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Vendredi après-midi, je roule sur le boul. St-Laurent en direction nord (évidemment), j'espère me retrouver dans un bouchon de circulation car cela me permettra de prendre mon temps et bien regarder sur les trottoirs, les commerces, les filles etc....

 

Rue Jean-Talon, je tourne à droite direction est. Jean-Talon. J'aime cette rue. Elle est fascinante. Elle est longue, elle coupe plein d'autres grandes rues, elle traverse de nombreux quartiers forts différents les uns des autres, elle est multi-ethnique. Je suis loin du Centre-ville, j'aime ces endroits loin du centre, dont on ne parle pas beaucoup. Jean-Talon est l'une des rues avec un grand potentiel, énorme. Potentiel d'attraction et de développement urbain mais avec une richesse humaine incroyable. Le Boul St-Laurent des années 2000 quoi.

 

15 minutes plus tard je me stationne à quelques rues de St-Michel, vers l'est. Il y a des gens sur le troittoir, des hommes devant les commerces discutent à hautes voix, certains chuchottent, ils sirotent presque tous des "thé à la menthe". Il y a des barbus, il y a des jeunes et des vieux, des hommes aux cheveux noirs, il y a des regards foncés, il y a quelques femmes légèrement voilées, quelques unes seulement, quelques africains noirs mais surtout, surtout des maghrébins. Pas ou presque pas de ''blanc''

 

Je suis bel et bien dans le Petit Maghreb. Ce quartier récemment reconnu par la ville de Montréal et en pleine expansion. Un quartier populaire. Un quartier ethnique pas très chic mais très épicé. Un quartier aux parfums exotiques, un endroit comme les autres architecturalement parlant mais humainement si différent.

 

Il y a beaucoup d'hommes, ils sont parfois intimidants, par leur nombre, par leurs habits, par leurs voix ou par leurs comportements en général. Mais il y a ce désir d'ouverture que l'on peut sentir dès le second ou le troisième regard, une fois la méfiance disparue. Il y a cette chaleure timide mais honnete de ces hommes venus de loin.

 

Mais peu de femmes. Très peu. Dommage, car elles sont belles.

 

Soudain, une fringale me prend, je pénètre dans un café extremement mal décoré, mal entretenu, rempli d'hommes assis autour des nombreuses tables qui meuble l'endroit. Ils regardent un match de soccer sur écran géant entre l'égypte et un autre club africain tout en discutant de tout et de rien et en mangeant un sandwich merguez ou au poulet.

 

Moi je choisi le sandwich poulet avec frite et pepsi, le tout pour $5.00. C'est simple, c'est simpliste, c'est correct mais c'est surtout intéressant, dépaysant. J'adore voyager dans ma propre ville. C'est intéressant car pendant que j'écoute, d'un coté, les hommes arabisant l'atmosphère de leur riche et survolté vocabulaire et pendant que mon odorat est porté vers les plats que l'on prépare, mon attention se dirige vers la porte de derrière, entre ouverte pour laisser pénétrer l'air. Elle donne sur une ruelle. Là, de l'autre coté de la ruelle, j'aperçois une vieille dame, assise dans le haut d'un escalier typiquement montréalais, le genre d'escalier qui se tortille de plaisir.

 

La vieille dame essaie de camoufler une fuite d'air dans la fenetre de son logement avec un peu de ''scotch-tape'' cheap,....bric-a-brac au boutte mais typiquement québécois. Elle a un chat qui lui tient compagnie mais qui ne l'aide pas du tout, au contraire, il semble plutot dans ses jambes. Elle ignore complètement ma présence. Je n'arrive pas à voir ses yeux et elle a constamment la tete baissé vers sa fenetre avec les bras entre les barreaux de son escalier. Elle a les cheuveux gris, elles est maigre mais elle est vivante, elle vit sa montréalité et c'est beau à voir. Le genre de vieille dame qui apporte à certains quartiers de Montréal ce coté si.......si Montréalais.

 

Pendant ce temps, moi, je suis en Algérie, je respire l'odeur de l'Algérie, j'entends les sons de l'Algérie, je vois, d'un coté, les tetes algériennes, Kabyles et je me rappel le spectacle de Khaled, dimanche dernier, sur la Place des festivals et pourtant, pourtant, de l'autre coté il y a cette dame, toute innocente, fragile et naive dans sa tentative de réparer un petit problème qui me rappelle la diversité de Montréal et la co-habitation spectaculaire entre ses citoyens. Elle me donne une belle image montréalaise vue de l'Algérie, comme si j'étais là-bas et que je regardais un documentaire sur la vie Montréalaise à la télé.

 

Mon sandwich est pret, il était temps car j'avais faim. Un beau gros sandwich avec beaucoup de poulet tendre. Pas assez de frite par contre. Je quitte donc la dame de vue pour aller m'asseoir avec les autres, les autres hommes qui n'ont aucune idée de l'existence de cette dame.

 

Je suis en Algérie, je suis au Québec, je suis surtout à Montréal et plus spécifiquement dans le Petit-Maghreb.....sur Jean-Talon !!!

 

Ça aussi c'est Montréal.

Modifié par steve_36
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  • 10 mois plus tard...

06h00 du mat, la petite brise fraiche et le levé du soleil sur Villeray annonçait une belle journée d’été. Quelques badauds s‘en allant, boite à lunch format sac à dos, prendre le métro. Montréal était en train de se réveiller. Une fois en sous-terrain, à Jarry, il y avait déjà plusieurs personnes qui attendaient le prochain wagon. La madame haïtienne habillé comme en hiver, la petite philippine avec ses produits nettoyants, le jeune blanc-bec avec les yeux fermés et la bouche grande ouverte baillant au corneille ainsi que la petite miss pro-gym en leggings serré serré serré.... Tous convergeaient vers Ville-Marie.

 

Moi, toujours un touriste intéressé dans ma propre ville, je me rendis comme prévu à Guy-Concordia pour une entrevue. Là-bas, dans l’ouest comme disent certains. 06h45 je suis un peu à l’avance pour mon boulot alors je profite de la toute nouvelle place Norman Béthune. Cyclistes, early birds, pigeons et beignes étaient déjà au rendez-vous. Ne manquaient plus que les étudiants.

 

07h00 du mat, deux coins de rues plus haut, Guy et Sherbrooke, un autre monde, plus haut, plus chic, plus chère et plus riche..... Enfin !!! Me voilà au boulot (en formation), chemise propre sur le dos et prêt à jouer le jeu de la grande bourgeoisie du Golden Square mile pour gagner un peu de quoi à mettre sur mon pain. Des appartements chics, des voitures luxueuses, des sacs à main de grand noms, de vies hors normes mais...mais cela aussi existe à Montréal, dans l‘Ouest, toujours, comme disent certains. Ici, dans cet univers fermé et discret, pas de drapeau du Québec pour la fête nationale, pas de drapeau du Canada pour le 1er juillet et ni de drapeau de l’Italie, du Portugal, du Brésil ou de l’Argentine pour la coupe du monde. Ici, à l’intérieur des portes ou je me trouve, c’est l’oasis des privilégiés tandis que dehors, sur Sherbrooke, c’est la ville, les travailleurs, les taxis, les bus, le car de touristes, les Madames au petit café, les commerces haut de gammes et l’homme d’affaire s’en allant à son prochain rendez-vous. C’est la vie urbaine quoi !!!

 

15h00. Hop, la journée est fini, je refais le chemin inverse mais cette- fois-ci en m’arrêtant au métro Rosemont dans le but d’aller voir la fin du match entre le Ghana et l’Uruguay à la charmante maison d’Afrique situé dans la Petite-Patrie. Tam Tam, trompette, Bissap, crie de joie ou de peur, l’ambiance était assuré par de nombreux africains et québécois venus encourager la dernière équipe africaine en liste pour la coupe du monde. À un moment donné je me suis cru à Accra...au Ghana, souls le soleil !!! Mais j’étais bel et bien à Montréal, en cavale, toujours sous le soleil.

 

Malheur pour l‘Afrique, encore une défaite, c’est la déception et l’Afrique encore une fois se retrouve gros jean comme devant !!! ‘’On n’est habitué‘’, dit l’un d’entre eux, ‘’on peut fêter quand même’’ ? Dit-il aux autres.

 

Je dois alors remonter vers chez moi pour me trouver quelque chose à bouffer . Merde, le bus 31 de la rue St-Denis me passe sous le nez et le prochain n’est que dans 30 minutes.....je continue vers St-Hubert et avec un peu de chance je prends le 30 direction nord. 15 minutes plus tard, un peu passé la Plaza St-Hub, je débarque, coin Everett et j’aperçois un petite terrasse deux places. Un casse-croute des Balkans !!! Pour $5.99 j’ai 5 morceaux de Civapcici, un gros morceau de pain traditionnel, une petite sauce au poivron et un fromage crémeux épicé. Taxes incluses...

 

Je les mange en sandwich ou avec la fourchette ces petites saucisses Yougoslave ? Peu importe, elles sont subliment et je les déguste avec plaisir sur le bord du trottoir....rue St-Hubert. Pendant que je tartine mon pain de sauce épicé j’entends au loin des klaxons de voitures et des cris en espagnol. Cette fois-ci les drapeaux sont bleus et blancs avec petit soleil jaune. C’est l’Uruguay. Des dizaines et dizaines passant devant moi et m’invitant à les suivre pour festoyer. Je termine mon sandwich, je paie ma petite note et hop, direction nord à 3 ou 4 rues plus loin, St-Hubert et Villeray, je m’arrête devant une belle église ou de nombreux partisans de l’Uruguay sont venus célébrer. Au meilleur de la fête plus d’une centaine de personne se trouvait au même endroit chantant et en criant leurs joies au moindre klaxon des automobilistes qui passaient au compte goute sous le regard intéressé des policiers. Il ne manquait plus que Joseph Facal.

 

Et oui, quelques heures avec la haute bourgeoisie, un match de foot avec les Ghanéens, un sandwich chez les Yougoslaves et faire la fête avec des Uruguayens célébrant la victoire de leur pays dans les rues de Montréal. Qui a dit que Montréal n’avait pas de diversité !!!

 

Ça aussi c’est Montréal.....

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  • 4 semaines plus tard...

C’était vendredi soir et j’avais le gout d’aller dans le ‘’bas de la ville’’ histoire de flâner un peu et de faire le touriste. Pourquoi ne pas aller dans le ‘’Chinatown’’, regarder les gens et ensuite prendre le bus numéro 55 pour revenir chez moi, dans Villeray, loin dans le nord.

 

21h15 le métro me débarque sous le palais des congrès et de là je m’enligne vers la rue St-Laurent. Du monde, du monde et du monde il y en avait partout. Certains en direction du Vieux Montréal, d’autres vers le Festival de Jazz, plusieurs flânaient dans le petit quartier chinois. Il est peut-être petit mais il en contient du monde ce quartier. Impressionnant !

 

Après une heure de balade il était temps de rentrer. Au coin de St-Laurent et De la Gauchetière il y avait tellement de monde que presque plus rien ne bougeait. C’était en partie à cause de 2 bus nolisés immatriculés New York qui attendaient le retour de leurs clients. Les bus prenaient même l’espace réservé à la STM. Je me suis accoté sur le poteau pendant presque 30 minutes car il n’y avait rien d’autre à faire. Je voyais mon bus non loin sur Viger mais il était figer là, dans le ‘’traffic‘’.

 

À ma grande surprise les passagers des bus nolisés étaient des touristes.... chinois ! Je les regardaient prendre des photos du Quartier chinois !!! Imaginer des dizaines de touristes chinois prendre des photos du quartier chinois à Montréal !!! Je me demandais bien qu’est-ce qu’ils trouvaient d’assez intéressant pour qu’ils puissent vouloir prendre tant de photos.

 

Finalement, le 55 arriva, j’embarqua sachant fort bien que ça n’avancerait pratiquement pas mais cela faisait mon affaire car je voulais voir la ‘’Main’’. Assis sur le bord de la fenêtre ouverte coté ouest je n’attendais que le bus bouge pour enfin voir la ville d’un angle différent.

 

Boul. René-Lévesque, wow, elle est belle cette avenue avec ses tours illuminées qui se profilent loin en direction de l’Ouest. Beaucoup de voiture, beaucoup de va et vient et beaucoup.....de ‘’traffic’’. Ensuite vient la ‘’Catherine’’. Piétons partout, construction, apprentis policiers faisant la circulation, badauds impatients traversant sans autorisation, bref, un coin de rue mythique mais en manque de ''punch’’ ! ‘’ca viendra‘’, m’a promis M. le Maire.

 

Un peu plus loin, c’est la musique, le Jazz, la futur esplanade Clark, on voit les milliers de personnes et on entend bien la musique. En même temps, à mes cotés, une vieille dame chinoise avec ses sacs de légumes et de nouilles achetés dans le ’’Chinatown’’ , elle n’en avait que foutre du Jazz et des milliers de personnes. Elle n’a jamais jeté un coup d’œil, n’a jamais tapé du pied et elle n’a jamais démontré aucun signe d’intérêt. C’était deux mondes.

 

Passé De Maisonneuve le chemin se libère un peu et nous arrivons à Sherbrooke mais une fois rendu là, ça bloque encore. C’est la nouvelle ‘’MAIN’’, le secteur ‘’IN’’, ‘’Hyper’’ et ‘’Trendy’’. Globe, Buona Notte et autres endroits à la mode bourdonnaient de monde, des valets, des talons hauts, des gros ‘’doorman‘’, des cafés branchés et quelques commerces fermés, beaucoup moins que je pensais ...mais la petite madame chinoise ne bronche pas du tout, elle ne regarde pas en dehors et ne semble pas s’intéresser à ce qui se passe !!!

 

Quartier Portugais, Portus Calle, Champ’s, Cinéma l’amour, Schwartz’s, Main Deli, Patati patata.... Tous ces endroits s’enfilent les uns après les autres et meme si je suis passé ici des centaines de fois j’ai toujours l’impression de ne rien connaitre de ce coin, il y a toujours quelques choses à découvrir. Enfin, pour moi oui mais pas pour la petite madame chinoise.

 

Vient ensuite le Mile End, Ubisoft , la rue St-Viateur. Plusieurs cyclistes occupent la voie de droite forçant le bus vers la gauche et du coup empêchant les voitures de passer à gauche alors les klaxons fusent de toutes parts. Les voitures après le 55 et le 55 après les cyclistes ! Les cyclistes commencent alors à prendre des rues transversales atteignant surement leurs destinations. Le chauffeur de la 55 semble nerveux, il oublie un arrêt ou freine trop vite. Il y a de moins en moins de gens dans le bus.

 

Le chemin se libère un peu et le chauffeur prend de la vitesse. Finalement un peu de vent vient rafraichir mes joues. Il y a moins de bars et de restaurants mais quand même de belles surprises. Il est 23 heures environ. Le prochain bouchon se produit à l’entrée de la Petite-Italie. Cafés, terrasses, voitures sports, grands restaurants, des mecs chics et à la mode etc.... Mais rien pour inquiéter ou exciter la petite madame chinoise qui ne regarde pas du tout à l‘extérieur du bus.

 

Une belle voiture sport avec toit ouvrant bloque la voie de gauche pendant que nous sommes à la lumière. Deux belles filles aux grandes jambes arrivent. Elles se dirigent bien évidemment vers la voiture et ce n’est qu’à cet instant que le bouchon circulation débloque.

 

St-Laurent et Jean-Talon: La petite madame chinoise débarque du 55 et du coup je perds une partie de mon plaisir. Je me demande qui pourra contrebalancer l’excitation que je ressens et qui provient de l’effervescence urbaine de la rue St-Laurent. J’ai besoin de quelqu’un qui me fasse réaliser qu’il y a autre chose que la ‘’MAIN’’.

 

Il n’y a presque plus personne dans le bus. Une jeune femme mulâtre avec écouteur aux oreilles , un monsieur sur le point de nous quitter. Le chauffeur prend de plus en plus de vitesse et je le sens téméraire. Je crois qu’il essaie de rattraper le temps perdu en traversant cette interminable rue St-Laurent. Je quitte mon siège pour m’asseoir avec lui, au devant. Le bus longe le parc Jarry en direction nord et à toute vitesse. C’est un maghrébin d’une quarantaine d’année, enjoué, sociable et ravi d’engager la conversation avec moi. Il me confirme être en retard sur son horaire et que la rue St-Laurent n’est pas la plus facile. Il semble heureux de travailler et de bien gagner sa vie dans cette grande ville qu’est Montréal.

 

Nous traversons le rond point du Métropolitain et j’ai décidé de ne pas débarquer. Le chauffeur me raconte des histoires de bus, d’automobiles et de cyclistes. Il me dit que les cyclistes sont trop dangereux

 

Ouppps, soudain, il freine. Il a passé son terminus !!! Il ne sait plus quoi faire et il semble perdu. La situation est loufoque. Il tourne à gauche dans l’espoir de prendre une petite rue et revenir à son arrêt mais toutes les rues sont des cul-de-sac. Ensemble nous choisissons de rentrer dans un stationnement d’une compagnie et je sors du bus pour le guider pendant qu’il doit reculer et espérer changer de direction. Heureusement il n’y a aucune voiture et personne à l’horizon donc la manœuvre est relativement facile. Je remonte dans le bus et la jeune fille n’a pas bronché du tout et elle écoute tranquillement sa musique, en fait, elle a remplacé ma petite dame chinoise !!!

 

Nous retrouvons la rue St-Laurent et le bus tourne vers la droite, en direction sud, dans l’espoir de revenir vers son lieu de terminus !!!

 

Chabanel, un quartier complètement désert la nuit. Le chauffeur me demande pourquoi je ne débarque pas et je lui dis que j’ai passé mon arrêt depuis belle lurette car je voulais faire une petite promenade. Cela le fait sourire et chacun de notre coté allons se trouver un arbre pour faire un besoin humain !!! La manœuvre est facile pour les deux car Chabanel est désert...... Ouffff !!

 

Le 55 repart vers le sud, sur St-Laurent.....

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  • 1 mois plus tard...

Ça n'a rien d'actualité mais.....mais je tenais à partager un autre moment récent de la ville de Montréal.

 

La foule se massait en grand nombre dans les wagons de la ligne verte populaire à l’heure de pointe en ce jeudi de chaleur accablante du début septembre ou seule une canicule, la deuxième de l‘année, venait confirmer le caractère paradoxale de Montréal ou les deux solitudes se partagent la ville, mais pas en même temps. L’une, chaude et humide prend l’été, l’autre, froide et enneigée, prend l’hiver !!!!

 

Arrivée à Guy-Concordia, ou je devais débarquer pour me rendre au boulot, des jeunes, des jeunes et des jeunes débarquèrent avec moi, plutôt par dessus moi. Il y en avait de tous les genres, de tous les styles et de tous partout....cela créait une énergie particulière que seule une grande ville peut procurer. C’était l’excitation de la rentrée à cette université. On parlait arabe, japonais, anglais, turc et quoi d’autres.....

 

Dans cette foule énergique, il y avait moi et un homme grand, costaud, lourdement vêtu avec un chapeau haute forme noir et une barbe longue et grise. Un juif hassidique. Il marchait encore plus lentement que moi et il détonnait comme une girafe dans un troupeau d’antilope au beau milieu de cette jeunesse. Au loin, on entendait un accordéoniste qui jouait une musique typiquement parisienne. Le pauvre musicien était complètement ignoré de la part de la centaine d’étudiant sauf....sauf du juif hassidique qui s‘arrêta pour lui donner quelques pièces!!! Comble de curiosité, le musicien était un homme d‘un cinquantaine d‘année et d‘origine chinoise !!!

 

Imaginé ma surprise de voir des centaines de jeunes provenant du monde entier sous cette chaleur tropicale avec comme toile de fond un musicien chinois jouant des airs parisiens et qui fut récompenser par un juif hassidique !!! C’est là que je me suis mis à dire.... Wow, tout ça à Montréal !!!

 

Mon plaisir urbain n’était pas terminé car même si plusieurs jeunes optaient pour le passage souterrain menant à l’université, plusieurs autres courageux prenaient les escaliers mobiles pour sortir à l’extérieur et aller ici et là. Ils ne semblaient pas s’en faire avec la chaleur suffocante ces jeunes....il n’y avait que moi qui en souffrait de cette température.... et aussi le monsieur hassidique, bien sur !!!

 

À la sortie du métro, coin Guy et De Maisonneuve, des jeunes, des jeunes et encore des jeunes se faufilaient entre les ‘’bixistes’’ et les cyclistes, ils contournaient les nombreuses voitures prises dans l’énorme bouchon de circulation créé autant par l’heure de pointe que par le nombre de personne s’y trouvant mais aussi par les cols bleus qui n’en finissent plus d’ouvrir et de fermer la chaussée sur De Maisonneuve pour je ne sais trop quel genre de travaux. C’était le chaos urbain que seul une grande ville peut ’’offrir’’. Au loin on pouvait entendre une bruyante et stressante sirène de police tentant de se frayer un chemin en travers ce bouchon monstre mais on entendait aussi des dizaines de klaxons de voitures impatientes, du grondement de moteur des autobus sans oublier les nombreux ’’quêteux’’ qui nous harcelaient doucement.

 

Ayant encore 10 minutes devant moi j’ai décidé de les passer sur ce coin de rue et de jouir de ce spectacle urbain que seul une grande ville peut ‘’offrir’’. Je me croyais à New York coin 34è rue et Broadway surtout que je savais que ce n’était pas le coin de ville le plus occupé mais un parmi tant d‘autres. C’est à ce moment que je me suis mis à dire, en silence, Guy Guy Guy......

 

Et tout ça à Montréal !!!

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Mtl c'est Paris-NY "à échelle humaine" (j'aime pas ce terme, mais bon...). C'est la grande ville la plus originale d'Amérique du Nord. San Francisco du nord? oui, mais faut arrêter de se définir en se comparant à d'autres villes. Alors je recommence: Mtl c'est la "coolness" attitude, la vie de quartier en plein Downtown (festivals)!

 

L'État québécois en banqueroute? Ouais. Mais pas autant les US!:rolleyes:

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Mtl c'est Paris-NY "à échelle humaine" (j'aime pas ce terme, mais bon...). C'est la grande ville la plus originale d'Amérique du Nord. San Francisco du nord? oui, mais faut arrêter de se définir en se comparant à d'autres villes. Alors je recommence: Mtl c'est la "coolness" attitude, la vie de quartier en plein Downtown (festivals)!

 

L'État québécois en banqueroute? Ouais. Mais pas autant les US!:rolleyes:

 

En effet, si l'état québécois était aussi en banqueroute que les US alors on en parlerait beaucoup et plusieurs se moqueraient des québécois....à commencer par le National Post et/ou le Globe and Mail....

 

Il est vrai qu'il y a un peu de Paris dans Montréal et un peu de New York. C'est aussi vrai que l'échelle est plus humaine à Montréal mais on aimerait tous que Montréal soit encore un peu plus ''gros'' !

 

C'est inévitable de se comparer mais je ne crois pas que Montreal se défini en se comparant. Je crois que l'on se compare plutot pour se positionner ou comp.tionner...ce qui est bien correct en autant que ça ne devienne pas maladif !!!

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:o:spam::o Note: Just posted this in another topic, but figured I'd share it here, as earlier posters have spoken quite eloquently on this topic:

 

If I wanted to go to Toronto, I would go to Chicago. Toronto isn't inherently flawed, but it's an unremarkable mid-western city. Like the RoC, it's quintessentially American, but with a couple of nominal differences in constitutional law and spelling. I do enjoy visiting Toronto, but I enjoy it in the same manner as I do visiting, say, Philadelphia or Portland or San Diego - touring the ostensibly unique hip neighborhoods differentiated only by the puns used in naming the coffeehouses/microbreweries; seeing the cute, tourist centric waterfront/historical district; riding around on the public transit; and attentively listening to locals lecturing on their city's multiethnic-ness. It's pleasant, but not moving.

 

Me, what I love about Quebec - and by extension, Montreal - is its inscrutability, the intangible air of grandeur and dysfunction that permeate this bizarre, wonderful place. I'm agnostic, but raised in the Catholic faith; I feel that, for better or for worse, the Church left a legacy of theatricality (in architecture, in social customs, etc.) and mystery that survived the Quiet Revolution. The Anglo-Saxon tradition of quiet efficiency and stern rigidity never fully took hold here. In Quebec, I feel comfortable. When people discuss past lives, old souls, nonsense, I call "bullshit" - but if past lives were to exist, I would have had spent at least a couple here.

 

I love falling in-and-out of sleep in the backseat of a car, in the dark of night, in the dead of winter, racing down some empty autoroute, catching the dim glow of small towns passing by... and then, the lights of Montreal... or Levis, or wherever. Come daylight, the landscape is charming enough, but I prefer the hydro lines lurching overhead. I love the menacing-looking pylons, those titanic steel monsters towering over the farmland. I love the endless 735kV arteries that pump electricity down from the hinterland, electricity that - when night falls again - will fuel the nighttime glow of the Hydro-Quebec logo. The Hydro-Quebec building is my favorite building in Montreal. And the weather. The fucking winter. The sun that sets at three thirty in the afternoon. The not-quite-first-world incidents and disasters that occur here. It's a place with soul and character, and, like all great characters, it has a dark side - a dark side which only serves to draw you further in.

 

When I had bouts of insomnia during winter, I would walk up to the Mont Royal belvedere at dawn, hazy from a night of restlessness. The sun rises above Mont-St-Bruno, or Mont-St-Hillaire, and light passes though the steam pouring from the various downtown skyscrapers. The flat Monteregian landscape looks absolutely deserted in that light, and the plains stretch to the horizon. Between the cold and the view, you feel like you're at the edge of civilization. And you are: there's Laval to your north, then St-Jerome, then the Laurentians... and then?

 

It's a magical place, full of crumbling concrete, corruption, shitty weather, and oft-surly locals. Maybe I love it because New Jersey is full of crumbling concrete, corruption, shitty weather, and oft-surly locals - but then again, I don't love New Jersey.

 

Love isn't rational, but Quebec is where I love.

Modifié par gars du new jersey
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:o:spam::o Note: Just posted this in another topic, but figured I'd share it here, as earlier posters have spoken quite eloquently on this topic:

 

If I wanted to go to Toronto, I would go to Chicago. Toronto isn't inherently flawed, but it's an unremarkable mid-western city. Like the RoC, it's quintessentially American, but with a couple of nominal differences in constitutional law and spelling. I do enjoy visiting Toronto, but I enjoy it in the same manner as I do visiting, say, Philadelphia or Portland or San Diego - touring the ostensibly unique hip neighborhoods differentiated only by the puns used in naming the coffeehouses/microbreweries; seeing the cute, tourist centric waterfront/historical district; riding around on the public transit; and attentively listening to locals lecturing on their city's multiethnic-ness. It's pleasant, but not moving.

 

Me, what I love about Quebec - and by extension, Montreal - is its inscrutability, the intangible air of grandeur and dysfunction that permeate this bizarre, wonderful place. I'm agnostic, but raised in the Catholic faith; I feel that, for better or for worse, the Church left a legacy of theatricality (in architecture, in social customs, etc.) and mystery that survived the Quiet Revolution. The Anglo-Saxon tradition of quiet efficiency and stern rigidity never fully took hold here. In Quebec, I feel comfortable. When people discuss past lives, old souls, nonsense, I call "bullshit" - but if past lives were to exist, I would have had spent at least a couple here.

 

I love falling in-and-out of sleep in the backseat of a car, in the dark of night, in the dead of winter, racing down some empty autoroute, catching the dim glow of small towns passing by... and then, the lights of Montreal... or Levis, or wherever. Come daylight, the landscape is charming enough, but I prefer the hydro lines lurching overhead. I love the menacing-looking pylons, those titanic steel monsters towering over the farmland. I love the endless 735kV arteries that pump electricity down from the hinterland, electricity that - when night falls again - will fuel the nighttime glow of the Hydro-Quebec logo. The Hydro-Quebec building is my favorite building in Montreal. And the weather. The fucking winter. The sun that sets at three thirty in the afternoon. The not-quite-first-world incidents and disasters that occur here. It's a place with soul and character, and, like all great characters, it has a dark side - a dark side which only serves to draw you further in.

 

When I had bouts of insomnia during winter, I would walk up to the Mont Royal belvedere at dawn, hazy from a night of restlessness. The sun rises above Mont-St-Bruno, or Mont-St-Hillaire, and light passes though the steam pouring from the various downtown skyscrapers. The flat Monteregian landscape looks absolutely deserted in that light, and the plains stretch to the horizon. Between the cold and the view, you feel like you're at the edge of civilization. And you are: there's Laval to your north, then St-Jerome, then the Laurentians... and then?

 

It's a magical place, full of crumbling concrete, corruption, shitty weather, and oft-surly locals. Maybe I love it because New Jersey is full of crumbling concrete, corruption, shitty weather, and oft-surly locals - but then again, I don't love New Jersey.

 

Love isn't rational, but Quebec is where I love.

 

 

Belle déclaration d'amour. Merci!:)

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