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La Malbaie, Charlevoix et le G7


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Il y a 7 heures, nephersir7 a dit :

Sommet du G7: une deuxième vie pour les clôtures de la Formule E

Les clôtures achetées pour la première édition de la course de Formule électrique de Montréal auront une nouvelle vie. Elles seront utilisées lors du sommet du G7 qui aura lieu les 8 et 9 juin prochain à La Malbaie.
 

Elles serviront à délimiter la zone restreinte autour du manoir Richelieu, où se tiendra la rencontre entre les dirigeants des pays du G7.

La Sûreté du Québec (SQ) a lancé un appel d’offres concernant le transport, l’installation et la désinstallation de cette clôture qui mesurera en tout 1,5 kilomètre de long. Les coûts pour ces opérations ne sont pas encore connus.

Le transport du matériel devra se faire dès la fin du printemps.

Plusieurs scénarios ont été envisagés, mais celui-ci a été retenu, car il revient moins cher de louer cet équipement à la Ville de Montréal que de le faire construire sur mesure. Cette option est également plus écologique, un aspect qui est très important aux yeux des organisateurs de l’événement.

La SQ et la Ville de Montréal sont toujours en négociations pour s’entendre sur le prix de la location de ces clôtures, qui sont entreposées pour le moment dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville.

http://www.journaldequebec.com/2018/02/06/sommet-du-g7-une-deuxieme-vie-pour-les-clotures-de-la-formule-e

 

C'est pas à La Malbaie qu'ils devraient installer ces clôtures mais bien à Québec. Il n'y aura rien à La Malbaie car toutes les routes d'accès seront bloquées. Les manifs vont êtres à Québec et c'est là que ça va chier....

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  • 2 semaines plus tard...

17 février 2018 Mis à jour le 16 février 2018 à 23h48

La liste d’épicerie du G7

Baptiste Ricard-Châtelain
Le Soleil
 
À quatre mois du sommet du Groupe des 7 qui réunira les chefs de puissances économiques occidentales à La Malbaie les 8 et 9 juin, la machine logistique s’active pour l’organiser dans les temps impartis : contrat pour des essaims d’autobus qui circuleront entre quatre municipalités; transport d’une clôture dont les seules bases de béton pèsent autour de 1700 tonnes; installation de chapiteaux; location de centaines de chaises et tables… Les organisateurs cherchent même des fougères et des figuiers! Faisons le point sur les préparatifs.
 

▶ Des milliers de délégués et de policiers à transporter

En prévision du G7, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) cherche des dizaines et des dizaines d’autocars pour rapatrier des policiers depuis l’Ontario, le Nouveau-Brunswick et diverses régions du Québec et les déployer dans la capitale, Saguenay, La Malbaie, même à Tadoussac.

Au plus fort de l’activité, fin mai début juin, quelque 177 autobus comptant 6800 sièges devront être disponibles 24 heures sur 24 pour trimballer les agents, d’abord depuis la maison jusqu’à leur «site d’hébergement temporaire», ensuite de l’hôtel vers le boulot, nous apprennent des documents officiels.

La GRC prévoit effectuer ses premiers transports dès avril. Avec une intensification mi-mai.

Combien de membres des forces de l’ordre seront ainsi postés dans les différents sites du G7? La donnée stratégique n’est pas dévoilée. «Nous pouvons toutefois affirmer que plusieurs milliers de policiers seront déployés pour veiller à la sécurité de tous lors de l’événement», nous indiquait récemment la sergente Camille Habel, sous-officière responsable du bureau des communications de la GRC pour le Québec.

Pour les participants aussi

Il faudra également véhiculer la visite, les délégations des pays membres, les invités… Le Bureau de gestion des sommets du gouvernement fédéral cherche donc lui aussi des autocars. Durant le sommet du G7, un peu moins d’une centaine de véhicules comptant plus de 3000 sièges seront sur la route afin d’assurer le transport des participants entre leurs hôtels et les «sites de travail dans les régions suivantes : ville de Québec, Saguenay, Tadoussac et Charlevoix».

Rappelons que le gouvernement canadien a réservé environ 12 000 chambres pour l’événement ce qui fait beaucoup de monde à déplacer.

À noter que le gouvernement fédéral et sa police ont des préoccupations sécuritaires nombreuses. Du nombre : les chauffeurs des autocars devront suivre une formation spéciale de deux jours. Et ils doivent être prêts à manœuvrer leur véhicule près des lieux de manifestation, notamment la «zone d’expression libre», lit-on.

L’État et sa police ont aussi des préoccupations environnementales. Ils privilégieront les autocars nourris au biodiésel, au biogaz ou à l’éthanol. Et exigent que tous les chauffeurs soient formés en matière de «conduite écoresponsable». Ceux-ci devront, entre autres, éviter de laisser tourner le moteur plus de 10 minutes lors des arrêts. C’est écrit.

En 2018, le Canada préside pour la 6e fois le G7 réunissant également la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis. Des représentants de l’Union européenne sont aussi de la fête, tout comme des organisations économiques internationales et des pays invités.

***

▶ Des chaises et des plantes en quantité

Le gouvernement canadien manque de chaises et de tables pour le sommet de G7 de juin qui accueillera «plus de 8000 délégués et représentants des médias». Les stocks importants déjà détenus par le Centre des congrès de Québec et le Manoir Richelieu de La Malbaie ne suffiront pas. Il cherche donc un entrepreneur capable de livrer de pleins camions de meubles, tapis, paravents, rideaux de velours, babillards, classeurs, poubelles, bacs de recyclage, scènes, canapés de style «lounge»... La liste fait plusieurs pages et compte des milliers d’items. On y apprend même que 33 figuiers matures et 50 fougères de Boston agrémenteront le séjour des puissants. Le même entrepreneur devra également produire en quantité des affiches qui permettront aux participants de se retrouver dans les dédales des «sites principaux de la conférence, La Malbaie [et] Québec», est-il écrit dans la paperasse étatique. D’autres événements pourraient être organisés ailleurs dans Charlevoix ainsi qu’à la base militaire de Bagotville. Une fois la visite partie, tout devra être remballé et ramassé avant 17h le 11 juin.

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▶ Des déménageurs, des photographes, des tentes…

La logistique de la grand-messe diplomatique comporte toute une panoplie d’autres contrats à signer avec des soumissionnaires fort variés. En fouillant un peu, nous avons lu que le Bureau de gestion des sommets cherche notamment une équipe de photographes, une autre de télévision. 

Dans un autre registre, le gouvernement a besoin d’une entreprise de déménageurs en mesure de promener du matériel depuis Ottawa vers l’entrepôt principal de plus de 20 000 pieds carrés à Québec. Ensuite, il faudra distribuer le tout vers les différents sites du sommet du G7 dans la capitale, au Saguenay ainsi que dans Charlevoix. Jusqu’à une centaine de déménageurs pourraient être à l’œuvre entre le 1er mai et le 15 juin.

Dans d’autres documents, nous apprenons que de nombreux chapiteaux seront loués, puis installés notamment à l’aéroport de Québec, à la base de l’aviation de Bagotville et au Manoir Richelieu. Un peu plus loin, il est indiqué que le gouvernement cherche également des toilettes chimiques et des remorques-toilettes, des blocs de béton, des chaufferettes, un lavabo portatif…

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▶ Plusieurs périmètres autour du Manoir Richelieu

Le Groupe intégré de la sécurité (GIS) a été mandaté pour gérer le volet sécurité pour le sommet du G7 de juin. Dirigé par la Gendarmerie royale du Canada (GRC), le GIS regroupe également la Sûreté du Québec (SQ), le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), le Service de la sécurité publique de la Ville de Saguenay (SSPS) et les Forces armées canadiennes. Ceux-ci ont déjà commencé à déployer leur arsenal de sécurité. Le Manoir Richelieu et son terrain de golf, site des principales rencontres, deviendront «zone interdite». Des clôtures ont poussé autour de ce secteur au cours des derniers mois. «Ça va être excessivement contrôlé cette zone-là», note le lieutenant Jason Allard, de la Sûreté du Québec (SQ). Érique Gasse, caporal à la GRC, ajoute: «L’accès sera strictement réservé aux dignitaires et aux personnes accréditées. Il ne sera pas possible d’accéder à ces endroits d’aucune façon durant le Sommet.» Plus loin, il y aura un second périmètre, le «périmètre restreint», qui s’étendra sur plusieurs kilomètres. D’autres sites du secteur, comme l’aéroport de Charlevoix, seront également «sécurisés».

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▶ Une seule zone de «libre expression», pour l’instant

Pour l’heure, les forces de l’ordre ont prévu une seule «zone de libre expression» où les manifestants éventuels pourront s’exprimer. C’est à La Malbaie. Le «périmètre restreint» fait plusieurs kilomètres dont 1,5 km sera clôturé, explique Jason Allard de la SQ. La paroi s’étendra à partir du fleuve. Elle formera ensuite un enclos sur un terrain vague d’environ 100 mètres sur 80 mètres devant le musée de Charlevoix; ce site ceinturé deviendra «zone de libre expression» accessible par une seule issue sur le chemin du Havre. La clôture poursuivra ensuite son chemin en grimpant la côte Bellevue pour s’arrêter à l’intersection de la rue des Carrières. Les policiers s’attendent toutefois à l’organisation de manifestations à Québec; peut-être à Bagotville où atterriront les chefs d’État. Mais aucune «zone de libre expression» y a été désignée. 

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▶ Grosse cargaison

Nous avons récemment appris que le «périmètre restreint», au-delà duquel il faudra une accréditation pour circuler, sera protégé avec les barrières de la défunte course de Formule E de Montréal. Mais il faut trouver comment les transporter de Montréal jusqu’à La Malbaie. Il y a quelque 400 sections de béton de 4,3 tonnes chacune, autant de sections de grillages de 2,5 mètres sur 4 mètres et beaucoup de poteaux. La cargaison pourrait même faire le voyage sur le fleuve. La muraille sera érigée entre le 18 mai et le 1er juin. Il y aura 9 points d’entrée pour les personnes accréditées.

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▶ Même sur le fleuve

La fin de la clôture du «périmètre restreint» ne signifiera pas qu’il sera possible de circuler librement partout ailleurs. Un périmètre de sécurité nettement plus vaste sera déployé autant dans les airs, que sur terre et sur l’eau. Ici, pas de clôture. Mais peu importe l’absence d’une barrière, il ne sera pas permis de s’y aventurer sans avoir montré patte blanche, avertit Jason Allard, de la SQ. Sur le plancher des vaches, ce périmètre virtuel s’étendra au nord de la route 362 sur plusieurs kilomètres pour descendre jusqu’à Saint-Irénée, au sud-ouest. Sur l’eau? Ne prévoyez pas de virée en kayak ou en hors-bord dans le secteur du Manoir Richelieu fin mai, début juin. Les policiers confirment que le fleuve sera «patrouillé». «Toute cette zone-là va être restreinte à la navigation», dit Jason Allard, de la SQ. «Le Groupe intégré de la sécurité assurera une présence sur la voie maritime du fleuve Saint-Laurent afin de faire respecter le périmètre de sécurité», poursuit son collègue Érique Gasse, de la GRC.

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Centre des médias du G7: 1,4 M$ alloués pour l’ambiance

https://www.lesoleil.com/actualite/centre-des-medias-du-g7-14-m-alloues-pour-lambiance-d702610204b4902049261496c15e49fe

Baptiste Ricard-Châtelain
Le Soleil
 
Les journalistes seront traités aux petits oignons dans le Centre des congrès de Québec transformé en Centre international des médias pour le sommet du G7 des 8 et 9 juin. Un budget de près de 1,4 million $ est alloué pour l’ambiance, pour qu’ils y vivent une «expérience» alliant le tourisme, la gastronomie et l’innovation.
 

Le concept reste à peaufiner. Mais les documents consultés témoignent du désir du gouvernement fédéral de faire du charme aux quelque 2000 délégués médiatiques qui seront regroupés. «On souhaite obtenir une expérience qui étonne et qui émerveille les utilisateurs par son originalité, son innovation et son côté artistique.» Le projet soumis devra «être nouveau, incomparable et hors du commun», lit-on.

Ottawa voit le G7 comme une «occasion incomparable pour le pays de se démarquer et de démontrer son expertise et son savoir-faire, en plus de se positionner comme destination touristique et gastronomique incontournable et comme pôle d’innovation aux échelons régional, provincial et national.»

Le Centre des congrès de Québec serait donc un «site stratégique» qui servira de «vitrine pour le Canada».

L’ambition est grande. Le Bureau de gestion des sommets fédéral évoque une «expérience inédite, hors du commun, originale et étonnante.»

Les auteurs du dossier consulté ajoutent : «L’expérience mémorable […] commence dès l’entrée dans le Centre des congrès de Québec, se poursuit dans chaque espace prévu dans ce concept et se termine une fois que le visiteur sort du site.»

Un peu plus loin, des précisions sont offertes : «Le Bureau de gestion des sommets souhaite y mettre de l’avant l’expertise et le savoir-faire pancanadien, notamment au moyen de trois types d’expériences intégrées de façon organique au site, soit l’Expérience innovation, l’Expérience touristique et l’Expérience gastronomique.»

Pourquoi ces trois thématiques? Parce que le gouvernement évalue que ce sont trois domaines qui attirent les investissements étrangers directs au Canada, qui attirent les professionnels, les touristes et les gens d’affaires.

Pour stimuler les créateurs, le Bureau de gestion des sommets les aiguille : «L’entrepreneur doit créer un concept inspiré par les idées suivantes : organique, intégré, contemporain, expérientiel, interactif, innovation, technologies, fluidité, numérique, ergonomie, efficience; orientation adaptée aux caméras (studio de télévision); du terroir à la table, médias sociaux, image de marque (Sommet du G7 de 2018), respect de l’environnement, contenus exportables.»

L’Expérience touristique devra mettre en valeur Charlevoix, le Québec, les Premières nations et le Canada. L’Expérience innovation présentera les plus récentes percées canadiennes. L’Expérience gastronomique offrira les produits régionaux de Charlevoix et Québec.

Faire du millage

Le gouvernement canadien espère faire du millage avec sa «vitrine» et réutiliser une partie de l’œuvre. «Certains contenus pourraient être accessibles au grand public après l’événement et d’autres pourraient être exportés ou diffusés par différents médias ou sur différentes plateformes.»

À noter que la Gendarmerie royale du Canada ne laissera personne entrer au Centre des congrès de Québec, ni dans aucun autre site lié au sommet du G7, sans accréditation. Et avant de délivrer le sésame, les policiers vérifieront préalablement l’identité, le passé judiciaire des candidats, mais, aussi, leur cote de crédit. Sur demande, les agents pourront exiger les empreintes digitales et faire une enquête plus poussée.

Si votre curiosité est piquée, sachez cependant que le grand public pourra visiter «l’espace dédié à l’Expérience touristique» après le sommet du G7, les 10 et 11 juin.

Le Centre international des médias de Québec sera «opérationnel 24 heures sur 24, du 7 au 9 juin.»

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  • 3 semaines plus tard...
 
10 mars 2018 Mis à jour le 9 mars 2018 à 23h45
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 Club Med à l'assaut du 418
 
Laura Lévesque Le Soliel
 
Infirmières, serveurs, femmes de chambre, mécaniciens, gestionnaires des finances, instructeurs de sports, éducatrices en garderie... Club Med recherche des centaines de futurs employés pour travailler dans l’un de ses villages répartis aux quatre coins du monde. Et même si l’ouverture du site de Charlevoix est prévue à la fin de 2020, le géant touristique se met déjà en mode séduction et prépare le terrain pour recruter des gens du 418.
 

«On a encore du temps devant nous, avant l’ouverture, mais il faut s’y préparer. On parle de plus de 300 personnes, provenant de différents secteurs. Ça prend tous les corps de métier essentiels à un village», pointe Hendel Duplessy, directeur du recrutement chez Club Med, division Amérique, dans une entrevue accordée au Progrès. 

En plus des employés qui travailleront directement sur le site, le village devrait créer 400 emplois aux alentours, selon le directeur.

«Nous voulons faire affaire avec les fournisseurs du 418. Nos clients qui vont venir au Québec vont vouloir goûter le Québec.»

En ce sens, le premier Club Med de la province, qui sera situé à Petite-Rivière-Saint-François, au pied des pentes de la station de ski du Massif, devrait offrir l’un des circuits «découvertes» les plus fournis. Le géant touristique mise de plus en plus sur cette formule qui permet à ses clients de voyager à l’extérieur du site, par le biais notamment d’escapades de quelques jours ou de visite. 

«Nos clients peuvent prendre quelques jours pour découvrir le Québec et ensuite venir se reposer au village. On a de bons circuits ‘‘découvertes’’, notamment en Égypte. Mais ici, on n’a vraiment rien à envier au reste du monde. Le circuit ‘‘découvertes’’ sera un des meilleurs », croit le directeur du Club Med.

Formation

Depuis quelques semaines, Hendel Duplessy rencontre les directions de plusieurs établissements d’enseignement du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de Québec en vue de recruter des stagiaires et de futurs employés. Plusieurs étudiants s’envoleront d’ailleurs dans l’un des villages du groupe chinois au cours des prochaines semaines pour trois mois de stage. D’autres seront embauchés sous peu pour une période de six mois. 

Club Med compte cependant aller plus loin en matière de formation et travail. Le village de Charlevoix pourrait être le premier à accueillir une «école», pour former l’élite touristique. 

«On souhaite participer au développement de la région, au développement des jeunes. Ça pourrait avoir la forme d’un hub. Évidemment, le volet études serait la responsabilité des établissements d’enseignement. Mais on pourrait offrir les lieux comme école», lance M. Duplessy.

«On n’a jamais lancé ce projet ailleurs, car nos villages se trouvent parfois dans des sites éloignés. Mais ici, il y a une foule d’établissements d’enseignement de qualité autour du futur village.» 

 
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Depuis quelques semaines, Hendel Duplessy rencontre les directions de plusieurs établissements d’enseignement du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de Québec en vue de recruter des stagiaires et de futurs employés.
Depuis quelques semaines, Hendel Duplessy rencontre les directions de plusieurs établissements d’enseignement du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de Québec en vue de recruter des stagiaires et de futurs employés.
Photo Le Progrès, Rocket Lavoie

Recrutement

Près de 80 % des employés des villages proviennent normalement du pays. Les autres, principalement des GO (gentils organisateurs), proviennent d’un peu partout sur la planète.

«On aura donc besoin de beaucoup de gens du 418 à notre nouveau village de Charlevoix. On garde cependant la formule du 20 % de GO internationaux, car ça permet aux visiteurs de parler avec des gens qui ont la même langue qu’eux. Ça facilite les échanges. Par exemple, dans un village qui est prisé par les Brésiliens, on va privilégier des gens qui parlent portugais», détaille le directeur. 

La pénurie de main-d’oeuvre frappe particulièrement les milieux hôtelier et de la restauration. 

Hendel Duplessy en est bien conscient, mais il croit que son organisation réussit à tirer son épingle du jeu.

«La pénurie, ce n’est pas seulement au Québec. Le monde est en pleine croissance. On le voit bien. Ce qui fait la différence, c’est ce que les employeurs peuvent offrir. Il faut être plus attractif. Il y a une foule d’avantages à évoluer chez nous. Les gens grandissent personnellement et professionnellement. Tu peux commencer GO et finir CEO (directeur général). Les promotions se font à l’interne.»

«On parle souvent des bons côtés du travail, mais il faut le dire, ce n’est pas fait pour tout le monde. Les gens travaillent de longues heures, ils sont parfois loin de leur famille. On recherche donc des gens avec une attitude positive qui possèdent une bonne capacité d’adaptation», décrit le directeur.

Les gens qui désirent postuler peuvent le faire en se rendant sur le site clubmedjobs.com. Une première journée d’entrevues, qui s’apparente à des auditions de groupes, se tiendra à l’Université du Québec à Chicoutimi en avril prochain. Seuls les gens présélectionnés seront rencontrés à ce moment.

 
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Photo Le Progrès, Rocket Lavoie

La première pelletée de terre au G7 ?

La première pelletée de terre du nouveau Club Med, au pied du Massif de Charlevoix, à Petite-Rivière-Saint-François, pourrait avoir lieu pendant le prochain G7. Les grands leaders politiques du monde seront réunis dans cette région pendant deux jours. Selon ce qu’a appris Le Progrès, le géant touristique pourrait profiter de cette occasion historique pour mousser le village, dont l’ouverture est prévue en 2020. Le président français, Emmanuel Macron, sera présent, à quelques kilomètres du nouveau site du Club Med, un empire d’origine française fondé après la Deuxième Guerre mondiale. 

«On est évidemment au courant de la tenue du G7. C’est en effet une belle opportunité. Mais pour l’instant, je ne peux rien annoncer de mon côté», a répondu Hendel Duplessy, directeur du recrutement pour l’Amérique. 

Club Med appartient au conglomérat chinois Fosun depuis quelques années. Mais le géant a longtemps été un fleuron de l’Hexagone et de l’Europe. L’un des fondateurs du Club Med, Gilbert Trigano, était un entrepreneur français. Avec Gérald Blitz, un Belge, il utilise l’usine familiale de bâches pour créer des produits de camping. Ils créent ensuite un premier village de tentes en Espagne, l’ancêtre des sites haut de gamme qu’on connaît aujourd’hui.

«Le Club Med, qui veut dire club Méditerranée, a été crée après la guerre. Les gens avaient besoin de se rassembler, de s’amuser. C’est dans cet esprit que le fondateur du Club Med a inventé les vacances ‘‘tout inclus’’. Et c’est encore dans cet esprit qu’on poursuit notre croissance», a exprimé M. Duplessy.

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  • 1 mois plus tard...

5 mai 2018 Mis à jour le 4 mai 2018 à 22h43

https://www.lesoleil.com/actualite/g7-le-grand-derangement-f1ba8c24fff8878d529b0f8bc725e500

G7, le grand dérangement

François Néron

Le Soleil

Sur la route qui mène à La Malbaie, épicentre du sommet du G7 en juin, rien ne laisse paraître que la région sera d’ici quelques semaines le théâtre d’une des plus importantes rencontres politiques et économiques mondiales.
 

De Sainte-Tite-des-Caps à Saint-Hilarion, le paysage de ma région natale défile. Je n’y note aucun changement. À Clermont, à 11 kilomètres du Manoir Richelieu, un arrêt s’impose sur la rue Larouche pour voir où en est la construction de la prison temporaire à un million $ derrière l’aréna. Les rumeurs veulent qu’elle en coûte le double. Elle servira — peut-être — lors d’éventuelles arrestations si les manifestations dans la zone de la libre expression près du Musée de Charlevoix tournaient au vinaigre. 

Le gardien de sécurité du chantier m’explique gentiment que l’endroit est surveillé 24 heures sur 24. Évidemment, je n’y ai pas accès sans autorisation. Je repars en avisant par téléphone le photographe du Soleil d’arrêter prendre un cliché.

À l’approche de La Malbaie, je clignote du côté du camping Au bord de la rivière. Le propriétaire Dominic Bergeron loue à des particuliers des roulottes qu’il loue à son tour à l’organisation du G7 pour y loger des policiers. Le parc immobilier de la région ne suffit tout simplement pas. À ce jour, il en avait déniché plus de 120. Dans le même registre, un résident de La Malbaie a loué sa maison et sa résidence secondaire. Il fera du camping le temps de l’événement.

M. Bergeron n’a pas voulu parler au Soleil de la nature du contrat avec le G7. Comme tous les fournisseurs de service, il est lié par une entente de confidentialité. Même les artistes, reconnus pour être libres dans l’expression de leur art, sont contraints au silence. Certains ont été approchés pour réaliser des œuvres qui seront remises à «la visite».

Après quelques heures, on comprend que les traces du G7 ne sont pas nécessairement visibles à l’œil. Elles le sont dans le contrôle et le secret qui se sont installés. Richard Berthiaume, propriétaire de La Malbaie Communications, au centre commercial, l’a appris à ses dépens. «J’ai offert sur la page Facebook de mon entreprise de prendre les photos passeports des résidents de la zone verte, près du Manoir, et les aider à compléter leur demande par Internet», explique-t-il. L’accès à cette zone est possible seulement avec une carte d’identité officielle émise par le G7.

Dès que l’offre a été publiée, il a reçu la visite d’un représentant du G7 qui l’a sommé de retirer son annonce. «Je n’ai pas eu le choix. Et dire que je faisais ça pour rendre service», lance-t-il.

Au moment où il raconte cette anecdote, je reçois un appel de mon collègue photographe qui n’a pas reçu le même accueil que moi au chantier de la prison temporaire. Il venait de se faire expulser manu militari par deux agents moins coopératifs que celui rencontré plus tôt.

On ne saura jamais si c’est son air louche ou la grosseur de la lentille qu’il trimballe, mais il s’est fait interpeller à deux autres reprises par des policiers de la SQ pendant la journée. Une fois au pont Leclerc, et l’autre, sur la jetée près du quai de Pointe-au-Pic où la barrière est érigée.

C’est que les mouvements policiers se font plus nombreux. Un crescendo qui atteindra son paroxysme les 8 et 9 juin avec l’arrivée des Trump, Macron, Merkel et autres. Mathieu Lapointe est propriétaire du bar Le Jazz, rue du Quai. La terrasse de son commerce donne sur le fleuve... juste derrière la barrière. Il espère qu’elle sera démontée rapidement à la fin du G7. Comme panorama, on a déjà vu mieux. 

Le Jazz est situé dans la zone verte. Seules les personnes identifiées peuvent fréquenter son établissement. La clientèle locale sera donc absente. M. Lapointe sera quand même ouvert, sans savoir qui se présentera. Policiers? Journalistes? Des membres des délégations? Peu importe qui et quelle sera le nombre, il doit être ouvert s’il veut bénéficier du programme de compensation offert par le fédéral advenant des pertes de revenus attribuées à la tenue de l’événement.

 
Le peintre Laurent Lafleur, voisin du Manoir Richelieu, voit le G7 comme «un gros show» à 605 millions $. Pour sa part, il ne croit pas tirer profit de la présence des visiteurs.
Le peintre Laurent Lafleur, voisin du Manoir Richelieu, voit le G7 comme «un gros show» à 605 millions $. Pour sa part, il ne croit pas tirer profit de la présence des visiteurs.
Le Soleil, Pascal Ratthé

Le peintre Laurent Lafleur vend ses toiles à la sortie du Manoir, rue Richelieu. On peut penser que ce sera pour lui l’occasion de faire des affaires d’or. Mais lui ne s’attend à rien. «Ces gens-là vont rester l’autre côté de la clôture. Ils n’auront pas le temps de visiter ni d’acheter des souvenirs», croit-il. 

Comme plusieurs, il a des sentiments partagés. Il est conscient de l’apport économique important de l’événement pour la région. N’empêche qu’il considère que c’est «un gros show» à 605 millions. «C’est un peu comme les Olympiques. Les athlètes performent devant des millions de téléspectateurs rivés à leur télévision en mangeant des chips. Le G7, c’est réservé à l’élite. Nous, on va regarder ça de l’extérieur: les bateaux, les hélicoptères, les policiers, l’armée. Ça va être impressionnant», lance-t-il, sourire en coin.

Gérard Caron possède un commerce en face du Centre d’études collégiales. Le propriétaire des Services de Documents Charlevoix prend la chose avec détachement. Il ne craint ni les potentielles manifestations violentes ni les barrages qu’il devra franchir pour se rendre à son domicile dans la zone verte. «Je n’ai même pas fait ma demande d’identification», dit-il avec le sourire. Éternel optimiste, il juge que ça ne sert à rien de s’en faire pour des choses sur lesquels il n’a aucun contrôle.

Mais tous ne sont pas comme lui. Raphaël Dubois est courtier en assurances commerciales chez AccesConseil. «J’ai reçu beaucoup d’appels de clients dans ce secteur qui voulaient savoir s’ils étaient couverts contre le vandalisme», confirme-t-il. 

Le passage des leaders mondiaux aura laissé beaucoup d’argent dans les poches de nombreux travailleurs et commerces. Dans ces circonstances, rares sont ceux qui osent porter un jugement critique sur l’événement et les inconvénients qui pourraient en découler. Des paysages ou des gens, ce sont peut-être les seconds qui auront le plus changé à la fin du G7.

***

 
Le maire de La Malbaie, Michel Couturier, est confiant que les bénéfices du G7 dépasseront largement les inconvénients.
Le maire de La Malbaie, Michel Couturier, est confiant que les bénéfices du G7 dépasseront largement les inconvénients.
Le Soleil, Pascal Ratthé

«Entre le rêve et la catastrophe»

La venue du G7 dans Charlevoix n’a pas amené la construction de routes pavées d’or. Et les manifestations susceptibles de se produire ne devraient pas mettre la région à feu et à sang. Entre les prophètes de malheur et les utopistes, le maire de La Malbaie choisit d’être réaliste.

Comme le fleuve vu de son bureau en cette journée d’avril sans vent, Michel Couturier est calme malgré l’effervescence qui règne dans son organisation. Depuis un an, la pression est grande sur le personnel pour répondre aux exigences du G7, notamment en matière de sécurité. «On a fait en quatre mois des plans de mesures d’urgence qui prennent entre 12 et 18 mois à réaliser. Au lieu de s’organiser à la suite d’une inondation ou autre événement majeur de sécurité publique qui cause un chambardement, on dirait que c’est l’inverse. On planifie avant le chambardement», illustre le Maire. 

M. Couturier reste aussi terre-à-terre sur les impacts, positifs comme négatifs, qui découleront de cette rencontre internationale. «Quand le G7 a été annoncé en mai 2017, le monde pensait que les routes allaient être refaites dans toutes les municipalités. J’ai même entendu dire que nous aurions une enveloppe de 40 millions $ pour faire des projets dans La Malbaie. Ce n’est pas ça.»

L’élu n’est pas moins heureux. «Ça se situe entre la catastrophe qu’on est obligé d’anticiper dans nos plans de mesures d’urgence et l’idylle où tout est beau, avec seulementdes retombées positives.»

À ce jour, la balance des bénéfices et des inconvénients est à l’avantage de la région. «Il y a déjà des retombées, lance-t-il, enthousiaste. Économiquement parlant, c’est extraordinaire. C’est plein partout.» 

Les hôtels et les restaurants profitent de la manne. On sait que le fédéral à tout «réquisitionné» pour loger les délégations des pays invités. Avant même la tenue de l’événement, il y a beaucoup d’activités économiques.

«Dès l’annonce, il y a eu la construction de tours de communications, le déploiement de la fibre optique et le rehaussement des centrales téléphoniques. Hydro-Québec a amené le réseau jusqu’aux tours en plein hiver. Je n’ai pas vu ça souvent», explique M. Couturier. On ne parle pas de seulement deux ou trois équipes. Ces gens-là logent dans Charlevoix et ils y mangent», renchérit-il. La construction de la clôture de 2,5 km créé aussi de l’emploi.

Le président de la Chambre de commerce de Charlevoix est du même avis. Depuis un an, l’activité économique a connu un boom important. «Quand on a su que le G7 était présenté chez nous, on a avisé nos membres d’être à l’affût pour que le plus de contrats de produits et services soient signés avec des entreprises d’ici. Ce qui a été promis est arrivé», constate Julien Dufour.

Et le 10 juin?

Mais que restera-t-il de ce sommet après le départ des dirigeants et des délégations? «Tout n’est pas gagné. Il faut capitaliser là-dessus pour ne pas laisser mourir la flamme, soutient le maire Couturier. On se donne un élan un peu comme ont été les Fêtes du 400e pour Québec.»

L’Association touristique de Charlevoix (ATR) compte miser sur cette hausse de notoriété. Déjà, l’organisme affiche en 2017 un taux d’occupation de son parc hôtelier de 49,5 %, en hausse de 2,4 % sur l’année précédente. Une performance qu’elle attribue à l’annonce du G7.

«En soi, ce n’est pas un événement touristique, avertit Jacques Lévesque, directeur de l’ATR. On s’est même posé la question si ça pouvait entraîner une baisse de fréquentation de certains attraits pendant la semaine du G7.» L’équation est simple. La région sera remplie de gens venus travailler et qui, en principe, n’ont pas le temps d’une visite guidée.

Cependant, la présence de milliers de journalistes permet de créer des contacts. «On va organiser des tournées de presse spécialisée en juillet, septembre et décembre pour de grands quotidiens avec d’importants tirages pour leur présenter Charlevoix. Sans le G7, ça n’aurait pas eu lieu», se félicite-t-il.

Et s’il y avait des manifestations violentes pendant la semaine, est-ce que les photos et les vidéos qui circuleraient pourraient ternir l’image de la région? «Je ne sais pas si ça ternirait l’image. Il y a une réflexion à faire là-dessus. Là, on appréhende pour appréhender. On n’a pas grand contrôle là-dessus», concède M. Lévesque.

Malgré l’épée de Damoclès suspendue au-dessus d’un événement politique du genre, le maire de La Malbaie demeure confiant. «Je ne crains pas le grabuge. Non, je n’ai pas l’idée que la ville sera le théâtre de ce genre de manifestation». 

Le problème avec ces manifs, c’est qu’elles sont un peu comme le fleuve... imprévisible. Même par une journée sans vent.

 

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Une barrière est déjà érigée à La Malbaie.
 

https://www.lesoleil.com/actualite/sommet-du-g7-la-caravane-securitaire-en-route-1986dff0b84a7ddf14f236dbdd166127

 
5 mai 2018 Mis à jour le 4 mai 2018 à 22h13
 
Baptiste Ricard-Châtelain
Le Soleil
Sommet du G7: la caravane sécuritaire en route
 
«Environ le 4 juin», la chape sécuritaire tombera sur Charlevoix : affichage en bord de route dès Sainte-Anne-de-Beaupré, barrages «de courtoisie» depuis Baie-Saint-Paul jusqu’au cœur de La Malbaie, fermeture de la «zone de circulation restreinte» autour du Manoir Richelieu. Les forces de l’ordre prendront le contrôle.
 

Les éclaireurs sont au travail depuis des mois, multipliant les «exercices de reconnaissance» en prévision du Sommet du G7, la rencontre des chefs d’État des sept puissances politico-économiques des 8 et 9 juin. Une page mise en ligne par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) avertit d’ailleurs : «Que ce soit sur terre, sur l’eau ou dans les airs, il est possible que les citoyens soient témoins d’essais ou de manœuvres de repérage.»

Ce n’est toutefois qu’un prélude : la caravane policière et militaire est en route. «Au cours du mois de mai, on va sentir que ça va bouger beaucoup», explique au Soleil Marie-Ève Martin, agente de relations communautaires déléguée à La Malbaie par la Sûreté du Québec (SQ). «Les équipes vont arriver.»

Mme Martin fait partie d’un quatuor féminin installé dans la caserne des pompiers locale depuis septembre. C’est là que nous avons rejoint les policières : deux de la SQ — Marie-Ève Martin et sa consœur Laurie Bergeron —, deux autres de la GRC — Isabelle Michaud et Ann Marcotte.

La SQ et la GRC dans le même bureau? C’est que policiers et militaires travaillent main dans la main pour «protéger» les politiques et les citoyens à l’occasion de la rencontre internationale, nous explique-t-on. Ils sont réunis au sein du Groupe intégré de la sécurité (GIS), piloté par la GRC. Les corps municipaux de Québec et de Saguenay en font aussi partie.

Donc, tout ce beau monde se prépare. «Vous allez voir beaucoup plus de policiers», a d’ailleurs prévenu Ann Marcotte durant un échange avec un regroupement de personnes handicapées auquel Le Soleil a assisté. «Vous allez voir des policiers, des hélicoptères, des zodiacs.»

 
Les policières Marie-Ève Martin, de la SQ, et Isabelle Michaud, de la GRC. Pour le G7, les différents corps de police sont réunis au sein du Groupe intégré de la sécurité (GIS), piloté par la GRC.
Les policières Marie-Ève Martin, de la SQ, et Isabelle Michaud, de la GRC. Pour le G7, les différents corps de police sont réunis au sein du Groupe intégré de la sécurité (GIS), piloté par la GRC.
Le Soleil, Pascal Ratthé

Laurie Bergeron, de la SQ, tempère immédiatement : «Tout dans la ville va être fonctionnel. […] La vie continue.» Sauf que… Vaudra mieux éviter la côte Bellevue, où une clôture sera érigée. Les indigènes devront en outre faire un détour par le chemin Mailloux s’ils veulent circuler d’est en ouest; il y aura d’ailleurs un poste de contrôle au rond-point de la route 362 un peu au nord de Saint-Irénée. Et l’aéroport régional sera militarisé, entre autres parce qu’il pourrait être un bon plan B s’il y a des problèmes à la base de Bagotville, où les puissants devraient atterrir.

Ann Marcotte ajoute une recommandation : «C’est certain que si vous avez à vous déplacer […] il faut prévoir plus de temps.»

Conseil qui vaut pour les automobilistes et camionneurs qui voudront passer par Charlevoix. Les autorités veulent assurer la fluidité sur la 138, qui canalisera tout le trafic de transit.

D’ailleurs, des barrages «de courtoisie» seront plantés à des points stratégiques afin d’aider les chauffeurs à «choisir» la bonne route. Lors de notre récent passage à Baie-Saint-Paul, la vie suivait son cours, tranquille. Des policiers devraient cependant s’y poster en juin pour détourner les véhicules qui voudraient emprunter la 362 longeant le fleuve.

Même chose sur le pont de La Malbaie. Des autos-patrouilles aux gyrophares allumés seront stationnées, des agents questionneront les usagers de la route. Comme lors d’opérations pour contrer l’alcool au volant, illustre Laurie Bergeron.

Il y en aura sans doute ailleurs. Pensons, par exemple, à l’intersection de la route 138 et de la 170 menant à Saguenay; en prévision du Sommet du G7, le fédéral a dépensé des millions de dollars pour s’assurer que le signal cellulaire soit performant sur toute cette voie menant à la base militaire de Bagotville. Des convois pourraient y circuler.

Calendrier temporaire

Quand les mesures de sécurité «visibles» seront-elles déployées? La date officielle imprimée sur les pamphlets est le 4 juin. 

D’autres représentants des forces de l’ordre pourraient cependant chambouler le calendrier. Le Groupe intégré du renseignement (GIR) a des agents sur le terrain et sur le Web. Selon les informations recueillies par ceux-ci, le programme pourrait être modifié, le niveau sécuritaire pourrait croître, le périmètre pourrait s’étendre.

Soulignons qu’il n’a pas été facile de rencontrer les agentes communautaires du GIS. La GRC a d’abord refusé notre requête. Nous avons insisté, sans grand succès; la GRC voulait dépêcher une escorte mont­réalaise pour superviser l’entrevue du Soleil... mais celle-ci n’était pas disponible le jour de notre virée dans Charlevoix. Des réticences difficiles à comprendre du point de vue journalistique, le mandat des agentes communautaires étant justement de diffuser l’information pour rassurer les citoyens, pour dissiper les rumeurs. Objectif que les quatre policières rencontrées affirment avoir atteint.

Puis, nous avons renouvelé notre demande. Et, quatre jours plus tard, juste avant notre tournée charlevoisienne, la GRC a effectué un revirement inattendu : «Nos agentes de La Malbaie ont plusieurs disponibilités cette semaine.»

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5 mai 2018 Mis à jour le 4 mai 2018 à 22h28
 
 

 Du G7 plein la ville

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Baptiste Ricard-Châtelain

Le soleil

Auberge des 3 canards

«Je ne sais pas si j’ai le droit de le dire»

Au cœur de La Malbaie, une clôture de 1,5 km sera bientôt érigée dans la côte Bellevue et la rue des Carrières. Et juste en haut de la côte, il y a l’Auberge des 3 canards qui se retrouvera à l’intérieur du périmètre fermé. Nous sommes dans le salon offrant une vue sur le fleuve avec le propriétaire depuis 37 ans, Pierre Marchand. Ses 49 chambres stratégiquement situées à deux pas du mur temporaire et du Manoir Richelieu sont louées pour le Sommet du G7. Par qui? Il sourit, répond qu’il ne sait pas s’il a le droit de le dévoiler… Comme beaucoup d’intervenants locaux rencontrés, M. Marchand a signé une entente de discrétion. Il sait quelle organisation logera chez lui. Mais on ne lui donne pas les noms des pensionnaires. «À ma connaissance, tout ce qu’il y a de chambre à louer à La Malbaie a été loué. […] Ça peut varier de deux jours à trois semaines.» L’entrepreneur se réjouit des retombées économiques. Il espère cependant que la clientèle apeurée ne désertera pas durant les semaines précédant et suivant le lac-à-l’épaule des puissants.

***

 
Il est facile de déambuler dans le Manoir Richelieu, qui hébergera les élites politiques participant au Sommet du G7 des 8 et 9 juin.
Il est facile de déambuler dans le Manoir Richelieu, qui hébergera les élites politiques participant au Sommet du G7 des 8 et 9 juin.
Le Soleil, Pascal Ratthé

Manoir Richelieu

Le dernier check-out

Il est facile de déambuler dans le Manoir Richelieu, qui hébergera les élites politiques participant au Sommet du G7 des 8 et 9 juin. Personne à l’entrée pour trier les visiteurs. Personne pour apostropher ce journaliste anonyme qui flâne sans but. Rendu au bout d’un couloir, un employé avenant nous a confirmé que nous étions… au bout de l’hôtel. Retour à la réception, donc, pour annoncer officiellement notre présence. La directrice des relations publiques, Noémie Lequin, s’est présentée dans le hall. Mme Lequin, l’équipe du G7 est où? La réponse: pas encore sur place. «Le 27 mai, c’est le dernier check-out; les gens ont jusqu’à midi pour quitter la chambre.» D’ici là, il est possible de loger au Manoir. Ensuite, qu’arrivera-t-il avec l’hôtel? «On ne sait pas vraiment ce qui va se passer. […] Ils ne nous tiennent pas au courant exactement de ce qui va se passer et quand.» Le retour à la normale se fera après le 12 juin. Curieux, vous voulez savoir quel chef d’État logera dans quelle suite? Dans celle avec le bain à remous devant la fenêtre? Ou l’autre avec un piano? «C’est strictement confidentiel.»

Sortons à l’extérieur du Manoir. Il est aussi facile de se promener dans les alentours. Par contre, quelques signes du G7 sont visibles. Lors de notre passage, des travailleurs s’affairaient toujours à déployer un vaste réseau de fibre optique pour les télécommunications. Et il y a la clôture, facilement accessible, ceinturant la Zone de circulation restreinte, la zone rouge où il faudra montrer patte blanche pour entrer. Toujours ouverte, elle sera close dès que la GRC le jugera nécessaire.

Quant au golf voisin — Trump y jouera-t-il? —, il sera «fermé» à peu près durant la même période que le Manoir.

***

Casino de Charlevoix

Deux sprints

L’équipe du Casino de Charlevoix se prépare pour deux sprints. Le premier signal de départ détonnera durant la nuit du 2 au 3 juin à 3h; l’autre, une semaine plus tard. À notre arrivée dans l’antre du jeu hasardeux, nous n’étions pas attendus. Le conseiller en communications Marc Giasson nous a néanmoins accueillis à bras ouverts tandis que les amateurs fixaient les machines à rêves. Certes, plus le mois de mai s’écoulera, plus la sécurité sera relevée à La Malbaie. Mais les écrans multicolores scintilleront jusqu’au 3 juin, quand les équipes fédérales s’implanteront au casino afin de le convertir rapidement en centre de presse pour le Sommet du G7. Puis, quand les touristes diplomatiques se seront envolés, le second sprint s’amorcera afin de redistribuer les tables de poker et autres appareils avant l’ouverture des portes, «vers 11h» le 12 juin.

***

Côte du quai

«Il faut que ce soit chic!»

Nous arrivions du quai du secteur Pointe-au-Pic, en contrebas du Manoir Richelieu, où la clôture de la zone rouge est déjà plantée. C’est là que les fortunés clients de l’hôtel débarquaient en bateau à une époque révolue. Durant le Sommet du G7, toutefois, bien malin celui qui réussira à accoster; les militaires sont déjà sur place. Nous remontions donc la rue du Quai quand nous avons interpellé un employé municipal qui taillait les arbres. «Il faut que ce soit chic!» s’est-il exclamé. La Malbaie veut bien paraître. Puis, tandis que nous causions des changements observés à l’approche de l’événement international, un zodiac filait vers le port devant nous: «Ça doit être eux autres.» Le changement est beaucoup là, note l’homme, dans le va-et-vient des forces de l’ordre. Et dans les kilomètres de fibre optique déroulés, dans les nouvelles antennes cellulaires, ajoute le conseiller municipal du coin, Roland Martel, arrivé sur ces entrefaites pour évaluer la coiffure des arbres.

***

Aéroport de Charlevoix

«Vous êtes un peu tôt»

Quand nous sommes entrés dans le petit terminal de l’Aéroport de Charlevoix, Sylvie Bouchard passait le balai, seule. Pas de traces des militaires ou de la GRC. Pourtant, ils s’installeront ici pour gérer le trafic aérien durant le Sommet du G7, notamment en direction des deux héliports aménagés au Manoir Richelieu. «Vous êtes un peu tôt. D’ici une semaine ou deux, il y aura pas mal de changements», nous a-t-elle dit du bout des lèvres. Elle n’est pas autorisée à parler du G7. Nous avons néanmoins tenté le coup: Des participants importants du Sommet atterriront chez vous? «On reçoit souvent des gens très importants.» Des noms? «Je n’ai pas de noms!» Les employés de l’aéroport régional ont appris à garder le silence.

***

 
Tous les travailleurs du fédéral, journalistes, fournisseurs ou livreurs, devront être accrédités pour franchir une des neuf portes du périmètre de circulation restreinte (zone verte).
Tous les travailleurs du fédéral, journalistes, fournisseurs ou livreurs, devront être accrédités pour franchir une des neuf portes du périmètre de circulation restreinte (zone verte).
Le Soleil, Pascal Ratthé

Périmètre de sécurité

Votre enfant est-il accrédité?

Les forces de l’ordre n’entendent pas à rire avec la sécurité du Sommet du G7. Tous les travailleurs du fédéral, journalistes, fournisseurs ou livreurs, devront être accrédités pour franchir une des neuf portes du périmètre de circulation restreinte (zone verte). Il en va de même pour des milliers de résidents de La Malbaie «invités» à se procurer le précieux sésame qui facilitera leur identification, leurs déplacements. Mais aviez-vous pensé à la menace que représentent les enfants? Dans un fascicule distribué par le fédéral que nous avons ramassé à La Malbaie, il est écrit qu’il est «recommandé» que les habitants des centaines de résidences de la zone verte, «incluant les enfants», détiennent un badge pour pouvoir rentrer à la maison. Autre question: ces Malbéens de la zone verte pourront-ils recevoir de la visite fin mai, début juin? Les demandes seront «considérées au cas par cas» par les policiers postés aux portes du périmètre de sécurité.

***

Rumeurs

Quand les souvenirs de Malenfant ressurgissent

Il y a les non-dits des autorités. Il y a tous ces véhicules «étrangers» qui circulent, ces gens qui ne sont pas des touristes. Il y a ce gros ballon blanc-gris militaire, une caméra accrochée dessous, qui a flotté dans le ciel de La Malbaie.

Il y a aussi les reportages nombreux et (peut-être) alarmistes sur la sécurité. Il y a quelques souvenirs enfumés du Sommet des Amériques tenu à Québec en 2001. Encore plus de souvenirs du conflit de 1986 au Manoir Richelieu, quand un homme arrêté par la Sûreté du Québec est mort durant la grève opposant la CSN et l’homme d’affaires Raymond Malenfant. 

Le terreau est fertile; les rumeurs foisonnent dans Charlevoix à l’approche du Sommet du G7. D’aucuns ont ouï-dire que la ville sera bouclée dans un rayon de 15 km, que le pont de la 138 en direction de la Côte-Nord sera fermé, que toutes les personnes circulant seront fouillées, que les pêcheurs devront reporter leur pèlerinage dans Charlevoix… Et cet homme croisé au quai de refuge de Cap-à-l’Aigle qui évoque des manifestants déjà à l’œuvre dans la région.

***

 
Avant de quitter La Malbaie, un arrêt s’imposait au bureau local du Sommet du G7, riverain du boulevard de Comporté, l’artère principale de La Malbaie.
Avant de quitter La Malbaie, un arrêt s’imposait au bureau local du Sommet du G7, riverain du boulevard de Comporté, l’artère principale de La Malbaie.
Le Soleil, Pascal Ratthé

Bureau du G7

Qu’est-ce que vous faites là?

Avant de quitter La Malbaie, un arrêt s’imposait au bureau local du Sommet du G7, riverain du boulevard de Comporté, l’artère principale de La Malbaie. C’est ici que les résidents et visiteurs peuvent se rendre pour obtenir des réponses à leurs questions. Mais pas le journaliste du Soleil; il n’était pas bienvenu. Contrairement aux citoyens qui recevaient sourires, autocollants et épinglettes du G7, le scribe s’est fait dire promptement qu’on ne lui dirait rien. Puis, plus tard, tandis qu’il faisait route vers Québec sur la 138, le cellulaire a vibré. C’était une représentante d’Affaires mondiales Canada qui se demandait, depuis Ottawa, ce que nous faisions dans Charlevoix. Elle voulait nous «conseiller» d’annoncer notre présence à l’avance la prochaine fois...  

***

Le G7?

Le G7 regroupe le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis. Les grandes instances politiques européennes sont aussi invitées, tout comme des groupes économiques. C’est la sixième fois que le Canada préside le G7 et accueille le sommet annuel depuis qu’il a joint le club sélect en 1976.  

 
 

 

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Même à Québec, il y a des répercussions. J’étais à un hôtel ce weekend et il y avait une note qui disais que tout est loué à cause du G7 et ils s’excusent des inconven.

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