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Construire des immeubles en hauteur en bois


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"Je pense que si l'on veux donner des emplois au Québec et être plus écologique, on devrais promouvoir ce genre de construction"

Ouin, surtout si ça nous permet de trouver des débouchés supplémentaires pour notre bois d'œuvre, au lieu de les vendre à perte (pour compenser les droits abusifs) à notre voisin "bully" du sud.

Il devrait y avoir un incitatif fiscal/financier pour encourager ce type de construction en bois. (En utilisant l’enveloppe $ d'aide prévue pour le secteur du bois d’œuvre?)

 

 

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Justement le bois est compétitif avec le béton, ce serait d'ailleurs un merveilleux débouché pour le bois d'oeuvre local, en plus de créer beaucoup d'emplois dans la transformation. Avec du bois d'ingéniérie https://www.afsq.org/education_/docs/Fiches_atelier_bois/Atelier_prop_bois_9.pdf on obtient justement de la valeur ajoutée qui rapporte beaucoup plus que la vente ou l'exportation de simples 2x4 etc. 

On pourrait justement créer une partie de ces précieux emplois en région, là où se fait déjà la récolte. En plus sur le plan écologique on y gagnera (en captage de CO2) en utilisant davantage ce matériau en construction résidentielle et commerciale. Ce pourrait aussi être un intéressant débouché pour l'exportation outre-mer à partir de nos ports sur le St-Laurent, un secteur où il y a de la place pour une plus grande expansion.

D'ailleurs je ne comprends pourquoi le Québec n'a pas un plan industriel de la même nature que le Plan Nord ou le Plan Maritime? Pendant qu'on se fait varloper par les américains dans le dossier du bois d'oeuvre, on se croise les bras en négligeant les autres avenues qui s'offrent à nous. Il est grandement temps qu'on se réveille, nous avons une ressource abondante et grandement distribuée sur tout le territoire.

Qu'attendons-nous alors pour développer une politique de gestion vraiment efficace et dynamique, en accord avec le développement durable? Avec le bois transformé, on pourrait potentiellement créer plus de revenus que les mines, sans pour autant avoir à dépenser une fortune en infrastructures lointaines. 

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  • 2 semaines plus tard...
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(Québec) Le bois a passé le test du feu. Au terme d'un processus d'approbation de 18 mois, la Régie du bâtiment du Québec a accepté que soit érigée, sur le bord de la rivière Saint-Charles, à Québec, la «tour à condos en bois la plus haute en Amérique». À ce jour, du moins. Elle comptera 13 étages et mesurera 41 mètres de hauteur, en vertu d'une «dérogation mineure» au règlement de zonage qui permettait 40 mètres.

Le promoteur George Blouin, de Synchro Immobilier, n'en démord pas : face aux flammes, le bois est plus sécuritaire que l'acier et le béton. Nordic Structures Bois, l'entreprise de Chibougamau qui fabrique ces panneaux de bois lamellé-croisé, a investi beaucoup d'argent dans les tests en laboratoire et les expériences depuis 2012. 

George Blouin a invité Le Soleil pour une visite du chantier avant que la structure de bois ne soit recouverte, selon une exigence de la Régie du bâtiment. À l'intérieur, ce sera du gypse. À l'extérieur, de la maçonnerie aux niveaux inférieurs, et de l'aluminium et de l'acier aux étages supérieurs. 

Pourquoi alors mettre tant d'efforts à développer ces panneaux de bois massif s'ils sont camouflés au final? À cause du «sol de sable» propre à la proximité de la rivière, explique George Blouin. «Si on avait construit en béton, on n'aurait pas pu avoir plus que six étages», affirme-t-il. Le promoteur voulait de la hauteur et de la légèreté, sans mouvement ni tassement du sol. Le bois s'est donc imposé pour cette tour destinée à devenir une signature du quartier, à cheval entre Limoilou et Saint-Roch. 

 

L'édifice repose sur un radier, soit une dalle de béton de trois pieds d'épaisseur qui fait deux fois la superficie du bâtiment. «Tout ce qu'on a enlevé en creusant a le même poids que le bâtiment avec les meubles et les occupants», mentionne Georges Blouin pour illustrer la relative légèreté d'Origine. Les premiers condos seront livrés cet automne. Le prix de départ est de 200 000 $. 

Coût du projet : 30 millions $

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  • 9 mois plus tard...

De l’alchimie moderne rend le bois aussi fort que l’acier

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1084156/bois-plus-fort-acier-metal-alliage-titane-chimie-materiau-construction

Publié le vendredi 16 février 2018 à 14 h 25 Mis à jour à 6 h 03
Une forêt au crépuscule
Une forêt au crépuscule Photo : Radio-Canada/Denis Babin

 

Des chercheurs ont réussi à créer du bois plus fort que l'acier ou d'autres alliages de titane. Le nouveau composé pourrait même arrêter des projectiles d'armes à feu. Ce bois ne vient pas d'une nouvelle variété d'arbres, mais plutôt de procédés chimiques développés par une équipe de chercheurs de l'Université du Maryland.

Un texte de Renaud Manuguerra-Gagné

Le bois est un matériau essentiel en construction. Toutefois, son manque de résistance, comparativement à certains métaux ou plastiques, en fait souvent un mauvais candidat pour la fabrication de plusieurs éléments clés du monde moderne, comme certains véhicules ou les gratte-ciel.

Plusieurs industries ont déjà réussi à renforcer du bois en le comprimant pour augmenter sa densité. Le procédé pourrait toutefois être amélioré, tant pour la solidité du bois que pour sa résistance à l’humidité.

Une des difficultés actuelles se trouve dans la présence de deux polymères : la lignine et l’hémicellulose. Ces derniers sont essentiels aux plantes et leur donnent leur rigidité, tant au niveau des vaisseaux qui laissent passer la sève qu’au niveau de leur paroi cellulaire. Toutefois, ils empêchent aussi les méthodes actuelles de renforcement du bois d’atteindre leur plein potentiel.

La chimie en renfort

Les chercheurs ont réussi à éliminer ces obstacles en deux étapes simples. D’abord, ils ont fait bouillir le bois dans une solution de produits chimiques qui dissolvent les polymères.

Ce procédé est semblable à celui que l’on utilise au début de la production de la pâte à papier. Toutefois, avec cette nouvelle méthode, les composants rigides ne sont pas complètement éliminés, pour éviter de rendre le bois friable.

La deuxième étape est une autre forme de chimie. Il faut comprimer le bois pour écraser tous les espaces libérés jusqu’à ce que la poutre ait atteint un cinquième de son épaisseur initiale.

L’absence de lignine et la chaleur vont favoriser la formation de nouvelles liaisons chimiques entre les atomes. C’est ce qui permet d’obtenir un produit final trois fois plus dense que du bois normal et aussi résistant que plusieurs alliages de métaux, mais en même temps beaucoup plus léger que ces derniers.

Pour montrer à quel point ils croyaient en leur nouveau matériau, les chercheurs ont testé sa résistance face au tir de projectiles d’armes à feu.

Lors de leur expérience, un assemblage de cinq couches de ce bois, un peu comme du contreplaqué, a arrêté le projectile, tandis qu’un contreplaqué normal a été pulvérisé.

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Cette vidéo mise en ligne par la revue Nature montre la résistance du bois naturel (en haut) et du nouveau matériau (en bas) soumis à un tir de projectile.

Plus important encore, le procédé réduit aussi considérablement la sensibilité du bois à l’humidité.

Vu la différence importante du prix du bois par rapport à d’autres matériaux résistants, comme la fibre de carbone, les chercheurs croient que leur méthode pourrait permettre de réduire les coûts de fabrication de véhicules ou de structures urbaines sans en diminuer la sécurité.

Ce renforcement pourrait aussi permettre d’ouvrir à l’exploitation forestière d’autres espèces d’arbres et de diminuer les pressions sur certains écosystèmes privilégiés par l’industrie.

L’équipe de chercheurs n’a pas l’intention de s’arrêter là et aimerait développer d’autres propriétés au bois, telles que la transparence ou la conduction d’électricité.

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C'est vraiment très enthousiasmant comme avancée. J'ai moi-même connu un chimiste qui avait travaillé sur le développement de cellulose synthétique en espérant parvenir à créer un polymère ultrarésistant. Même si la polymérisation de la cellulose a été réussie (voir cette revue), le super-matériau tant désiré ne s'est semble-t-il jamais concrétisé. C'est le fun de voir que l'approche inverse (partir de la cellulose déjà polymérisée dans le bois, la purifier un peu puis la compacter pour maximiser ses interactions intermoléculaires) a été plus fructueuse.

Voici quelques figures tirées de l'article de Nature.

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a, b et c: bois naturel. d, e et f: bois densifié. b et e: coupe perpendiculaire. c et f: coupe longitudinale.

 

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Le bois laminé "X-Y-X-Y-X" est fait d'une alternance de couches densifiées tournées de 90°.

© 2018 Macmillan Publishers Limited, part of Springer Nature. All rights reserved.

Modifié par Lake
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https://www.theguardian.com/cities/2018/feb/16/plyscraper-city-tokyo-tower-wood-w350

Plyscraper city: Tokyo to build 350m tower made of wood

The $5.6bn cost of the 70-storey W350 Project is expected to be twice that of a conventional building

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The W350 tower will be mostly wood, and 10% steel. Photograph: Sumitomo Forestry Co

 

A skyscraper set to be built in Tokyo will become the world’s tallest to be made of wood.

The Japanese wood products company Sumitomo Forestry Co is proposing to build a 350 metre (1,148ft), 70-floor tower to commemorate its 350th anniversary in 2041.

Japan’s government has long advertised the advantages of wooden buildings, and in 2010 passed a law requiring it be used for all public buildings of three stories or fewer.

Sumitomo Forestry said the new building, known as the W350 Project, was an example of “urban development that is kind for humans”, with more high-rise architecture made of wood and covered with greenery “making over cities as forests”.

The new building will be predominantly wooden, with just 10% steel. Its internal framework of columns, beams and braces – made of a hybrid of the two materials – will take account of Japan’s high rate of seismic activity. The Tokyo-based architecture firm Nikken Sekkei contributed to the design.

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A render of the interior of the W350 tower. Photograph: Sumitomo Forestry Co

 

The interior structure, with 455,000 sq m of floor space, will be made entirely of wood. Renderings show light-filled apartments, offices and shops.

Balconies on all four sides of the building’s exterior will facilitate the spread of greenery from the ground to the top floors, contributing to urban biodiversity. It is estimated that it will take 185,000 cubic metres of wood to complete the entire structure.

The total construction costs are expected to be approximately ¥600bn (£4.02bn), almost double that of a conventional high-rise building. But Sumitomo Forestry Co said in a press release the total would probably be brought down by technological advances between now and the 2041 scheduled completion date.

Around the world wooden skyscrapers are reaching higher. At 244m (800ft), the 80-storey River Beech Tower on the bank of the Chicago River is among the tallest of those proposed.

A 53m (174ft) student residence in Vancouver, completed at the end of last year, is reportedly the tallest timber skyscraper in the world, though it is unlikely to hold on to the title for long.

 

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Cette tour gigantesque montre qu'il y a des débouchés intéressants du côté de l'industrie du bois usiné et d'ingénierie. Des mécanos géants qui remplacent les poutres d'acier et qui peuvent même avoir un effet positif sur le bilan CO2 de la planète. Il y a donc de ce côté un formidable potentiel en recherche et développement pour nos entreprises locales. Ce qui pourrait améliorer considérablement notre bilan exportations étrangères avec des produits transformés à grande valeur ajoutée, créateurs d'emplois notamment en région.

Le bois est une de nos richesses naturelles abondantes, mais il contribue peu à la diversité économique parce qu'on le vend en grande partie après seulement une première transformation. Bien sûr des efforts sont faits pour développer d'autres créneaux, mais l'industrie évolue lentement et sans direction vraiment apparente.

Les hésitations dans l'industrie de la construction pourrait éventuellement faire place à un engouement si le succès suit les réalisations actuelles. Ici le Québec est grandement favorisé s'il veut se positionner parmi les chefs de file. Non seulement la ressource est abondante, elle est aussi renouvelable.

En plus toutes les régions le long du fleuve pourraient contribuer, puisque les arrières-pays sont riches en matière ligneuse et qu'ils pourraient profiter de ports fluviaux, limitant les coûts de transports vers l'étranger. Un atout majeur dans la stratégie maritime du gouvernement québécois et un acteur important dans le développement régional, qui pourrait notamment contribuer à la croissance démographique des régions.

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  • 4 semaines plus tard...

Le bois remplace lentement l'acier

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1089271/strategie-utilisation-boisconstruction-10-ans

Publié aujourd'hui à 5 h 54 Mis à jour il y a 6 minutes
Structure de bois dans un immeuble industriel de Québec.
Un immeuble du parc industriel de Québec utilisant une structure de bois. Photo : Radio-Canada/Dominic Brassard
 

Il y aura 10 ans en mai, le gouvernement du Québec lançait sa stratégie d'utilisation du bois dans la construction pour tenter de relancer l'industrie forestière en crise. Ce projet, piloté par l'ex-ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, prévoyait tripler la consommation de bois dans la construction, où le béton et l'acier dominent. Dix ans plus tard, les parts de marché du bois augmentent, mais certains acteurs de l'industrie croient que le Québec peut faire mieux.

Un texte de Dominic Brassard, journaliste à l'émission Le 15-18

Entre 2006 et 2016, les parts de marché du bois dans la construction sont passées de 15 % à 28 %, selon une enquête réalisée pour le Centre d'expertise sur la construction commerciale en bois (Cecobois). Son directeur, Gérald Beaulieu, en est convaincu : ce matériau s'impose de plus en plus dans la construction au Québec.

« Il y a plus de 40 % des architectes qui ont l'intention, dans la prochaine année ou dans les prochaines années, d'utiliser du bois », explique-t-il.

Pour le ministre québécois des Forêts, Luc Blanchette, les efforts déployés par le gouvernement du Québec et par l'industrie du bois ont permis « toute une évolution » en ce qui a trait à l'utilisation du bois dans la construction. Selon lui, l'activité économique générée par cette stratégie gouvernementale n'est pas négligeable.

« Le bois, c'est dans les 17 régions administratives du Québec et ça crée ou ça maintient des emplois », précise-t-il.

Luc Blanchette, ministre québécois des Forêts, de la Faune et des Parcs.
Le ministre québécois des Forêts, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette, croit qu'on assiste à une mobilisation dans la province pour favoriser l'utilisation du bois dans la construction. Photo : Radio-Canada/Dominic Brassard

L'ancien président du Conseil de l'industrie forestière du Québec, Guy Chevrette, pense pour sa part que la stratégie gouvernementale n'a été qu'une opération de relations publiques. « J'appelle ça des suçons électoraux, moi », lance-t-il.

À son avis, la stratégie d'utilisation du bois dans la construction et la charte du bois qui a suivi demeurent incomplètes. Guy Chevrette aurait souhaité que le gouvernement recoure à des mesures plus agressives pour inciter les constructeurs à utiliser du bois : « Ils auraient pu mettre une taxe moins forte, par exemple », juge-t-il.

Le porte-parole de Chantiers Chibougamau, Frédéric Verreault, ne souhaite pas « lancer la pierre » sur le gouvernement, puisqu'il considère que « la politique de 2008 a permis d'ouvrir les yeux sur le potentiel [du bois dans la construction] ». Mais il déplore l'absence d'obligation pour les ministères et les organismes gouvernementaux à utiliser plus de bois dans leurs bâtiments en construction.

Frédéric Verreault, porte-parole de Chantiers Chibougameau et de Nordic Structures.
Les entreprises Chantiers Chibougameau et Nordic Structures font partie des entreprises québécoises pionnières dans la fabrication de bois de construction. Photo : Radio-Canada/Dominic Brassard

« Il y a plein d'infrastructures qui sont développées à partir de fonds publics, et il n'est jamais question de les construire en bois », constate Frédéric Verreault. Selon lui, le secteur privé porte une bonne partie du développement de cette filière.

On a fait plus de 2000 projets en bois massif depuis une dizaine d'années. Et la très vaste majorité de ces projets-là ont été portés par des promoteurs privés.

Frédéric Verreault, Chantiers Chibougamau

Le ministre québécois des Forêts, Luc Blanchette, ne partage pas cet avis. Selon lui, les ministères et les organismes gouvernementaux fournissent leur part d'efforts. Il souhaite les inciter, sans les forcer, à intégrer le bois dans leurs bâtiments en construction.

« Il faut que ce soit volontaire. Nous, on a un comité auquel participent une dizaine de ministères et d'organismes du gouvernement » pour favoriser l'utilisation du bois, explique M. Blanchette. Il ajoute que les membres de ce comité « ont une reddition de comptes à faire », ce qui se traduit par une augmentation de l'utilisation de ce matériau dans les bâtiments publics.

Du bois résistant au feu?

L'utilisation du bois en construction a bien évolué. La fabrication de poutres en bois lamellé-collé ou lamellé-croisé ouvre de nouvelles perspectives, permettant de construire des immeubles de plusieurs étages.

Section d'une poutre en bois lamellé-croisé.
Bois lamellé-croisé utilisé pour la construction d'immeubles en hauteur. Photo : Radio-Canada/Dominic Brassard

Frédéric Verreault n'en démord pas : le bois lamellé-collé ou lamellé-croisé est bien plus sécuritaire qu'on ne le croit en ce qui a trait à sa résistance au feu. L'entreprise, qui conçoit et fabrique des structures de bois, a d'ailleurs réalisé des tests à cet effet. « On a simulé des feux durant 2 heures », affirme le porte-parole de Chantiers Chibougamau.

« Et au terme de deux heures d'incendie massif avec des accélérants, la structure préservait son intégrité et sa stabilité », dit-il.

C'est aussi ce que confirme Sylvain Gagnon, gestionnaire de recherche en construction chez FPInnovations, une organisation qui étudie notamment les produits de construction en bois. Il rappelle que « les normes établies pour le bois sont les mêmes que [pour] l'acier et le béton ». Selon lui, il est tout à fait plausible que des immeubles de 18 étages soient construits en bois au Québec d'ici quelques années.

Mais à l'heure actuelle, le code du bâtiment est plus restrictif. Il permet de construire des immeubles de 6 étages en bois, mais les constructeurs peuvent obtenir des autorisations pour atteindre 12 étages.

Habiter une tour en bois

En plein coeur du quartier Griffintown à Montréal, le projet domiciliaire Arbora pourrait devenir le plus gros du monde, en superficie, à être construit grâce à une structure de bois. Le futur immeuble fera 8 étages, pour un total de 450 logements. Le promoteur, Sotramont, s'apprête ainsi à mener à terme son 4e projet domiciliaire en bois.

Le vice-président construction chez Sotramont, Guy St-Jacques, affirme que ce projet est stimulant pour son équipe. « Après 40 ans de métier, des défis, on essaie d'en avoir d'autres », dit-il.

Guy St-Jacques ajoute que le choix du bois comme matériau de base est aussi un argument de vente auprès de la clientèle. « Dans le contexte de Griffintown, nous étions les seuls à faire du bois, explique-t-il. Avec tout ce qui se passe ici et qui se construit en béton, il y avait un côté compétitif qui nous animait. »

Guye St-Jacques est le vice-président construction chez Sotramont, entreprise à l'origine d'Arbora.
Le projet Arbora à Montréal prévoit la construction de 450 logements sur 8 étages, grâce à une structure de bois massif. Photo : Radio-Canada/Dominic Brassard

Le constructeur souligne que le public doit être rassuré quant à l'utilisation de ce matériau dans des constructions d'une telle ampleur. Il a d'ailleurs aménagé une salle de formation pour bien expliquer aux clients les bienfaits du bois, tout en répondant à leurs questions sur la sécurité du matériau « pour qu'ils aient confiance au produit ».

Des ouvriers et professionnels à former

Cette salle est aussi utilisée pour former les ouvriers qui construisent le complexe. « La méconnaissance du bois fait que les gens ont peur, explique Guy St-Jacques. Pour eux, [travailler avec le bois], c'est comme un changement. » D'après lui, les ouvriers sont souvent habitués à travailler avec le béton et l'acier, mais peu avec le bois dans des bâtiments d'une telle hauteur.

C'est aussi un constat que fait le directeur de Cecobois, Gérald Beaulieu. « Il y a encore beaucoup de travail à faire pour la formation des ouvriers. Vous savez, construire une maison et construire un immeuble de 6 étages en ossature légère, ce n'est absolument pas le même défi », note-t-il.

Gérald Beaulieu, ingénieur et directeur du Centre d’expertise sur la construction commerciale en bois.
L'organisme Cecobois (Centre d’expertise sur la construction commerciale en bois) estime que les parts de marché du bois sont passées de 15 % à 28 % en 10 ans. Photo : Radio-Canada/Dominic Brassard

Gérald Beaulieu ajoute que la formation des architectes et des ingénieurs doit aussi être améliorée. Bon nombre d'entre eux se spécialisent dans le béton et l'acier, ce qui représente un certain frein au développement du bois.

Il est anormal qu'en 2018, on n'ait pas rendu le cours Structures en bois obligatoire dans toutes les universités, et que les universités enseignent encore seulement l'acier et le béton, alors que le bois est optionnel.

Gérald Beaulieu, Cecobois

Gérald Beaulieu croit que c'est le prochain défi à relever. « Donnez-nous du temps : il y a des progrès significatifs qui ont été faits, et je suis sûr que la communauté des professionnels de la construction veut utiliser davantage de bois au Québec. C'est le message qu'ils nous envoient et c'est ce qu'on voit sur le terrain », affirme-t-il.

Le ministre québécois des Forêts, Luc Blanchette, reconnaît qu'il reste encore du travail à faire en ce qui a trait à la formation des professionnels, même si des gestes concrets ont déjà été posés en ce sens par le gouvernement.

Par ailleurs, à son avis, la construction actuelle d'immeubles en bois, comme des gymnases, des bibliothèques et des écoles, permettra de populariser ce matériau et de créer un effet d'entraînement.

Aux dires de Luc Blanchette, « on se trouve à [donner] du bonheur grâce au bois, à rendre plus attrayants les logements et, en plus, on crée de la richesse en prenant soin de notre environnement! ».

 
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