouvrir le lieu refermé sur lui-même, redécouvrir et s’approprier l’ancien square victorien qui était jadis un espace public foisonnant.

 

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  • 1 mois plus tard...
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Je suis vraiment content de voir que l'on se penche enfin sur l'amélioration de ce square et ses différentes sections, pour enfin mieux les intégrer au paysage urbain. Si on ne tenait compte que de la valeur des terrains situés en plein coeur d'un quartier en totale transformation, on parlerait de plusieurs dizaines de millions de beaux dollars, sinon plus. Raison de plus pour s'occuper de la rentabilité sociale de ces espaces uniques, qui ont été grandement négligés par toutes les administrations municipales depuis leur reconstruction dans les années 70.

 

La clientèle principale qui profite des différents lots de ce parc, n'était sûrement pas celle visée à l'origine. Malheureusement les autorités ont baissé les bras et ont laissé faire, avec le résultat catastrophique d'une baisse importante de l'usage des lieux par les populations riveraines, et une augmentation considérable de toutes sortes d'incivilités, qui ont rendu ces endroits difficilement fréquentables pour le citoyen ordinaire. N'oublions pas non plus que la proximité d'un parc augmente indéniablement la valeur des propriétés voisines, d'où un revenu supplémentaire pour la Ville. Cependant dépendamment de son usage ou de sa négligence, le même parc peut avoir l'effet contraire, ce qui s'est produit jusqu'à maintenant.

 

On peut donc conclure que la difficulté à trouver des investisseurs pour le redéveloppement de la gare Viger et ses alentours, n'est pas complètement étrangère à cet état de fait. Ou à tout le moins y est indirectement liée. Ce qui n'a pas empêché néanmoins les plus petits projets de se poursuivre, puisque les risques financiers étaient beaucoup moindre. Maintenant que la problématique semble enfin attirer l'attention, on peut donc espérer qu'une revitalisation de ce superbe parc, sera au coeur de toute la transformation urbaine de ce coin de la ville.

 

Non seulement faut-il repenser à réouvrir les lieux en retravaillant leur périmètre, mais aussi il faut les rendre plus accessibles et plus sécuritaires, en facilitant la traversée piétonnière des rues qui les bordent. On a ici une circulation automobile à haute densité qu'on peut difficilement limiter sans nuire à sa fluidité. Ces rues jouent en plus deux rôles différents, un pour les déplacements locaux et l'autre de voies de service de l'autoroute Ville-Marie. Deux usages essentiels dont il faut tenir compte pour ne pas simplement déplacer le problème ailleurs. Il faudrait voir comment on aborde la situation dans d'autres villes et comment elles y ont répondu.

 

Une chose demeure, ce parc historique doit retrouver pleinement sa vocation première, en s'insérant naturellement dans la vie du quartier pour jouer le rôle pour lequel il a été préalablement créé. Il faudra alors repenser sa morphologie, démolir certaines infrastructures qui font obstacle ou qui sont utilisées à d'autres fins que celles prévues. Il y a déjà dans le texte, présenté par IluvMTL, dans l'intervention précédente, des pistes de solutions intéressantes et fort pertinentes. Avec l'arrivée du nouveau CHUM et la grande activité qu'il entrainera dans le voisinage, le moment ne peut être mieux choisi pour redonner à ce square toute la place qu'il mérite, au milieu d'un quartier en pleine redéfinition.

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  • 5 mois plus tard...

Le Square Viger pourrait être revitalisé d’ici 2017

 

http://journalmetro.com/actualites/m...ise-dici-2017/

 

 

Le Square Viger pourrait être revitalisé d’ici 2017

Par Laurence Houde-Roy Métro

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Archives Métro Le Square Viger

 

Richard Bergeron imagine un complément au recouvrement de l’autoroute Ville-Marie. Le conseiller du district Saint-Jacques se dit confiant que le Square Viger sera également revitalisé d’ici la fin des travaux de recouvrement en 2017, entre les rues Sanguinet et Hôtel-de-Ville.

 

Le maire de Montréal, Denis Coderre, avait lui aussi laissé entendre en mars que la revitalisation du Square Viger était la «prochaine étape» dans la foulée du recouvrement.

 

«Je ne suis pas en mesure de dire que ça va être fait, mais sachez que je vais travailler à ce que ça se fasse», a affirmé dimanche le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, lors de sa visite guidée du secteur dans le cadre des Promenades de Jane organisées par le Centre d’écologie urbaine de Montréal.

 

M. Bergeron propose que la partie ouest, celle la plus près de la rue St-Denis et qui comporte plusieurs structures de béton sous-utilisées, devienne plus invitante, plus conviviale». L’inauguration du CHUM en 2016 presse la situation, selon lui.

 

«Des centaines de personnes sortiront le midi. Où vont-ils prendre l’air ? [Le Square Viger], c’est génial comme espace de détente. Sauf qu’actuellement, ça ne peut guère être utilisé, alors il faut avoir fait quelque chose en 2017», s’est exclamé dimanche M. Bergeron.

 

À l’image de ce qui avait été fait en 2006 pour les Outgames à l’autre extrémité du Square, le chef de Projet Montréal souhaite qu’une partie du béton soit enlevée, qu’une douce pente de terre soit créée et que plusieurs espaces ouverts soient aménagés. Il ajoute que la majorité des structures de béton resteraient toutefois sur place, par respect pour l’architecture d’origine.

 

«Le maire [Denis Coderre] m'a dit: “Go mon Richard, et s’il y a des coups de pieds à donner dans l’administration, tu les donnes en mon nom”.» -Richard Bergeron, au sujet d'une conversation qu'il a eu avec le maire vendredi qui lui donnait l'autorisation officielle d’amorcer les démarches.

 

 

 

En attente du MTQ

 

Richard Bergeron attend actuellement la fin des négociations avec le ministère des Transports du Québec (MTQ) avant de développer en détail son projet de place publique qui trônera au-dessus de l’autoroute Ville-Marie à la suite de son recouvrement.

 

M. Bergeron, le maire Coderre et son administration souhaitent que la sortie d’autoroute sur la rue St-Antoine soit condamnée, et qu’un projet d’1M$ permette le réaménagement «plus fonctionnel» de la sortie un kilomètre plus loin, entre les rues Amherst et Panet.

 

«Ce qu’on souhaite c’est que le gouvernement du Québec, grâce à la volonté de M. Couillard, renonce définitivement à cette sortie d’autoroute et consente à la sortie suivante», a précisé dimanche M. Bergeron, devenu responsable du dossier du recouvrement de l’autoroute Ville-Marie en février dernier.

 

Il a indiqué à Métro que cette décision devrait être prise «bientôt». «Donc assez prochainement, on pourrait annoncer le périmètre exact de réaménagement et le niveau des considérations techniques [en fonction des indications du MTQ)», a-t-il ajouté.

 

Quelques projets sont toutefois déjà en réflexion, comme la construction d’un «miroir d’eau», de manière à ce que les vitraux de la station de métro Champs-de-mars se reflètent sur cet étang.

 

M. Bergeron se réjouit des près de 20 000 à 25 000 personnes qui circuleront quotidiennement sur cet espace public enserré par le quartier de la santé et le quartier administratif autour de l’Hôtel de Ville.

 

«Tout ça justifie la présence d’un espace de qualité. Ici, il va y avoir une foule tout le temps», a affirmé l’urbaniste de formation aux quelques 25 citoyens venus l’écouter dimanche lors de sa visite guidée.

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  • 8 mois plus tard...

Viger Square makeshift homeless camp dismantled by city crews (Click for video)

 

City crews dismantled a makeshift camp in Viger Square Wednesday afternoon, using bulldozers to sweep up more than a dozen beds set up in the area.

 

Despite the deep freeze, many homeless people had still been sleeping in the camp, which housed suitcases of belongings, mattresses and blankets.

 

Police say every so often they go into Viger Square to remove people and their belonging left in the area.

 

"Tonight we don't want them to sleep there. They'll have to sleep elsewhere," said Montreal police spokesman Laurent Gingras. "It's also a question of cleanliness, of public health."

 

Gingras said they mostly pick up garbage and soiled needles.

 

The belongings that are still usable — such as the blankets and bags — are picked up by a local non-profit group that holds them until the owners come collect them, Gingras added.

 

There weren't very many people still around when police went to Viger Square this morning, he said, adding that the area is cleared out about every other week — regularly enough for people who stay there to know that this happens.

 

The City of Montreal released a statement saying it would prefer people slept in a shelter tonight because of the extremely cold temperature.

 

“We are still trying to convince the homeless that it's for their safety not to sleep outside and direct them to shelters,” read the statement.

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http://www.cbc.ca/news/canada/montreal/viger-square-makeshift-homeless-camp-dismantled-by-city-crews-1.2893298

 

La nature des lieux et leur configuration font que c'est malheureusement devenu un site de camping urbain pour sans-abris, et cela en toutes saisons. De ce fait ces précieux espaces ne remplissent plus, depuis longtemps, le rôle pour lequel ils ont été aménagés à grands frais au départ. Avec une importante nouvelle population de travailleurs et de résidents éventuels, qui auront besoin d'espaces de détente et de repos, il faudra nécessairement repenser ces espaces publics pour qu'ils soient nettement plus invitants pour toute la population.

 

De plus, c'est clair que tant que ce square offrira une alternative préférée aux refuges prévus pour les gens sans domicile fixe, le problème perdurera. Il ne s'agit pas ici de chasser des gens d'un lieu donné, qui serait perçu à tort comme une sorte de droit acquis, mais plutôt de faire valoir les raisons pour lesquelles ces places publiques existent, en leur redonnant leur fonction première.

 

Cette action devra de toute évidence passer par une reconstruction des lieux, en évitant premièrement qu'ils soient coupés ou isolés de la rue. En démolissant ensuite les structures de béton, et en corrigeant l'aspect trop minéral des surfaces qui sont en quelque sorte de vrais ilots de chaleur. Il faudra aussi donner place à la verdure, en protégeant au maximum les arbres qui sont devenus matures, et en réaménageant les places pour qu'elles deviennent de véritables jardins et parcs publics.

 

Il faudra en conséquence imaginer des espaces qui ne pourront pas être facilement détournés de leur usage premier, afin d'éviter la réappropriation d'une clientèle particulière, au détriment de la majorité. Il faudra aussi appliquer sans exception la politique des parcs publics après minuit, pour une raison évidente de sécurité, d'incivilité et de vandalisme.

 

En contrepartie, on pourrait construire ou réaménager un refuge qui pourrait offrir une cour extérieure à l'intérieur des murs, qui pourrait répondre aux préférences de certains qui souhaitent dormir dehors. L'idée n'est pas de standardiser des services qui sont moins bien acceptés par un groupe plus marginal, mais plutôt de répondre plus adéquatement aux besoins de base, offrir quelques options, tout en gardant une certaine supervision.

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  • 4 mois plus tard...

Proposition des finissants d'UQAM

 

 

http://ici.radio-canada.ca/regions/montreal/2015/05/25/003-escalade-square-viger-autoroute-ville-marie-375e-champs-de-mars.shtml

 

Le square Viger comme vous ne l'avez jamais vu

Mise à jour le lundi 25 mai 2015 à 15 h 42 HAE

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Le square VigerLe square Viger Photo : Étienne Leblanc

 

Coupe-gorge pour certains, horrible îlot de béton pour d'autres, le square Viger est laissé à l'abandon depuis des années. Avec l'arrivée du nouveau CHUM et le recouvrement de l'autoroute Ville-Marie, plusieurs voix s'élèvent pour dire que c'est le moment ou jamais de repenser ce parc situé en bordure du Vieux-Montréal. À la demande de leur professeur, des étudiants de l'École de design de l'Université du Québec à Montréal se sont prêtés à l'exercice. Leur constat : il faut faire place aux sports!

 

Un texte de Étienne Leblanc, chroniqueur au 15-18TwitterCourriel

On ne compte plus le nombre de fois où le square Viger a été menacé de destruction. Ce parc d'art public conçu par les artistes Charles Daudelin, Claude Théberge et Peter Gnass est laissé à l'abandon depuis des années. Avec ses îlots coupés en trois par des rues passantes, ses grandes structures de béton d'inspiration brutaliste, sa fontaine cassée, son mur d'eau barricadé, ses graffitis et ses nombreux coins sombres, il en rebute plus d'un.

 

On est loin du jardin de style victorien que fut le square Viger au début du XXe siècle.

 

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Photos : Musée McCord et Étienne Leblanc

 

C'est cette image de paysage abandonné que veulent transformer les étudiants de l'École de design de l'UQAM. À l'appel de leur professeur en architecture moderne et patrimoine, Marie-Dina Salvione, ils ont imaginé le square Viger idéal, plus convivial, plus animé, plus accessible et, surtout, plus ludique.

 

« Si on veut que les gens viennent au square Viger, il faut en faire un parc ludique, les attirer avec des activités récréatives et sportives »

— Marie-Hélène Roch, étudiante de Marie-Dina Salvione

L'étudiante Marie-Hélène Roch, et la professeure Marie-Dina Salvione, de l'École de design de l'UQAM.L'étudiante Marie-Hélène Roch et la professeure Marie-Dina Salvione, de l'École de design de l'UQAM. Photo : Étienne Leblanc

C'est ainsi que dans l'îlot A, conçu par Daudelin, les étudiants voient un grand mur d'escalade au centre des immenses pergolas de béton dessinées le sculpteur. L'Agora, cette place publique en dénivelé qu'avait pensé l'artiste pour accueillir des spectacles en plein air, serait renflouée pour remettre le creux au niveau de la rue.

 

Sous les gros paralumes, les jeunes architectes imaginent une buvette, un petit marché ou un espace pour accueillir les camions de bouffe de rue. Dans la partie est de l'îlot, aux abords de la piste cyclable de la rue Berri, un atelier de réparation de vélos verrait le jour.

 

 

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Pour ces jeunes architectes, l'îlot B, conçu par le sculpteur Claude Théberge, deviendrait pour sa part un véritable terrain de sport quatre saisons. Au centre de tout, pour la mettre en valeur, l'imposante sculpture-fontaine de l'artiste, Force, faite de granit noir. Tout autour, du sport. L'endroit deviendrait un véritable gymnase extérieur avec des appareils de poids et haltères, des vélos stationnaires et des structures d'étirement. Le badaud pourra faire son jogging sur la grande piste de course ovale, qui se transformera en patinoire l'hiver venu.

 

En bordure du parc, près d'une buvette et d'une grande terrasse publique, les amateurs de skateboard pourront profiter du parc mis à leur disposition, ou jouer au ping-pong sur les tables de béton dispersées tout autour du parc. L'hiver, les passants pourront boire un café chaud autour des vasques de feu situées près de la patinoire.

 

 

Made with

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« Pour attirer les gens, il faut que le parc devienne une destination pour les gens. Il faut que les citoyens aient une raison de venir au square Viger, et cette raison, ce sera l'art public existant et les activités sportives et récréatives »

— Marie-Hélène Roch

Mais pour Marie-Dina Salvione, pas question d'évacuer les œuvres de Daudelin et Théberge, au contraire. « S'il y a une chose qui a été mal faite au fil des ans, c'est de ne pas avoir fait connaître aux gens la richesse artistique de ce lieu. Le futur square Viger devra mettre en valeur l'aspect historique du lieu, de façon interactive ».

 

 

Le square Viger : un enjeu social

 

Une chose est sûre, le square Viger sera transformé, plus tôt que tard. La Ville de Montréal confirme que des travaux auront lieu, sans préciser le type de projet et l'échéance.

 

« La revitalisation du square Viger s'inscrit dans le cadre des travaux de recouvrement de l'autoroute Ville-Marie et du réaménagement de ses abords. Le projet fera l'objet d'une annonce ultérieurement et l'échéancier des travaux sera connu à ce moment »

— Philippe Sabourin, relationniste à la Ville de Montréal.

La professeure d'architecture moderne et patrimoine à l'UQAM, Marie-Dina Salvione, pense que c'est le moment ou jamais d'agir. « Toutes les planètes sont alignées pour enfin repenser le square de façon intelligente, il ne faut pas manquer cette occasion!

 

Mais la transformation ne doit pas omettre de prendre en compte la forte présence des itinérants dans le square. Ces derniers apprécient les espaces couverts et la proximité des endroits qui leur ouvrent leurs portes, comme l'Accueil Bonneau et la Maison du père. La revitalisation du square risque de les chasser. « Il faut trouver une solution durable à ce problème de fond, et cesser de chasser les itinérants d'un lieu à l'autre », conclut Marie-Dina Salvione.

 

Square Viger : mettre en valeur l'art public

 

L'îlot A du square Viger, conçu par l'artiste Charles Daudelin, fait partie de la liste des sites emblématiques menacés d'Héritage Montréal. À l'époque, c'est l'ingénieur Bernard Lamarre, l'ancien dirigeant de ce qui deviendra SNC-Lavalin, qui convainc le ministère des Transports du Québec d'inviter un artiste à concevoir un square au-dessus de la toute nouvelle autoroute Ville-Marie.

 

Marie-Dina Salvione insiste : le projet de Charles Daudelin n'a jamais été mené à terme. Sa fontaine monumentale Mastodo, qui devait constituer le cœur du projet, n'aura fonctionné qu'à peine un mois au total. La grande coupole fixée sur un pied de métal dans laquelle se déversait de l'eau devait basculer dans le bassin chaque quart d'heure. Daudelin avait imaginé le parc comme un immense toit vert (le square Viger a été construit sur la plateforme qui recouvre l'autoroute) sur lequel devait pousser une végétation luxuriante.

 

Les projets imaginés par ses étudiants insistent tous sur un aspect: il faudra que le lieu raconte cette histoire, qu'il explique le projet artistique derrière l'échec historique du square Viger.

 

Les travaux des étudiants sont présentés en ce moment à l'École de design de l'UQAM, au 1449, rue Sanguinet, 2e étage, à Montréal.

Les structures de béton du square Viger.Les structures de béton du square Viger. Photo : Étienne Leblanc

 

 

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Depuis l'expérience de la réutilisation des espaces du parc Emilie-Gamelin (Jardins Gamelin) avec L'ADUC, la ville va probablement explorer d'autres façons d'approprier ces espaces, pour coincer avec l'ouverture du CHUM.

 

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http://ici.radio-canada.ca/regions/montreal/2015/05/29/001-square-viger-375e-anniversaire-montreal-autoroute-ville-marie.shtml

 

Mise à jour le vendredi 29 mai 2015 à 13 h 37 HAE

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Le square Viger en 1964, avant la construction de l'autoroute Ville-Marie.Le square Viger en 1964, avant la construction de l'autoroute Ville-Marie, avec la gare Viger en bas. Photo : École de design de l'Université du Québec à Montréal.

 

Le square Viger est stigmatisé par une image de froideur et d'abandon. Pourtant, quand il a été conçu à la fin des années 70, le projet était avant-gardiste : demander à des artistes d'aménager un parc au-dessus d'une autoroute et d'y intégrer de l'art public. Si l'endroit semble si glauque aujourd'hui, c'est en bonne partie parce que le projet original n'a jamais été achevé.

 

Un texte d'Étienne Leblanc, chroniqueur Grand MontréalTwitterCourriel

 

Au début des années 70, la toute nouvelle autoroute Ville-Marie fait disparaître l'ancien square Viger et crée une faille entre le Vieux-Montréal et le centre-ville. La rumeur veut que ce soit l'ingénieur Bernard Lamarre, l'ancien dirigeant de Lavalin, qui suggère au ministère des Transports du Québec (MTQ) d'en faire un espace public significatif.

 

Le MTQ propose ainsi à trois artistes de participer au projet. Les sculpteurs Charles Daudelin, Claude Théberge et Peter Gnass sont invités à aménager trois îlots, entre les rues Saint-Denis à l'ouest et Saint-André à l'est.

 

 

Le défi était de taille : le square Viger est en fait une immense plate-forme construite au-dessus d'une voie autoroutière, qui pose des contraintes physiques majeures.

 

« Les aménagements représentent une réponse innovante : intégrer l'art public dans la ville et ses infrastructures afin de créer des aménagements dédiés à la promenade, à la découverte, au repos et aux événements. »

— Marie-Dina Salvione, chargée de cours en architecture moderne et patrimoine à l'Université du Québec à Montréal (UQAM)

L'oeuvre de Charles Daudelin : un espace pour les gens

 

Avec le projet du square Viger, le sculpteur Charles Daudelin souhaite créer une véritable oasis au coeur de la turbulence urbaine. L'îlot A, qu'il a conçu, fait partie des sites emblématiques menacés d'Héritage Montréal, un organisme voué à la protection du patrimoine de la ville.

 

Le projet de Daudelin regroupe deux oeuvres majeures : la fontaine Mastodo, composée d'une grande cuve moulée qui devait se remplir d'eau et se déverser en cascade dans un couloir, pour ensuite entourer l'autre pièce centrale du parc, l'Agora. La nuit, l'endroit était éclairé.

 

Marie-Dina Salvione explique ce que devait être le projet à l'origine.

 

 

Aujourd'hui, l'endroit est à sec. La fontaine en bronze, qui n'aura fonctionné qu'à peine un mois, est cassée. Le mur d'eau devant la fontaine est recouvert de contre-plaqués bleus et bardés d'un graffiti sur lequel on peut lire « Eat more ».

 

« Mastodo générait une dynamique aquatique remarquable. [...] Les remous devaient créer un son ambiant qui visait à atténuer les bruits de la circulation », écrit Mme Salvione dans un article diffusé sur la page Facebook du collectif Sauvons le square Viger.

 

Un projet inachevé

 

Les pièces les plus controversées de l'oeuvre de Daudelin sont certainement les grandes structures de béton, sous forme de paralumes et de pergolas, qui donnent au parc sa réputation de coupe-gorge et d'espace froid et bétonné.

 

Dans le projet original, ces structures devaient abriter des kiosques permanents, comme une petite buvette ou un marché.

 

Les paralumes du square Viger.Les paralumes du square Viger. Photo : Étienne Leblanc

La professeure en architecture moderne et patrimoine de l'UQAM Marie-Dina Salvione a pu comparer les plans originaux de Daudelin avec le projet tel que réalisé par la Ville de Montréal. Les différences sont majeures, selon elle.

 

Daudelin avait entre autres créé un espace paysager avec des essences de végétaux très précises, qui a été laissé de côté.

 

Les pergolas du square VigerLes pergolas du square Viger Photo : École de design de l'UQAM

« Le paysagement non réalisé témoignait d'une recherche minutieuse d'essences de végétaux capables de répondre aux contraintes saisonnières et techniques du site », écrit Mme Salvione. « Le choix des arbres, des arbustes, couvre-sol et vivaces laisse imaginer qu'à maturité, l'aménagement aurait offert un paysage coloré, odorant et diversifié selon les zones et les saisons », poursuit Mme Salvione.

 

Mme Salvione est persuadée que si le projet avait été mené à terme, le square Viger serait très fréquenté. Daudelin souhaitait que les pergolas accueillent un marché et un café; l'Agora devait servir aux spectacles en plein air. « Derrière le grand mur d'eau, aujourd'hui barricadé, il devait y avoir une régie pour le son et les lumières », dit Mme Salvione.

 

Autre sculpture brisée

 

L'autre grande sculpture du square, Forces, de Claude Théberge, est elle aussi inopérante. Sur l'îlot B, la grande fontaine faisait jaillir son eau au centre de sept grands blocs de granit noir et de béton fracturés en deux. Aujourd'hui, la suite de monolithes a l'air triste au milieu de la pelouse qui n'est pas tondue.

 

La sculpture « Forces », de Claude Théberge, entourée de barricades.La sculpture « Forces », de Claude Théberge, entourée de barricades. Photo : Marie-Dina Salvione

Travaux prévus

 

Chose certaine, le square Viger sera transformé, plus tôt que tard. La Ville de Montréal confirme que des travaux auront lieu, sans préciser le type de projet et l'échéance.

 

« La revitalisation du square Viger s'inscrit dans le cadre des travaux de recouvrement de l'autoroute Ville-Marie et du réaménagement de ses abords. Le projet fera l'objet d'une annonce ultérieurement et l'échéancier des travaux sera connu à ce moment », dit Philippe Sabourin, relationniste à la Ville de Montréal.

 

La Ville ne donne aucune précision sur la restauration éventuelle des oeuvres d'art de Daudelin, de Théberge et de Gnass, qui sont en très mauvais état.

 

À lire aussi :

 

Le square Viger comme vous ne l'avez jamais vu

 

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Avec l'arrivée de milliers de travailleurs dans le secteur, chaque espace public deviendra vite un endroit convoité pour se reposer et se détendre. Possible alors de retourner au concept original et compléter les travaux tel que planifiés, ou de reprendre le tout à neuf et vraiment faire revivre ces précieux espaces dans une mouture plus classique. Une chose est sûre, on ne peut plus accepter l'état de délabrement de ces installations, indigne d'une ville de design et qui ne rendent aucun service à personne.

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