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http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/410545/des-pics-anti-itinerants-a-montreal

 

Des « pics » anti-itinérants à Montréal

Bien que marginal, le phénomène inquiète les groupes communautaires

10 juin 2014 |Mélanie Loisel | Actualités en société

 

 

Le magasin Archambault situé au coin des rues Sainte-Catherine et Berri a installé un dispositif de deux rangées de pics le long de la vitrine de sa librairie montréalaise.

Photo : Pedro Ruiz - Le Devoir

Le magasin Archambault situé au coin des rues Sainte-Catherine et Berri a installé un dispositif de deux rangées de pics le long de la vitrine de sa librairie montréalaise.

Des photos de « pointes anti-itinérants » soulèvent tout un tollé depuis quelques jours à Londres, mais Montréal n’est pas en reste. Bien que le phénomène soit encore marginal, des groupes communautaires oeuvrant au centre-ville ont confirmé au Devoir qu’au moins un commerce et quelques propriétaires d’immeubles résidentiels ont installé des « pics » sur le bord de leur vitrine ou de leur terrain pour empêcher les sans-abri ou tout autre flâneur indésirable de s’y installer.

 

Depuis quelque temps déjà, et ce, dans la plus grande discrétion, le magasin Archambault situé au coin des rues Sainte-Catherine et Berri a installé un dispositif de « pics » de deux rangéesle long de la vitrine de sa librairie. Il est impossible non seulement pour un sans-abri de s’y allonger, mais aussi pour quiconque de s’y asseoir quelques minutes.

 

Malgré les tentatives du Devoir d’obtenir plus de renseignements, aucun représentant officiel chez Archambault n’a voulu faire de commentaires. À l’intérieur du magasin, lundi après-midi, une employée a par contre laissé tomber : « On s’en doute [du motif de ces installations]. »

 

À quelques pas du parc Émilie-Gamelin, près du métro Berri-UQAM, de nombreux sans-abri et marginaux traînent dans les environs. Une travailleuse de rue, qui a accepté d’accompagner Le Devoir mais qui ne peut être nommée, a été outrée de voir ce dispositif. « C’est le genre de mesure qu’on prend pour éviter que les pigeons s’installent sur les édifices et, là, on fait la même chose pour éviter d’avoir des êtres humains », a-t-elle déploré.

 

Le directeur général du groupe L’Itinéraire, Serge Lareault, est conscient que la présence de sans-abri peut être problématique dans ce coin, mais il prend bien soin de ne pas jeter trop rapidement la pierre aux commerçants. « Depuis cinq ans, on voit toutes sortes de petites mesures qui sont prises pour éviter que les sans-abri puissent dormir devant les commerces ou sur le bord des vitrines. On ne peut pas blâmer les commerçants de vouloir protéger leurs biens, mais en même temps, il faut bien que les gens de la rue puissent dormir quelque part », dit-il.

 

Après avoir vu les photos des pointes installées devant un immeuble luxueux et sous un viaduc à Londres, M. Lareault espère que ce type de mesures, qualifiées « d’indécentes », ne prendra pas d’ampleur à Montréal. Avec la construction d’immeubles résidentiels dans le centre-ville, il craint que des mesures dissuasives soient prises pour faire fuir les sans-abri au lieu de trouver des solutions pour freiner la hausse de l’itinérance.

 

Inadmissible, dit Projet Montréal

 

La conseillère de l’arrondissement Ville-Marie pour Projet Montréal, Valérie Plante, affirme que des questions seront posées pour éviter que ces dispositifs ne « prennent pas d’expansion » dans la métropole. « On va en discuter parce qu’on juge que c’est inadmissible d’utiliser de telles techniques, qui sont dégradantes », indique-t-elle.

 

Lundi à Londres, le maire de la ville, Boris Johnson, a d’ailleurs exigé que les pointes qui ont tant suscité de réactions sur les réseaux sociaux soient immédiatement retirées. Il a écrit sur Twitter qu’elles étaient « laides, contre-productives et stupides ».

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Membres prolifiques

Voilà pourquoi on est gagnants collectivement à investir dans des programmes de réinsertion pour les poqués de la rue. Sinon, on se retrouve avec des commerçants qui dépensent de l'argent pour ces trucs (qui peut les blâmer, en effet. Moi je peux comprendre leur écoeurement), des rues qui s'enlaidissent à mort avec ces horreurs esthétiques. On perd vite le contrôle. La ville va devoir légiférer, les gros méchants législateurs, bla-bla-bla. Pis en plus, on déneige ça comment l'hiver? Ouache.

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I think Archambault deserves a break here. Their employees have endured so much bullshit over the years. So many drug dealers around. I avoid the area completely personally.

 

 

I completely agree with you. I don't blame Archambault for this.

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Qui est le cave de journaliste qui a appelé ça "pic à itinérants"?

 

Ça aurait pu être des pics anti flâneurs / punks / pushers qui entrave la façade d'un commerce.

 

Pauvre Achambault, ils ne méritent pas ça.

 

Si la ville continue son laisser aller de ce quadrilatère, tout les locaux seront à louer/vacant...

 

 

(ces pics semblent être sur le terrain privé, pas sur le trottoir de Codère....)

Modifié par YUL
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Moi je les aurais mis en hauteur, collés sur le mur, pointés vers la rue, pis une pancarte pour annoncer que c'est des pics anti-itinérants.

Moi, je veux pas les voir. Moi.

 

Si moi je ne les vois plus, le problème n'existe plus. Parfait de même.

 

 

C'est pas tant les pics qui m'exaspèrent (qui sont plutôt une réponse "privée" à une problème beaucoup plus large sur lequel on ne veut pas trop se pencher), mais plutôt les commentaires que cette nouvelle a pu susciter sur les internets.

Modifié par UrbMtl
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On aurait pu installer des boites à fleurs le long du mur et on aurait eu le même résultat, mais sans faire de vagues. Ou un arrangement esthétique quelconque, à la fois créatif et fonctionnel. Il ne faut pas oublier non plus que si quelqu'un se blesse à cause d'une installation qui pourrait être dangereuse, ce pourrait coûter cher en assurance.

 

Il est vrai qu'il y a beaucoup d'itinérance dans le coin, mais c'est aussi dans ce secteur que sont installés les services qui s'adressent principalement à cette clientèle. N'oublions pas non plus que ces gens sont un reflet d'une partie de nos échecs sur la plan de l'intégration sociale. Un produit de la désinstitutionnalisation qui fait que l'État s'est déresponsabilisé en partie de l'encadrement des plus démunis psychologiquement. S'ajoutent à ce groupe, des marginaux, des consommateurs de produits illicites et une petite faune de délinquants qui s'emparent de l'espace public, en faisant malheureusement fuir une partie des passants.

 

Le problème n'est pas simple et on le retrouve un peu partout dans les grandes villes. La question s'adresse donc à tout le monde: que faire de ces personnes désoeuvrées et souffrantes qui errent dans la ville? Comment les aider à se reprendre en main, pour ceux pour qui c'est possible, et encadrer les autres dans des milieux plus adaptés à leur condition? Il y a un choix de société à faire ici, mais malheureusement personne ne veut mettre le budget pour le régler. Alors on déplace les gens, on les disperse momentanément, mais ils reviennent toujours puisqu'ils n'ont nulle part où aller le jour.

 

Nous nous trouvons en conséquence dans un cercle vicieux qui se répète indéfiniment, et qui en bout de ligne coûte probablement plus cher à gérer, si on additionne toutes les enveloppes de services divers nécessaires à son roulement, dont bien sûr l'incontournable sécurité policière. Ces pics sont en réalité la réponse exaspérée de deux mondes dont l'incompatibilité n'est plus à démontrer. D'un côté des valeurs matérielles et la société de consommation, qui anesthésient une partie de notre compassion. Et de l'autre, des valeurs humaines qui étaient en partie prises en charge par les groupes religieux, qu'on a voulu remplacer par un état providence, mais anonyme.

 

La réponse se trouve nécessairement dans une approche plus engagée et plus personnalisée, que ce que nous offrons aujourd'hui. Comme on ne peut pas ressusciter le monde ancien. On devra alors en réinventer un autre, qui nous aidera à retrouver l'équilibre qui prévalait avant l'arrivée de ce phénomène sociologique. Mais l'admission du problème ne suffit pas pour le solutionner, encore faut-il une volonté réelle pour le faire, et ici ce n'est pas gagné.

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