Coopérative de solidarité Fusion verte

[Unwind]

Pourtant les coops ne sont pas des HLM, on y acceptent des gens de la classe moyenne qui paient un loyer en conséquence. Il y a vraiment des gens de tous les milieux qui mettent en commun leurs intérêts et savoir-faire pour partir une formule coopérative. Certaines visent même un type de clientèle en particulier, donc rien à voir avec les gens de l'assistance sociale, qui ont tout mon respect, en passant.

 

Ma critique qui est davantage une observation, vient du fait que je trouve peu d'audace ou de créativité dans le design de ces immeubles et je déplore justement la pauvreté du style en général.

 

Ce sont les GRT (Groupes de ressources techniques) qui sont mandatés selon la Loi sur la coopératives pour «accompagner» les membres du conseil d'administration d'une nouvelle coop dans toutes les phases du chantier, de l'arpentage au choix des matériaux, en passant par la volumétrie et la charpente.

 

http://agrtq.qc.ca/lagrtq/les-grt/

 

Les membres fondateurs d'une coop d'habitation n'ont généralement aucune expérience de la construction et s'en remettent presque toujours à l'expérience des GRT, qui sont un peu des fonctionnaires/bureaucrates déguisés en organismes communautaires.

 

Les administrateurs sont les seuls autorisés à signer les contrats, mais comme il s'agit de décisions importantes, on préfère se backer en se disant que si jamais tel truc dégénère, on s'en était remis aux bons conseils du GRT - et généralement on documente la chose juste au cas.

 

Les GRT sont de vieilles structures avec des habitudes de travail qui se sont peut-être un peu trop enracinées, souvent avec les mêmes partenaires privées, depuis des années.

 

Y aurait sûrement un moule à casser soit au niveau des GRT même, soit dans la relation et les pouvoirs entre les différents niveaux, mais redonner davantage d'autonomie aux conseils d'administration des coops permettrait sûrement plus de créativité.

 

Bref, faudrait réfléchir aux manières de faire.

[acpnc]

Merci Unwind pour ce judicieux éclairage qui nous permet de mieux comprendre le phénomène architectural des coopératives de logements. Quand on regarde de plus près, on comprend que rien n'est le fruit du hasard et que tout s'explique à la lumière de certains faits. Reste à voir qui ou quel organisme pourrait insuffler un peu plus de dynamisme et de créativité dans l'élaboration de ces projets d'immeubles à logements particuliers.

 

A mon avis les arrondissements pourraient peser plus lourd sur la facture extérieure et le design de ces logements sociaux, afin d'éviter justement qu'ils ne détonnent automatiquement dans le paysage urbain. En réalité c'est toute la politique municipale qui est à revoir, dans le but de rehausser la qualité architecturale générale des constructions nouvelles à Montréal. Il faudrait vraiment prendre conscience que l'on construit aujourd'hui la ville de demain et que l'on façonne de manière pérenne l'image de la cité avec laquelle il faudra vivre longtemps.

 

Je rêve au jour où les gens et les gouvernements comprendront que la beauté et l'aménagement urbain de qualité font partie intrinsèque de l'économie et du succès d'une ville. Ils ont indéniablement un effet d'attrait et de rétention de populations résidentes qui font que les citoyens s'attachent à leur milieu. Ils sont alors plus naturellement enclin à consommer et se divertir sur place et même à investir pour améliorer leur propriété. Ce qui soutient la demande pour le quartier concerné, qui gagne de surcroit de la valeur foncière.

 

A l'autre bout de l'équation cela favorise directement le tourisme, puisqu'un visiteur est susceptible de rester plus longtemps, et même revenir, dans une ville qu'il trouvera agréable sur le plan esthétique.

[Étienne MC]

Projet terminé. Photos : Groupe Module.