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Sièges sociaux en péril: le cri du coeur de Serge Godin


Malek

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FRANCIS VAILLES

La Presse

 

Serge Godin n'a pas l'habitude de commenter les grands enjeux économiques ou de se mêler de politique. Cette fois, le proprio du Groupe CGI sort de sa réserve concernant la fuite de nos sièges sociaux, qu'il juge très préoccupante.

 

En particulier, il affirme que la fiscalité canadienne incite nos entrepreneurs à vendre leur entreprise au plus offrant plutôt que la léguer à leurs enfants. Cette problématique accentuera grandement nos pertes de sièges sociaux au cours des prochaines années, soutient le président exécutif du conseil de la multinationale informatique.

 

« Le problème est extrêmement sérieux. On essaie de protéger nos sièges sociaux, mais le système fiscal fait exactement le contraire », dit Serge Godin, dont l'entreprise de Montréal fait travailler 65 000 employés dans 40 pays.

 

Selon l'homme d'affaires, ce sujet est la grande inquiétude de l'heure des entrepreneurs du baby-boom. Cette préoccupation est confirmée par le fiscaliste Jean-François Thuot, de Raymond Chabot Grant Thornton.

 

De nombreux hommes d'affaires de Québec inc. sont rendus à un âge avancé. Qu'on pense à Jean Coutu, aux frères Lemaire, à Alain Bouchard ou à Rémi Marcoux. Pour eux, la question de la succession devient cruciale même si certains ont fait des arrangements.

 

 

« Quand un siège social est à Montréal, c'est ici que se prennent les décisions, ce qui favorise nécessairement la communauté, les avocats, les comptables, etc. Il y a tout un écosystème autour d'un siège social et des emplois bien rémunérés », détaille Serge Godin.

 

Or « la fiscalité est un incitatif à vendre nos entreprises, ce qui contribue à la fuite des sièges sociaux. Tous les entrepreneurs sont pris avec ce problème-là », dit Serge Godin, 66 ans, dont la fille Julie est l'une des vice-présidentes de CGI.

 

Deux raisons expliquent la situation : le manque de liquidités de la succession pour acquitter les impôts lors de l'héritage, d'une part, et les pertes importantes qu'engendrerait le legs de l'entreprise plutôt que sa vente pure et simple, d'autre part.

 

Lorsque le propriétaire d'une entreprise décède, faut-il savoir, le fisc exige des héritiers le paiement immédiat des impôts sur le gain en capital. Essentiellement, ce prélèvement représente 26,7 % de la valeur des actions du fondateur au Québec (fédéral-provincial combiné).

 

Or la succession - souvent les enfants - n'a pas les fonds nécessaires pour payer les impôts et doit donc vendre une portion importante des actions de l'entreprise, ce qui en met le contrôle à risque.

 

Prenons l'exemple d'une firme dont les actions du fondateur en Bourse valent 100 millions de dollars et représentent 55 % des droits de vote. À son décès, les héritiers devront payer 26,7 millions en impôts, essentiellement. N'ayant pas les fonds, ils devront vendre 26,7 % de leurs actions de l'entreprise, faisant ainsi passer la position de la famille de 55 % à 40 % environ, ce qui leur fait perdre le contrôle.

 

La situation est plus dramatique lorsqu'il s'agit d'actions à vote multiple, par exemple des actions qui donnent droit à 10 votes. Ces actions procurent le même gain qu'une action ordinaire lorsqu'elles sont vendues en Bourse, mais leur cession fait perdre à la famille 10 droits de vote pour chacune. La position de contrôle peut alors fondre très rapidement avec le paiement des impôts.

 

Autre élément néfaste, selon Serge Godin : la mécanique fiscale fait en sorte que les héritiers empochent davantage si l'entrepreneur vend au plus offrant avant de mourir que s'il transfère les actions à son décès.

 

Par exemple, un entrepreneur qui vend son entreprise en Bourse à un concurrent obtient une prime qui peut atteindre 40 %. Dit autrement, les actions qui valaient 100 millions peuvent gonfler à 140 millions lors d'une offre d'achat. Après l'impôt de 26,7 %, il reste environ 103 millions net pour les héritiers éventuels.

 

Au contraire, au décès, les héritiers reçoivent une valeur nette de 73 millions après paiement de l'impôt de 26,7 millions, soit beaucoup moins que si le père avait vendu son entreprise avant son décès, dit-il.

 

Cette problématique est semblable dans les autres provinces canadiennes, mais elle est moins aiguë aux États-Unis.

 

Serge Godin croit qu'il faut carrément changer les dispositions fiscales lors du legs à la famille d'actions d'entreprise. Il imposerait seulement le gain à la vente des actions.

 

L'homme d'affaires affirme qu'il ne cherche absolument pas à vendre son entreprise, ni à éviter de payer ses impôts. Il est conscient que ses suggestions seront impopulaires et difficiles à vendre sur le plan politique. « Mais si on veut garder nos sièges sociaux et ne pas redevenir une économie de succursales, il faut agir », affirme-t-il.

 

Après la sortie d'Alain Bouchard sur les actions à droit de vote multiple, voilà un autre débat connexe lancé sur nos sièges sociaux par un homme d'affaires d'envergure...

 

GROUPE CGI EN BREF

Employés : 65 000

 

Étendue : 400 bureaux dans 40 pays

 

Revenus annualisés : environ 11 milliards

 

Capitalisation boursière : 20 milliards

 

http://affaires.lapresse.ca/opinions/chroniques/francis-vailles/201604/21/01-4973867-sieges-sociaux-en-peril-le-cri-du-coeur-de-serge-godin.php

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Il y aura de moins en moins de compagnies dans le futur... Conséquence directe de l'appauvrissement général de la société. C'est irréversible pour les décennies à venir.

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Il y aura de moins en moins de compagnies dans le futur... Conséquence directe de l'appauvrissement général de la société. C'est irréversible pour les décennies à venir.

 

ou plutôt, que les compagnies seront de plus en plus grosses, mais moins nombreuses.

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Incontestablement, l'enjeu est très important. Cependant, il me faut déplorer que le journaliste qui signe l'article, Francis Vailles, se limite à rapporter les propos de Serge Godin, sans fournir le moindre aperçu des considérations qui ont présidé à l'établissement du traitement fiscal en vigueur présentement ni des répercussions que pourraient avoir des amendements qui corrigeraient le «problème». En d'autres mots, l'article est incomplet.

 

Pour être en mesure d'aborder sérieusement l'enjeu soulevé, il faut d'abord disposer d'une solide formation de fiscaliste, et il faut aussi savoir faire la part des choses entre les intérêts des uns et ceux de la société.

 

Ce genre de questions n'est certainement le focus du forum MTLurb, et on ne lui demande pas de l'être. Le danger, c'est d'inviter des réponses ou des commentaires qui seront presque immanquablement hors sujet ou médiocres: je pense qu'il serait préférable de s'abstenir. Et j'ajouterais que si d'aventure quelques membres ici avaient les capacités requises pour formuler des commentaires solides sur le sujet, j'imagine qu'ils préféreraient choisir de le faire sur un forum spécialisé dans ce domaine, pas sur MTLurb.

 

MTLurb est excellent dans son champ d'expertise. Ne lui demandons pas d'être expert en tout.

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Incontestablement, l'enjeu est très important. Cependant, il me faut déplorer que le journaliste qui signe l'article, Francis Vailles, se limite à rapporter les propos de Serge Godin, sans fournir le moindre aperçu des considérations qui ont présidé à l'établissement du traitement fiscal en vigueur présentement ni des répercussions que pourraient avoir des amendements qui corrigeraient le «problème». En d'autres mots, l'article est incomplet.

 

Pour être en mesure d'aborder sérieusement l'enjeu soulevé, il faut d'abord disposer d'une solide formation de fiscaliste, et il faut aussi savoir faire la part des choses entre les intérêts des uns et ceux de la société.

 

Ce genre de questions n'est certainement le focus du forum MTLurb, et on ne lui demande pas de l'être. Le danger, c'est d'inviter des réponses ou des commentaires qui seront presque immanquablement hors sujet ou médiocres: je pense qu'il serait préférable de s'abstenir. Et j'ajouterais que si d'aventure quelques membres ici avaient les capacités requises pour formuler des commentaires solides sur le sujet, j'imagine qu'ils préféreraient choisir de le faire sur un forum spécialisé dans ce domaine, pas sur MTLurb.

 

MTLurb est excellent dans son champ d'expertise. Ne lui demandons pas d'être expert en tout.

 

Je partage entièrement ton point de vue. MTLurb est un forum grand public ouvert à tous et sans prétention. Avec le temps, tout en poursuivant son excellente vocation première la construction à Montréal, il est aussi devenu généraliste avec une foule de sujets connexes. De cette manière il attire un plus gros volume de trafic et d'interventions, dans une multiplicité de champs d'intérêt général. Parce que finalement une ville ce n'est pas seulement une agglomération d'immeubles, mais surtout un milieu de vie complexe qui touche à toutes les activités humaines.

 

Vu sous cet angle, il augmente considérablement son rayonnement et sa crédibilité en profite réellement, par le sérieux que chacun y met.

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I think this is pretty alarmist as well. We can't forget that in today's world "head offices" are increasingly nebulous things and the term itself is bordering on outdated. These days a company can be based out of someone's home with satellited offices scattered around the world without negatively affecting productivity. The days of massive 2000+ employee offices is quickly becoming a dinosaur of a bygone era and is being replaced with community workspaces, short term rental pop-up offices and other venues.

 

Its THOSE industries we should be fostering, not massive multinationals. Seattle is a good example of this approach. It holds very few large head offices but thousands of start-up companies are registered there due to their friendly policies for younger, less established enterprises.

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  • 2 semaines plus tard...

Bon, alors quand il y a de mauvaises nouvelles nous sommes rapides pour sauter sur la nouvelle et en parler. Par contre, lorsqu'il y en a des bonnes, nous semblons moins vite !!!

 

Voici une excellente nouvelle qui voit WSP (l'ex-Genivar) non seulement prendre une sérieuse expansion sur l'échiquier mondial en devenant un joueur de premier plan, mais qui continue d'embaucher, qui a fermé ses bureaux de Londres et New York pour concentrer les activités de la haute direction ici même au siège social de Montréal.

 

Approfondir l’empreinte mondiale du groupe

 

Jean-Philippe Décarie

La Presse

 

Alexandre L’Heureux deviendra dans les prochains jours le nouveau PDG de WSP, anciennement Genivar, où il succédera à Pierre Shoiry qui a dirigé durant 20 ans la firme d’ingénierie montréalaise et orchestré son expansion internationale. Double singularité, Alexandre L’Heureux est un Québécois francophone et il n’est pas ingénieur.

 

En l’espace de 10 ans et à la suite de multiples acquisitions, WSP est passée du statut d’acteur canadien d’envergure à celui qui consolide l’industrie mondiale de la consultation dans le secteur de l’ingénierie.

 

« Alexandre s’est joint à nous comme chef de la direction financière en 2010, au moment où on a entrepris notre expansion internationale. On avait établi une solide plateforme canadienne et on avait deux options : soit on se faisait acheter, soit on devenait un joueur mondial. On a décidé de consolider notre présence à l’extérieur », résume Pierre Shoiry, PDG sortant de WSP.

 

Il est donc possible pour une multinationale montréalaise de trouver un PDG québécois. Avec une présence dans 39 pays et des revenus qui excèdent les 6 milliards de dollars, WSP aurait pu décider d’aller à l’extérieur pour choisir son nouveau PDG, à l’instar de nombreuses entreprises qui ont choisi cette voie.

 

...

 

Lorsque Pierre Shoiry a été nommé PDG en 1995, le groupe réalisait des revenus de 180 millions avec 1800 employés. Vingt ans plus tard, il affiche des revenus de 6 milliards et compte 35 000 personnes.

 

Alexandre L’Heureux, comptable de formation et analyste financier, prendra officiellement les rênes de l’entreprise lorsqu’on aura trouvé un nouveau chef de la direction financière pour le remplacer.

 

« Je travaillais pour un fonds d’investissement américain à New York lorsque Pierre Shoiry m’a approché, en 2009, pour devenir chef de la direction financière. J’avais 35 ans et j’étais à la croisée des chemins.

 

« Soit je terminais ma carrière aux États-Unis, soit je revenais au Québec. Le défi de transformer Genivar en joueur mondial m’a convaincu de revenir », relate le nouveau PDG.

 

ACTIONNAIRES PARTENAIRES

Pour réaliser leur plan, Pierre Shoiry et Alexandre L’Heureux avaient besoin d’actionnaires capables et désireux de les épauler dans l’exécution de leur plan.

 

La Caisse de dépôt et placement du Québec et le Régime de pensions du Canada ont été ces deux partenaires importants qui, au fil des ans, ont haussé de 18 à 35 % leur participation au capital de l’entreprise.

 

...

 

COLLABORATION STRATÉGIQUE

 

Alexandre L’Heureux et Pierre Shoiry ont toujours travaillé en équipe pour réaliser leur plan d’internationaliser l’entreprise. En six ans, ils ont complété plus de 60 acquisitions, dont deux majeures : la britannique WSP, en 2012, et l’américaine Parsons Brinckerhoff, en 2014.

 

...

 

WSP réalise plus de 75 % de ses revenus dans les secteurs du bâtiment, des transports et des infrastructures. Le secteur industriel, qui recoupe l’énergie et les ressources naturelles, accapare 15 % et l’environnement, 7 %.

 

Les acquisitions successives, et particulièrement celles de WSP et de Parsons Brinckerhoff, ont permis au groupe d’élargir sa présence dans 39 pays avec un fort positionnement dans les pays industrialisés.

 

Cette expansion internationale a aussi permis à Alexandre L’Heureux de prendre conscience de l’importance d’un siège social fort à Montréal.

 

« Au cours des dernières années, on a fermé deux sièges sociaux, celui de WSP à Londres et celui de Parsons Brinckerhoff à New York. Le siège social, c’est là que se trouvent les plus hauts salariés de l’entreprise et c’est de là qu’on nourrit un réseau de fournisseurs », observe-t-il.

Le groupe compte notamment sur des contingents de 8000 employés au Canada, 6000 aux États-Unis, 5000 en Grande-Bretagne, 3500 en Suède, 2000 en Australie, 2000 en Chine, 1500 en Afrique du Sud…

 

PROCHAINE EXPANSION

 

...

 

Le nouveau PDG prévoit que les revenus du groupe vont passer de 6 à 8 milliards d’ici la fin de 2018 et que les effectifs passeront de 35 000 à 45 000 personnes.

« La moitié de notre croissance va se faire de façon organique et l’autre moitié va se réaliser par acquisitions », anticipe-t-il.

 

Comment gère-t-il le fait qu’il est le PDG d’une firme d’ingénierie sans être pour autant ingénieur de formation ?

 

« C’est la question que tout le monde me pose. WSP est une entreprise qui chapeaute avant tout une activité humaine. Ça prend un leader qui comprend ce qui anime cette industrie et qui veut la pousser plus loin. Je pense avoir démontré ces capacités », expose-t-il humblement.

 

http://plus.lapresse.ca/screens/2c20fe88-58a6-4ad8-b91e-07b7a9be69c6%7C_0.html

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On a beau voir le ciel tout noir, il y a toujours des étoiles qui brillent au firmament. Tout est donc une question de point de vue. Et quand on regarde le ciel des autres, il n'en demeure pas moins noir, tout en étant occupé par plus ou moins d'autres étoiles. Ce qui me fait dire que la richesse, qu'elle soit en sièges sociaux ou autre, doit être idéalement partagée pour que chacun y trouve son compte.

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