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Le Divan Orange ferme ses portes


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Le Divan Orange ferme ses portes et le Montréal musical est en deuil

La coopérative du Divan Orange a tenté de nombreuses opérations de sauvetage, mais elle se retrouve aujourd’hui à court de ressources.

C’est avec un gros pincement au cœur qu’on a reçu cette lettre aujourd’hui chez URBANIA. La coopérative du Divan Orange, qui depuis 12 ans a présenté plus de 10 000 concerts sur la rue St-Laurent, vient d’annoncer qu’elle fermera ses portes.

Nombreux sont ceux et celles ici qui s’y sont produits, ou qui y ont passé des moments mémorables à découvrir Patrick Watson, Cœur de Pirate et la crème de la musique émergente locale et internationale.

Les petites salles de spectacles tombent comme des mouches à Montréal depuis quelques années. Les causes sont nombreuses, et souvent politiques. La première étant qu’elles ne bénéficient d’aucun statut spécial, qu’on les considère comme des bars comme les autres et non comme les incubateurs à musique qu’elles sont.

On a des élus qui ont fait le choix, ici, d’investir sans compter dans les Quartiers des Spectacles et dans les gros joueurs de production déjà établis qui nous montent la soixantième mouture le La Voix, des élus qui ont abandonné ce qui ne rapporte pas assez de dividendes immédiates.

Trop de monde pense que la culture, ça apparaît pré-emballé, prêt à être consommé et on oublie ces endroits, comme le Divan, où elle prend forme, se crée, se construit.

Pourtant, derrière tous les succès populaires, les carrières internationales et les fulgurantes œuvres qui changent la vie, il y a des gens comme les membres du Divan Orange, qui ont mis toute leur âme au service de la cause. Sans compter les heures et dans l’incertitude, ils ont construit et tenu ouverts à bout de bras des lieux inspirants au bénéfice de tous.

 

Parce que leur mission est culturelle et vitale, et parce qu’on a beaucoup tenté de les faire taire autant à coups d’amendes de bruit que d’indifférence, on trouvait important de leur donner la parole aujourd’hui.

Voici donc leur déclaration officielle:

Salut à tous nos ami-e-s, artistes et collaborateurs,

On s’est souvent adressés à vous par le passé, et nous avons besoin de le faire encore, pour une dernière fois.

En 13 ans de vie, la coopérative du Divan Orange a su s’imposer comme une plaque tournante de la musique émergente à Montréal, et plus largement au Québec/Canada/Amérique du Nord. On estime que plus de 10 000 (10 000!!!)  groupes ont joué sur nos planches.

Notre mandat a toujours été d’être une salle unique, authentique, accessible, et de devenir un lieu d’expérimentation essentiel dans la professionnalisation des artistes. Nous ne sommes pas peu fiers du travail accompli jusqu’ici; des rencontres et des moments déterminants créés entre nos murs pour vous, pour nous, pour tous.

L’heure est cependant aux constats, aussi tristes soient-ils, et le Divan Orange doit fermer ses portes.

Depuis quelques années, notre situation financière est intenable. Nous ne pouvons continuer dans des conditions si précaires. Si nous acceptons une part du blâme dans la gestion de nos activités, reste que l’instabilité d’une programmation culturelle à l’année, en plus de la hausse du loyer et des taxes, les relations de voisinage parfois difficiles, mais aussi et surtout l’absence de soutien au fonctionnement venant des institutions publiques pour assurer notre pérennité, nous obligent à fermer le Divan Orange pour de bon.

Nous ne pouvons plus nous maintenir sans être soutenus.

La coopérative du Divan Orange a tenté de nombreuses opérations de sauvetage, en recrutant de nouveaux membres, afin de travailler sur différents scénarios financiers, en revoyant la gestion et l’administration à l’interne, mais aussi en discutant avec des acteurs du milieu politique et culturel dans l’élaboration d’un plan de développement. Malgré tous ces efforts pour sensibiliser les pouvoirs publics à la survie du Divan Orange et des petits lieux de spectacle, nous sommes à court de ressources et le temps nous manque pour poursuivre le combat. Nous sommes épuisés de « faire beaucoup avec peu », adage rendu toxique et improductif dans notre situation.

Nous y avons cru, nous y avons cru en crisse… et vous aussi… car votre confiance et votre générosité lors des deux campagnes de sociofinancement ont grandement contribué à nous maintenir en vie et à motiver l’équipe. Nous ne vous remercierons jamais assez!!
La mission et les valeurs qu’ont incarné le Divan Orange, ainsi que son combat pour la reconnaissance des petites salles de spectacles, ne pourront plus être supportées par celui-ci. Cependant, notre implication quotidienne dans le redressement du Divan nous a amenés à consulter d’autres salles de spectacle et à réfléchir globalement sur leur situation autant dans les métropoles qu’en région, sur leurs rôles dans l’écosystème culturel et leurs difficultés.

Nous tenterons au cours des prochains mois d’adresser ces constats autant positifs qu’alarmants dans une dernière tentative de lègue à la communauté et pour que la mort du Divan ne soit pas vaine.

C’est pourquoi nous implorons les différentes instances politiques de réagir et de travailler main dans la main avec le milieu artistique, afin de reconnaître la contribution des scènes alternatives dans l’écosystème culturel et de créer, finalement, un programme de soutien pour assurer leur pérennité et leur protection. C’est loin d’être une idée délirante, ça existe déjà ailleurs.

La production et la diffusion de concerts de musique émergente accessible comportent des risques financiers majeurs, qui ne peuvent être supportés uniquement par la vente d’alcool. Une petite salle de spectacle, ce n’est pas un bar. Ça devrait être beaucoup plus que ça.

Nous espérons sincèrement que notre appel sera entendu et qu’enfin ces salles et ces artisans de la culture qui soutiennent au quotidien cette relève pourront poursuivre leurs activités et faire rayonner la musique au Québec.

Enfin, il y a plusieurs PLUSIEURS remerciements à faire. Et nous aimerions commencer dans la même veine en applaudissant la créativité et le courage des salles de spectacles encore debout, partout au Québec.

Nous voudrions également remercier les artistes, les musiciens, les techniciens et travailleurs culturels qui donnent vie aux salles comme la nôtre et à qui, on espère, on a su donné une opportunité de faire des shows mémorables, mais aussi à se pratiquer en vue de shows mémorables… ; — )

Merci aussi aux labels et aux artistes qui continuent de vouloir offrir des spectacles accessibles et intimes dans de plus petites salles, ainsi que nos fournisseurs loyaux qui ont travaillé avec nous et qui ont fait preuve d’énormément de patience et de compréhension.

Sans oublier le plus important. Le public.

Curieux et avide de découvertes, impliquées et présentes.

Ce lieu était le vôtre autant que le nôtre.

Vous nous avez aidés et avez répondu à l’appel à chaque fois que ça comptait et nous vous en serons éternellement reconnaissants.

Vous nous avez gardés en vie et donné la force de continuer toutes ces années.

Nous partons, mais nous voulons partir en célébrant la relève et en alimentant les discussions sur l’avenir de la scène musicale au Québec. Pour les mois à venir, l’équipe du Divan Orange vont vous offrir une programmation bien spéciale. Nous célébrerons le mois de janvier sous le signe du renouveau en présentant 30 nuits de show, de partys, d’amour, de passion, de débauches au travers d’une collaboration avec le festival SOIR. Pour nous, SOIR est un collectif qui incarne bien la mouvance actuelle, la relève dans ce qu’elle a de plus beau et de plus diversifiée. Un projet qui commence et un autre qui se termine.

C’est le cœur gros que nous l’annonçons officiellement, le Divan Orange fermera ses portes au printemps 2018.

Venez nous voir!!!
Venez découvrir ou re-découvrir des groupes.
Venez trinquer, faire la fête avec nous.

On vous aime.

On ne vous oubliera jamais.

Merci, merci du fond du cœur.

C’est donc un Au revoir ♡

Longue vie à la musique

— L’équipe de la Coopérative Divan Orange

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Le gouvernement paye des salles monstres à Bell, Evenko et Vidéotron, des infrastructures qui ne supporte d'aucune façon la scène locale émergeante, et on laisse mourir là où la culture doit naître. C'est avoir une vision de la culture qui manque complètement sa cible.

N'empêche, le Divan Orange semblait... Peut-être mal géré? Ils ont eu de l'aide de l'arrondissement, du socio financement, et n'ont pas réussi à s'équiper et prospérer comme d'autres petites salles pas loin, qui eux n'ont pas de problèmes aussi importants (ou du moins pas aussi public), et n'hésitent pas à dire qu'il y a une part de responsabilité de la part de l'exploitant.

Il y a peut-être ces deux facteurs ici, mais si on ne fait pas attention à un traitement équitable des salles de spectacle (littéralement des centaines de millions pour les gros joueurs, et rien pour la scène locale émergeante), la seule bonne gestion ne suffira peut-être plus un jour.

Tous les artistes doivent grandir avant de connaître le succès, et il faut une scène pour supporter cela, sinon notre scène artistique locale va s'essouffler sans relève.

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Il y a 1 heure, Rocco a dit :

Ils veulent des subventions mais veulent rester underground. Go figure. Mal géré, probablement que l'argent était plus sniffée qu'investie. Un autre va prendre sa place. 

Ton commentaire pue le préjugé et le mépris.. tu fais honte à ce forum. :thumbsdown:

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Il y a 16 heures, Rocco a dit :

Ils veulent des subventions mais veulent rester underground. Go figure. Mal géré, probablement que l'argent était plus sniffée qu'investie. Un autre va prendre sa place. 

 

Il y a 11 heures, Habsfan a dit :

Entièrement en accord avec Rocco.

Alors si j'applique votre raisonnement tordu, les entreprises qui font faillite auraient nécessairement elles aussi sniffé leurs profits. Pourquoi cette bêtise serait vraie dans le domaine culturel et fausse dans le merveilleux monde des affaires? Des propos controversés, malhonnêtes, sans aucune nuance, condescendants et insultants. Trump n'aurait pas fait mieux.

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Désignation courte: «Politique culturelle».                                                                                                                                                               Désignation longue: «Politique d'encouragement et de soutien au développement et à la diffusion de la culture».

Sans égard à la désignation: définition des objectifs sous-jacents.  Ainsi, supposons deux pôles (comme dans polaire) extrêmes:             a) La culture vue comme une industrie (activité économique).                                                                                                                               b) La culture vue comme une activité humaine créatrice (pour les producteurs)                                                                                                     ayant aussi aussi fonction d'éducation et de loisir (pour les spectateurs).

Il est évident que dans la réalité, il y a des deux.  Mais si toute l'attention se porte sur le premier (activité économique), la politique de soutien sera orientée différemment (de ce qu'elle serait si le second pôle était dominant).  Si on observe la «scène» québécoise des dernières années, il semblerait que la «culture» soit perçue par le gouvernement comme étant essentiellement une «industrie».  Dans cet univers, il y a des «producteurs» et des «consommateurs» , et un gouvernement qui a les yeux fixés sur le critère de la «création d'emplois»,  qui récolte des taxes et impôts et qui fait des «investissements».  Plus largement, cette «culture» sert également à soutenir la vigueur d'une autre «industrie», le tourisme.  La société dans son entier est une «machine économique».  Le reste n'est qu'anecdotique.

On n'est pas complètement «rendu là».  Mais en continuant dans la direction actuelle, on pousse ce qui n'est pas «économique» dans les marges.  C'est vrai pour la «culture», mais ce peut l'être tout autant pour l'éducation et même les rapports sociaux.  La maladie s'appelle l'économisme.  Ça fait un certain temps qu'on l'a identifiée universellement, mais au lieu de chercher à la contrôler (à défaut de pouvoir l'éradiquer, ce qui serait aussi dangereux à l'autre extrême),  on dirait qu'on l'a cachée, enrobée, et qu'ainsi elle prospère de plus belle.  Mais il n'y a peut-être pas que le gouvernement qui soit en cause; si les citoyens sont devenus de simples consommateurs de «culture», il y a de bonnes chances pour que le «produit» offert soit pour la consommation de masse.

Le Divan Orange n'est pas le premier établissement culturel «non économique» à fermer ses portes.  Il y en a eu bien d'autres.  Je voudrais seulement mentionner le Chantauteuil à Québec, fermé en 2013.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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