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B&C Appartements – 9 étages


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Je le surestime parce que justement, je considère qu'il est sous-estimé des autres. Les règlementations sont fautives, les matériaux de construction ou de remplacement sont mal jugés, et il en résulte évidemment un appauvrissement du contexte urbain.

 

On n'a qu'à regarder ce qui s'est construit autour du Club Mount Stephen, un hôtel avec de larges murs aveugles à qui on a donné un motif avec des panneaux douteux et des petites lames de métal réfléchissants pour faire oublier que c'était de la merde. On se retourne la tête et on a le magasin Ogilvy inauguré en 1866, qui a une énorme fenestration utilisant toutes les prouesses de la technologie de son époque pour faire du beau et du bon. Comment peut-on accepter qu'une ville qui suce des sommes énormes en taxes ne puisse protéger et mettre d'avant des mécanismes rigoureux de promotion de la qualité.

 

Qu'est-ce qu'on a comme rampart à part les municipalités pour protéger les acquis et empêcher la laideur et l'impermanence du bâti?

 

J'ajouterais un commentaire pour résumer un peu la situation. Ceux qui voudraient plus d'interventions de la part de la Ville, devront alors s'attendre à des délais supplémentaires dans l'émission de permis. Donc un ralentissement du processus que plusieurs trouvent déjà trop long. Rappelons-nous que ce sont les promoteurs qui proposent et les différents comités de la Ville qui disposent, bien que de manière assez limitée dans plusieurs cas.

 

Je crois personnellement que l'origine du problème vient surtout du laxisme et de l'indifférence d'une bonne partie de la population. J'inclus ici les promoteurs dans ce même esprit, puisqu'ils savent qu'ils ont de grandes chances de pousser un projet médiocre et réussir à le vendre avec profit quand même. C'est manifestement notre société de consommation qui dicte l'impermanence des choses et le bâtiment n'y échappe pas. D'ailleurs beaucoup achètent dans le but de revendre, ils migrent ainsi d'un endroit à l'autre sans développer un véritable attachement. Qu'importe alors l'esthétique des lieux, qui devient secondaire à leurs yeux, pourvu qu'il y ait une demande pour la revente.

 

On tire alors vers le bas la qualité et l'apparence des nouvelles constructions, dans une sorte d'indolence généralisée et une apathie qui n'augurent rien de bon pour l'avenir de nos villes. On met alors de côté notre fierté et on se dit que ce n'est pas grave puisqu'on ira vers mieux avec le temps. On laisse donc derrière nous une suite de maisons, condos et autres propriétés qu'on n'aura jamais vraiment aimées et qui auront été chacun, chacune, un compromis esthétique dans le processus.

 

Ainsi de l'individu aux entreprises, tout le monde dans la chaine finit par partager cette même impassibilité avec un haussement d'épaules. On oublie vite la pollution visuelle sous forme de laideur, issue d'une architecture déficiente et sans mérite. On veut du neuf, on le veut vite et pas pour longtemps, parce que de toute façon on se fatigue vite de tout. Qu'importe alors s'il s'écroule ou qu'on le démolit pour plus grand dans vingt ans, puisqu'il aura fait son temps.

 

Si les générations passées avaient eu cette même logique insouciante, on n'aurait aujourd'hui rien à voir ni à admirer dans les grandes villes du monde. Tout serait terne et sans éclat. Or, à l'époque on construisait solide et avec style pour des générations. On entretenait l'amour du beau, même dans les propriétés plus modestes, parce qu'on tirait une partie de notre bonheur et satisfaction dans le pérennité des choses. Bien sûr il se construit encore des immeubles remarquables, mais ils sont minoritaires et souvent inabordables. On trouve même normal qu'ils soient l'exception plutôt que la règle.

 

La beauté dans le bâtiment est donc perçue comme un produit de luxe réservé aux plus riches, et cette croyance est dorénavant bien ancrée (à tort), dans l'esprit collectif. Alors tant pis pour l'avenir de nos paysages urbains, de nos rues, de nos quartiers et de nos villes. Notre société dont nous sommes si fiers avec ses technologies hyper sophistiquées, nous aura finalement volé au passage, une des valeurs qui a pourtant accompagné la grandeur de toutes les civilisations antérieures. Cette recherche, ce dépassement et ce goût du beau qui a fait la renommée de tant de peuples et cultures du passé.

 

Misère comme les temps changent... :(

Modifié par acpnc
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Une discussion similaire dans le fil du BOXOTEL m'a amené a chercher qui était ces gens du CCU dans Ville-Marie.

Presque égale entre architectes et urbanistes. Mais on m'a comme souligné que cela ne garantissait rien pour la qualité dû au processus lui-même qui serait fautif. ou limité a tout le moins.

 

Présidente : Me Karine Boivin Roy, conseillère de la Ville désignée

Vice-président : M. Steve Shanahan, conseiller de la Ville du district de Peter-McGill

Membre : Mme Caroline Déom (architecte)

Membre : M. François Rioux

Membre : Mme Anniken Kloster (uribaniste)

Membre : Mme Stéphanie Blais (urbaniste)

Membre : Mme Taraneh Khaleghi (architecte)

Membre : M. Louis Stabile (architecte)

Membre : M. Bruno Longval (ingénieur)

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On peut comprendre que même si les CCU n'étaient formés que d'éminents architectes, si les propositions venant des promoteurs continuent d'être médiocres, ils ne pourront qu'essayer de limiter les dégâts, sans plus. La Ville ne peut pas dicter au privé quoi construire sur un terrain donné, elle ne peut que circonscrire les grandes lignes directrices, en fonction du plan d'urbanisme et de quelques règles d'intégration. Si le promoteur se conforme à ces directives, rien ne pourra alors l'arrêter dans sa démarche. Il usera alors de son droit de disposer de son bien librement, en visant un objectif de profit qu'il jugera raisonnable.

 

En fait, seul un travail au niveau des mentalités pourrait avoir un effet incitatif avec le temps. Si les gens devenaient plus exigeants, les constructeurs seraient plus enclins à peaufiner leurs projets. On verrait alors plus souvent des constructions plus achevées et sûrement plus originales et surtout plus attrayantes que la moyenne d'aujourd'hui. Tout est finalement une question de fierté et d'identification à un bien donné. Comme de nos jours la valeur monétaire prime généralement sur d'autres valeurs plus subtiles. Je crois malheureusement que le chemin sera long avant de revenir à un esprit plus conforme aux critères esthétiques, qui ont fait la beauté de nos villes à une certaine époque.

 

Il ne s'agit pas ici de retourner en arrière. Mais avec les nouvelles techniques, les nouveaux matériaux et les outils modernes de création, nous avons absolument tout pour réaliser, même à moindre coût, une nouvelle version de petits chefs-d'oeuvre, disséminés un peu partout en ville. C'est la volonté qui manque parce que l'objectif visé a changé de cible et on veut toujours faire plus avec moins. D'où un appauvrissement généralisé autant en quantité qu'en qualité architecturale. Cette façon de faire ne peut alors que conduire à la facilité qui engendre à son tour un cercle vicieux, dont il sera difficile de s'extirper. :(

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On peut comprendre que même si les CCU n'étaient formés que d'éminents architectes, si les propositions venant des promoteurs continuent d'être médiocres, ils ne pourront qu'essayer de limiter les dégâts, sans plus. La Ville ne peut pas dicter au privé quoi construire sur un terrain donné, elle ne peut que circonscrire les grandes lignes directrices, en fonction du plan d'urbanisme et de quelques règles d'intégration. Si le promoteur se conforme à ces directives, rien ne pourra alors l'arrêter dans sa démarche. Il usera alors de son droit de disposer de son bien librement, en visant un objectif de profit qu'il jugera raisonnable.

 

En fait, seul un travail au niveau des mentalités pourrait avoir un effet incitatif avec le temps. Si les gens devenaient plus exigeants, les constructeurs seraient plus enclins à peaufiner leurs projets. On verrait alors plus souvent des constructions plus achevées et sûrement plus originales et surtout plus attrayantes que la moyenne d'aujourd'hui. Tout est finalement une question de fierté et d'identification à un bien donné. Comme de nos jours la valeur monétaire prime généralement sur d'autres valeurs plus subtiles. Je crois malheureusement que le chemin sera long avant de revenir à un esprit plus conforme aux critères esthétiques, qui ont fait la beauté de nos villes à une certaine époque.

 

Il ne s'agit pas ici de retourner en arrière. Mais avec les nouvelles techniques, les nouveaux matériaux et les outils modernes de création, nous avons absolument tout pour réaliser, même à moindre coût, une nouvelle version de petits chefs-d'oeuvre, disséminés un peu partout en ville. C'est la volonté qui manque parce que l'objectif visé a changé de cible et on veut toujours faire plus avec moins. D'où un appauvrissement généralisé autant en quantité qu'en qualité architecturale. Cette façon de faire ne peut alors que conduire à la facilité qui engendre à son tour un cercle vicieux, dont il sera difficile de s'extirper. :(

 

Amen!

 

Il faut simplement ajouter que le règles entourant les CCU ne sont pas appliquées également dans chaque ville du Québec. C'est très arbitraire. À Montréal, nous pourrions souhaiter que le CCU ait plus de pouvoir étant composé de professionnels experts, mais son champ d'action y est limité. Par contre, dès qu'on sort de la métropole, aussi près que les banlieues, les CCU sont composés bien plus souvent de citoyens ordinaires guidés par des urbanistes. Ces personnes ont bien souvent une vision bien personnelle voir dépassée de l'architecture. De plus, les CCU en banlieue s'accorde souvent plus de pouvoir qu'ils en ont légalement. On n'a qu'à regarder à Bois-des-Fillions par exemple où le style Château/Champêtre est imposé par la ville aux promoteurs. Un architecte et promoteur arrivant avec un projet contemporain de qualité se ferait redessiner le tout par les membres du CCU sous peine de se voir refuser le permis. Bien difficile de s'y retrouver en fait.

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  • 2 semaines plus tard...
Excellent pour le coin. D'ici une quinzaine d,année, ce secteur sera probablement méconnaissable. Bravo.

Il est déjà méconnaissable. Bon ok à part Josée la meth-head et Robin le coké qui squattent encore les rues désertes à 5h du mat' les yeux livides en grognant.

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