Aller au contenu

Hyperloop One veut s'installer au Québec


Normand Hamel

Messages recommendés

Un centre de recherche et développement de plusieurs «centaines» d'employés, financé à moitié par des fonds publics, est souhaité par l'entreprise

 

Le Québec contribuera-t-il à la création du «cinquième moyen de transport», après la voiture, le bateau, le train et l'avion ? L'entreprise américaine Virgin Hyperloop One est en tout cas en discussion avec Investissement Québec pour implanter dans la province un centre de recherche et développement qui compterait à terme des centaines d'employés.

L'objectif d'un tel centre serait de développer les technologies nécessaires au déploiement du système hyperloop, moyen de transport futuriste où des capsules filent à 1200 km/h dans des tubes sous vide. De Montréal, un tel système permettrait de gagner Ottawa en 12 minutes et Toronto en une trentaine de minutes.

«Nous évaluons l'idée de construire un centre de recherche de l'ordre de 200 millions de dollars, ici, au Québec», a révélé à La Presse Anita Sengupta, vice-présidente principale, systèmes d'ingénierie, de Virgin Hyperloop One.

Mme Sengupta a expliqué que la moitié de la somme serait récoltée auprès d'investisseurs privés, tandis que l'autre proviendrait de fonds publics québécois. Elle affirme avoir déjà tâté le terrain auprès d'Investissement Québec.

«Nous sommes en contact avec Hyperloop One», a confirmé Isabelle Fontaine, directrice principale des affaires publiques et gouvernementales chez Investissement Québec. 

Selon Mme Sengupta, un tel centre de recherche compterait « des centaines » d'employés.

LA TECHNOLOGIE QUÉBÉCOISE DANS LA LIGNE DE MIRE

Interviewée en marge de la conférence Movin'On, à Montréal, Mme Sengupta a expliqué que l'entreprise cherchait des partenaires pour l'aider à développer les diverses composantes de ce système de transport qui semble sorti d'un film de science-fiction. Et pour ça, elle dit avoir l'expertise technologique du Québec dans sa ligne de mire.

« La majorité de notre ingénierie et de notre développement se fait à Los Angeles, mais nous ne voulons pas être responsables de tout et nous cherchons des partenaires. Le Canada, en particulier le Québec, est une option formidable parce que vous avez tellement d'expertises uniques qui nous intéressent : les systèmes autonomes, la technologie des batteries, et, évidemment, le design de fuselage de vaisseaux sous pression », affirme celle qui travaillait jusqu'à tout récemment pour le Jet Propulsion Laboratory de la NASA avant de se laisser séduire par le projet hyperloop.

Mme Sengupta mentionne les noms de Bombardier et d'Hydro-Québec comme partenaires potentiels.

« Bombardier pourrait être un partenaire pour nos capsules - les technologies sont très similaires, une capsule hyperloop étant pratiquement un avion sans ailes. Ils ont aussi une division de lévitation magnétique pour les trains, technologie que nous utilisons aussi. Et Hydro-Québec est bien connue pour son expertise dans les batteries. »

- Anita Sengupta, vice-présidente principale, systèmes d'ingénierie, de Virgin Hyperloop One

Mme Sengupta a aussi parlé de l'expertise du Québec en intelligence artificielle comme d'un atout.

En plus des discussions avec Investissement Québec, Mme Sengupta affirme que l'entreprise a reçu la visite de représentants de la Caisse de dépôt et placement du Québec à Los Angeles « il y a deux semaines ». La Caisse a refusé de confirmer ou d'infirmer ces informations, expliquant qu'elle ne commentait jamais les pourparlers entourant d'éventuels investissements.

Mme Sengupta dit aussi avoir profité de la conférence Movin'On pour glisser un mot sur le projet à la ministre de l'Économie du Québec, Dominique Anglade. Du côté du cabinet de Mme Anglade, on évoque toutefois une simple rencontre fortuite dans le stationnement de l'événement et on n'a pas voulu commenter davantage.

«Nous avons besoin de partenaires, vous avez l'expertise. Nous avons des investisseurs, vous avez vos propres fonds. C'est gagnant-gagnant. Mettons-nous ensemble et faisons en sorte que ça fonctionne», lance Anita Sengupta.

D'AUTRES CORRIDORS PLUS AVANCÉS

Il y a un an, le président de Virgin Hyperloop One, Rob Lloyd, avait affirmé à La Presse avoir l'oeil sur le corridor Toronto-Montréal pour implanter un système hyperloop. Hier, la vice-présidente Anita Sengupta a confirmé que ce corridor suscitait toujours de l'intérêt, mais précisé que d'autres étaient plus avancés. Selon elle, le premier système hyperloop devrait voir le jour entre Pune et Bombay, en Inde, où des tests auront lieu dès 2022 pour un système pleinement fonctionnel entre les deux villes prévu pour 2025. Des études de faisabilité ont aussi été réalisées ou sont en cours de réalisation au Colorado, au Missouri et à Dubaï.

IMAGINÉ PAR ELON MUSK

Inspiré des systèmes de messagerie pneumatiques qui acheminaient naguère documents et colis dans les entreprises, le système hyperloop a été imaginé par Elon Musk, grand patron de Tesla et de Space-X. 

L'idée: des tubes sous vide soutenus par des pylônes dans lesquels circuleraient des capsules filant jusqu'à 1200 km/h. Des moteurs à induction linéaires, similaires à ceux utilisés pour propulser les trains à lévitation magnétique, sont disposés à intervalle régulier dans les tubes pour accélérer les capsules contenant des passagers ou des marchandises. Un tel système permettrait de relier Toronto et Montréal, de centre-ville en centre-ville, en une trentaine de minutes. Elon Musk a décrit son invention comme le « cinquième mode de transport » après la voiture, l'avion, le bateau et le train.

ENTREPRISES EN COMPÉTITION

L'idée lancée par Elon Musk a été reprise au bond par une poignée d'entreprises qui se livrent aujourd'hui une féroce concurrence pour devenir la première société à implanter un système hyperloop. Du lot, Virgin Hyperloop One et Hyperloop Transportation Technologies, deux entreprises californiennes, sont celles qui disposent des capitaux les plus importants et sont les plus avancées. Virgin Hyperloop One est toutefois la seule à avoir fait des essais couronnés de succès sur son site de tests dans le désert du Nevada. L'entreprise, qui compte le flamboyant entrepreneur Richard Branson comme président du conseil d'administration, a près de 300 employés et a récolté 295 millions US auprès de divers investisseurs, dont Sherpa Capital (qui a investi dans Airbnb), GE Ventures et la Société nationale des chemins de fer français (SNCF). L'entreprise est dirigée par le Montréalais d'origine Rob Lloyd, qui était numéro deux du géant technologique Cisco avant de faire le saut.

http://www.lapresse.ca/affaires/economie/transports/201806/01/01-5184048-hyperloop-one-veut-sinstaller-au-quebec.php

1551444-virgin-hyperloop-one-fait-essais.jpg

  • Like 3
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je ne suis pas contre l’idée nécessairement, mais!

Je n’aime pas le 50-50 public-privé pour une technologie qui n’a pas fait ses preuves. Max 25% de subvention, l’autre serait un prêt. Surtout que le gouvernement ne peut pas se payer de mettre cette technologie en pratique (l’Inde, les Émirats, les USA seront premiers), et ceux qui le mettront en pratique vont siphonner l’expertise.

De plus, c’est bien que BBD et Hydro sont des partenaires potentiels, mais BBD vient tétiner du gouvernement périodiquement et Hydro est le gouvernement. Alors le 50% risque d’être plutôt 75% en pratique.

Enfin, présentement avec les preuves de concepts (ou l’absence de ceux-ci plutôt), je préfère miser sur la Boring Company de Musk que sur la Virgin de Branson. Au moins avec Elon on aura de la publicité gratuite sur tous les médias globaux en prime.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a une heure, Decel a dit :

Enfin, présentement avec les preuves de concepts (ou l’absence de ceux-ci plutôt), je préfère miser sur la Boring Company de Musk que sur la Virgin de Branson.

Virgin a déjà fait une démonstration de sa technologie, avant ses concurrents d'ailleurs: 

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 6 heures, Malek a dit :

Personellement je crois que le Gouvernement du Québec doit sauter les deux pieds là dans et éviter de perdre cette opportunité unique.

Je suis totalement d'accord. Et même si l'aventure devait foirer il y aura toujours d'importantes retombées technologiques, et même économiques. D'autant plus qu'on parle ici d'emplois en ingénierie dans des domaines où le Québec excelle déjà. On devrait d'ailleurs se sentir flattés qu'ils soient venus nous voir. On peut même supposer que le Montréalais Rob Lloyd, le PDG de la compagnie, ait contribué à nous faire connaître.  

Il y a 6 heures, Malek a dit :

Imaginez sans le coup de pouce du gouvernement ou serait rendu l'industrie des jeux vidéos et les TI aujourd'hui.

C'est le meilleur argument de vente auprès du gouvernement. De plus ce serait un bon coup en période électorale. Il faudrait au minimum que le gouvernement se montre intéressé. C'est certainement un dossier intéressant pour Dominique Anglade, elle qui se montre généralement très proactive dans ce genre de dossier.

Modifié par Normand Hamel
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La comparaison avec l’industrie du jeu vidéo est boiteuse. Ubisoft était connue et avait des produits livrés. Ils pouvaient vendre à n’importe qui leurs produits.

Ici seul un gouvernement peut acheter un produit qui n’existe même pas encore et qu’on ne connaît pas la faisabilité.

On nous vend essentiellement un monorail.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 3 minutes, Decel a dit :

Ubisoft était connue et avait des produits livrés.

C'est vrai, mais l'industrie du jeu vidéo n'en était tout de même qu'à ses débuts et le risque était relativement élevé. J'admire les gouvernements qui savent faire preuve d'audace dans ce genre de dossier.

C'est certain que ce ne sera pas une décision facile. Mais les retombés seraient cependant immédiates pour le Québec. Sans compter la belle publicité pour nos entreprises que cela amènerait. Ici les gouvernements n'ont pas le choix de s'impliquer financièrement dans ce genre de projet, parce que les fonds privés sont beaucoup plus rares.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je parle en connaissance de cause; je suis un ancien d’Ubisoft. L’industrie était bien établie dans le monde quand le gouvernement a passé ce deal.

Edit: c’était un très bon deal avec les retombées qu’on connaît, mais le comparable le plus près est la facilitation de l’industrie de l’IA.

Hyperloop n’est présentement qu’une promesse et le Québec ne baigne pas dans l’argent.

Modifié par Decel
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 31 minutes, Decel a dit :

L’industrie était bien établie dans le monde quand le gouvernement a passé ce deal.

Oui mais pas au Québec. Le risque était quand même élevé pour le gouvernement.

il y a 31 minutes, Decel a dit :

le comparable le plus près est la facilitation de l’industrie de l’IA.

Justement, l'IA est l'une de nos forces et ils ont besoin de notre expertise pour l'Hyperloop. De même pour les systèmes autonomes, les batteries (Hydro-Québec) et l'aérodynamique (Bombardier). Cette dernière oeuvre d'ailleurs à la fois dans le transport et l'aéronautique, deux domaines qui concernent l'Hyperloop. Bombardier est la seule compagnie au monde à oeuvrer simultanément dans les deux domaines.

il y a 39 minutes, Decel a dit :

Hyperloop n’est présentement qu’une promesse et le Québec ne baigne pas dans l’argent.

C'est exact, et je serais le premier à le dire. Mais voici l'enjeu tel que présenté par Virgin:

«Nous évaluons l'idée de construire un centre de recherche de l'ordre de 200 millions de dollars, ici, au Québec», a révélé à La Presse Anita Sengupta, vice-présidente principale, systèmes d'ingénierie, de Virgin Hyperloop One.

Mme Sengupta a expliqué que la moitié de la somme serait récoltée auprès d'investisseurs privés, tandis que l'autre proviendrait de fonds publics québécois. Elle affirme avoir déjà tâté le terrain auprès d'Investissement Québec.

Donc, si j'ai bien compris, Virgin mettrait 100 millions de dollars sur la table pour ouvrir un centre de recherche au Québec et demande au gouvernement de mettre une somme équivalente. Cela me paraît un bon deal, compte tenu du nombre et de la qualité des emplois. Et ce indépendamment de l'issu de ces recherches en ce qui a trait au succès et à la commercialisation éventuelle de l'Hyperloop.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je préfère aider l'implantation de la technologie plutôt qu'une entreprise spécifique, la première qui se manifeste. Si celle choisie fait faillite ou est mal gérée, on sera le cul à l'eau. 

Tant qu'à faire, offrons des incitatifs plus généreux et lançons des appels de proposition. On laisse les meilleurs projets, et les plus viables se présenter.

Cela impliquerait un effort plus vaste, mais potentiellement plus durable.

Il me semble. Mais je ne suis pas spécialiste, quelle forme exactement ça prendrait, je ne sais pas trop. Remarquez, peut-être Hyperloop One est fiable. je ne connais pas le dossier à fond.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Vous avez collé du contenu avec mise en forme.   Supprimer la mise en forme

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.


Countup


×
×
  • Créer...