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De plus en plus de Canadiens vivent seuls


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Des données préliminaires sur le recencement 2016 ont été publiées hier.  Mon attention a été attirée par la rubrique portant sur la composition des ménages.  On y découvre que c'est le groupe des «une personne» (occupant un logement) qui est le plus nombreux, comptant pour 29% du total.  A Montréal, la proportion est encore plus grande, atteignant 33%.  Le groupe composé de «couples sans enfants» est aussi considérable. Cela confirme une tendance que j'avais déjà observée et dont j'avais parlé ici sur ce forum.  Aujourd'hui, je voudrais amorcer une discussion sur les implications urbaines de ce phénomène.  En particulier, je voudrais me pencher sur une politique visant à attirer les familles dans la ville de Montréal (par opposition aux banlieues).  

Commençons par observer une réalité «sur le terrain»: dans de nombreux quartiers résidentiels «anciens», que ce soit dans les limites de la Ville de Montréal ou en banlieue, on voit de moins en moins d'enfants, et en contrepartie de plus en plus de couples «âgés» dont les enfants sont partis vivre ailleurs.  Ces quartiers sont pourtant parmi les plus attrayants pour les familles avec enfants, étant bien pourvus en parcs, écoles et équipements récréatifs etc.  Le seul «hic» est le prix comparativement élevé des propriétés, ce qui pousse les «jeunes familles» à s'établir en banlieue éloignée, sous-équipée, ou, plus rarement, dans des quartiers urbains en phase de redéveloppement (Griffintown, HOMA, etc.)   Or ces derniers, malgré leurs indéniables attraits urbains (proximité, etc.)  sont souvent handicapés en matière de parcs, espaces verts, sécurité/tranquilité  des rues; ces défauts peuvent être corrigés, mais notons que les correctifs sont parfois longs à venir, et qu'ils ont leurs limites.   Je n'irai pas plus loin dans les détails et les défis posés.

Je reviens plutôt sur le paradoxe qui fait que les quartiers les plus propices à la «vie de famille avec enfants» sont occupés (de plus en plus) par des couples sans enfants (ou même des personnes seules), tandis que le choix qui s'offre aux jeunes familles est déchirant: trop loin et sous-équipé, ou  trop bruyant et trop gris, ou trop cher.  

Toutefois, il y a peut-être une lumière au bout du tunnel, sous la forme  de la «remise en disponibilité» graduelle des centaines de milliers de maisons  et logements situés dans des quartiers résidentiels anciens (pre -1970?), à mesure que leurs occupants actuels en viennent à s'établir ailleurs (maisons de retraite, niche au coeur de l'action, etc).  Une des grandes questions qui demeurent concerne l'évolution parallèle de la demande et de l'offre dans ces secteurs: seront-ils délaissés (auquel cas les prix baisseront) ou toujours plus convoités?  --Je pense que cela dépendra, pour une grande part, du mode de vie qui sera privilégié dans l'avenir, car, pour ce qui  en est de la composition des ménages (globalement une petite proportion de couples avec enfants), je crois que la tendance s'accentuera encore. 

 

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31 minutes ago, Né entre les rapides said:

 

Toutefois, il y a peut-être une lumière au bout du tunnel, sous la forme  de la «remise en disponibilité» graduelle des centaines de milliers de maisons  et logements situés dans des quartiers résidentiels anciens (pre -1970?), à mesure que leurs occupants actuels en viennent à s'établir ailleurs (maisons de retraite, niche au coeur de l'action, etc).  Une des grandes questions qui demeurent concerne l'évolution parallèle de la demande et de l'offre dans ces secteurs: seront-ils délaissés (auquel cas les prix baisseront) ou toujours plus convoités?  --Je pense que cela dépendra, pour une grande part, du mode de vie qui sera privilégié dans l'avenir, car, pour ce qui  en est de la composition des ménages (globalement une petite proportion de couples avec enfants), je crois que la tendance s'accentuera encore. 

 

Les vieux  quartiers A et B de Brossard sont entrain de voir un boom de nouvelles familles qui s'y installent.

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il y a une heure, Né entre les rapides a dit :

(...) résidentiels «anciens», que ce soit dans les limites de la Ville de Montréal ou en banlieue, on voit de moins en moins d'enfants, et en contrepartie de plus en plus de couples «âgés» dont les enfants sont partis vivre ailleurs.  Ces quartiers sont pourtant parmi les plus attrayants pour les familles avec enfants, étant bien pourvus en parcs, écoles et équipements récréatifs etc. (...)

Pour Montréal, ce n'est pas exact. La clientèle des 3 principales commissions scolaires francophones est en hausse depuis des années, si bien que de nouvelles écoles doivent être ouvertes.  Le nombre d'élèves sur l'île de Montréal est passé de 135K en 2010 à 160K prévu pour 2017-2018.   Et la tendance continuera selon le ministère de l'éducation.  

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Il y a 2 heures, begratto a dit :

Pour Montréal, ce n'est pas exact. La clientèle des 3 principales commissions scolaires francophones est en hausse depuis des années, si bien que de nouvelles écoles doivent être ouvertes.  Le nombre d'élèves sur l'île de Montréal est passé de 135K en 2010 à 160K prévu pour 2017-2018.   Et la tendance continuera selon le ministère de l'éducation.  

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Ce que tu dis est vrai pour l'ensemble du territoire de Montréal.  Mais il faudrait disposer de données spécifiques concernant jusqu'aux secteurs au sein des arrondissements, notamment pour établir des différences en fonction des années de construction des habitations.  Ainsi, il devrait être évident que les secteurs neufs de Rivière-des-Prairies accueillent un nombre grandissant d'éleves, ainsi que de bébés futurs élèves!  Mon propos concerne plutôt la composition démographique (par groupes d'âges) des secteurs construits avant (arbitrairement) 1970.  Et l'analyse ne s'arrête pas là: une distinction doit être faite entre les secteurs «anciens» qui accueillent une population nouvelle d'immigrants (y compris leurs enfants), et d'autres secteurs habités surtout par 1) une population vieillissante, où les enfants ont quitté le «nid», et 2) des célibataires ou des couples sans enfants qui sont attirés par des attributs particuliers du secteur.

Il n'est donc pas du tout question d'une crainte d'une baisse de la clientèle scolaire, puisque c'est en effet le contraire qui se produit.  Mon observation  porte sur l'occupation, par des couples sans enfants ou de personnes seules, de maisons ou de logements qui seraient «parfaits» pour des familles.  

La relation avec les données du recensement est la suivante:

- on note une part déjà prépondérante de ménages composés de une ou deux personnes (sans enfants);

- cette part est grandissante; (et, une réflexion personnelle: il faut bien que cela se réflète spatialement);

- je remarque (le «je» est forcément subjectif) que nombre de secteurs anciens  «conçus» originellement pour les familles avec enfants semblent en compter bien peu maintenant;

-et je conclus donc en m'interrogeant sur les conséquences de la poursuite de cette tendance, ou inversement sur la possibilité que les quartiers en question soient à nouveau habités majoritairement par des familles avec enfants.

Dans tous les cas, je garde la conviction que ce n'est pas seulement la taille de la population d'une ville qui dicte sa forme et son évolution, mais tout autant sa composition par groupes d'âges  --laquelle composition se répercute, avec un délai (lag) sur la formation de nouveaux ménages.  Et naturellement, les mouvements migratoires complètent le tableau (en le modifiant parfois).

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