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Publié le 27 février 2016 à 05h00 | Mis à jour à 05h00

Une partie du DIX30 sera rasée

 

MARIE-EVE FOURNIER

La Presse

 

Dix ans après son inauguration, une partie du DIX30 doit être prise d'assaut par des grues avant la fin de l'année. La Presse a appris qu'une quinzaine de commerces pourraient être rasés.

 

Le projet vise à augmenter les parts de marché de l'immense centre commercial en améliorant sa densité et l'expérience de magasinage.

 

Selon un plan non définitif que La Presse a pu consulter, Carbonleo prévoit démolir un pâté entier de commerces situé au sud de l'avenue des Lumières. Cette allée regroupe Aldo, Browns et Dynamite, ainsi que deux enseignes du groupe Reitmans (RW & CO. et Thyme Maternité) et trois du groupe Marie-Claire (Marie-Claire, San Francisco et Terra Nostra).

 

Il est aussi question de raser les trois restaurants à l'intersection des boulevards Leduc et du Quartier, soit La Cage - Brasserie Sportive, Casey's et Les 3 Brasseurs. Le secteur où se trouvent la librairie Indigo et l'ancien restaurant Cumulus (fermé en 2013) serait également réaménagé.

 

« Ils ne sont pas fous. Ils voient bien que plusieurs détaillants ne sont pas contents [de leur niveau de ventes] au DIX30. Ils vont donc réduire intentionnellement le nombre de magasins. Le but, ce n'est pas de l'augmenter, sinon, il va y avoir des locaux vides », rapporte l'un des 10 locataires contactés pour ce reportage.

 

Les plans révèlent qu'Aldo et Browns seraient relocalisés à proximité. Mais certains commerces n'ont pas de nouvel emplacement. D'autres ne savent pas encore ce que l'avenir leur réserve et ils n'excluent pas la possibilité de devoir quitter le DIX30, nous ont-ils confié. Quelques-uns sont ravis du plan qui leur a été proposé puisque leur commerce était mûr pour des rénovations ou trop grand. Des rencontres avec les propriétaires du DIX30, Oxford et Carbonleo, sont prévues dans les prochaines semaines.

 

DAVANTAGE DE SOUS-TERRAIN

 

Le moment est idéal pour brasser les cartes. Les baux de 10 ans de nombreux commerces viendront à échéance l'automne prochain, puisque le centre commercial a été inauguré à l'automne 2006.

 

« On va relocaliser des locataires dans des espaces plus convenables pour eux. Certains veulent plus grand, d'autres, plus petit. Il y en a qui veulent quitter. [...] On démolit pour reconstruire », a confirmé André Brouillard, vice-président responsable de la location chez Oxford, un groupe ontarien ayant acheté 50% du DIX30 en 2014.

 

Les plans définitifs seront prêts dans deux mois. Des locaux ont sciemment été laissés vacants, ces derniers mois, pour y relocaliser temporairement des détaillants pendant les travaux, qui devraient durer un an.

 

Il est aussi question d'ajouter un stationnement souterrain. Il n'a pas été possible d'obtenir une évaluation des coûts des travaux.

 

SAKS OFF 5TH AU DIX30 ?

 

Selon nos informations, le DIX30 souhaite remplacer les commerces démolis et les stationnements adjacents par des espaces conçus pour de grands magasins. Les noms de Saks Off 5th et Simons circuleraient. André Brouillard n'a pas nié être en discussion avec Saks, Nordstrom et La Baie, mais rien n'est signé, jure-t-il.

 

Quand au secteur où se trouvent la Cage, Casey's et Les 3 Brasseurs, il serait transformé en stationnement. Les restaurants seraient déplacés de l'autre côté du boulevard Leduc.

 

Les commerçants à qui nous avons parlé accueillent bien cette volonté de renouveau dans les phases les plus vieillottes du DIX30. Car plusieurs sont frustrés que tous les nouveaux venus se soient installés dans le Square, diminuant du coup l'attrait de l'avenue des Lumières, où ils se trouvent.

 

« L'achalandage est en baisse de 10 ou 15 % depuis l'ouverture du Square, à cause de l'effet d'attraction de la nouveauté et du stationnement intérieur chauffé. »

 

- Un commerçant ayant requis l'anonymat

 

Selon un de ses voisins, qui estime être dans « la rue des loosers », le projet est « une nette amélioration » qui corrigera les erreurs d'aménagement qui nuisent à certains commerces. Mais il s'inquiète de l'impact des travaux sur l'achalandage.

 

« Ce sera très beau, promet André Brouillard. Grandiose. On veut améliorer l'expérience de magasinage pour que les gens restent plus longtemps, et qu'ils soient heureux le temps qu'ils sont là. [...] On veut embellir les lieux, améliorer le paysagement, rendre ça plus convivial pour que les gens aiment y marcher. »

 

Oxford ne cache pas que son objectif avec ces travaux est d'accroître ses parts de marché. « Le seul moyen [d'y arriver], c'est de rénover », affirme son haut dirigeant, puisqu'il n'y a aucun centre commercial à vendre.

 

Des locaux moins prisés

De toute évidence, on ne se bouscule plus pour louer des locaux au DIX30 comme c'était le cas il y a quelques années. Sur l'avenue des Lumières, le local du restaurant Cumulus, à deux pas du cinéma, est vide depuis trois ans. Idem pour l'espace jadis occupé par Mexx, qui a déclaré faillite il y a plus d'un an. Les ex-locaux de West Coast, Esprit et Limité sont également vacants. Dans le Square, nous avons répertorié huit locaux vides. Dans le secteur des grandes surfaces, en bordure de l'autoroute 30, les trois locaux entre DeSerres et Déco Découverte sont libres. Celui qu'occupait Bovet également.

 

Il ne faut pas conclure pour autant que le DIX30 éprouve un problème d'achalandage, soulignent ceux à qui nous avons parlé. Car la situation est généralisée dans les centres commerciaux. Les ventes au détail sont loin d'être spectaculaires. De plus, les Américains sont moins motivés à ouvrir des magasins au Canada en raison de la reprise dans leur propre pays et de la faiblesse du huard. « Le DIX30, c'est le plus grand succès des 20 dernières années au Québec », lance, un brin jaloux, un haut dirigeant d'un propriétaire immobilier concurrent. Oxford affirme par ailleurs avoir intentionnellement laissé vacants certains locaux pour y loger temporairement des commerces pendant les travaux, qui doivent débuter avant la fin de l'année.

 

http://affaires.lapresse.ca/economie/commerce-de-detail/201602/26/01-4955164-une-partie-du-dix30-sera-rasee.php

 

Ça doit être le prix trop élevé des vignettes, ou le parco trop cher, ou la trop faible place laissée aux automobiles dans l'aménagement des lieux. :silly:

 

Blague à part, dommage qu'on ne parle plus aussi clairement d'unité résidentielle comme il y a quelques années.

 

Ceux qui ont LP+ : d'autres petits textes sont publiés.

Modifié par UrbMtl
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Le 10-30 en semaine c'est assez mort merci.

 

A l'image de la banlieue où il faut une voiture pour la majorité des déplacements. La semaine les gens travaillent et ceux qui habitent en dehors de la ville vont pour la plupart bosser en ville. Ce n'est pas tout le monde non plus qui demeure à distance de marche d'un transport en commun. Pire, en dehors des heures de pointe, les fréquences sont tellement diluées qu'elles découragent les rares clients à prendre les TEC.

 

On n'est pas non plus dans un vrai coeur de ville sympathique où on a le goût de se promener et relaxer. On est plutôt dans un lieu privé, au décor générique conçu principalement pour la consommation. On y trouve d'ailleurs les mêmes boutiques que partout ailleurs, seulement elles sont plus étalées dans un labyrinthe de galeries, de rues et d'immenses stationnements.

 

Finalement le gigantisme finit par avoir l'effet contraire désiré. Même si l'offre est démesurée, les gens développent une fidélité à certaines marques ou enseignes, qu'ils ne trouveront pas nécessairement à proximité l'une de l'autre. Ce qui entraine de longs déplacements fastidieux, surtout si on n'a pas déjà la fibre magasinage.

 

Tout compte fait, les mégacentres commerciaux ne visent pas tant l'offre de services à la population, que de concentrer au même endroit une foule de boutiques et magasins, dans le but principal d'augmenter les profits du promoteur et des actionnaires. On tue en même temps la petite concurrence qui se trouve généralement sur les rues commerciales au coeur des noyaux centraux urbains. Ainsi les services de proximité disparaissent et on n'a plus qu'à prendre la voiture pour tout et pour rien.

 

Résultat: du gaspillage de temps, d'argent et d'énergie, en forçant la population à dépendre d'une voiture. On favorise au passage l'étalement urbain, en occupant de plus en plus de bonnes terres agricoles. On oblige ainsi nos gouvernements et municipalités à construire plus de routes qu'ils faut ensuite payer, entretenir et déneiger. Ces dernières entrainent à leur tour des dépenses énergétiques indues et qui conduisent en plus à davantage de pollution et d'émissions de co2.

 

Tout cela en opposition directe avec le développement durable, le bien commun et le bon usage de notre environnement :thumbsdown:

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Un bon texte de MB-C auquel j'adhère:

 

 

Le DIX30 ou l’architecture jetable

 

Mathieu Bock-Coté

Mardi, 1 mars 2016 05:00

 

À première vue, la nouvelle semble banale**. Samedi, on apprenait que le DIX30, le quartier commercial à Brossard**, sera en partie rasé.

Après 10 ans, l’heure serait venue d’un grand réaménagement. Il y a probablement d’excellentes raisons commerciales d’agir ainsi.

Mais cherchons un instant à voir les choses autrement, en remettant en question ce que le journaliste Jean-Philippe Pleau appelle «l’architecture jetable».

C’est notre rapport à la civilisation qui se pose. Sans rêver d’un bon vieux temps imaginaire, on peut reconnaître qu’autrefois on construisait avec le souci de la durée.

 

 

L’éphémère

 

Ce qu’on construisait, on voulait que ça s’inscrive dans le temps.

L’architecture devait, du moins dans ses manifestations ambitieuses, traverser les générations.

Qu’est-ce qui est si charmant dans un village québécois? L’église, évidemment.

Sa simple présence nous rappelle une chose fondamentale: comme l’écrit le philosophe Alain Finkielkraut, nous naissons dans un monde qui nous précède et qui nous survivra.

Les vieilles pierres nous invitent à la modestie: nous ne sommes que de passage sur cette Terre et nous avons pour mission d’améliorer le monde qu’on nous a transmis, de l’embellir.

 

 

Table rase

 

Mais le capitalisme contemporain a un autre fantasme: pouvoir faire table rase de tout quand il veut.

Tout reprendre à zéro selon son bon vouloir. Ne pas se sentir engagé par le passé. Ne pas être lié par la tradition.

On ne construit plus rien pour l’avenir. L’homme se croit tout puissant. Il veut faire et défaire le monde à sa guise.

C’est le culte de l’éphémère, du jetable et du friable.

On fait sortir de terre un quartier artificiel et on le rase en partie 10 ans plus tard. Plus tôt que tard, il n’en restera plus rien.

Rien de tout cela n’est tragique, probablement. Mais c’est pourtant le signe d’un monde déraciné, moins beau et surtout moins humain qu’on le croit.

 

http://www.journaldemontreal.com/2016/03/01/le-dix30-ou-larchitecture-jetable

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