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Que reste-t-il de Je vois Mtl?


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Publié le 07 novembre 2015 à 09h00 | Mis à jour à 09h00

 

Que reste-t-il de Je vois Mtl?

 

Maxime Bergeron

La Presse

«Coup d'épée dans l'eau», «feu de paille»: les sceptiques étaient nombreux au lancement de Je vois Mtl, il y a un an. Sans faire trop de bruit, ce mouvement citoyen a produit des effets concrets dans la dernière année. Quelque 70 projets ont déjà été réalisés ou sont sur le point de l'être, et une cinquantaine d'autres sont en cours. Tour d'horizon.

 

Une oeuvre d'art de 4,5 km entre l'aéroport et le centre-ville. Un incubateur d'entreprises de plusieurs millions dans la Petite-Bourgogne. Une bibliothèque d'outils dans Villeray. Malgré le scepticisme, le mouvement citoyen Je vois Mtl a déjà généré 54 projets concrets un an après son lancement, tandis que 16 autres sont sur le point d'être achevés.

 

«C'est un énorme succès de mobilisation et de création d'un momentum», affirme Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitaine (CCMM).

 

Je vois Mtl a soulevé une vague d'enthousiasme - et plusieurs froncements de sourcils - à son lancement en novembre 2014. Alors que la métropole se remettait à peine de nombreux scandales de corruption et baignait dans une certaine morosité, BMO et la CCMM ont invité les Montréalais à soumettre des projets dans toutes les sphères d'activité. Plus de 180 ont été retenus.

 

Un an plus tard, plus de la moitié des projets sont terminés (54), en phase de tests finaux (16) ou en développement (49). Le mouvement Je vois Mtl est entre-temps devenu Je fais Mtl et s'est doté d'un bureau de suivi, dirigé par l'ancienne ministre péquiste Diane De Courcy.

 

Un accélérateur

 

Si plusieurs projets étaient déjà en gestation avant le lancement de Je vois Mtl, il leur manquait dans bien des cas une bougie d'allumage. La gestionnaire immobilière Natalie Voland, par exemple, a acheté une église désaffectée il y a quatre ans dans la Petite-Bourgogne dans le but de la transformer en incubateur de PME, un projet qui peinait à décoller.

 

«Le projet était déjà en train de se faire, mais c'était très difficile pour le changement de zonage et de vocation, parce qu'un tel projet ne s'était jamais fait avant à Montréal, explique-t-elle. Après qu'on soit rentrés dans le mouvement Je fais Mtl, ça a grandement facilité le projet. On s'est retrouvés entourés d'un paquet d'experts, eux-mêmes remplis de contacts.»

 

Après un sprint de travaux, qui s'achevait au moment de notre passage, Natalie Voland inaugurera à la mi-novembre le Salon 1861. Ce centre nouveau genre comprendra 80 espaces de travail partagé (coworking), des espaces réservés aux résidants du quartier défavorisé ainsi qu'un restaurant, des bureaux et une vaste salle de réception. L'immeuble est déjà loué à 67%.

 

Le président de la CCMM reconnaît que plusieurs dossiers étaient déjà en chantier avant Je vois Mtl. Mais il insiste pour dire que les engagements pris pendant la conférence ont constitué de véritables catalyseurs, incluant pour son propre organisme.

 

La CCMM s'était engagée à travailler avec ses partenaires pour ajouter cinq nouvelles liaisons aériennes directes vers Montréal d'ici trois ans. L'objectif a été atteint en moins d'une année, avec de nouveaux vols vers Pékin, Reykjavík, Lyon, Budapest et Marrakech, une réussite que Michel Leblanc attribue en bonne partie à Je fais Mtl.

 

«Ce qu'il fallait monter, c'est le «business case», dit-il. Ce qu'il fallait, c'était de mettre de la pression sur les décideurs et de faire en sorte qu'ils s'y engagent. Le cynisme, c'est de dire que les choses se seraient produites de toute façon. La réalité, c'est qu'à un moment donné, ça prend des gens qui décident: on va livrer un résultat, on va aller cogner à des portes, et juste ce fait-là en soi va provoquer un résultat.»

 

Combien d'investissements?

 

Il est impossible pour le moment de quantifier la valeur de tous les projets réalisés dans le cadre de Je fais Mtl. Certains ont été menés à bout de bras par des bénévoles avec un budget infime, tandis que d'autres, comme le Salon 1861, ont entraîné des investissements de plusieurs millions.

 

Le bureau de suivi, de son côté, est doté d'un budget de fonctionnement assez modeste de 270 000$ cette année. Son influence semble toutefois bien réelle. Selon nos informations, Diane De Courcy a envoyé la consigne aux fonctionnaires montréalais de se montrer «bienveillants» à l'égard des projets, un message qui semble avoir été entendu.

 

Le projet La Remise, par exemple, se butait à des refus systématiques puisque son type d'activité - une bibliothèque d'outils - n'existait pas dans les registres officiels de la Ville.

 

La jeune coopérative a finalement pu obtenir un permis d'occupation «hybride» pour s'installer dans Villeray après une intervention de Je fais Mtl auprès des fonctionnaires.

 

Pas une panacée

 

Malgré la cinquantaine de projets réalisés depuis un an, l'économie montréalaise aura besoin de beaucoup plus qu'une initiative comme Je fais Mtl pour se remettre sur les rails, croit Luc Ferrandez, chef de l'opposition officielle à l'hôtel de ville. Il estime que la métropole est aujourd'hui «en bien moins bonne posture» qu'à l'élection du maire Denis Coderre il y a deux ans, comme en témoignent le recul de la création d'entreprises et la hausse du chômage.

 

«Je fais Mtl, c'est sympathique, c'est une belle initiative, mais il n'en demeure pas moins que ce n'est pas un plan de soutien précis aux entrepreneurs, lance M. Ferrandez. C'est une sorte d'animation culturelle nécessaire pour valoriser la création d'entreprises, mais ce n'est pas un soutien précis. Et si c'en est un, c'est dans de très rares cas que ça fonctionne.»

 

Denis Coderre croit au contraire que Je fais Mtl a produit des résultats probants sur le terrain. «C'est comme un genre de catalyseur qui a provoqué plein de changements et mis plein de monde en commun», a avancé le politicien, joint pendant sa mission économique en Chine.

 

Malgré certains indicateurs économiques négatifs, la présidente du Mouvement Desjardins, Monique Leroux, estime que la situation globale s'est un peu améliorée à Montréal grâce au «momentum» actuel. Son organisation lancera bientôt le concours VIVA Mtl, dans le but de mettre en valeur des Montréalais qui s'illustrent.

 

«C'est comme n'importe quoi dans la vie, plus on est moroses, plus on est négatifs, plus ça nous amène dans un cercle vicieux de morosité, avance Mme Leroux. Au fond, VIVA Mtl, ça reprend l'affaire dans l'autre sens, pour montrer comment on peut au contraire s'encourager. Il y en a des belles choses, au-delà de tout ce qui fait souvent la une des médias.»

 

Louis Vachon, président de la Banque Nationale, juge lui aussi que l'état d'esprit général des Montréalais est «clairement meilleur» aujourd'hui. Son projet de parcours-galerie entre l'aéroport et le centre-ville contribuera à redorer l'image de la métropole auprès des visiteurs et des Montréalais, espère-t-il.

 

«On peut donner le crédit au maire Coderre, je pense qu'il a beaucoup d'initiative, dit M. Vachon. Je pense que Montréal a tous les morceaux pour réussir. Ce qu'il manque, c'est un peu de coordination.»

 

Un petit pas sera fait en ce sens avec l'annonce dans deux semaines de la création d'un nouveau comité, qui veillera au suivi de tous les projets présentés à Je fais Mtl. Cet organisme - appelé «Conseil ADN», pour «avis», «développeurs» et «novateurs» - sera présidé par Denis Coderre et réunira 15 leaders montréalais.

 

En parallèle, une dizaine de scientifiques québécois et internationaux sont en train d'élaborer un indice en vue de mesurer l'impact réel de tous ces projets et les liens entre les participants. Cet outil devrait notamment permettre de connaître le rendement sur investissement.

 

_________________________

 

Deux nouvelles conférences

 

Deux événements se tiendront d'ici deux semaines pour faire le point sur les progrès accomplis à ce jour et donner un coup de pouce aux participants de Je fais Mtl. Une première conférence se tiendra lundi à la Grande Bibliothèque et réunira 300 leaders de projets et leurs collaborateurs. Des «supporteurs-experts», comme des avocats ou des spécialistes en financement, seront attitrés à chaque projet pour en accélérer le développement. Un autre événement se tiendra le 17 novembre au Salon 1861, pour marquer formellement le premier anniversaire du mouvement. De nouveaux «engagements formels» seront pris pour mener à bien les projets qui n'ont pas encore vu le jour. Entre 400 et 500 participants sont attendus.

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Publié le 07 novembre 2015 à 09h00 | Mis à jour à 09h00

 

Je vois Mtl : sept projets à surveiller

 

Certains sont déjà achevés. D'autres, en phase d'élaboration. Voici sept projets qui se démarquent parmi les 180 déposés dans le cadre de Je vois Mtl.

 

1. Cinéma NDG

 

L'ancien Théâtre Empress, vacant depuis 1992, trône avec majesté devant le parc Notre-Dame-de-Grâce. Avec différents partenaires, dont la firme Sid Lee Architecture, la résidante du quartier Élaine Éthier propose de transformer le bâtiment en un complexe multiusage, qui inclura quatre salles de cinéma, un restaurant, des bureaux et une salle de réception. Son projet, appelé Cinéma NDG, est évalué à 13 millions de dollars. Élaine Éthier se montre confiante de pouvoir achever le projet en 2017, malgré l'état de décrépitude avancé du bâtiment. Elle salue le soutien de Je vois Mtl, qui lui a donné une visibilité «exceptionnelle». «Je pense que ça a beaucoup accéléré le projet en termes de subventions, et de l'intérêt qu'il suscite.»

 

2. Plan Montréal - Ivanhoé Cambridge

 

La filiale immobilière de la Caisse de dépôt et placement du Québec compte investir 1 milliard au centre-ville de Montréal au cours des prochaines années. Son engagement pris dans le cadre de Je vois Mtl prévoit un réaménagement complet de l'esplanade de Place Ville Marie, dont elle est propriétaire. L'élaboration des plans va bon train, explique Claude Sirois, vice-président exécutif, centres commerciaux, Amérique du Nord, chez Ivanhoé Cambridge. «Depuis l'exercice de Je vois Mtl, on a commencé à tenir plein d'activités sur l'heure du midi, comme un marché public avec des producteurs locaux et des séances de yoga. On a commencé à animer la place pour se préparer à une animation un peu plus permanente et d'un peu plus grande envergure. C'est un endroit tellement spectaculaire et fantastique.»

 

 

L'ancienne église Saint-Joseph abrite Salon 1861, qui regroupera des espaces de travail collaboratif.

 

 

3. Salon 1861

 

L'ancienne église Saint-Joseph, nichée entre des habitations à loyer modique du quartier Petite-Bourgogne, passe inaperçue au premier abord. Pourtant, à l'intérieur, ça bourdonne d'activité. Les constructeurs font un sprint final de rénovations avant l'inauguration prochaine du Salon 1861, qui regroupera des espaces de travail collaboratif (co-working) pour 80 entrepreneurs, un restaurant, une vaste salle d'événements et des bureaux. La femme d'affaires Natalie Voland et ses partenaires ont investi des millions pour mener à bien ce projet inédit dans la métropole. «On espère promouvoir la croissance des PME. On a des forces à Montréal, il est temps de les faire rayonner!» Divers partenaires, dont Vidéotron, la firme comptable Richter et la cabinet d'avocats McMillan, y tiendront

régulièrement des ateliers de formation en vue d'épauler les jeunes entrepreneurs.

 

4. Lande

 

Malgré le boom de construction des dernières années, les terrains vacants demeurent nombreux à Montréal. Mikael St-Pierre, un jeune urbaniste, a eu l'idée de lancer avec des collègues une plateforme - Lande - qui répertorie tous les terrains disponibles et aide les citoyens à se les réapproprier. Trois projets devraient voir le jour l'an prochain, dont un jardin communautaire à Rosemont et l'installation d'une oeuvre d'art dans le Centre-Sud. «Je vois Mtl, ça a permis d'avoir évidemment une attention médiatique, et ils nous ont aidés à quelques reprises au cours de l'année pour entrer en contact avec des élus et des fonctionnaires», souligne M. St-Pierre. Lande espère embaucher un employé permanent en 2016.

 

5. La Remise

 

La première «bibliothèque d'outils» du Québec a ouvert ses portes en juin dernier dans le quartier Villeray. Le cofondateur Blaise Rémillard et une petite armée de bénévoles y louent environ 900 outils à bas prix, en plus d'offrir des ateliers en menuiserie et en réparation de vélos. Je vois Mtl a fourni un soutien bien concret aux jeunes entrepreneurs, explique-t-il. «On a réussi à lever nos fonds pour démarrer, mais on s'est butés à l'obtention de permis parce qu'on a un modèle atypique. Dans les permis d'utilisation de la Ville, il n'y a pas une case pour les bibliothèques d'outils. On avait accumulé d'importants retards avant de demander l'aide de Je vois Mtl, qui nous ont obtenu un rendez-vous de plus haut niveau auprès de l'administration. Ça a beaucoup accéléré les choses.»

 

6. Viva Mtl

 

Le projet mis de l'avant par Desjardins vise d'abord et avant tout à ramener un sentiment de fierté chez les Montréalais. L'institution financière lancera en janvier prochain un vaste concours afin de mettre de l'avant les citoyens, entreprises et organismes qui se démarquent dans les différents quartiers de la métropole. «Plus la participation va être grande, mieux ça va être», dit avec enthousiasme Monique Leroux, la grande patronne de Desjardins. Une camionnette électrique aux couleurs du concours Viva Mtl sillonnera les rues de Montréal tout au long de 2016 pour faire la promotion du projet. Les lauréats se verront remettre une bourse en 2017, dans le cadre des festivités du 375e anniversaire de la ville.

 

7. Parcours artistique aéroport/centre-ville

 

Du béton gris et des cônes orange: voilà ce qui attend les visiteurs à leur sortie de l'aéroport Montréal-Trudeau. Une première impression assez «atroce», dit sans détour Louis Vachon, président de la Banque Nationale. Pour mieux refléter la nature créative de Montréal, son institution érigera la plus longue oeuvre d'art du monde, qui recouvrira un mur antibruit de 4,5 kilomètres entre l'aéroport et le centre-ville. Le projet de 3 millions de dollars est chapeauté par le Musée d'art contemporain de Montréal. Le concept final - qui prévoit aussi une oeuvre géante à l'intérieur de l'aéroport - sera choisi à la mi-décembre. Google assurera le volet interactif du projet. «On veut arriver avec quelque chose qui va refléter Montréal, résume Louis Vachon. C'est quoi, Montréal? C'est la culture, l'innovation.»

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