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Étalement Urbain (reportage et discussion)


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Verdure urbaine au Canada Malgré une (petite) embellie, les villes sont de plus en plus grises

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PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Vue de Montréal depuis la Rive-Sud

Les fortes pluies reçues au cours de l’été ont profité à la végétation dans certaines régions du Canada. Mais un peu comme l’arbre qui cache la forêt, cette embellie dissimule un triste constat : les municipalités sont de plus en plus grises partout au pays et Montréal n’y fait pas exception, constate Statistique Canada.

Quelques villes (un peu) plus vertes en 2023

Selon le plus récent inventaire de Statistique Canada, « les petites et les grandes villes canadiennes ont été un peu plus vertes à l’été 2023 par rapport à l’année précédente ». L’indice de végétation est ainsi passé de 72,1 % à 74,1 % en un an à l’échelle du pays. Parmi les cinq villes les plus vertes, on retrouve Kanata, en Ontario (98,2 %), Saint-Jérôme (95,4 %), Gatineau (92,8 %), St. John’s, à Terre-Neuve, (91,9 %) et Kingston, en Ontario (91,5 %). Fait à noter cependant, les villes de l’Ontario ont bénéficié de pluies plus importantes pendant l’été dernier, ce qui favorise la verdure, contrairement aux Prairies, victimes de sécheresse.

Des villes de plus en plus grises

S’il y a eu une légère amélioration au cours de la dernière année dans certaines régions, les villes sont néanmoins de plus en plus grises en raison notamment de l’étalement urbain.

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Entre 2000 et 2023, l’indice de verdure des villes canadiennes est passé de 83,6 % à 74,1 %. L’écart est encore plus prononcé pour les grandes villes avec un recul de plus de 12 points de pourcentage, contrairement aux petites municipalités qui ont perdu seulement 4 points de pourcentage.

Selon François Soulard, gestionnaire de recherche à Statistique Canada, ce constat est entre autres le reflet de l’étalement urbain partout au Canada.

Les grandes villes les plus touchées

Les grandes villes sont les plus touchées par la diminution de verdure, partout au pays. À l’échelle canadienne, l’indice de verdure est passé de 80,5 % à 68,1 % en seulement 23 ans. Le recul est particulièrement important en Saskatchewan (- 30,5 %), en Alberta (- 24,6 %) et en Colombie-Britannique (- 19,7 %).

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PHOTO LANDSAT 7, FOURNIE PAR LA NASA

Image satellite de Montréal et ses environs, en 2011

Au Québec, les grandes villes ont affiché un indice de verdure de 77,8 % en 2023 contre 83,9 % en 2000. Le recul a été plus marqué en Ontario, passant de 82,2 % à 73,2 % en 23 ans.

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Fait à noter, « les petites et les grandes villes les plus vertes se trouvaient au Canada atlantique, tandis que les moins vertes étaient dans les Prairies, ce qui concorde géographiquement avec les régimes climatiques et leurs effets sur la végétation naturelle et le couvert arboré », signale Statistique Canada.

Tirer des leçons de l’étalement urbain

Selon Christian Messier, professeur d’aménagement forestier et biodiversité à l’Université du Québec en Outaouais, le rapport de Statistique Canada montre bien les conséquences de l’étalement urbain partout au pays.

Avec les récents développements urbains, on a tout rasé et on a planté seulement quelques arbres. On se retrouve avec un étalement urbain important avec peu d’espaces verts.

Christian Messier, professeur d’aménagement forestier et biodiversité à l’Université du Québec en Outaouais

Or, dans un contexte de lutte contre les changements climatiques, les villes ont récemment pris conscience de l’importance d’aménager plus d’espaces verts et d’augmenter la superficie de la canopée sur leur territoire.

Plus d’arbres dans les grandes villes

La bonne nouvelle, selon Christian Messier, c’est que la situation semble s’améliorer dans les grandes villes comme Montréal, Toronto et Vancouver, où l’on plante de plus en plus d’arbres. « Mais peut-être qu’on n’a pas regardé ce qui se passait dans les banlieues pendant qu’on s’intéressait beaucoup aux villes », ajoute-t-il. Le chercheur estime qu’il faudra éviter les erreurs du passé alors qu’on se préoccupait peu de prévoir des espaces verts en développant les villes. « Il faut rappeler que même si on le comptabilise comme un espace vert, le gazon n’a pas beaucoup de fonctions. » Selon lui, les friches abandonnées sont plus importantes en raison de leur capacité à capter du carbone et de la biodiversité qu’on peut y retrouver.

Un indicateur de l’état général de la verdure

Les données du rapport Recensement de l’environnement : verdure urbaine, 2023 proviennent d’images prises par satellite entre la fin du mois de juin et du mois d’août 2023 dans 1016 centres urbains au pays. Ces images donnent une mesure des conditions de la végétation. « Les images ont une résolution de 230 mètres. Ça reflète surtout l’état général de la verdure », explique François Soulard. Par exemple, un terrain de soccer avec une surface en gazon sera pris en compte, sauf si l’herbe est très jaune en raison d’une période de sécheresse, ajoute M. Soulard. Cet indicateur ne permet donc pas d’évaluer la superficie de la canopée dans les villes, faut-il préciser.

 
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