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Cinéma en salle: le centre-ville perd l'équilibre


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Publié le 07 décembre 2015 à 13h33 | Mis à jour à 13h33

Cinéma en salle: le centre-ville perd l'équilibre

 

Marc-André Lussier

La Presse

En excluant l'Impérial, le Cinéma du Parc et la Cinémathèque québécoise, dont les vocations sont différentes, il ne reste que trois cinémas au centre-ville de Montréal. L'effet trou de beigne?

 

En marchant rue Sainte-Catherine d'ouest en est, les cinéphiles plus mûrs se tapent forcément un bon coup de nostalgie. Il serait bien difficile de faire autrement. Ici remonte le souvenir d'une projection mémorable d'Apocalypse Now ou de Pink Floyd: The Wall au Cinéma York. Là, le plaisir d'avoir vu un film dans la grande salle du magnifique cinéma Loew's, ou mieux encore, dans sa fameuse salle 3, construite à même l'ancien balcon. Et puis, tous ces films de répertoire, plus ou moins «underground», découverts au Séville ou au Cinéma de Paris. Sans oublier, bien sûr, l'incontournable cinéma Le Parisien.

 

Ce complexe, où ont été présentés tant de films français et internationaux, a aussi été investi tous les ans par des milliers de cinéphiles lors des meilleures années du Festival des films du monde. Au point où nombre des projections se déroulaient même dans un climat de chaise musicale. Des dizaines de spectateurs devaient en effet se résigner à regarder le film assis par terre tellement les salles étaient pleines...

 

En 30 ans, le paysage a beaucoup changé. Au centre-ville, il ne reste que trois cinémas exploités par les grandes chaînes. Trois gros complexes multisalles.

 

Une perte nette

 

Dans l'Ouest, il y a le Cineplex Forum. Ses 22 écrans sont occupés par des productions hollywoodiennes en version originale et aussi quelques productions internationales, présentées avec des sous-titres anglais. Les 13 écrans du Cinéma Banque Scotia, à l'angle Sainte-Catherine et Metcalfe, sont exclusivement réservés aux productions hollywoodiennes en version originale. Vient ensuite le cinéma du Quartier latin (rue Émery). On propose dans les 17 salles de ce complexe francophone des productions hollywoodiennes en versions doublées, des films québécois et parfois des films internationaux, disons, plus «accessibles». En totalisant 52 écrans, ces 3 complexes sont bien entendu en mesure de proposer une offre substantielle. Pour les cinéphiles, il s'agit quand même d'une perte nette, surtout au chapitre de la diversité.

 

Ces trois complexes sont exploités par la chaîne Cineplex Odeon, laquelle est en situation de monopole au centre-ville. L'autre grande chaîne de la région montréalaise, les Cinémas Guzzo, exploite quatre complexes ailleurs dans l'île (Marché central, Sphèretech, à Saint-Laurent, Lacordaire, dans le Nord-Est, et Des Sources, à Dollard-des-Ormeaux), et préfère visiblement installer ses Méga-Plex en banlieue.

 

Comment en sommes-nous arrivés là?

 

Dans son excellent ouvrage Les salles de cinéma au Québec, publié aux Éditions GID il y a cinq ans, le professeur de cinéma Pierre Pageau voit l'arrivée de la vidéocassette et des chaînes de télévision payante dans les années 80 comme un grand tournant.

 

«Pour faire face à la situation, on procède à la création de grands complexes cinématographiques regroupant des multisalles», écrit-il. Déjà, au cours des années 70, plusieurs grandes salles à écran unique ont été fractionnées. On construit aussi au milieu des années 80 de nouveaux cinémas comportant quelques salles (Le Faubourg Sainte-Catherine, L'Égyptien, le Centre Eaton, Cineplex 9). Mais ceux-ci ne vivront qu'une quinzaine d'années.

 

Une concentration d'activités

 

Pour concurrencer les nouvelles formes de consommation à domicile, les chaînes répliqueront en se débarrassant de leurs plus petites salles à la fin des années 90 pour mieux concentrer leurs activités dans de nouveaux grands complexes multisalles. On veut du gros, on veut de l'écran géant, on veut du son. Très fort.

 

Autrement dit, on met à l'affiche des superproductions spectaculaires, plus propices à inciter le spectateur - plutôt jeune - à se déplacer. Du coup, les oeuvres plus intimes, destinées à un public adulte, ont davantage de difficulté à se faire valoir.

 

 

La fermeture récente des trois salles d'Excentris rend le cinéma d'auteur encore plus orphelin d'écrans au centre-ville. On voit mal comment le Quartier latin, seul cinéma à proposer du cinéma en français, pourrait absorber les productions un peu plus «pointues» que l'enceinte du boulevard Saint-Laurent affichait sur sa marquise. Il n'est pas dit que le Cinéma Beaubien, beaucoup moins central, soit en mesure d'offrir un refuge à tous ces films non plus. Le Cinéma du Parc peut de son côté s'appuyer sur une clientèle fidèle, mais propose une programmation visant plutôt un public anglophone ou bilingue.

 

Absence d'équilibre

 

Dans la plupart des métropoles du monde, on trouve habituellement au centre-ville un équilibre entre les grands complexes multisalles et des salles «à l'ancienne», à dimension plus humaine. Cet équilibre a malheureusement disparu à Montréal. L'évolution démographique de la région - et les difficultés causées par les entraves à la circulation - a en outre fait en sorte que de nombreux spectateurs préféreront de loin fréquenter les complexes de banlieue, particulièrement ceux qui résident dans la couronne nord ou la Rive-Sud. Et ils iront voir les films qu'on leur propose, les mêmes que partout ailleurs.

 

D'évidence, la diversité de l'offre en souffre grandement. Voilà le grand problème auquel les distributeurs indépendants sont maintenant confrontés. Tant que le cinéma d'auteur aura besoin du prestige d'une sortie en salle pour se faire remarquer, il faudra bien un endroit de diffusion quelque part au centre-ville.

 

Le tout nouveau Quartier des spectacles aurait dû être, en principe, un endroit propice pour la création de nouvelles salles de cinéma. Or, aucun projet en ce sens n'existe. Qui veut encore du centre-ville?

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Publié le 07 décembre 2015 à 13h33 | Mis à jour à 13h33

Cinéma en salle: le centre-ville perd l'équilibre

 

Marc-André Lussier

La Presse

En excluant l'Impérial, le Cinéma du Parc et la Cinémathèque québécoise, dont les vocations sont différentes, il ne reste que trois cinémas au centre-ville de Montréal. L'effet trou de beigne?

 

Le tout nouveau Quartier des spectacles aurait dû être, en principe, un endroit propice pour la création de nouvelles salles de cinéma. Or, aucun projet en ce sens n'existe. Qui veut encore du centre-ville?

 

 

Wow, méchant constat! Quelqu’un a envoyé cette article à notre cher maire Codérix?

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Wow, méchant constat! Quelqu’un a envoyé cette article à notre cher maire Codérix?

 

En quoi le maire a rapport avec l'ouverture ou fermeture de salles qui sont du domaine de l'entreprise privée? Fascinant comment le commun des mortels peut tout imputer à un maire les aléas économiques d'une ville.

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En quoi le maire a rapport avec l'ouverture ou fermeture de salles qui sont du domaine de l'entreprise privée? Fascinant comment le commun des mortels peut tout imputer à un maire les aléas économiques d'une ville.

 

 

 

Désolé de n'être qu'un mortel commun. Ave Roccoco, morituri te salutant!

 

 

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Modifié par Nameless_1
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If you can find him, last I seen of him he was running around Paris (at our expense), how many times has the mayor of Paris visited Montreal in the last 10 years?

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If you can find him, last I seen of him he was running around Paris (at our expense), how many times has the mayor of Paris visited Montreal in the last 10 years?

How many times have we hosted major global conferences? He is the new president of Metropolis and the key spokesperson for all of the world`s major metropolitan areas. The cities are now major actors in all issues of global governance and climate change is at the top of the list.

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If you can find him, last I seen of him he was running around Paris (at our expense), how many times has the mayor of Paris visited Montreal in the last 10 years?

 

You don't like a mayor representing us outside the country? Fine. Go live in Trois-Rivières. I'm quite certain this guy doesn't spend any sacred taxpayer's money in making his city a feature on the international scene.

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Ce n'est quand même pas la faute à Denis Coderre si les salles pour le cinéma d'auteur ont de la difficulté à trouver une clientèle, et ont souvent des problèmes de distribution (comme l'a démontré l'Excentris).

 

On pourrait, bien sûr, blâmer les taxes trop élevées, c'est effectivement un problème, mais cela n'empêche pas des tonnes de commerces d'ouvrir et de fonctionner au centre-ville.

 

Le meilleur moyen de sauver le cinéma d'auteur, et les lieux de diffusion, ce serait d'intéresser les gens à ce cinéma.

 

D'ailleurs, 3 cinémas majeurs pour les gros films populaires, dans un seul arrondissement, c'est plutôt honorable. De nombreuses villes n'ont même pas un cinéma dans le centre-ville (Québec, par exemple). Le trou de beigne? Laval et son demi-million d'habitants, il y en a quoi? Deux? Avec un cinéparc?

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Ce sont surtout les écrans de 60 pouces en HD ou Ultra HD qui font une sévère compétition aux salles de cinéma.

Les nouveaux James Bond ou StarWars gagnent encore vraiment à être vus en salle. Le cinéma d'auteur est bien rendu par les télés d'aujourd'hui.

Au cinéma, s'il n'y avait pas les publicités débiles avant la présentations, ça ne nuirait pas non plus.

J'aime bien voir des films en salles et profiter d'une sortie au resto avant ou après, mais ce que je peux m'ennuyer du temps où il n'y avait que les bandes annonces des films prochainement à l'affiche avant le début de la présentation. Le sacrifice publicitaire que nous devons subir nous fait économiser combien au juste sur le prix du billet?

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